Les meutriers de dieu
154 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Les meutriers de dieu , livre ebook

-

154 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Jean Depreux Les meurtriers de Dieu Thriller Coup de cœur de Yann Queffélec, Prix du polar 2010 Éditions Les Nouveaux Auteurs 16, rue d’Orchampt 75018 Paris www.lesnouveauxauteurs.com ÉDITIONS PRISMA 13, rue Henri-Barbusse 92624 Gennevilliers Cedex www.editions-prisma.com Copyright © 2010 Editions Les Nouveaux Auteurs — Prisma Média Tous droits réservés ISBN : 978-2-91714-4-947 NOTE PRÉLIMINAIRE Les descriptions historiques, artistiques, géographiques et architecturales évoquées dans ce livre sont exactes. La croix qui illustre la couverture de ce roman est celle qui orne les Lindisfarne Gospels, l’un des manuscrits du VIII e siècle les plus beaux et les mieux conservés de Grande-Bretagne où ils sont considérés comme un trésor national. Vous pouvez en avoir un aperçu sur l’excellent site de la British Library (www.bl.uk rubrique Turning the Pages ). Rejoignez-moi sur jeandepreux.over-blog.com La marée, parvenue à sa plus grande hauteur, Entourait les domaines de Saint-Cuthbert : Le flux et le reflux en font tantôt une île ou un continent. Deux fois par jour le pèlerin arrive à pied sec à la chapelle de Saint-Cuthbert, Et deux fois les vagues effacent les vestiges de ses pas et de son bourdon.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 mars 2010
Nombre de lectures 38
EAN13 9782917144947
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jean Depreux
Les meurtriers de Dieu
Thriller
Coup de cœur de Yann Queffélec, Prix du polar 2010




Éditions Les Nouveaux Auteurs 16, rue d’Orchampt 75018 Paris www.lesnouveauxauteurs.com
ÉDITIONS PRISMA
13, rue Henri-Barbusse 92624 Gennevilliers Cedex www.editions-prisma.com
Copyright © 2010 Editions Les Nouveaux Auteurs — Prisma Média Tous droits réservés ISBN : 978-2-91714-4-947
NOTE PRÉLIMINAIRE

Les descriptions historiques, artistiques, géographiques et architecturales évoquées dans ce livre sont exactes.
La croix qui illustre la couverture de ce roman est celle qui orne les Lindisfarne Gospels, l’un des manuscrits du VIII e siècle les plus beaux et les mieux conservés de Grande-Bretagne où ils sont considérés comme un trésor national.
Vous pouvez en avoir un aperçu sur l’excellent site de la British Library (www.bl.uk rubrique Turning the Pages ).
Rejoignez-moi sur jeandepreux.over-blog.com
La marée, parvenue à sa plus grande hauteur,
Entourait les domaines de Saint-Cuthbert :
Le flux et le reflux en font tantôt une île ou un continent.
Deux fois par jour le pèlerin arrive à pied sec à la chapelle de Saint-Cuthbert,
Et deux fois les vagues effacent les vestiges de ses pas et de son bourdon.
À mesure que le navire approchait, on voyait s’élever progressivement l’antique monastère,
Édifice imposant, immense, et construit en pierres d’un rouge foncé, sur les bords de la mer.
Sir Walter Scott, Marmion,
traduction Auguste-Jean-Baptiste Defauconpret.
PROLOGUE

Un mois plus tôt, dimanche 20 décembre 2009.
La poussière s’évaporait sous ses pieds en de lourds nuages opaques. Tessa Appleby était dans ce couloir qu’elle avait si longtemps rêvé de fouler.
Enfin ! exulta-t-elle en silence.
Restant sur place à contempler les parois irrégulières qui se dessinaient sous le halo jaunâtre de sa lampe torche, elle s’accorda un instant pour savourer ce moment.
Ba-Boum Ba-Boum.
L’impatience bouillonnait dans tout son être.
Quand son cœur retrouva un rythme proche de la normale, elle reprit sa marche, lentement, pour faire durer cette douce excitation. Elle n’avait jamais été si proche du but.
La lourde porte claqua derrière elle.
Des pas résonnèrent dans la galerie, la rendant soudainement menaçante. Tessa tourna la tête. Aucun faisceau lumineux n’accompagnait le nouvel entrant.
L’écho sourd de la roche amplifia le bruit des pas qui se rapprochaient dangereusement.
L’angoisse s’immisça en elle et suinta de son front ridé en formant de petites perles salées qu’elle ne prit pas la peine d’éponger. Elle fonça droit devant, sans réfléchir, juste poussée par l’envie de sortir de là au plus vite. Le halo de sa lampe épousa les soubresauts désordonnés de son corps ankylosé.
La foulée de son poursuivant imprima la même cadence que sa course frénétique.
Sans stopper son élan, Tessa jeta un regard en arrière pour voir si elle avait réussi à semer l’autre.
Le choc fut brutal.
Elle avait heurté de plein fouet un obstacle sur son chemin. Sa lampe se brisa en milliers de petits éclats, replongeant le couloir dans l’obscurité totale.
Ba-Boum Ba-Boum Ba-Boum.
Sur le sol glacé, Tessa haletait de peur. Elle tenta de reprendre sa fuite à quatre pattes. Le sang qui martelait ses tempes l’empêcha d’entendre l’autre qui s’approchait dans son dos.
Une poigne ferme l’agrippa par l’épaule et la fit pivoter.
Une vive lueur déchira alors les ténèbres. Elle ne put distinguer que la lame brillante et acérée d’un couteau se détourer dans la main droite de l’inconnu, avant de fermer les yeux, aveuglée. Elle recula sur les fesses jusqu’à ce qu’elle bute sur une paroi de pierres froides.
D’un geste sec, la lame trancha sa carotide d’où le sang fusa en un jet violent qui tapissa le plafond et le mur opposé. Un spasme secoua son corps exsangue.
Elle s’écroula.
Morte.
***
Trois jours plus tôt, mercredi 13 janvier 2010.
Université de Birmingham.
Les festivités du Nouvel An n’étaient déjà plus qu’un lointain souvenir. Charleen Porry avait repris le rythme studieux qu’elle s’efforçait de suivre depuis la rentrée de septembre pour finir dans les temps son mémoire de fin d’études. Le sujet s’était imposé comme une évidence et elle avait choisi naturellement James Patterson pour diriger ses travaux.
Elle ne l’avait pas encore vu depuis la reprise des cours et profita d’une pause pour aller frapper à son bureau afin de lui rendre compte de l’avancée de ses recherches.
– Entrez ! dit une voix étouffée par l’épaisseur de la porte.
Patterson leva la tête de son écran et réajusta ses lunettes pour mieux distinguer les traits de l’arrivante.
– Ah ! C’est vous, Charleen ! En quoi puis-je vous être utile ?
– J’ai continué à me documenter pendant les vacances et je voulais votre avis sur le plan que j’ai en tête.
Désignant une chaise râpée, il l’invita à s’asseoir et l’écouta, distraitement.
Elle le sentait préoccupé et s’interrompit.
– Quelque chose ne va pas, James ?
– Charleen, j’ai fait une énorme erreur.
Le professeur avala sa salive avec difficulté avant de poursuivre.
– J’ai partagé notre petit secret avec une autre personne. Et la lettre que j’ai reçue de sa part ce matin me laisse croire que cette personne ne s’est pas contentée de mes explications…
L’étudiante chancela sur sa chaise en mesurant la portée de ce présage.
– Il faut immédiatement s’en assurer, déclara-t-elle. J’appelle Mick et nous partons tous les trois vérifier.
En fin d’après-midi, une voiture quitta Birmingham en direction du nord.
– 1 –

Samedi 16 janvier 2010.
La Rover stoppa à quelques mètres de la traînée d’écume blanche déposée par la dernière vague. Revêtant son Burberry, John Carver sortit sous la fine pluie de cette fin de matinée et consulta la table des marées accrochée à un panneau surplombé du mot Danger .
Le causeway , la chaussée submersible qui menait à l’île, serait accessible dans une vingtaine de minutes.
Bravant le vent glacé, il s’alluma une cigarette et contempla le lieu de sa retraite qu’il devinait de l’autre côté des flots.
Le briquet s’échappa de sa main gauche alors qu’il tentait de le glisser dans la poche de son jean. Il le ramassa en pestant contre cette invitée encombrante qui s’était logée dans son cerveau.
C’était à cause d’elle qu’il avait fui la capitale. Il voulait se retrouver face à face avec elle pour faire le point et s’assurer qu’il était prêt à accepter les risques liés à son extraction.
Le lieu de sa réflexion s’était imposé de lui-même au soir de l’annonce du diagnostic, à l’occasion d’un reportage de la BBC qui montrait un bout de terre aux paysages écorchés : Holy Island, « l’île sainte », un petit coin perdu du Northumberland, au nord-est de l’Angleterre, auquel on ne pouvait accéder qu’à marée basse. À la fin de l’émission, Carver avait appelé l’hôtel pour y réserver une chambre.
Le lendemain, il avait averti son supérieur de son départ précipité, sans lui en donner le motif. Son adjointe, le sergent-enquêteur Sarah Guilham, prendrait le relais durant son absence dans leur bureau londonien de New Scotland Yard.
Carver finissait sa cigarette lorsqu’une camionnette aux couleurs du Natural England, l’organisme d’État chargé de la protection des réserves naturelles, s’arrêta derrière sa Rover. Un trentenaire au visage frais encadré de cheveux bruns bouclés en sortit vêtu d’un simple tee-shirt et se dirigea vers lui.
À la suite d’une question sur les horaires d’accessibilité, il engagea la conversation avec Carver. L’homme s’appelait Josh Terman, il était naturaliste et venait sur l’île contrôler la forme de la faune et de la flore au milieu de l’hiver. Ils discutèrent jusqu’à ce que la chaussée soit dégagée. Chacun remonta alors dans son véhicule et démarra son moteur.
Bien que la mer se fût retirée du causeway , l’écume grasse continuait par endroits à lécher les pneus. L’île était distante de deux kilomètres de la côte. Le bitume épousait la courbe sculptée par les fonds marins.
À mi-parcours, Carver aperçut une cabane blanche sur pilotis qui servait de refuge aux imprudents qui s’aventuraient sur ce chemin alors que la mer montait.
La chaussée remonta ensuite doucement pour le mener sur les rives de l’île, l’obligeant alors à suivre le tracé en zigzag qui longeait la base des dunes. Le cadavre d’une brebis, au ventre gonflé par l’eau qu’elle avait avalée, gisait sur le sable au bord de la route. Un bien beau comité d’accueil , pensa-t-il sans s’en s’émouvoir.
À l’entrée du village, un écriteau incitait les conducteurs à garer leur véhicule sur le petit parking situé sur la gauche. L’île était interdite à la circulation en dehors de ces premiers mètres. Seules six voitures étaient en stationnement à cet endroit. Il coupa le contact et poussa la portière contre le vent. Non loin de lui, Josh Terman l’imita.
– Pour trouver l’hôtel, c’est simple, expliqua le naturaliste. Vous n’avez qu’à aller tout droit en sortant du parking. De toute façon, il n’y a que trois rues, vous ne pouvez pas vous tromper.
– Merci ! lui répondit Carver.
– Y’a pas de quoi ! Je dois m’absenter cet après-midi mais nous aurons certainement l’occasion de nous revoir pendant votre séjour.
– Avec grand plaisir. Bonne journée à vous !
Carver récupéra sa valise dans le coffre tandis que Terman enjambait la barrière séparant le parking de la réserve naturelle.
– 2 –

Au milieu des herbes jaunies par l’air iodé, Josh Terman savourait chaque senteur. Il ne venait qu’une semaine par saison sur Holy Island, mais c’était toujours un moment qu’il attendait avec impatience. En cette période où les touristes délaissaient cette destination, il avait l’impression valorisante d’être le maître de cette large étendue qui couvrait plus des trois quarts de l’île. Cette balade de reconnaissance dès son arrivée était devenue un rituel au fil des années. Durant cette marche, il sentait son corps s’emplir d’une force métaphysique qui lui

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents