Les Réprobateurs - Sombre réalité
270 pages
Français

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Les Réprobateurs - Sombre réalité , livre ebook

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Description

« — C’est magnifique ! Où sommes-nous ? Son compagnon comprit son inquiétude, il avait même attendu sa réaction. Elle est logique, le contraire aurait été un signe d’inconscience. — Ne sois pas inquiet Franck (...). Ici, on accueille des hommes ou des femmes qui, après des longues périodes de discrimination ou de doute, veulent recouvrir leur dignité. On apporte de l’aide dans la recherche des besoins, la formation, l’éducation, l’instruction, le gîte et le couvert. La pédagogie que nous imposons comporte des règles très strictes. Nous sommes rigoureux dans l’acceptation. Nous leur infligeons une intransigeante volonté. Ils ont un devoir de réussite. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 décembre 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748397659
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Réprobateurs - Sombre réalité
Alain Debroucker
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Les Réprobateurs - Sombre réalité
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Première partie : le combat, l’acceptation la soumission conduisent à l’abandon
 
 
 
 
 
 
 
À chaque seconde, à travers l’Univers, l’association de la terre et du ciel projetée par des rayons de soleil couchant offrent des images extraordinaires. Combien sommes-nous, au même instant, à profiter de ces minutes d’extase devant cette peinture éphémère ?
À avoir pendant un très court moment le même rêve, la même pensée, la même vision ?
Sans distinction de race, d’origine, d’âge et de sexe, nous sommes les spectateurs d’une inexplicable fraternité.
Qu’ils soient dans leur tour d’ivoire ou assis sur le trottoir, les hommes regardent cette toile sans réflexion, sans se poser de questions. Cette beauté magistrale donnée par l’union des éléments naturels ne les a jamais inspirés.
Ils n’ont jamais su canaliser une telle complicité ; ils ont fermé les yeux devant ces spectacles, afin d’éviter toute possibilité d’adaptation pour eux-mêmes, par vanité ou par soif de pouvoir, ignorant volontairement qu’ils possédaient en eux la force de transmettre au monde la même beauté.
En ce 04 juin 2012, au fond d’un petit jardin dans le nord de la France, ces mêmes éléments se sont surpassés.
Au jour naissant, ils nous donnent une étrange image d’ombre spectrale, animée par une légère brise matinale.
Enrobées dans des vapeurs terrestres et de fragments de ciel, des ténèbres obscures jaillissent de terre, se dressent et se divisent en mille veines, comme pour absorber le blanc des brumes.
Cette masse sombre, indéfinie, est prise au piège au milieu des nuages traversés par des timides faisceaux de soleil.
Le tout est actionné par un léger vent diffusant d’inaudibles murmures qui semblent venir d’outre-tombe.
Cette association offre un spectacle extraterrestre enrobé dans un parfum indéfinissable mélangeant peur et tragédie.
Une union de la vie et de la mort plongeant dans un désarroi total. Il est dommage qu’aucun pinceau, aucun objectif ne puissent immortaliser cette vision.
Il a fallu attendre longtemps pour que cette brumeuse clarté fasse apparaître les contours des lieux ; pour ainsi donner une image réelle de ce spectacle et sortir enfin du surnaturel.
 
Posé sur un vieux banc d’école, dessous un marronnier centenaire, apparut un homme mince de grande taille.
Ses bras, comme des tuteurs, longent son corps droit. Ses mains sont posées à plat sur l’assise du banc à la recherche de son équilibre. Ses jambes sont enfouies dans des légères vapeurs terrestres. Son visage peint par la brume n’exprime aucun sentiment. Ses yeux sont remplis d’un reste de nuit.
Le léger mouvement des lèvres prouve un signe de vie et provoque d’inaudibles chuchotements. Son ombre repose sur un brumeux tapis vert, couvert de mille perles brillant dans la clarté matinale.
Franck est bien là. Il est là depuis combien de temps : deux heures ou trois, personne ne peut le dire.
Mais son survêtement de nylon et ses chaussures de toile semblent avoir absorbé toute la brume et reflètent les faibles rayons de soleil. Ses cheveux d’un noir grisonnant brillent comme une toile d’araignée sous la rosée. Cela prouve qu’il est là depuis longtemps.
Ses faibles balbutiements semblent répondre à d’autres voix muettes.
Un frisson froid et moite le fit revenir à la réalité.
Il sort un bref instant de son état schizophrénique. Il pose un regard égaré sur lui et autour de lui. Il est pris au piège dans des nuages. Il ne peut voir. C’est par un discernement émotionnel qu’il reconnaît les lieux.
Il ne comprend pas comment il est venu là.
Il a la sensation que son corps fond dans cette douceur matinale. Se détachant du banc, ses mains palpent ses vêtements humides. La fraîcheur du toucher lui fait retrouver pendant un court instant sa lucidité.
Franck, et avant lui son père, venait chercher ici des réponses. Combien de fois ils sont venus parler d’avenir, panser leurs plaies. Les images de sa vie se mettent à traverser son esprit, à la vitesse d’un super-huit noir et blanc, en avance rapide.
Une sensation de froid et chaud arrête le film. Il éponge son front d’un revers de main. Sous l’effet de la chaleur, son corps se met à trembler. Ses vibrations corporelles le plongent dans des pensées auditives. Et c’est à haute voix qu’il les exprime :
— Oui, messieurs !
— Et vous, écologistes de parade !
— Vous êtes les responsables de cette chaleur particulière !
— Oui, messieurs… Vous êtes les animateurs d’un dialogue de sourds, engagé avec les spécialistes sur le réchauffement de la planète.
— Oui, messieurs… Votre soif du pouvoir, vos choix personnels et surtout vos ambitions individuelles de bon chien de meute vous font ouvrir l’écoute, mais fermer l’ouïe.
— Oui, vous écoutez… Mais, vous n’entendez rien… Vous ne voulez pas prendre le chemin de la fraternité pour une réelle volonté de changement, par peur de tomber dans l’indifférence au milieu des autres.
— Oui, messieurs ! Vous voulez être les premiers… Vous vous appropriez la victoire à des éléments naturels ! Vous attendez l’instant idéal pour vous glorifier du sauvetage de la planète.
— Alors messieurs, nous en sommes restés aux promesses sans jamais passer réellement aux actes.
— Pour vous donner bonne conscience, vous organisez des réunions à coût d’euros et de pollution à travers le monde… Vous rédigez des chartes de bonne conduite… Vous confirmez vos intentions d’agir demain, mais les raisons économiques désastreuses que vous, oui, que vous orchestrez vous obligent à oublier volontairement vos paroles. Mais, en bons comédiens de la scène politique, vous vous engagez à reporter vos décisions, de mois en mois. Vous reprogrammez de nouvelles concertations… des Grenelle, G 8, G 20, etc. Pour rien ! Remarquez, hommes de peu de foi, il en est de même pour toutes vos promesses !
Ces murmures se transforment à fur et à mesure en paroles pour devenir des hauts mots de révolte. Sur la pâleur brumeuse de son visage, ces pensées ont fait apparaître une teinte rouge sang de colère et de haine.
Il sombre brutalement, cruellement dans un silence de paix intérieure.
Des vagues nuageuses aspirées par le ciel ou attirées par la terre le font disparaître par intermittence.
Combien de temps s’était-il écoulé avant qu’il redonne un signe de vie ? Impossible de le savoir.
Le corps toujours droit, les mains croisées sur les genoux, il relève la tête. Il la fait aller de haut en bas, puis de gauche à droite. Son regard se pose sur le côté droit du banc. Il n’y a pas de doute, il parle faiblement. Il a engagé le dialogue avec la voix.
La voix ! Depuis six mois environ, la voix lui apporte les réponses à ses questions, surtout le conseille dans les suites à donner à sa vie, il ne peut l’entendre qu’à cet endroit.
Franck, lorsqu’il est confronté à ses angoisses et ses mélancolies, vient chercher ici le réconfort depuis son enfance. Il était anéanti par cet épuisement mental qui détruit tous les hommes sans horizon, sans avenir ; il était privé de toute énergie, le rendant indifférent à sa famille et aux autres.
Il a la certitude que la voix est celle de son père.
Il peut même le voir parfois, une vision floue mais bien réelle à ses yeux.
En ces lieux, il rêve éveillé, des rêves qui se transforment en cauchemar au ressassement des périodes sombres de sa jeunesse.
Il perçoit la présence de son père à ses côtés. Il a l’impression qu’il est encore en vie. Il peut sentir l’odeur de ses cigares. Il observe chacun de ses mouvements. Il discerne les bruits de son corps. Il le guide et l’encourage dans le dénouement final.
Il souffre d’hallucinations ou a-t-il le sentiment de vivre des manifestations de l’au-delà, il est dans une totale confusion.
Depuis plusieurs mois, ils recherchent ensemble une issue à cette situation qui ne lui laisse aucun répit. Il commence à entrevoir la solution.
Franck ne supporte plus de se trouver à la frontière entre deux mondes, de continuer une vie mélangeant illusions et semblants. Il se détruit petit à petit.
Il a perdu toutes ses forces, toute volonté de se battre dans cette société individualisée. À ses yeux, il n’a plus sa place. Il veut la quitter ou se m’être hors jeu, mais sans faire de mal à sa famille. Comme lui dit son père :
— Il faut choisir, fils… Mais avec dignité et ne rien laisser en suspens…
La voix et lui ont imaginé mille scénarios d’abandon. Mais, ce n’est pas simple d’organiser sa disparition. Pourtant, c’est la seule chose à faire : déserter devant les siens par amour.
Il a le devoir de les soulager de sa présence. Il est devenu un moins-que-rien. Il le pense fortement en regardant sa vie quotidienne.
Il est devenu une ombre dans cet univers d’amour familial.
Soudain tel un somnambule, il se lève et fait le tour du banc et de l’arbre, puis s’arrête face à la maison, enfin il se retourne d’un mouvement rapide vers le banc en parlant à haute voix :
— Enfin, le jour est arrivé, Papa… C’est aujourd’hui que je quitte cette vie de merde… On a fait le bon choix, Papa. C’est ensemble, oui ensemble, que nous allons continuer notre route.
La voix lui répondit :
— Oui, fils… Tu as fait le bon choix. Va vers d’autres horizons ! Il y a un monde meilleur qui t’attend… Je resterai à tes côtés tout le long du chemin, fils.
Sur ces mots, il fait demi-t

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