Max et moi
210 pages
Français

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Description

« Mon tendre amour ! M'entends-tu ? Me vois-tu ? Es-tu près de moi ? J'aurais tant besoin de ta force et de ta sagesse. Cette affaire me déroute complètement. Des gens meurent. Des gens qui ont des liens avec ma famille et je suis impuissante. Je ne peux pas les sauver ! Je dois arrêter cet homme, mais je tourne en rond. Toutes les pistes que j'explore sont vaines. Je dois l'arrêter. Je dois comprendre. Aide-moi James ! J'ai besoin de toi ! » La commissaire Emma Forest, jeune veuve au cœur brisé, est très appréciée de son équipe pour ses qualités humaines et professionnelles. Elle se déplace en fauteuil roulant en raison d'une maladie génétique, mais ne manque pas d'énergie. Lancée avec ses deux fidèles coéquipiers sur la piste d'une sombre affaire dont les victimes lui sont étrangement proches, elle est finalement prise au piège d'un dangereux criminel. Louise Phaneuf ménage un intense suspense au fil d'une intrigue captivante, à laquelle elle ajoute une pointe de romance pour le plus grand plaisir du lecteur. La structure narrative originale fait alterner le point de vue des deux protagonistes, offrant ainsi une dimension supplémentaire au roman policier.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 décembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342158250
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Max et moi
Louise Phaneuf
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Max et moi
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
 
 
Comme Emma, j’ai perdu l’amour de ma vie, mais tu as été dans mes pensées tout le temps de l’écriture de cette histoire ! J’avais l’impression que tu lisais par-dessus mon épaule et c’était apaisant !
Merci !
 
Chapitre premier
Emma
Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de la mort de mon cher James. Bien sûr, au poste, tout le monde est au courant et ils ont été si gentils. Il y a un an, un chauffard saoul le renversait alors qu’il traversait la rue. J’ai pensé mourir moi aussi. Nous devions vieillir ensemble et j’aurais dû partir la première ! Pendant des mois, j’ai erré dans mon logement plein de souvenirs. Je dormais mal, je mangeais très peu et je pleurais toute la journée. Mon médecin m’avait mise en arrêt maladie. Tout ce que je touchais, tout ce que je voyais me rappelait James. Et j’étais obsédée par le temps. Toute ma vie se résumait à « avant » et à « après ». Avant la mort de James et après sa mort. Je regardais la peinture sur le mur du salon et je me disais : « Quand nous l’avons achetée, il nous restait six ans de bonheur. » Je voyais la photo de nous en Nouvelle-Zélande et je pensais : « À ce moment-là nous avions encore cinq ans de vie commune. » Dès que quelqu’un mentionnait une date dans le passé, en silence je calculais combien d’années, de mois, de semaines, de jours il nous restait et je voulais remonter le temps… Ces idées tournaient sans cesse dans ma tête et je me répétais que je donnerais n’importe quoi pour revenir en arrière. Je lui parlais toute la journée et j’espérais qu’il m’envoie un signe.
 
Je m’étais refermée sur moi-même et je ne voyais plus personne. Mais un matin, mes deux lieutenants, Rémi Morissette et Antoine Leclerc, se sont présentés à ma porte. Ils se sont assis au salon et ils ont commencé à me parler dans le blanc des yeux. Ils m’ont dit que James ne serait vraiment pas fier de moi. Si je continuais ainsi, je n’avais qu’à prendre mon arme de service et à me tirer une balle dans la tête, ce serait plus rapide et plus efficace que de me laisser mourir à petit feu. Ils m’ont dit aussi que le poste avait besoin de moi, que depuis mon départ tout le monde était démotivé et en attente de mon retour. Ils n’y sont pas allés par quatre chemins, mais je savais bien qu’ils étaient animés des meilleures intentions. Je n’ai rien dit et je les ai laissés partir dépités.
 
Leurs propos m’avaient vraiment ébranlée et je ne pouvais arrêter d’y penser. Et ce soir-là, alors que j’étais assise dans le salon et que je réfléchissais à tout cela, la boîte à musique dans notre chambre d’amis, cadeau de James pour notre cinquième anniversaire, s’est mise à jouer toute seule. Pendant au moins dix secondes, j’ai entendu cet air du Lac des cygnes que j’aimais tant. Je suis restée pétrifiée puis j’ai compris que c’était un message. James me disait que Rémi et Antoine avaient raison et qu’il fallait que je retourne au travail, que je me secoue et que je recommence à vivre. Enfin un message de James ! J’étais en larmes et ne pouvais y croire.
 
Alors j’ai repris le boulot, mais la tâche n’a pas été aisée. Le plus difficile était de revenir dans un appartement où personne ne m’attendait après mes journées de travail. Puis, Antoine m’a suggéré d’adopter un chien formé à l’école canadienne de chiens-guides pour aveugles, la Fondation Mira. Je dois dire que, cinq ans plus tôt, j’ai perdu l’usage de mes jambes. Sur une période de quelques mois, mes muscles sont devenus si faibles qu’ils ne pouvaient plus me supporter. James, qui était neurochirurgien, avait appelé ses collègues les plus brillants pour s’occuper de moi. Il avait déplacé des montagnes pour que je reçoive les meilleurs soins. Pendant plusieurs semaines, j’ai subi une batterie de tests puis le verdict est tombé : je souffrais d’une maladie génétique incurable appelée amyotrophie . À partir de ce moment-là, j’ai dû me déplacer en fauteuil roulant. Heureusement que James était là. Avec lui, j’ai dû réapprendre à vivre et à apprivoiser ma condition. Il a fallu changer notre véhicule et y installer un système électrique qui montait mon fauteuil roulant dans un compartiment sur le toit de la voiture. J’ai dû apprendre à conduire avec des commandes manuelles.
 
Nous avons déménagé dans un condo 1 avec ascenseur et stationnement intérieur, une aubaine pour une personne à mobilité réduite comme moi. Ces appartements avaient été bâtis dans la maison mère d’une communauté religieuse, un magnifique édifice centenaire rénové avec soin. On avait creusé une partie du sous-sol et on m’y avait aménagé un double espace de stationnement. Mon installation dans la voiture ainsi que le rangement de mon fauteuil roulant étaient ainsi facilités.

Comme les rénovations de l’appartement n’étaient pas terminées, nous avons pu modifier les plans pour que je puisse me déplacer sans encombre partout et pour que tout me soit accessible. Bien sûr, la maladie a complètement transformé mon existence et l’adaptation a été fastidieuse. Pendant très longtemps, dans mes rêves je marchais encore, je courrais. Au début, je peinais à croire que j’étais encore attirante, j’avais même dit à James que je comprendrais très bien s’il voulait me quitter ! Il avait été vraiment révolté de ma proposition. Il me disait souvent qu’il me trouvait belle et courageuse et qu’il ne m’en aimait que davantage. Mes muscles ne pouvaient plus me supporter, mais j’avais gardé toutes les sensations de ma peau alors c’était toujours aussi bon de faire l’amour avec mon tendre James. J’ai été la première commissaire de police en fauteuil roulant au Canada et on a dû bien sûr adapter l’aménagement du poste. La porte de mon bureau a été élargie, on a agrandi une partie des toilettes et on m’a attribué une place de stationnement pour handicapés.
 
L’idée d’Antoine était bonne. La présence d’un animal briserait ma solitude. Alors je suis allée rencontrer les éleveurs de Mira et je suis tombée amoureuse de leurs chiens. Il y a quelques mois, je suis allée passer deux semaines dans leur ferme pour m’entraîner avec mon nouveau compagnon à quatre pattes et je suis repartie avec Max, un magnifique labernois qui est rapidement devenu mon complice. Il m’apporte les objets que je lui demande, il ramasse ce qui m’échappe des mains, il peut me traîner si jamais ma chaise s’enraye, il me supporte quand je passe de mon fauteuil à la voiture ou de mon fauteuil à mon lit. Il est même capable d’ouvrir plusieurs portes. Mais surtout, c’est mon ami, mon compagnon, mon soutien moral. Il ne me quitte jamais d’une semelle et son seul but dans la vie est de veiller sur moi.
 
Depuis que je suis retournée au travail, je commence toutes mes journées par une heure de sport. Après des mois à pleurer dans mon coin, j’avais vraiment besoin de me remettre en forme. Ce matin, je me lève très tôt et je vais nager une heure dans la piscine d’un hôtel près de chez moi où j’ai pris un abonnement. Mes jambes ne sont pas assez fortes pour me soutenir, mais elles peuvent tout de même nager bien que ce soient mes bras que je sollicite le plus. Parfois, Rémi, Antoine et moi nous rejoignons pour déjeuner dans une petite pâtisserie libanaise familiale que nous adorons : Chez Fattal. Aujourd’hui, nous avons convenu de nous y retrouver à sept heures et demie.
Chapitre II
Adrian
Je suis assis près d’une fenêtre avec Rémi et Antoine. L’aimable propriétaire qui semble bien les connaître nous apporte trois cappuccinos. Nous bavardons et ils répondent gracieusement à mes questions.
 
— La commissaire Forest va arriver d’un moment à l’autre et nous allons vous la présenter. Tout le monde l’appelle Emma, car elle laisse de côté les formalités, m’annonce Rémi avec un sourire.
 
Je prends une gorgée de café et je grimace. Il est trop chaud !
 
— J’ai beaucoup entendu parler d’elle et j’ai hâte de la rencontrer. C’est comment travailler avec elle… avec son handicap, son chien et tout ce que ça implique ?
— Ça ne l’a jamais arrêté. C’est une femme d’action, brillante, rigoureuse, mais très humaine ! Elle fait attention aux gens autour d’elle, déclare Antoine en posant ses lunettes sur la table.
 
Rémi met deux carrés de sucre dans son café et reprend :
 
— Mais à la mort de James, son mari, nous avons eu peur de la perdre. Elle était en train de se laisser mourir. Ils s’aimaient tellement ces deux-là !
 
Je suis surpris. Je leur demande :
 
— Qu’est-il arrivé à James ?
— Un chauffard ivre l’a renversé en plein jour alors qu’il traversait la rue. Il était de garde à l’hôpital et il s’en allait prendre un café avec elle au bistro d’en face, affirme tristement Antoine.
— Mon Dieu, l’a-t-elle vu se faire écraser ?
— Oui ! Elle était la première sur les lieux ! Elle a été très forte. Elle a gardé son calme et a immédiatement composé le 911. Elle parlait à James, elle l’encourageait. À l’hôpital, ils ont diagnostiqué une hémorragie interne. Ils ont tout de suite décidé de l’opérer, mais il est mort alors qu’ils étaient en train de le préparer. À ce moment-là, Emma s’est effondrée, ajoute Rémi. Elle s’est complètement refermée sur elle-même. Pour elle, la vie n’avait plus de sens.
 
Je baisse la tête, ému par son récit. J’imagine très bien ce qu’

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