Meurtres par nécessités
222 pages
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Meurtres par nécessités , livre ebook

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Description

Au crépuscule de sa vie, Cécile revient sur ses années d’enfance si malheureuses. Terrorisée par son père dont le képi de l’armée l’impressionne tant et qui n’a de cesse de l’ignorer, elle doit en outre supporter les innombrables humiliations et vexations de la part d’une mère qui ne l’a jamais aimée. Seule les vacances d’été chez sa grand-mère lui apporteront un semblant de bonheur où elle sera enfin entourée de chaleur et d’affection. À 17 ans, elle décide de fuguer avec son amie Nicole et les deux jeunes filles s’embarquent alors pour Paris. Las ! Leur naïveté et leur ignorance les jettent immédiatement dans les bras de prédateurs sans scrupules et Cécile se retrouve aux prises avec un proxénète qui n’hésite pas à l’expédier dans une chambre minable pour assouvir les besoins d’un individu immonde. Ni une ni deux, Cécile n’hésite pas, se saisit d’un couteau et l’enfonce avec une facilité déconcertante dans le ventre de l’homme. A-t-on le droit de tuer pour se tirer d’un mauvais pas ou échapper à une vie de trop dur labeur ? Cécile sera malheureusement confrontée plus d’une fois à cette situation.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 septembre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414278732
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-27874-9

© Edilivre, 2018
1 Introduction
C’était un rituel, tous les matins Cécile parcourait les allées recouvertes de gravier blanc, serpentant parmi fleurs multicolores et bosquets d’arbustes variés.
Un chêne centenaire, majestueux, trônait au centre du parc. À l’arrière de la maison un énorme tilleul, lui aussi pas loin des cent ans, oui, on pouvait appeler ce jardin un parc d’agrément. La maison datait du début du vingtième siècle, ces arbres avaient été conservés par l’ancien propriétaire, il n’était pas question de les faire abattre comme on le lui avait conseillé, même s’ils gênaient quelque peu, la nature lui avait tellement manqué. Par cette belle matinée de mai le printemps avait endossé son habit vert tendre, les feuilles prenaient de la force, la rosée scintillait sur l’herbe tondue de la veille. Cécile arracha une mauvaise herbe par-ci, par-là, admira les pensées en pleine floraison, les fleurs galbées des tulipes, les camélias, les pivoines, le gros lilas au fond du jardin tout en fleurs. Cet ensemble à ses yeux était magnifique. Elle avait mis tout son amour pour dessiner son paradis, le planter, le semer. Pourtant, ce jour ne serait pas comme les autres, elle en avait décidé ainsi. À voix haute, elle s’entendit dire, comme si quelqu’un pouvait l’entendre et la dissuader, « non, je ne reviendrai pas sur ma décision, elle est irrévocable ».
Du banc de pierre où elle aimait s’asseoir un moment, son regard se perdit dans l’espace qui s’offrait à elle, la vallée profonde où subsistait un brouillard dense, au-delà, à l’horizon, la chaîne de montagnes avec ses pics majestueux encore enneigés, éclairés par le soleil naissant.
Lorsque Cécile avait acquis cette maison, la vision, l’espace, avaient été déterminants. En contrebas, était accroché à flanc de montagne le petit village, ses toits pentus, son église à fronton, ses petites rues étroites pavées de galets disjoints. Une centaine d’habitants à peine l’habitait, peu de commerces, une boucherie, une épicerie qui vendait aussi le pain, presque le bout du monde. D’ailleurs, à l’apparition des premiers bourgeons, le village disparaissait à la vue de l’automobiliste qui circulait sur la nationale dans la vallée.
De la place du bourg, la route goudronnée grimpait dur. Bordée de platanes centenaires, elle s’arrêtait là devant l’entrée de la maison de Cécile. Puis elle se transformait en un chemin de randonnée et s’enfonçait dans la forêt de chênes, de bouleaux, de châtaigniers et d’essences diverses. À la belle saison, randonneurs et promeneurs du dimanche empruntaient ce sentier de fraîcheur et de calme.
Cécile fit le tour de la maison, ne pouvant se détacher de ses chères fleurs, des larmes lui vinrent, elle frissonna. Une légère brise fit onduler les tulipes, la fragrance des premières fleurs multicolores effleura son odorat.
Elle entra dans le petit vestibule. Cette demeure, elle l’avait restaurée, décorée à son goût lors de son installation. Le salon était meublé simplement mais de façon confortable, la cheminée, elle l’avait voulue rustique, peut-être pour lui rappeler le temps si lointain de sa chère grand-mère. Par temps froid, une flambée semblait donner au salon un air des rares veillées d’autrefois. Les murs blancs étaient décorés d’estampes représentant plantes et animaux, la nature lui avait tant manqué au cours des années passées. Une télévision, une chaîne musicale, l’aidaient à passer les interminables soirées de solitude. La salle de bains était grande, spacieuse et fonctionnelle. Devant la grande glace elle s’arrêta, observa ses cheveux blancs immaculés, son visage fané par les dures épreuves de sa vie, elle se trouva insignifiante. Pourtant Cécile fut belle. Dans sa jeunesse ce fut une fleur qu’aucun papillon ne butina, peut-être aurait-elle eu une vie différente si un regard s’était posé sur son corps et son magnifique visage. Les lieux où elle passa sa jeunesse ne furent pas des endroits où l’on rencontre le prince charmant. Malgré les stigmates du passé, à la soixantaine, sa beauté était loin de s’être effacée, hélas, bien trop tard pour qu’un regard s’attarde sur cette rose qui n’avait réussi à éclore. La tristesse se lisait dans ses grands yeux noisette. Elle monta à l’étage, ouvrit les deux fenêtres de sa chambre, de l’une elle pouvait voir la forêt semblant impénétrable, de l’autre une ferme isolée entourée de champs et de prairies. À une centaine de mètres, en se penchant un peu, elle apercevait un lotissement composé de quelques habitations neuves et d’un abribus pour le ramassage scolaire.
La chambre était vaste, meublée avec discrétion, dans toutes les pièces, on sentait le besoin d’espace et de lumière.
À l’opposé, se trouvait une deuxième chambre plus petite et de la grande fenêtre, on pouvait admirer le vieux village. Cécile fit minutieusement son lit, et descendit dans la véranda. Elle avait fait ajouter, côté sud, cette grande pièce vitrée meublée de mobilier en osier afin de profiter de la vue imprenable. Elle s’allongea sur une chaise longue en rotin habillée de confortables coussins de velours.
À nouveau à voix forte, comme pour se conforter dans sa détermination, « oui, je suis résolue, je n’en puis plus, à soixante-deux ans que puis-je attendre de la vie, rien, il ne peut en être autrement ».
Sa pensée se perdit dans un lointain insondable, elle ferma les yeux.
« Ce soir au coucher du soleil, j’assumerai » dit-elle.
Puis elle plongea dans le noir de son passé tourmenté.
2 La famille de Cécile
Mathilde, la mère de Cécile, était issue d’une famille de commerçants du Sud-Ouest.
Ses parents tenaient un commerce dans une ville de quelques milliers d’habitants. C’était un immeuble de quatre étages à l’angle de deux avenues. Le rez-de-chaussée était occupé par le magasin. La famille habitait l’appartement situé au premier étage, le reste était loué. Dans ce commerce, il y avait de tout, de la casserole au camembert, de l’outil agricole aux aliments pour animaux, presque une grande surface d’aujourd’hui.
Le père de Mathilde, Justin, était un homme rusé, avare. Sa fille était destinée à un avenir plein de réussite, il n’en doutait pas. Elle était belle, intelligente, un bon parti lui était destiné.
Justin s’était enrichi, surtout pendant la dernière guerre qui avait fait la fortune des uns et la ruine des autres. Les fermiers des environs venaient lui acheter des outils, des engrais, de l’alimentation. Dans les mauvaises années de récolte, Justin leur faisait crédit, sans oublier de faire signer une reconnaissance de dette. Dans bien des cas, il était difficile de rembourser et les malheureux paysans se trouvaient dans l’obligation d’hypothéquer leurs biens. Justin devenait propriétaire de leur ferme et les malheureux, ses métayers.
La mère de Mathilde, Faustine, était une femme soumise, effacée, on ne lui demandait pas son avis.
Tous les dimanches, il ne fallait pas manquer la messe même si Justin ne croyait ni en dieu ni au diable. Leur fille Mathilde, habillée avec élégance ne passait pas inaperçue parmi les notables de la ville. Au bras de sa fille, Justin était fier, on le flattait, il était riche, mais il restait Justin l’épicier aux yeux de la bourgeoisie locale, le descendant d’un marchand de peaux de lapins. « Un jour », se promettait-il « j’aurai ma revanche ».
Le père de Cécile, Charles, naquit dans une vieille famille de la noblesse provinciale. Son père, Albert De Cornail était ruiné. Ils vivaient, lui et sa femme, sèche et autoritaire, dans la partie restaurée d’un château moyenâgeux. Là, furent élevés leurs cinq enfants, deux garçons dont Charles et trois filles. Deux filles entrèrent dans les ordres, la troisième, Marie, se maria à un notaire, le dernier garçon devint curé. Cécile ne garda aucun souvenir du curé ni des deux religieuses. Marie et son mari ont été les seuls à témoigner à leur nièce tout au long des épreuves difficiles, leur soutien, leur amour sans faille.
Charles fut admis à Saint-Cyr, il fit sa carrière dans l’armée. À l’époque, il était de bon ton d’avoir dans une famille noble, une religieuse, un curé et un officier de l’armée dans la mesure du possible.
Albert De Cornail, Monsieur le Duc, titre dont il était fier, à peu près toute sa fortune, aimait dire, « pour un aristocrate le travail est dégradant », il a respecté sa devise, voilà pourquoi la plupart des propriétés ont été vendues, les autres hypothéquées jusqu’à la racine. Le château lui aussi hypothéqué était en ruine. Lors des pluies, des récipients de toutes sortes étaient disposés dans les pièces de la partie habitée afin de contenir les gouttières. Ce qui fût un donjon avait l’allure d’un tas de pierres tenant les unes aux autres par enchantement. Pourtant, cet ensemble témoignait d’un passé prestigieux, les archives attestaient que Du Guesclin avait séjourné dans la partie médiévale et bien d’autres seigneurs importants de l’époque.
3 Le mariage de Mathilde
Mathilde atteignait ses dix-huit ans, la dernière guerre venait de se terminer, une idée géniale germa dans la pensée de son père, marier sa fille. Il voyait d’un mauvais œil les prétendants tourner autour de la jeune fille et pas du tout ceux à sa convenance. Justin avait toujours rêvé d’intégrer la bourgeoisie de la ville, alors pourquoi pas les De Cornail, un Duc ruiné, mais un noble quand même. Le duc avait un fils à marier, un Saint Cyrien, futur Général, « pourquoi pas », se disait-il. Il ne manquait pas d’arguments pour convaincre le Duc.
Agir, vite ! Mathilde fréquentait les bals, à l’époque les filles étaient accompagnées par leur mère ou une personne de la famille. « Peut-o

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