Mannequins pour Yokohama
42 pages
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Mannequins pour Yokohama , livre ebook

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Description

Certains actes ont tendance à irriter Edward Warency alias « L’Ange », notamment de recevoir, enfermés dans une boîte, des membres d’une personne qui collabore avec lui.


Cet avertissement funèbre, censé décourager l’aventurier à poursuivre sa recherche du terrible Miguel Henrickez, un trafiquant de chair, va, au contraire, le pousser à redoubler d’efforts.


Et, quand il apprend que de jeunes femmes sont recrutées pour faire du mannequinat au Japon, il ne doute pas un seul instant qu’il s’agit là d’un plan du gangster pour trouver facilement de la marchandise.


Alors, ce sera à Diana Deel, la belle et dangereuse partenaire de « L’Ange », d’entrer en scène...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 décembre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782385010980
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

MANNEQUINS POUR YOKOHAMA

Par
Paul TOSSEL
CHAPITRE PREMIER
 
Lorsque la jeune femme entra dans le bureau de police du quartier sud de Concordia, elle ne put maîtriser deux réactions qu'enregistrèrent aussitôt les assistants. D'abord, elle parut surprise de trouver, dans ce petit commissariat, l'inspecteur Kenneth Hartling, du F.B.I., alors que celui-ci ne se dérangeait que pour les affaires de première importance. Ensuite, elle détourna les yeux avec répulsion d'une caissette en bois au couvercle à demi soulevé, que l'on avait placée sur un guéridon au fond de la salle. L'inspecteur Hartling releva sa tête massive, qui s'accordait si bien avec sa personne courtaude et épaisse, pour planter le regard de ses yeux gris dans les prunelles bleues de la visiteuse.
— Miss Abridge, je constate avec plaisir que je ne suis pas un inconnu pour vous ! Voulez-vous me rappeler quelle circonstance m'a valu l'honneur d'avoir affaire avec vous ?
— Vous faites erreur, inspecteur : je n'ai jamais eu aucune conversation avec vous et ne vous connais que de réputation. La grande presse a souvent publié votre portrait, ce qui m'a permis de vous identifier aussitôt.
Hartling en conclut qu'elle était femme de tête et se laissait difficilement impressionner. Il continua à la détailler : jupe collante en tissu écossais, ample veste paletot à taille très basse de couleur rouge vif, cheveux blonds épars sur les épaules, beaucoup de bijoux, mais faux, vingt-cinq ans environ, élégance douteuse. Il remarqua également que le visage ne manquait pas de séduction, mais semblait fatigué ; un léger cerne soulignait le dessin des yeux, les lèvres trop rouges faisaient ressortir la pâleur du teint. Il aurait fallu peu de chose pour que ce visage exprimât un charme pathétique, alors que l'on n'y lisait que désabusement et inquiétude trouble. Le corps était bien proportionné, ses formes pleines et ses lignes fermes.
— Asseyez-vous, miss Abridge !
Elle obéit et les deux inspecteurs qui l'accompagnaient demeurèrent debout de part et d'autre du siège, légèrement en retrait. Derrière le bureau, Hartling se mit à compulser les feuillets d'un dossier.
— Ainsi, miss Abridge, ce matin, à dix heures, alors que vous preniez votre petit déjeuner, mistress Alsthom, votre concierge, vous remit cette caissette qu'un commissionnaire venait de déposer à votre adresse... Vous avez ouvert le colis, jeté un coup d'œil sur son contenu, poussé un cri et vous vous êtes évanouie !
— Peu de femmes, à ma place, auraient réagi différemment !
— Je comprends parfaitement ! D'autant plus que Mrs Alsthom faillit se trouver mal elle aussi !... Recevoir, dans de telles conditions, la tête d'un homme que l'on connaît intimement et qui vous a quittée en parfaite santé deux jours auparavant, est une plaisanterie bien macabre... à moins que ce ne soit toute autre chose : un avertissement, par exemple !
La visiteuse ne relevant pas l'allusion, et se contentant de tamponner ses yeux humides, le policier enchaîna sans plus insister.
— Nous vous remercions, miss Abridge, d'avoir fait prévenir la police sans délai et fourni aux deux inspecteurs ici présents les indications nécessaires à l'identification de ces restes. Cette tête humaine est celle d'un certain Stanley Bilander, sans profession avouée, qui partageait votre vie et votre home depuis trois mois environ... J'ai le regret de vous informer que, jusqu'à présent, les recherches faites pour retrouver le corps et les assassins n'ont pas donné de résultat. Le chef de dépôt du messager ne se souvient même pas de l'apparence de l'individu lui ayant remis le colis... Si j'ai pris cette affaire en main dès que j'en ai eu connaissance, c'est que je connaissais Stanley Bilander de longue date.
La jeune femme releva la tête ; pour la première fois, ses regards exprimèrent l'intérêt et la curiosité.
— Miss Abridge, comment avez-vous connu Bilander ?
— Je suis taxi-girl dans une boîte du Centre, le « Greyhound ». Stanley était un client fidèle et assidu : nous avons dansé ensemble durant une semaine avant d'habiter sous le même toit.
— Vous n'avez pas d'autre profession ?
— Si ! Mannequin, figurante, barmaid, mais il y a du chômage dans toutes ces branches et je dois me contenter des danses au jeton.
— Bilander ne vous a jamais offert aucun autre travail ?
— C'eût été difficile car lui-même n'avait aucune occupation. D'autre part, profiter du travail des femmes dans la rue n'était pas son genre.
— Ouais !... Vous teniez beaucoup à cet homme ?
Elle haussa les épaules avec fatalisme.
— On se plaisait !... On s'est mis ensemble !... C'est la vie !...
— Je suis donc plus à mon aise pour vous parler d'un dossier que j'ai devant moi... Il s'agit de celui de Stanley Bilander. Depuis cinq ans, j'y relève une liste impressionnante de vols de voitures sur la voie publique de même que quelques escroqueries au préjudice de douairières en retard d'affection. Mais, il y a mieux : avant de...

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