Mon marathon
156 pages
Français

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Description

Ses cinquante ans révolus, Leila se pose le défi de participer à un marathon. Les quarante-deux kilomètres sont autant d’étapes dans sa tête où elle se rappelle les moments marquants de son passé.
L’héritage familial lui pèse comme un fardeau. La rivalité avec sa sœur jette une ombre sur son propre épanouissement. Ce marathon, et surtout l’arrivée, changera à jamais la vie des sœurs Scilliaire. Comment cette course aura marqué le futur des héroïnes de cette histoire touchante ?
La chronologie éclatée du livre entraîne le lecteur, captivé par le bouillonnement menaçant dans la tête de la jeune femme en quête de réponses. Petit à petit le récit dévoile des morceaux du puzzle pour déboucher dans une surprenante apothéose à quarante-deux kilomètres. Le lecteur ferme son livre sur une fin ouverte poignante.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 novembre 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414301232
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-30124-9

© Edilivre, 2018
Du même auteur
Du même auteur :
Reflets turquoises
ISBN 978-2-414-18006-6

Une rupture d’anévrisme, la mort d’un enfant, un tremblement de terre dévastateur, autant d’épreuves que doivent affronter dans ce récit les personnages auxquels, dès les premières pages, le lecteur s’attache.
Au fil des jours et après de longues pérégrinations, les héros de ce livre émouvant retisseront les fils de leurs existences et oseront regarder de nouveau leur reflet dans le miroir qui retrouvera la couleur turquoise, celle de la mer, de la joie et de l’espoir.
Ecrite dans un style alerte et sans pathos, cette histoire revisite les thèmes de l’amour, de l’amitié, de la solidarité et de la construction du bonheur.
Sa lecture continue de nous accompagner, une fois la dernière page tournée.
Diplômée en philologie romane, Dominique Lannoo vit en Flandre Occidentale, sa région natale où elle a été élevée en français. Ce bilinguisme précoce et l’immersion dans la culture francophone lui ont donné la passion pour le français. Dans sa carrière professionnelle de professeur de FLE à la haute école elle essaie avant tout de transmettre à ses étudiants son amour pour le français et son enthousiasme à communiquer dans la première langue étrangère en Flandre. Une convalescence prolongée en juin 2017 déclenche chez elle l’envie d’écrire. Cette découverte personnelle permet aussi à la Flamande de 54 ans de prolonger sa mission en dehors du milieu scolaire.
Son premier roman REFLETS TURQUOISES invite le lecteur à se laisser entrainer par une histoire de famille. L’année suivante, elle publie MON MARATHON. Un récit dans lequel l’héroïne voit défiler tout son passé en courant l’épreuve du marathon.
La fluidité de son style direct capte l’attention du public et le tient en haleine jusqu’à la dernière page. Même le lecteur non francophone se prend au jeu des pages, tout à la grande joie de l’auteur.
Dédicaces


A Maxime et Louis,
mes chers enfants
A mon petit papa,
mon phare omniprésent
39 kilomètres
Les cheveux collés au visage, je m’efforce de regarder droit devant moi et de respirer calmement. Chose impossible car une douleur fulgurante dans l’abdomen m’oblige à avancer presque recroquevillée comme une vieille s’équilibrant sur une canne imaginaire. Les muscles de mes tendons sont sur le point de claquer, ma bouche est desséchée. Pourtant je ne parviens pas à avaler le moindre liquide que les nombreux supporters le long du parcours essaient de me tendre. Depuis quelques kilomètres, un sourd bourdonnement s’est installé dans ma tête. Comparable à une armée d’abeilles se bousculant devant l’entrée de leur ruche. Que signifie ce bruit persistant ? Qu’est-ce que mon corps essaie de communiquer à mon esprit obnubilé par cet immense effort physique ? La dernière heure, depuis que Françoise, la copine de ma sœur m’a quittée, je sens ma résistance s’effriter. L’énergie et la force qui m’ont propulsée dans les 30 premiers kilomètres ont fondu tel un comprimé effervescent dans un verre d’eau. Les bulles se sont propagées dans mon sang sous forme de petites aiguilles cherchant fiévreusement à s’implanter dans les endroits les plus reclus de mon corps. Aussi parsemées qu’elles soient, elles servent toutes un même objectif : torturer les membres de mon organisme jusqu’à ce que le ressort claque.
Epuisée, je dois faire face à la réalité. Je suis au bord de l’abandon. Je ne pourrai jamais continuer jusqu’au bout et tenir ma promesse à Aude. Mon corps meurtri sera victorieux de ma tête naïve. Comment ai-je un jour pu imaginer que j’aurais été à même de franchir la ligne de l’arrivée aux côtés de ma sœur aînée ? Comment ai-je tout bonnement eu l’idée de relever ce défi absurde ? Moi qui n’avais jamais couru plus de 3 kilomètres il y a deux ans. Me voilà à présent participer à ce marathon. Je fais partie de cette meute de sportifs qui se fraie un chemin à travers les artères de la capitale. Un immense groupe d’individus tous avec leur propre défi, leur histoire personnelle et leurs faiblesses spécifiques qui avancent apparemment comme une énorme équipe soudée. Mais qu’est-ce qui m’a prise d’accepter de m’inscrire ? Pourquoi en suis-je arrivée là ? Mes doigts se resserrent sur le dossard de ma sœur que Remi m’a filé dans les mains il y a une demi-heure.
Depuis que j’ai perdu de vue Aude, de vieilles images défilent devant mes yeux embués. Des bribes de vie qui ne me lâchent plus. Avec l’écho du bourdonnement incessant dans mon cerveau, le film qui se projette dans ma tête commence à avoir quelque chose de menaçant.
Les Juprez ont toujours eu la réputation d’être une famille sportive. Aussi longtemps que remontait la mémoire de Leila, elle avait entendu parler des exploits sportifs des membres de sa famille. Sa grand-mère maternelle avait remporté cinq médailles aux championnats belges de canoé. Ces victoires datant de l’entre-deux-guerres valaient bien les actuelles médailles olympiques. C’est du moins ce qui lui avait depuis toujours été répété lors des fêtes de famille. Déjà la discipline du canoé n’était pas fort connue dans la région, loin de parler de la version féminine de ce sport. Que mamie Douce ait participé à ces combats sur l’eau soulignait à jamais la condition physique, la persévérance et surtout la force de caractère de sa grand-mère. Sur la cheminée dans la rue des Charmilles où avait toujours habité mamie Douce, étaient alignés les trophées remportés par l’athlète. Parfois un peu ensevelis sous la poussière, il était difficile d’imaginer que mamie les avait arrachés à toutes ces adversaires qu’on pouvait découvrir sur les photos qui couvraient les murs du salon. Les cadres montraient de jeunes femmes au bord de l’eau, arborant leurs pagaies comme des totems. Elles évoquaient ces belles reines africaines, orgueilleuses et splendides peuplant les rives des fleuves majestueux de leur pays. Contrairement à leurs sœurs indigènes, les canotières belges étaient vêtues de maillots blancs, genre de barbotteuses cachant scrupuleusement toutes leurs formes féminines. Leurs larges sourires détendus ne trahissaient pas la détermination avec laquelle elles se livraient à leurs batailles héroïques. Quelques photos illustraient aussi le rôle de papy lors des compétitions de sa femme. Sur un vélo aux gros pneus en caoutchouc, à peine reconnaissable sous sa grande casquette, il longeait la rivière toute la durée de la régate, encourageant sa vedette. Sous la courroie-élastique du porte-bagage, papy transportait tout ce dont l’athlète pourrait avoir besoin en cours de route : sparadrap pour réparer la pagaie, trousse de pansement pour d’éventuelles blessures, sandwiches au fromage, bananes et gourdes d’eau. A l’époque de mamie Douce on était loin encore des barres énergétiques et de l’immense gamme de gels fortifiants, aux noms aussi prometteurs que mensongers. Il fallait se débrouiller avec les moyens du bord. Il faut dire que mamie Douce s’en sortait très bien. Dès que l’écho du signal de départ s’était éteint, le canoé de ma grand-mère se logeait dans la lignée des trois premiers bateaux. Place qu’elle ne cèderait plus jusqu’à ce que la ligne d’arrivée soit en vue. Son obstination à mener à bonne fin tout projet entamé lui donnait des ailes. Ses bras d’Hercules plongeaient les pagaies dans l’eau afin d’obtenir la vitesse de croisière d’un hors-bord. En tout cas, c’est encore ce que Leila se rappelait des récits glorieux éternellement ressassés par ses oncles.
Elle-même, n’en avait que le souvenir de ces photos jaunies. Elle pouvait difficilement s’imaginer sa mamie Douce dans un canoé sur l’eau. Maintes fois, Aude et elle avaient essayé de faire parler leur grand-mère de ces régates. Elles rêvaient d’entendre l’héroïne dévoiler elle-même ses souvenirs. Mais dès que les sœurs, petites gamines à l’époque, lui posaient des questions à ce sujet, mamie Douce s’esquivait. Autant ses fils, Marc et Yves, aimaient se rappeler ces anecdotes sportives, autant l’ancienne canotière gardait le silence sur cette période de sa vie. Il planait alors autour de ses lèvres un petit sourire mélancolique qu’apparemment seules ses petites-filles semblaient remarquer.
De temps à autre, lors des rares réunions de la famille Juprez, à l’occasion d’un anniversaire ou d’une communion d’un des huit petits-enfants, les oncles Marc et Yves posaient le regard sur le troupeau de petits-enfants se taquinant pendant leurs jeux d’enfants. Souvent Leila entendait dire : ‘Qui sera notre nouvelle vedette ? Qui aura hérité du caractère de sa mamie Douce ?’ Personne ne mettait en doute que les gènes familiaux exceptionnels se procréeraient un jour. Tous avaient dû accepter, certains très difficilement, que l’héritage sportif de la vedette familiale s’était endormi pendant la génération précédente. Mais on était unanimement convaincu qu’il réapparaîtrait dans toute sa splendeur dans un des petits-enfants de l’ex-championne belge du canoé. Toute jeune qu’elle était, Leila ressentait déjà les tensions dont ce sujet était chargé. Elle était trop jeune pour en comprendre l’ampleur mais instinctivement elle réalisait que sous les prétendus blagues et commentaires sur les exploits sportifs des petits-enfants se cachait tout un guêpier de jalousies et de rancune.
L’oncle Marc était toujours le premier à amorcer le sujet en se vantant des prestations de ses jumeaux. Ils jouaient au football depuis leur plus jeune âge. Dès leurs douze ans ils avaient réussi à se faire engager tous les deux dans une équipe prometteuse. Peut-être bien que la fonction de leur père comme sponsor y était pour quelque

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