Love me tender
312 pages
Français

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Description

Dominique BERNARD imagine une enquête policière savamment alambiquée dans laquelle le passé et le présent se répondent. Simon Lombardie, inspecteur principal à la brigade criminelle de Paris, est chargé d’enquêter sur le meurtre de Gilbert Sala, patron d’une entreprise de prêt-à-porter. Curieuse coïncidence, il se trouve que la victime a vécu une histoire d'amour avec sa tante Pauline, trente-cinq ans auparavant. Pour comprendre les origines du drame et les mobiles de l’assassin, il lui faudra remonter le fil du temps et se rendre sur la croisette dans les années cinquante. Les révélations faites par Sandra, la femme du défunt, ainsi que sa séduisante fille Sophie, lui permettront de dénouer l’intrigue mêlant tromperie, soif de pouvoir, jalousie et désir de vengeance.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 mars 2017
Nombre de lectures 2
EAN13 9782414044344
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-04432-0

© Edilivre, 2018
1 Mardi 3 novembre 1992. 21 h 30
L’homme attend depuis une heure, assis sur le muret du petit square. La rue Faidherbe à Saint-Mandé est calme. Il pleut un peu. Il relève sa capuche pour se protéger. Le Smith et Wesson commence à peser dans sa poche. Il le touche de temps en temps à travers le tissu, comme pour se rassurer.
Encore une demi-heure si tout se passe bien.
La cabine téléphonique est à cinq mètres. Il ne pourra louper la sonnerie. Deux coups seulement. Au « bar des amis » d’à côté, il y a encore cinq ou six clients qui sirotent une bière en regardant la télé accrochée au-dessus du comptoir. Il reconnait un passage du film « l’année des méduses ». Valérie Kaprisky et sa mère, en monokini en train de boire une menthe à l’eau. Il préférerait être à la plage.
Alexandra, la blondasse à grosse poitrine qui sert les piliers de bistrot esseulés fait semblant de les écouter comme tous les soirs. Alexandra, c’est surement un pseudo. En réalité il n’en sait rien. Mais elle n’a pas une tête à s’appeler Alexandra, c’est tout. Elle veut évidemment fermer le troquet pour aller retrouver son copain. Est-ce toujours ce type qui bosse à la mairie de Saint-Mandé qui vient boire son coup de blanc en fin d’après-midi ? Ou un autre. Pas compliquée à choper cette souris ! Paul dit que seul le train ne lui est pas passé dessus. Et lui. Mais il s’en fout. Alexandra fait boire les poivrots pour toucher de bons pourliches en exhibant sa poitrine débordante. Il tourne la tête vers la rue en enfilade. Rien. Même pas un chat. C’est vrai que les chats détestent la pluie.
Le film doit être terminé. Il voit défiler le générique de fin. Donc, le type va sortir de chez lui. Il aperçoit sur l’écran Christine Okrent sur FR3 en gros plan devant une carte des USA. La barmaid salue les clients qui commencent à dégager, certains lui font la bise, histoire de la serrer de plus près. Elle verrouille la porte du café. Les lumières s’éteignent.
Il pleut de plus en plus fort. Les arbres du square ne le protègent plus. Il se met à trembler un peu. Pas seulement de froid. C’est la première fois qu’il va tuer quelqu’un.
Il entre dans la cabine, s’assied par terre. L’arme est toujours aussi lourde. Elle cogne sur le sol recouvert de dalles en plastique écaillé. Il est plus de 22 h. Le signal convenu tarde à arriver. « Respire profondément. Ne gamberge pas trop ». Facile à dire. Il pense à Paul. C’est devenu son pote. Il est soi-disant dans les affaires. Paul doit être un julot qui vit sur le dos des putes. Il paye toujours avec de grosses coupures. Mais il l’aime bien.
Première sonnerie. Bien que s’y attendant, son corps est comme traversé par un éclair, il sursaute, manque de décrocher. Il y en a une seconde. Puis, plus rien. Il se relève, regarde autour de lui. Personne. Il sort de la cabine en verre sans se presser. Ses mains ne tremblent presque pas. Mais toujours cette boule à l’estomac… Il a un peu mal au ventre, comme une envie soudaine d’aller caguer. « Ce n’est vraiment pas le moment », pense-t-il. Il saisit dans sa poche la crosse en noyer doré du revolver, pose son index sur la détente. Il avance dans la rue toujours déserte. Encore vingt mètres. Son souffle s’accélère maintenant. Son cœur tape dans sa poitrine. Son corps vibre. La douleur au ventre s’estompe.
Le feu orange accroché au pilier se met à clignoter. Son cœur aussi. Le portail en fer s’ouvre. Des phares éclairent l’immeuble d’en face. La Mercedes noire sort lentement, s’arrête au milieu de la chaussée. Le conducteur s’en dégage, laisse la portière ouverte. C’est bien lui, immense, impressionnant. Le tueur avance lentement en baissant la tête puis sort l’arme. Elle est froide comme la pluie qui redouble d’intensité. Sa main recommence à trembler.
L’objectif est à moins de dix mètres. Il fait « Hep, vous ! » d’une voix forte. Le géant se retourne. L’homme braque son arme, appuie. Trois fois. La victime s’écroule sans un cri, face contre terre. L’homme s’approche, tente de retourner le corps. Encore des soubresauts. Ça lui rappelle quand son grand-père tuait le cochon. Puis plus rien.
Trop lourd, trop de sang. C’est chaud, gluant. Il a envie de dégueuler.
Il glisse sa main sous le blazer pour prendre l’argent. Inaccessible. Encore une fois. Impossible. Et cette « putain d’arme » qui l’encombre ! Il la pose à côté du corps. Nouvelle tentative. Il a à nouveau mal au ventre. Il coule l’eau. Dans l’immeuble d’en face un type se met à crier de sa fenêtre « c’est quoi ce bordel ! » des lumières s’allument. Il faut partir. Il récupère l’arme, presse le pas jusqu’à la voiture qui attend, moteur tournant. Il ouvre la porte. Le conducteur enclenche la première. « Alors, c’est bon, demande celui-ci, d’un ton fébrile ? »
– C’est fait, il est mort. On se barre. Mais j’ai pas pu prendre le fric. C’était trop risqué, j’ai ameuté tout le quartier.
– Fuck !
Une seconde plus tard, la voiture démarre en trombe tous feux éteints. Elle tourne rapidement au bout de la rue.
Sophie depuis la cuisine a entendu le bruit des détonations. Elle se lève d’un bond de son fauteuil, regarde par la baie vitrée. La Mercedes est là, les feux allumés. Elle a comme un pressentiment. Elle sort en courant de la maison, et trouve son père affalé face contre terre sur le sol détrempé. Elle l’appelle. Il ne répond pas. Elle le secoue. Pas de réaction. Il est mort. Elle se précipite dans la maison, perd une pantoufle dans l’allée. Sandra, sa mère, attend dans l’entrée, blanche comme un linge.
– Papa a été tué, il faut appeler la police !
Sandra se met à trembler et dit d’une voix à peine audible « c’est pas Dieu possible ! comment ? » . Sophie l’aide à s’asseoir sur le canapé du salon. « Tu n’as pas entendu les coups de feu ? » La mère ne répond pas. Essayant de garder son calme, Sophie compose le 17 depuis son Nokia.
Du perron elle aperçoit des gens qui entourent le corps. Le policier à l’autre bout du fil lui dit que la patrouille et les pompiers arrivent et qu’elle ne doit toucher à rien. Elle enfile un manteau et ressort. Un voisin la reconnait et lui propose de partager son parapluie. Elle se serre contre lui. Une femme s’approche d’elle. Elle dit qu’elle était toubib. « Je vous confirme qu’il est mort » annonce-t-elle. Il pleut de plus en plus fort. Au loin, on entend déjà les deux tons. Sophie s’effondre en larmes dans les bras du voisin.
2 3 novembre 1992, Paris 6 ème , rue de Médicis, minuit
Le film sur TF 1 était terminé. Lola était partie se coucher. Ils avaient passé la soirée serrés l’un contre l’autre sur le sofa. Simon avait continué à regarder seul la télé, dans l’attente d’un éventuel coup de fil. Il avait trainé. S’il fallait partir, autant que ce soit tout de suite. Il mit la 3. C’était « l’election day » , comme tous les quatre ans, le premier mardi du mois de novembre. Bill Clinton était largement en tête dans les sondages. À seulement 47 ans, annonça la journaliste, il allait sans doute devenir le 42 ème Président des États-Unis. Exit Bush. Cela le fit sourire. Il se mit à bâiller. Il éteignit le poste, regagna la chambre, se déshabilla, et se glissa sous les draps. Lola se retourna en grognant. Il effleura sa peau. Elle grogna encore. Elle n’aimait pas être pelotée en pleine nuit. La journée, c’était différent.
Quand il avait rencontré la belle Lola, cinq mois plus tôt, fin mai, il faisait beau sur Paris. Il était plus de 13 h. Il avait traversé le pont Saint-Michel, puis s’était présenté dans un petit resto de la rue Saint-André « au cochon rose » , une petite brasserie sans prétention où la bouffe était honnête. Mieux, de toute manière, que les fastfoods du Quartier latin. Le patron s’appelait Charly. Il avait fait la guerre d’Algérie et n’aimait pas les Arabes. Il ne s’en cachait pas, et pensait que tous les flics étaient de gros racistes comme lui.
La petite terrasse extérieure en bois était bondée. Quelques jolies filles profitaient des premiers beaux jours pour amorcer le bronzage de l’été qui approchait. Simon allait repartir, quand Charly le rappela : « Attends, tu pourrais peut-être t’asseoir à la table de la femme, là-bas ? Elle est top ».
Il regarda dans sa direction pour vérifier discrètement. C’était une fille splendide, la trentaine, cheveux longs, ondulés, châtains avec des nuances de blond. Elle lisait un magazine en mangeant des œufs mimosas. Charly s’approcha d’elle, lui dit trois mots, elle regarda vers Simon, abaissa ses Ray Ban et fit « oui » de la tête. Feu vert.
Simon, sans être vraiment beau, avait beaucoup de charme. Il était mince et bien bâti. Il intéressait généralement les femmes et jouait volontiers de son sourire ravageur et de ses yeux aigue-marine pour séduire celles qui lui plaisaient.
– Moi, c’est Lola, dit-elle en l’accueillant.
– Moi, c’est Simon. Simon Lombardie.
– Comme « Bond, James Bond » ! Vous bossez dans le coin ?
Elle percha ses lunettes de soleil sur le sommet de son crâne. Putain, ces yeux , pensa Simon.
– Ouais. Juste en face, au 36.
– Ah, le quai des Orfèvres, les flics d’élite ! Décidément, c’est plein de poulets, ce resto.
– C’est vrai, désolé. Je vais prendre comme vous, j’adore les œufs mimosas. Vous n’aimez pas les flics ?
Elle ne répondit pas. Sourit simplement. Il fit signe à Charly.
Trois minutes plus tard, son plat arrivait ainsi qu’une carafe de rosé. Il en proposa à Lola.
– Et vous, vous travaillez dans le secteur ?
Elle commença à boire son ballon de vin, qu’elle savoura :
– Hum ! Très bon. Quoi, mon travail ? Boulevard Saint-Germain. Dans une agence immobilière. C’est pas toujours marrant comme boulot, mais p

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