Liberté 56
240 pages
Français

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Description

L’indépendance financière est un rêve pour plusieurs, et certains sont prêts à tout pour y arriver…
Liberté 56 est un roman à suspense inspiré du parcours entrepreneurial de l’auteur, qui compte trente années d’expérience dans le monde des affaires.
Marc Paradis est le plus grand expert du financement des sociétés et des fusions-acquisitions à Montréal. Malgré cette réputation enviable, le quinquagénaire est désillusionné. Sa situation financière personnelle et sa vie amoureuse sont des échecs, tout le contraire de son frère Christophe, un don Juan à qui tout semble réussir.
La rencontre des deux hommes avec la conférencière Kim Roy, celle qu’on surnomme la « reine de l’indépendance financière », va déclencher une série d’événements aux conséquences dramatiques.
Malgré son éthique irréprochable, Marc se retrouvera plongé au cœur d’une machination menée par des gens sans scrupules prêts à tout pour arriver à leurs fins. L'homme d’affaires plutôt conservateur devra prendre de grands risques afin de protéger la personne la plus précieuse au monde, sa fille.
Et si la liberté financière était pavée de mauvaises intentions?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 janvier 2023
Nombre de lectures 1
EAN13 9782981917942
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Stéphane Simard





Roman


suspense



56


Liberté



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada.
Titre : Liberté 56 / Stéphane Simard.
Autres titres : Liberté cinquante-six
Noms : Simard, Stéphane, 1967 septembre 2 - auteur.
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20220013187 | Canadiana (livre numérique) 20220013195 | ISBN 9782981917935 (couverture souple) | ISBN 9782981917942 (EPUB)
Classification : LCC PS8637.I43 L53 2022 | CDD C 843/.6 —dc 23
1969 , rue Anne-Julien
Carignan (Québec) J3L 7J9
Pour bénéficier des tarifs spéciaux s’appliquant aux achats en gros, contactez-nous à info@stephanesimard.com .
Liberté 56
ISBN pour version papier : 978-2-9819179-3-5
ISBN pour version ePub : 978-2-9819179-4-2
Révision linguistique : Féminin pluriel
Conception graphique : Julie Deschênes
Photographie de l’auteur : Catherine Giroux
Impression : Diapason, gestion de production imprimée
Imprimé au Canada
Liberté 56 © Éditions Viséo, 2022
Tous droits réservés
Dépôt légal
Bibliothèque et Archives nationales du Québec 2022
Bibliothèque et Archives Canada 2022
Toute reproduction, adaptation ou traduction en tout ou en partie, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l’autorisation de l’éditeur.




À tous les entrepreneurs…
et à ceux qui rêvent de le devenir





5


Marc
Jeudi 1 er novembre
Quand je rêvais à ma retraite, j’imaginais tout ce que la liberté financière pouvait m’apporter : la résidence secondaire au bord du lac, les vacances dans le Sud l’hiver, les sorties en couple avec la femme de ma vie.
Le plan avait pourtant l’air solide : diplômé d’une prestigieuse université, associé dans une firme- conseil réputée, marié et père d’une magnifique fille de vingt-quatre ans…
« Comment j’ai fait pour tout faire foirer ? »
Je scrute autour de moi pour déceler l’indice d’un coup monté, mais rien ne confirme cette hypothèse.
La pièce qui semble servir à la fois de salon et de salle à manger est on ne peut plus normale, pour un vieux duplex de l’est de l’île de Montréal bâti dans les années quarante. Même si l’éclairage se limite à quelques chandelles, je devine que c’est à peine assez grand pour contenir les quelques meubles usés qui sont probablement d’origine.



6


Marc


Je ne sais pas si c’est à cause de l’odeur du bois de santal, mais mes doutes s’estompent graduel- lement. Je sens même un léger sentiment de paix m’envahir lorsqu’hypnotisé par le lent mouvement de ses mains fripées qui sortent de son châle en tricot. Même l’usure de ses cartes dégage la crédibilité.
« Est-ce qu’on peut vraiment qualifier une carto- mancienne de crédible ? »
La vieille femme aux longs cheveux ébouriffés dépose lentement une à une les cartes sur la table.
— Touchez une première carte.
J’ai à peine perçu son accent français européen, tellement sa voix est douce.
Les cartes sont maintenant disposées en cercle parfait, face cachée sur la nappe noire en coton. Trente-deux. J’ai compté par réflexe.
Malgré le ridicule de la situation, j’obéis cinq fois. Docile, comme si j’étais envoûté.
Elle place les cinq cartes que j’ai désignées en croix au centre du cercle, puis les retourne d’une manière presque théâtrale.
Après plusieurs secondes à déplacer son atten- tion d’une carte à l’autre, elle pointe la première située à ma gauche, le huit de cœur.
— Votre fille. Elle a les cheveux bruns.
Elle poursuit avec assurance sans attendre une confirmation de ma part.



7


Jeudi 1 er novembre


— Elle occupe une grande place dans votre vie. Tout l’espace, même. Êtes-vous célibataire depuis longtemps ?
J’essaie de ne pas paraître surpris au moment où elle lève les yeux de la table pour m’observer.
— Un an environ.
— Hum…
Elle passe sa main par-dessus la carte du centre, puis touche à celle de droite, le roi de pique.
— Un homme près de vous avec qui vous avez une relation tendue. Un partenaire d’affaires ou, hum…, votre frère, peut-être ? Votre père est décédé, n’est-ce pas ?
Je fais oui de la tête pendant qu’elle m’examine à travers ses lunettes rondes et épaisses. À partir de cet instant, je suis sûr que mes yeux ont commencé à laisser transparaître ma surprise.
Elle désigne la troisième carte située en haut, le dix de pique.
— À court terme, je vois d’autres difficultés. Une grande peine. Un deuil, peut-être.
Je devine qu’elle pose encore le regard sur mon visage comme pour mesurer ma réaction, mais je l’ignore en fixant la table pour chasser de ma tête l’image de ma mère malade.
— Le dix annonce la fin d’un cycle, un voyage, mais ça peut être au sens propre ou figuré, dit-elle timidement.



8


Marc


Devinant sans doute une légère inquiétude, elle ajoute :
— N’oubliez pas que la fin d’une saison annonce aussi le début d’une autre. Une métamorphose. Tout dépend du point de vue. Ce que vous croyez faux est peut-être vrai. Je pense que vous allez bientôt vous surprendre à aimer ce que vous détestez présen- tement.
Elle me montre maintenant la quatrième carte située en bas, le sept de trèfle.
— Hum, intéressant. Vous avez une relation contradictoire avec l’argent. Vous êtes entouré de gens fortunés, mais vous, vous n’êtes pas riche.
— Parlez-en à mon ex !
Elle accueille ma remarque acerbe avec un sou- rire compatissant.
— Ces gens que vous détestez vous admirent pourtant.
Elle touche finalement la posée au milieu des quatre autres, le sept de pique.
— C’est la carte synthèse. Le sept indique une tendance, et le pique annonce des difficultés.
Il y a beaucoup de noir, dans vos cartes. Rien de réjouissant en perspective, on dirait, mais tout peut basculer rapidement, puisque plusieurs événements vont bientôt se produire. À vous de les accueillir ou de les subir.



9


Jeudi 1 er novembre


Elle lorgne maintenant la personne assise sur le sofa défraîchi en retrait derrière moi sur ma gauche. Celle qui m’a attiré ici est restée discrète tout ce temps, au point où j’en avais même oublié la présence.
— Merci, Marie-Claire, dit-elle en se levant.
La diseuse de bonne aventure me considère avec tristesse.
Je comprends que notre entretien est terminé, en voyant Nathalie enfiler son manteau, qu’elle avait déposé à côté d’elle.
Je remarque qu’elle n’en profite pas pour me remettre le mien, puisqu’elle marche déjà vers la porte.
Je remercie la cartomancienne à mon tour en sortant le portefeuille de mon manteau.
Elle devine mon malaise et me fait non de la tête pour me faire saisir que je ne lui dois rien.
« Nathalie a déjà réglé ? »
Je me dépêche de rejoindre l’entremetteuse sur le trottoir à l’extérieur.
— J’espère que tu as payé parce que…
— T’inquiète. Je suis une régulière. J’ai un compte ouvert. J’amène toujours mes premières dates ici. Ça évite des déceptions et des pertes de temps.
Je ris, mais elle me fixe sérieusement.
— Écoute, Marc, on va arrêter ça là.
« Arrêter quoi ? C’est la première fois qu’on se voit. »



10


Marc


— Tu vas vraiment te fier à une vieille sorcière pour…
— Marie-Claire ne se trompe jamais. Les cartes n’annoncent rien de bon, et je n’ai pas le goût de m’embarquer dans une relation compliquée. Désolée.
« Elite Singles mon œil ! J’aurais jamais dû lais- ser ma fille me convaincre de créer un profil sur ce site de rencontre pour loosers ! »
• • •
Un premier ding familier attire mon attention vers mon téléphone.
BONNE FÊTE, PAPA ! 🥳
Merci, ma belle. ♥
As-tu trouvé l’amour ?
L’ enfer …
T o ù ?
Condo.
Je t’appelle.
L’appareil affiche aussitôt Stéphanie Paradis en vibrant.



11


Jeudi 1 er novembre


— Pis, on se sent comment, à l’âge d’or ?
— Eille ! J’ai cinquante-cinq ans. Pas soixante- quinze !
— Ta date t’a déjà flushé ?
— Comme un vrai deux de pique. La fille m’a fait tirer aux cartes, pis elle trouvait qu’il y avait trop de noir dans ma vie.
Stéphanie pouffe de rire.
— Go girl !
— C’est pas drôle ! Avoir su que Chez Marie- Claire était pas le petit restaurant de quartier que j’imaginais, mais plutôt le trois et demie d’une diseuse de bonne aventure, j’aurais swipé à gauche la belle Nathalie.
— T’es bien trop gentleman pour ça.
— Trop pissou, tu veux dire.
« Comment puis-je être aussi sûr de moi quand vient le temps d’analyser des bilans financiers et être aussi nul dans ma vie personnelle ? »
— Es-tu libre, samedi soir ?
— Hum, laisse-moi voir. J’pense que c’est ma soirée de bingo au club de l’âge d’or.
— Essaie pas de t’en sortir, vieux con. J’vais pas te laisser encore seul un soir de fin de semaine. Je t’envoie les détails demain. Ciao !
— Et si j’ai envie de rester seul… Allo ? Allo ?
« Encore flushé ! »



Marc


Un autre ding retentit au moment où je m’ap- prête à déposer le téléphone sur la table qui affiche un dernier message de ma fille.
Je t’aime, mon roi de ♥ ! ☺



13


Marc
Vendredi 2 novembre
Je me rends compte que j’ai les joues gelées lorsque je souris poliment à quel

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