Mister Silence parle d or
60 pages
Français

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Description

Jim PATERSON alias « Mister Silence » est embarqué, un peu contre son gré, par son ami Lucky, afin d’assurer ses arrières dans une transaction délicate durant laquelle il doit livrer des armes à un dangereux trafiquant.


Quand Jim PATERSON se rend dans la chambre de celui-ci pour en savoir plus sur l’affaire, il reçoit un coup sur le crâne et s’écroule.


À son réveil, il découvre Lucky, mort, étranglé sur son lit...


Il avait beau avoir des occupations répréhensives, il n’en demeurait pas moins un frère d’armes qui lui avait sauvé la peau à plusieurs reprises pendant la guerre.


Aussi Jim PATERSON décide-t-il d’appliquer sa propre loi du talion qui est autrement exigeante qu’un simple « œil pour œil, dent pour dent » !...

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070038321
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 2 -

MONSIEUR SILENCE
PARLE D'OR

Récit policier
CHAPITRE PREMIER
 
Paterson alluma une cigarette et adressa un sourire à Betty qui rêvassait, allongée sur le lit. Leur chambre était spacieuse et fort confortable, mais elle ne les mettait que très relativement à l'abri de la chaleur qui pesait sur Tripoli.
La journée avait été abrutissante. Le Galatée avait jeté l'ancre le matin même en vue du port, et on avait été reçus à terre par un Arabe, nommé Heliassi, qui disposait d'une fortune colossale, d'une propriété qui tenait du palais, et d'un personnel nombreux qui ne laissait pas d'être inquiétant, compte tenu de l'activité du bonhomme.
Comme Lucky le lui avait appris, Paterson avait vérifié discrètement que leur hôte s'intéressait particulièrement aux jolies filles, aux stupéfiants et aux armes. Le tout en contrebande.
Ça n'était pas une nouveauté pour lui. Ce qui l'intéressait était de savoir pourquoi Lucky avait trouvé spirituel de le jeter dans cette aventure qui promettait d'être peu banale (1) .
Lucky avait une tête solide et, s'il avait cru bon de s'adjoindre Jim, il avait ses raisons. Un pressentiment, disait-il. Lucky n'était pas superstitieux et l'avait prouvé. Alors ? Une crainte bien fondée de rencontrer une lame bien pointue en se promenant le soir, ou une balle volante !
—  Primo, Heliassi trafique. Pour son compte et pour le compte d'autres types dans son genre ! résuma Paterson. Secundo, Lucky a une sainte frousse de se faire refroidir dans ce pays où il fait si chaud. Tertio, je suis invité pour compter les coups et sans doute en donner ou en recevoir. Le mieux serait de cuisiner Lucky...
Il expliqua cela à Betty qui l'approuva hautement. Là-dessus, Jim sortit et, le long des couloirs, chercha la chambre de son vieux copain. C'était le 122. Il frappa et, n'obtenant pas de réponse, essaya d'entrer. Il y parvint sans mal, parce que la porte n'était pas fermée. C'était une raison majeure.
Tout était simple jusque-là. Lucky devait ronfler après une bonne douche. D'ailleurs les volets étaient fermés et les rideaux tirés. Comme, en outre, la nuit était tombée, on y voyait clair comme dans un tunnel.
— Hé !... Lucky ! appela doucement Paterson.
Il fit un pas dans la chambre et eut l'impression que le plafond lui atterrissait sur la tête. Un choc à lui faire rentrer le crâne entre les épaules pour le restant de ses jours.
Jim entendit une centaine de cloches qui carillonnaient à toute volée, distingua des bougies allumées en rond, et s'allongea de tout son long sur le tapis pour les compter à son aise.
Il resta là, K.O. pendant quelques minutes et reprit conscience lentement. Plus de cloches, plus de chandelles, mais une douleur irritante derrière l'occiput. Il connaissait ça par expérience et ne s'en formalisa pas. Il grimaça et se redressa péniblement dans le noir, sur les genoux.
— Bon... j'ai ramassé un coup de matraque sur le citron et je viens tout juste de récupérer ! soupira-t-il.
Il se dressa péniblement sur ses jambes, tâta le mur pour se guider et trouver un commutateur électrique. Il en sentit un sous ses doigts et le fit jouer. La lumière jaillit et Paterson ferma les yeux, ébloui. Quand il les rouvrit, il aperçut Lucky étendu sur son lit et qui paraissait dormir profondément.
Jim s'approcha et le secoua.
Et puis constatant certains petits détails de rien du tout, il comprit qu'il pourrait le secouer ainsi jusqu'à la Saint-Sylvestre sans obtenir plus de résultat.
En effet, Lucky s'était endormi en oubliant qu'il avait le cou pris dans un étau. C'était une imprudence dont on ne revient pas. Jim voyait très nettement la trace des doigts de l'étrangleur sur la gorge de la victime, et aussi une bosse énorme sur le front. Aucun désordre dans la chambre.
— Bon... Le petit cadeau que j'ai trouvé en entrant n'était pas un don de Lucky, mais bien plutôt du gars qui venait de l'assaisonner. Pas étonnant que ce sacré Lucky voulait que je l'accompagne ici... C'est un petit futé. Il avait envie que je m'occupe de ses oignons quand il ne pourrait plus tenir la queue de la poêle...
Paterson tâta le cœur par acquit de conscience. Mais il était aussi tranquille qu'un petit oiseau qui dort.
— Sale coup pour la fanfare ! grogna Paterson. Voilà qui va compliquer la situation. Si encore Lucky m'avait un peu affranchi dans ses affaires ! Mais c'est que je n'y comprends rien !
Il inspecta la chambre et la salle de bains. Sans découvrir un indice intéressant. Pendant qu'il comptait les étoiles, le nez sur le parquet, l'assassin avait eu le temps de se mettre en smoking avant de s'en aller !
Le plus clair de l'affaire était bien que le crime n'avait pas eu le vol pour mobile.
Paterson se dit qu'il valait mieux ne pas prendre racine près du cadavre et sortit discrètement. Il regagna son appartement et Betty le regarda, stupéfaite.
— Jim... mon chéri... qu'y a-t-il donc ?
— Il y a qu'un imbécile m'a flanqué une migraine formidable et que Lucky n'aura plus jamais mal nulle part. Je viens de le trouver raide dans sa chambre !
Betty sursauta.
— Lucky, assassiné ?
— Dame ! Ma petite Betty, si tu ne veux pas me croire, va faire un tour au 122, et tu m'en diras des nouvelles. Tu peux entrer sans frapper, je ne pense pas que tu déranges quelqu'un. Pourtant, fais bien attention, les portes sont basses, et on se cogne dedans...
Stupéfaite, Betty le laissa là pour aller vérifier elle-même et donner l'alerte. Elle connaissait Jim : il avait horreur de prévenir la police et d'envoyer les faire-part.
Mais Jim la retint comme elle allait sortir.
— Ma petite fille, j'ai dans l'idée qu'il vaudrait mieux ne pas se mêler de ça. Lucky était un monsieur assez discret et son meurtrier l'est pour le moins autant qu'il pouvait l'être lui-même. Si tu veux m'en croire, dans cette affaire, il faut faire très attention où l'on pose les pieds et porter un casque de fer. Si tu veux absolument faire sensation, téléphone à la réception pour annoncer la nouvelle. Mais, ne va pas te fourrer dans ce guêpier. Maintenant, je vais, moi, me fourrer sous la douche...
Betty obéit et demanda la réception, qu'elle alerta aussitôt. On lui répondit que l'on allait immédiatement faire le nécessaire.
Effectivement, moins de cinq minutes après, le gérant frappa chez Paterson, accompagné d'un chaouch qui était gris de peur. Il voulait des précisions.
Jim s'épongeait, rafraîchi par la douche. Il s'habilla en quatrième vitesse.
— C'est très simple, dit-il, j'ai voulu m'entretenir avec mon ami, et je l'ai trouvé mort. J'en suis tombé en syncope de saisissement. Mais, maintenant, ça va mieux. Si vous voulez, on va y aller ensemble ?
— La police sera là dans quelques minutes ! soupira le gérant.
Ils passèrent dans le couloir et gagnèrent le 122.
— Entrez ! dit tranquillement Paterson.
Comme les deux hommes ne bronchaient pas, ce fut lui qui poussa la porte et fit la lumière.
Il étouffa un cri de stupéfaction.
La chambre était vide. Le lit ne gardait même pas l'empreinte d'un corps. Le cadavre avait disparu.
— Ça, alors !... grogna Paterson, c'est un peu fort...
Il passa dans la salle de bains, qui était également vide, et avisa une porte close, au bout.
— Elle donne sur l'escalier de service, Mr Paterson ! murmura le gérant en le regardant d'une manière singulière. Mais je suppose que vous aurez été fatigué par la chaleur aujourd'hui et que vous avez fait un mauvais rêve !
Sur ce, il dépêcha le chaouch pour informer la police qu'il était inutile de se déranger, et se retira, très digne, comme un homme à qui l'on a voulu jouer une farce.
Betty n'avait pas cillé.
Elle ne souffla mot, mais quand elle fut seule avec Jim, elle le considéra, pensive :
— Jim... mon chéri, que signifie cette histoire ?
Paterson leva les bras au ciel :
— Elle signifie que le cadavre a été enlevé par l'escalier de service, je suppose ! Je renonce à comprendre ! Et ce gérant qui...

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