Les Rapaces
408 pages
Français

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Description

Onze hommes réunis par un braqueur chevronné pour mener à bien une opération d'envergure. Douze hommes venus de tous les horizons et qui, en marge de leur entreprise, vont devoir affronter des démons surgis d'un autre temps. Des prédateurs d'un autre âge. La fin du monde dans un opéra grandiose de feu et de sang.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 décembre 2014
Nombre de lectures 2
EAN13 9782332849274
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0135€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-84925-0

© Edilivre, 2014
Du même auteur :
A Mains Armées
La Manufacture de Livres 2012
Sous le pseudonyme de Philippe Thuillier
Les Lions
Mon Petit Editeur 2014
Retrouvez search-and-destroy2.com
Dédicace

A la mémoire de Sam Peckinpah
L’homme de « La Horde Sauvage »
auquel ce livre rend hommage.
A Bébert qui, de sa lointaine Réunion…
A Claude Rank et ses soldats perdus
Citation

« Face à des aventures terribles
comment ne pas soupçonner
que celui qui les vit est lui-même
quelque chose de terrible »
FRIEDRICH NIETZCHE
« Les peuples modernes sont aussi voisins de la barbarie
que le fer de la rouille »
ANTOINE DE RIVAROL
Première partie
2004
Il luttait pour rester éveillé, surtout après la journée agitée et particulièrement stressante passée chez les beaux parents. L’autoradio diffusait en sourdine un vieux tube de Nicoletta qui lui rappelait sa jeunesse. La trouée des phares, au milieu des ténèbres de la nuit, constituait pour lui une motivation supplémentaire à garder les yeux ouverts.
A cela s’ajoutait le mitraillage liquide d’une forte averse qui martelait littéralement la carrosserie. Les essuie-glaces s’agitaient frénétiquement, luttant contre le bouillonnement qui n’améliorait en rien la visibilité déjà précaire. Il tourna la tête vers sa compagne qui semblait somnoler, le visage reposé contre la vitre. Mais il s’aperçut que ses yeux étaient grand ouverts.
– Je crois que ta sœur ne m’aime pas vraiment, attaqua-t-il d’emblée.
Elle ne répondit pas de suite, gardant son visage inexpressif, et émit simplement un soupir de circonstance, affichant ainsi une sorte de désarroi devant le fait accompli. Elle lança finalement :
– Tu ne fais rien non plus pour arranger la situation, lorsque tu présentes ta conception des choses sur certains domaines ; celui de la famille ainsi que de la façon d’élever les enfants, en particulier…
Tout en restant attentif à sa conduite, il s’emporta :
– Mais, putain, ta frangine et son con de mari sont de véritables beaufs… Ils passent leur temps avachis devant les inepties de la télé, amorphes comme pas possible, tandis que leurs gosses sont livrés à eux-mêmes, avec les copains de la cité, à faire des conneries. Il y a de quoi trouver à redire, quand même !!!
– Tu pourrais simplement y mettre un peu plus les formes, remarqua-t-elle.
– Merde, qu’est-ce qui se passe, encore ?
Elle sursauta presque à l’exclamation de son mari. La voiture ralentit brusquement. A travers le pare brise inondé par l’assaut de la pluie trépidante, ils distinguèrent, le long de la N 122, deux fourgonnettes de la gendarmerie entourées de quelques fonctionnaires vêtus de longs coupe vents couleur jaune fluo et qui leur faisaient signe de s’arrêter à l’aide de bâtons lumineux.
L’homme arrêta sa 405, baissa la vitre et ferma aussitôt les yeux sous la fureur des fines gouttelettes qui s’engouffrèrent de suite dans l’habitacle. Un des gendarmes s’approcha et fit le salut réglementaire :
– Bonsoir monsieur, Gendarmerie Nationale. Cette Nationale est coupée un peu plus haut, suite à un accident de poids lourd survenu il y a quinze minutes à peine. Nous vous conseillons vivement d’emprunter la première route sur votre droite et ensuite, après le second croisement, rattraper la Nationale sur votre gauche.
Le gendarme avait parlé en affichant un visage inexpressif. Ses yeux étaient glacés.
Coincée entre la silhouette des monts du Cantal, la route Nationale, envahie par les ténèbres et les rafales de pluie, ajoutait au caractère fantomatique et oppressant de la situation.
L’automobiliste hocha doucement la tête, suite aux explications du gendarme, et demeura pensif. Il lança simplement au pandore :
– Bien, merci.
Il releva ensuite sa vitre tout en continuant d’observer le militaire, tandis que ses collègues demeuraient immobiles. Celui-ci, sans un mot, recula au milieu de la route et laissa repartir la 405.
– Tu crois que ça va nous rallonger ? questionna sa femme.
– Non, quelques kilomètres, tout au plus ; du moins, j’espère…
Au bout de deux cent mètres à peine, il distingua la petite départementale qui lui avait été indiquée par la maréchaussée. Ils l’empruntèrent de suite. Elle traversait un bois, lui-même situé à flanc de coteau. Le couple frissonna. La pluie persistante, et dont les gouttes tambourinaient contre le toit de la Peugeot, les faisait grelotter encore plus que le froid de cette nuit de Mars.
– Vivement que l’on arrive, observa l’homme.
Soudain, ils entendirent un bruit curieux, alors que le véhicule semblait secoué de soubresauts. Le couple comprit de suite que les pneus étaient crevés. L’homme jura, stoppa instantanément la voiture, ouvrit sa portière et descendit. Grâce au faisceau des phares qui trouaient la nuit, il put distinguer une multitude de clous, dispersés sur l’étroite chaussée, et qui en recouvraient toute la largeur. Il se baissa, en ramassa un et l’observa comme le ferait un scientifique pour un scarabée à cornes.
– Putain d’enculés !!!!
De rage, il balança le clou, le jetant au loin, vers les arbres bordant la route départementale. Il allait ensuite pour se saisir du cric lorsqu’il constata l’étendue des dégâts. A l’aide de coups de pied, il put constater que les deux pneus gauches étaient inutilisables. Il hurla alors de fureur et d’impuissance. Sa compagne descendit à son tour de véhicule et lança à l’adresse de son mari, après avoir jeté un rapide coup d’œil au côté droit de la Peugeot :
– Le pneu avant droit est également foutu. L’arrière droit, en revanche, est toujours bon…
Il releva la tête et la regarda comme si elle lui avait demandé les programmes télé pour la soirée… Il sortit à nouveau de ses gonds :
– Putain, ça nous fait une belle jambe, que le pneu arrière droit soit toujours bon !!!
Il se déchaîna alors contre sa voiture, à coups de poings et de pied.
– Cela ne sert à rien, mon chéri ; je vais appeler la gendarmerie. Ils nous trouveront bien une dépanneuse.
Il stoppa son inutile pugilat et rétorqua d’une voix ironique, affichant un visage grimaçant :
– Super ! Et on va coucher où ?
Elle soupira, écartant les bras :
– Tu veux faire quoi, hein ? défoncer la bagnole à coup de marteau ? Tu es sûr que c’est ça qui va la faire avancer ?
Alors qu’il l’observait parler, les cheveux inondés de pluie, il la trouva très belle, comme jamais encore auparavant. L’homme se sentit soudain apaisé. Tous deux réintégrèrent ensuite le véhicule. Une fois réinstallé au volant, l’homme y posa son front et respira plusieurs fois à pleins poumons, fermant les yeux, tandis que sa compagne composait, sur son portable, le numéro de la gendarmerie et leur expliquait leur mésaventure. Ils restèrent ainsi durant une bonne quinzaine de minutes, muets et immobiles, à écouter le martèlement de la pluie sur le toit de leur voiture. Le mari réalisa alors qu’aucun autre véhicule comme eux ne se présentait. Il trouva cela curieux, surtout qu’au départ ils empruntaient une Nationale. Et il constata également qu’il avait oublié d’allumer les warnings.
Grâce au rétroviseur extérieur, il vit alors arriver la dépanneuse tant attendue. Un Dodge. L’engin stoppa juste derrière la 405. Deux hommes vêtus de salopettes et de K-Ways descendirent du tout terrain puis, munis de balais brosses, refoulèrent les clous dans le fossé ; l’un des deux remonta ensuite dans le Dodge. Le mari nota que l’engin américain était peu banal pour la région.
La lourde dépanneuse dépassa la 405 et stoppa juste devant, cette fois-ci. Le deuxième homme – celui qui était resté à balayer les clous – s’approcha de la berline sans se presser, se servant du balai brosse comme d’un bâton de randonneur pour avancer. Il se baissa à hauteur de la vitre, côté conducteur :
– Alors, on a quelques problèmes ? demanda-t-il au couple, alors que le conducteur de la dépanneuse s’extirpait à nouveau de la cabine de son véhicule.
L’automobiliste baissa sa vitre.
Le visage de celui qui venait de poser la question semblait aussi rouge qu’une tranche de steak. L’homme devait approcher les soixante, soixante cinq ans, peut-être même plus. Grâce à la lumière de l’habitacle, l’automobiliste malchanceux put également apercevoir de petits yeux porcins le scruter attentivement. D’entrée de jeu, il n’aima pas cet homme.
– Non, on s’est juste arrêté pour admirer la région par temps de pluie !!
Il sentait à nouveau l’énervement repartir à l’assaut de sa contenance.
– Monsieur a de l‘humour.
Le mari leva les yeux vers le second dépanneur qui arrivait, se plaçant à côté de son compagnon. L’homme était grand et son visage semblait en lame de couteau ; il était cependant difficile de bien le distinguer dans l’obscurité. Sans plus s’occuper de son propriétaire, le second dépanneur accrocha la Peugeot après la chaîne de la dépanneuse et actionna le palan, permettant ainsi de lever la partie avant du véhicule.
– Montez donc avec nous dans la cabine du Dodge, ce sera plus sûr, les invita l’homme au balai brosse.
Guy Roux.
Le visage de l’homme évoquait Guy Roux au conducteur. Il savait bien que le type lui rappelait quelqu’un de connu.
Le couple descendit à nouveau de véhicule et rejoignit le lourd 4X4 U.S. Le grand type au visage émacié ouvrit la portière et leur fit de la place sur la banquette arrière, avant de s’essuyer les mains sur un chiffon. L’automobiliste le guettait du coin de l’œil, s’attendant à ce que le dépanneur reluque sa femme de façon déplaisante lorsqu’elle passerait devant lui pour s’installer, mais ce ne fut pas le cas. L’autre jeta à peine un regard à la jeune femme. Elle semblait présenter pour lui autant d’intérêt qu’une c

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