Meurtres Mot compte Triple
268 pages
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Meurtres Mot compte Triple , livre ebook

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Description

Novembre 2014, un tueur en série dissimule des lettres de Scrabble sur le lieu de ses crimes.
Le capitaine Colson, en charge de l’enquête, demande l’aide de son amie Julie, ancienne championne de France du jeu de lettres. À mesure que celle-ci découvre les indices et décrypte les énigmes manifestement laissées pour elle, l’enquête prend un tour de plus en plus personnel. Surveillée par le tueur et par les services secrets, Julie passe bientôt du statut d’enquêtrice à celui de cible potentielle. Pour rester en vie, elle devra démêler les fils de l'intrigue et affronter les fantômes du passé.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 mars 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414143283
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-14326-9

© Edilivre, 2018
Dédicace


A Sandrine, Charlotte et Clémentine…
Prologue
1.
19 Octobre 2014. 5h57. Centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine
Le drone avait facilement survolé l’étroit bras de rivière sans avoir été repéré. L’homme avait choisi cet endroit précis car le fleuve y formait un coude et la rivière se resserrait. Le quadricoptère dépassa la double clôture électrifiée qui ceinturait le complexe nucléaire. Les deux immenses tours de refroidissement, qui crachaient à toute heure un épais panache de vapeur blanche, se détachaient clairement dans la pénombre. Avec le vent, le fragile appareil tanguait dangereusement et son pilote avait un peu de mal à le stabiliser. Concentré sur son casque de réalité virtuelle, les deux pouces rivés sur les joysticks de sa console, il manœuvrait avec une apparente facilité son appareil au-dessus de la centrale nucléaire plongée dans l’obscurité. Malgré la pénombre, il distinguait parfaitement le bâtiment qu’il visait grâce à la caméra infrarouge intégrée au sommet du drone.
L’appareil n’avait qu’une autonomie de douze minutes. Il n’avait pas de temps à perdre. L’homme jugea qu’il était temps de se signaler. Il pressa un bouton latéral de la console et une lumière verte se mit à clignoter sous le ventre du quadricoptère. Il ne fallut que quelques secondes à l’un des gendarmes du peloton en charge de la surveillance du site pour repérer la lumière suspecte. Depuis les intrusions des militants de Greenpeace à Fessenheim, les consignes étaient claires : il donna immédiatement l’alerte. L’homme n’attendit pas davantage. A l’aide du gyroscope et de l’altimètre, il stabilisa son drone au-dessus du bâtiment qui abritait la piscine de stockage. Les quatre hélices en polycarbonate frôlaient presque le toit du hangar. Déjà les gendarmes accouraient vers l’immense bâtiment. Par une nouvelle pression de la main, le pilote déclencha la minuscule pince située sous l’appareil puis relâcha quatre petits rectangles de plastique couleur crème sur le toit du hangar.
B 3
O 1
U 1
M 2
– Boum ! Sept points, dit-il tout haut avec un sourire de satisfaction.
Un gendarme commençait déjà à gravir l’échelle à crinoline pour gagner le toit du bâtiment. Le faisceau blanc d’un projecteur sillonnait la nuit à la recherche de l’intrus. D’une nouvelle pression de l’index, l’homme éteignit le clignotant vert sous le ventre de l’appareil et lui fit reprendre de l’altitude. Quelques secondes plus tard, le drone retraversait la rivière et se posait sur la rive opposée, à deux pas du pilote. L’homme observa les gendarmes courir en tous sens sur le toit du hangar. Les projecteurs traçaient de grands sillons désordonnés dans la nuit noire. Il ôta calmement son casque et rangea méticuleusement son matériel dans un grand sac en toile kaki. Il filait déjà sur sa puissante moto le long de la D951 quand la patrouille de gendarmes située sur la rive arriva sur les lieux.
2.
30 Octobre 2014. 20h54. Hôpital Foch de Suresnes
L’interne en blouse blanche retroussa la manche du patient allongé sur son lit métallique. L’octogénaire ne réagit pas. Un respirateur artificiel recouvrait son visage. Un goutte-à-goutte pendait à la droite du lit et s’écoulait lentement dans ses veines le long d’une interminable tuyauterie en plastique transparent. Un livre de poche corné avait glissé des mains du vieil homme et reposait entrouvert sur le drap blanc. La piqûre maladroite le réveilla. L’infirmière lui avait fait mal en lui piquant le bras , pensa-t-il immédiatement. Il ouvrit les yeux et eut une expression de surprise en découvrant, non pas l’une des infirmières habituelles, mais un nouvel interne inconnu au regard dur et déterminé. Le vieil homme tenta de parler mais aucun son ne sortit. Une douleur intolérable lui écrasait la poitrine. Il fit un geste en direction du tableau pour appeler une infirmière mais l’interne l’en empêcha. Le produit qu’il venait de lui injecter commençait déjà à agir. La douleur était insupportable. La mâchoire bloquée, il porta les mains à sa poitrine en grimaçant, à la recherche désespérée d’air. Ses jambes tressautaient en tous sens. Le vieil homme s’écroula sur son lit, sous l’œil attentif mais détaché de l’interne. Son voisin de chambre, un autre octogénaire aux cheveux blancs et rares, s’était réveillé à son tour. Le faux médecin s’approcha de lui calmement et lui planta sans hésiter la même seringue dans le bras. Il appuya de manière prolongée sur le piston et lui injecta une dose massive d’un liquide incolore. Le second malade porta lui aussi les mains à sa poitrine et à sa gorge, cherchant son souffle, la bouche ouverte crispée en une grimace de douleur. Il mit un peu plus de temps à mourir. L’interne le regarda agoniser sans émotion apparente. Il attendit patiemment la fin des convulsions sans bouger. Lorsque tout fut terminé, il allongea les deux hommes sur le dos dans une posture plus normale et rabattit les draps au-dessus de leur blouse en papier à petits motifs bleus, comme s’il bordait de jeunes enfants malades.
– Bonne nuit, messieurs ! murmura-t-il à voix basse.
L’homme écouta à la porte. Apparemment, les infirmières de garde n’avaient rien entendu. Satisfait, il attrapa son sac et saisit une petite sacoche en cuir noir qui contenait un jeu de Scrabble magnétique. Avec soin, il sortit une à une sept lettres du présentoir et forma le mot SILENCE qu’il posa verticalement au milieu du jeu. Il déposa délicatement le tout sur les genoux de sa première victime puis jeta un coup d’œil circulaire autour de lui. Satisfait, il prit son téléphone et photographia la chambre sous différents angles. Puis il rebrancha les oxymètres au bout des index des deux vieillards et sortit sans bruit dans le couloir. Le service de chirurgie thoracique était désert. Il rejoignit l’ascenseur de service au fond du couloir de l’aile nord. Il avait déjà disparu depuis quelque temps quand les infirmières, alertées par le bip insistant, pénétrèrent dans la chambre et découvrirent les deux cadavres.
3.
13 Novembre 2014. 9h30. Institut médico-légal de Garches
Il régnait en permanence 16°C dans la salle d’autopsie. Le docteur Bernard Judis ferma sa blouse, ajusta son bonnet sur sa calvitie naissante et enfila ses gants. Il observa son premier « client » de la journée. Un homme d’une quarantaine d’années était allongé sur la table en acier en forme de L de l’institut médico-légal. Le docteur Judis savourait cet instant. L’instant qui précédait l’examen. Ce moment d’incertitude où tout était encore possible : l’autopsie blanche sans conclusion, sa hantise, mais aussi la chance de redonner la parole aux morts, la raison pour laquelle il avait choisi cette profession.
Le médecin légiste consulta sa fiche : Michel Célines, sexe masculin, né le 18/11/1970, décédé ce matin à son domicile de Saint-Germain-en-Laye. Mort présumée par strangulation avec une cravate retrouvée sur le lieu du crime. Même si la cause du décès paraissait effectivement évidente, le docteur Judis se concentra et examina longuement chaque centimètre carré du corps à la recherche d’indices. De grands scialytiques pendaient au bout de bras articulés et éclairaient la table d’opération d’une lumière blanche uniforme et sans ombre. Il releva des traces de liens sur les chevilles et sur les poignets. Il prit quelques photos et fit plusieurs prélèvements, en particulier sous les ongles et dans les cheveux. Il préleva également quelques fragments de tissus autour du cou puis se décida enfin à commencer l’autopsie. Le médecin légiste abaissa la visière qui lui servait à se protéger des projections. Il saisit son scalpel et, délicatement, fit une longue incision en Y de la base du cou jusqu’au pubis. Puis il commença à découper la cage thoracique à la scie pour pouvoir examiner et peser les organes. Il ressentait toujours une excitation particulière quand il disséquait l’estomac. Son examen révélait souvent les éléments les plus intéressants pour l’enquête. Des informations essentielles comme la présence de médicaments ou la prise de stupéfiants.
Le docteur Judis fronça les sourcils. Son attention avait été attirée par la présence de petits morceaux de plastique. Ils étaient à demi recouverts de mie de pain presque entièrement dissoute par les sucs gastriques. Pris d’une soudaine exaltation, il saisit sa pince à dissection et retira avec soin, l’un après l’autre, sept carrés de plastique crème qu’il déposa délicatement dans une boîte en inox. Il s’agissait de sept lettres de Scrabble reconnaissables à leurs points dans le coin inférieur droit : ALDNEOL. Le médecin légiste ne put s’empêcher de sourire. La matinée s’annonçait nettement plus inattendue et amusante qu’il ne l’aurait cru. Non seulement le mort avait parlé, mais il avait écrit. C’était la première fois.
Partie I
Lundi 24 novembre 2014
4.
La sonnette de la porte d’entrée lui fit l’effet d’une décharge de chevrotine. Julie Lokoums souleva le bandeau qui lui recouvrait les paupières et jeta un coup d’œil embrumé à son réveil. Le cadran impitoyable affichait 10h43.
– Merde !
La voix pâteuse, les yeux à peine entrouverts, elle repoussa à demi les draps et s’étira en grognant dans le grand lit king size . Le jour perçait au travers des volets des deux chiens-assis qui faisaient office de puits de lumière et qui éclairaient la grande chambre en soupente. L’avant-veille, à la même heure, elle faisait du shopping sur la 5 e avenue. Un sacré décalage ! Schrödinger, son chat persan au pelage si parfaitement blanc qu’on l’aurait dit sorti d’une publicité pour une lessive, était assis sur le lit et l’observa

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