Les Tigres
448 pages
Français

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Description

L'exposition de joyaux la plus prestigieuse jamais organisée au monde.
Seul un collectionneur fabuleusement riche pouvait s'offrir le luxe de se les accaparer. Et pour cela, un seul moyen. Le plus direct, le plus radical.
Mais c'était sans compter sur une équipe de braqueurs insaisissables aux prises avec des flics pas comme les autres.
« Transposition de l'enfer sur Terre »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 septembre 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332815996
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0142€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-81597-2

© Edilivre, 2014
Dédicace


A la mémoire de José Giovanni
Et également celle de mon grand-père, qui m’aurait lu.
A Régis, qui se reconnaîtra…
Citation


« Une loyauté absolue à la mort ne s’obtient que par une existence quotidienne.
On commencera chaque journée par une méditation recueillie dans laquelle
on se représentera sa dernière heure et les diverses possibilités de mourir –
transpercé par une flèche,
une lance ou un sabre,
englouti par la mer,
dévoré par les flammes,
frappé par la foudre,
broyé dans un tremblement de terre.
Sitôt qu’on quitte son propre toit,
on entre dans le royaume des morts. »
Hagakuré ou Ethique du Samouraï Livre 1
« Je découvris que la voie du samouraï, c’est la mort.
Si tu es tenu de choisir entre la vie et la mort,
choisis sans hésiter la mort.
Rien n’est plus simple.
Rassemble ton courage et agis.
Plutôt qu’à vaincre, pense à mourir.
Obstiné, le samouraï ne pense ni à la victoire ni à la défaite.
Il se contente de combattre comme un fou jusqu’à la mort.
C’est alors seulement que lui vient le succès.
A tout moment, dans l’ardeur du combat,
on peut recevoir une épée en travers du corps.
Mourir dans une tenue négligée,
c’est trahir un laisser aller général
qui vous expose aux railleries méprisantes de l’ennemi. »
Hagakuré ou Ethique du Samouraï. Livre 2.
Première Partie
2005
L’air conditionné ne l’empêchait nullement de transpirer, engoncé qu’il était dans sa longue tunique en soie blanche. Il respirait la bouche grande ouverte et les yeux clos, allongé sur son lit circulaire à baldaquins recouvert de peaux de vison.
Les deux jeunes femmes, simplement vêtues de longues robes transparentes, le regardèrent, debout, les bras pendant le long du corps, se posant la question de savoir si elles devaient quitter la pièce ou bien rester. Leurs longues chevelures couleur de miel cascadaient sur leurs omoplates, apportant un accent de sensualité à leur silhouette de mannequin.
Le gros homme ouvrit enfin les paupières et, sans même paraître remarquer leur présence, se rassit difficilement sur le bord du lit. Il se saisit ensuite de la télécommande qui traînait sur le couvre pied – dont la valeur marchande équivalait à un an de salaire pour un ingénieur en chef –, puis la pointa en direction du téléviseur géant à écran plasma qui lui faisait face.
Le présentateur de CNN apparut à l’écran, emplissant presque la pièce à lui tout seul, vêtu de son costume trois pièces, le visage hiératique, semblant parler sans même desserrer les lèvres. Sans quitter l’écran des yeux, l’homme fit un geste de la main à l’intention des deux filles qui attendaient ses instructions ; entre autres celle de quitter sa chambre. Elles obtempérèrent sans tarder. Puis il régla le son à la hausse.
L’émir Rafik El Jaffar, dont la fortune était estimée à environ 50 milliards de dollars, écouta les informations du jour, les cours de la bourse à Wall Street, Londres, Paris et Hong-Kong, puis bailla un grand coup en se grattant les parties. Il espéra que ses deux « invitées » ne lui avaient pas véhiculé une maladie quelconque. Si cela devait être le cas, il les obligerait à se livrer à des fellations sur ses chameaux. Il rigola tout seul en se caressant la petite barbichette qui lui recouvrait le menton.
Elles étaient nouvelles toutes les deux, étant arrivées l’avant-veille par avion spécial en provenance de Karachi. Il avait insisté pour qu’elles soient minces. Mais d’ici deux ou trois mois, elles seraient quasiment obèses, ou presque ; chacune de ses « protégées » étant assujettie à ingurgiter des kilos de loukoums et autres pâtisseries à longueur de journée. Assister ainsi à leur engraissement provoquait chez lui des érections tenaces, sa jouissance étant proportionnelle à la transformation physique des jeunes femmes. Le bruit courait que lorsqu’une de ses obligées arrivait en fin de contrat, il lui réglait son dû sous forme de lingots d’or ou pierres précieuses, dont le poids équivalait à celui de l’intéressée. Comme cette blonde sculpturale, d’origine suédoise, qui était restée sa favorite durant six mois – un record – avant de retourner dans ses pénates, son contrat étant terminé, et lestée de 180 kg d’or dans ses bagages…
Elle succomba deux mois plus tard d’un arrêt cardiaque, consécutivement à son excès pondéral. Il se souvenait qu’il avait été nécessaire de la traîner jusqu’à l’avion sur une chaise roulante adaptée, avant de l’y enfourner par monte-charge spécial, la malheureuse étant dans l’incapacité de se déplacer à l’aide de ses jambes.
Il avait passé de bons moments en sa compagnie. Son doigté magique lui manquait, ainsi que ces caresses langoureuses dont elle avait le secret et qui le propulsaient vers les sommets de l’extase. Elle l’avait accompagné à travers presque toute la planète, partout là où son immense empire industriel et financier était implanté. Il lui avait même fait ériger une statue en marbre – son matériau préféré – à l’entrée du palais qu’il possédait à Las Vegas, jouxtant le parking où se trouvaient les cent voitures de luxe, toutes de marques et modèles différents, dont il se servait pour aller écumer les casinos de la capitale mondiale du jeu. Là où il était invariablement reçu comme un roi. Un empereur.
Tout en regardant CNN diffuser un reportage concernant les ravages d’un cyclone sur la Jamaïque, il tenta de se souvenir du prénom de cette blonde. Ingrid ou Astrid… Il demeura incapable de se rappeler. Il se souvenait en revanche qu’il l’avait emmenée dans chacune des cinquante Rolls qu’il possédait, ici même, à Abu Dhabi. Lupanars ambulants.
Il resta assis durant plus d’une heure sur son lit, devant son écran plat géant, perdu dans ses pensées, songeant notamment qu’il devrait apporter plus d’éclairage à son jardin japonais, situé au cœur même du Palais princier. L’espace, qui occupait une superficie de plus d’un hectare, manquait de clarté une fois la nuit tombée, et cela l’agaçait. Il songea que si le paysagiste se trouvait incapable de résoudre le problème, il terminerait sa courte carrière ainsi que sa misérable existence dans l’aquarium géant, infesté de piranhas, qui occupait tout un mur de la partie sud du Palais – celle entièrement construite en marbre rose. Le seul secteur de cet édifice aux dimensions démesurées, pharaoniques, où ne pouvaient pénétrer que les initiés.
Depuis sa plus tendre enfance, l’émir ne pouvait garder en mémoire le souvenir d’un seul de ses désirs qui n’ait pas été exaucé.
Les bras en appui sur son lit de douze mètres carrés, il tourna la tête vers le mobilier Louis XV décorant sa chambre aussi spacieuse qu’une salle de bal. Un vieux film français historique, traitant de cette époque et visionné en DVD d’import, lui avait donné envie d’acquérir cette table de boudoir, ces chaises, ces miroirs, sans se préoccuper le moins du monde de savoir si le luxueux agencement intérieur du Palais – constitué en Le Corbusier, paré de jade de Chine, aux poignées de portes en or massif, ainsi que la robinetterie, le tout agrémenté de toiles de maître de valeur inestimables – pouvaient s’harmoniser avec du Louis XV. Jusqu’à une de ses salles de bains meublée, elle, en Ikea…
Son décorateur s’arrachait les cheveux devant une telle absence de goût. Et aucun des cent vingt rois, présidents ou chefs d’Etat qu’il avait déjà reçus dans son Palais ne s’étaient jamais permis la moindre remarque à ce sujet.
Soudain, son attention se trouva retenue par les propos du présentateur de CNN.
Les yeux de l’émir semblèrent se dilater et sa respiration devenir subitement oppressée. A un point tel qu’il n’entendit même pas Ahmed pénétrer dans sa chambre. Ahmed, le vieux bédouin qui ne le quittait jamais, depuis sa jeunesse, bien avant qu’il ne fréquente Harvard ; Ahmed, qui avait également suivi son père, en ayant été un des plus précieux conseillers ; Ahmed, son seul confident, celui à qui il s’en remettait presque toujours pour les grandes décisions ; Ahmed, le seul être qu’il respectait et aimait, méprisant et se méfiant du reste du monde ; prisonnier qu’il était de sa tour d’ivoire, d’or et de marbre.
Le communiqué de CNN faisait état de la plus grandiose exposition de diamants jamais organisée au monde. Il s’agissait, d’après le communiqué, des plus belles pièces de joailleries existantes. Une manifestation d’une ampleur exceptionnelle, où parures, pierreries et autres trésors d’une valeur inchiffrable seraient extraites – pour certaines – de leurs cavernes en acier blindé et à l’abri des regards, car appartenant à des particuliers fortunés, pour être exposées aux yeux du public. Toujours selon le présentateur, la plupart des pièces feraient en effet l’objet d’un prêt de la part de collectionneurs privés, le reste provenant des plus prestigieux joailliers de la planète. L’exposition se tiendrait à Paris, au Jardin des Plantes, entre le 30 Avril et le 31 Août de cette année.
Remarquant soudain la présence de son vieux compagnon de route, l’émir tourna la tête vers lui et lança, en dialecte du désert :
– Ces pierres, qui vont être réunies d’ici un mois, Ahmed, (il désigna du doigt les quelques images montrant colliers et parures en or ou platine et serties d’émeraudes, rubis, diamants…) il me les faut. Appelle-moi Ben Kassem. Vite. Que je lui donne les ordres.
Les mains croisées sur la poitrine, le vieux bédouin au visage ridé inclina légèrement le buste vers son maître, qu’il avait vu naître et qui le respectait plus que tout au monde, puis quitta la chambre à reculons.
Le secrétaire particulier de la troisième fortune mondiale pénétra quelques minutes plus tard

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