Les Lunettes d écaille noire
220 pages
Français

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Les Lunettes d'écaille noire , livre ebook

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Description

Clémentine, secrétaire du directeur commercial d'un important groupe industriel, est une jeune femme sensible et romantique. Le roman s'ouvre sur sa violente rupture amoureuse avec Charles, son compagnon depuis presque trois ans. En quête d'un appartement et de l'idéal masculin, la séduisante mélomane et cinéphile rêve toute éveillée. Jusqu'à ce que ses désirs les plus fous deviennent réalité... Pendant ce temps, un tueur en série sévit dans la ville, empoisonnant ses victimes avec du trioxyde d'arsenic. Il s'agit d'Adam Osbern, un écrivain talentueux et charismatique, maître dans l'art des faux-semblants. Les destinées des deux personnages, décrites en miroir, se répondent sans le savoir. Écrit dans une langue baroque, truffée de sous-entendus, ce thriller sentimental fait surgir des images inédites et entretient un suspense délectable de bout en bout.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 octobre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414097678
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-09765-4

© Edilivre, 2017
Prologue
« Un jour mon prince viendra », la célèbre mélodie féerique s’évadait d’un appartement parisien pour rejoindre le ciel et faire scintiller les étoiles. Comme celles qui brillaient sans doute ce soir-là dans les yeux de cette petite fille, où les images de ce conte défilaient à livre ouvert devant elle. Sûrement à une heure tardive. Mais a-t-on le droit d’interdire de rêver ? Non loin de là, la pleine lune éclairait ce ciel bleu foncé étoilé sans nuage. Seulement, d’en haut, son regard livide semblait avoir jeté son dévolu sur les toits d’un groupe d’immeubles du quatorzième arrondissement de Paris. Plus précisément, un immeuble haussmannien aux fenêtres éclairées dont celle entrouverte avec un balcon au deuxième étage, attiraient particulièrement son attention. Pourtant, rien ne le distinguait des autres. La rue déserte aux voitures rangées le long du trottoir confortait une heure tardive et le calme qui régnait dans ce lieu. Le vent léger qui accompagnait les feuilles mortes en les faisant chanter et danser avait visiblement changé de partenaire pour quelques échappées des poubelles. Soudain, elles semblèrent frémir et fuir au son de la voix hurlante d’une femme qui provenait de la fenêtre entrouverte.
– Salaud !
C’est à ce moment-là, qu’un homme comme un autre s’aventura dans la rue. Au son de la voix, Il sursauta devant l’immeuble, puis il s’arrêta et regarda autour de lui avec un air coupable. Il se remit ensuite à marcher en accélérant le pas, ni vu ni connu. Avait-il quelque chose à se reprocher ? Quoi qu’il en soit ce n’était pas lui le principal intéressé… Il avait la petite quarantaine, plutôt bel homme, grand mince, le regard bleu séducteur. Il semblait que cette invective l’ait fait quitter précipitamment l’appartement qu’il occupait. Puisqu’il se retrouvait à présent sur le palier. Cependant, aucune émotion ne se lisait sur son visage. La lumière était éteinte. Seule celle sortant par la porte ouverte de l’appartement l’éclairait, elle lui donna une image nimbée un court instant. En effet, très vite, son allure débraillée, ses cheveux décoiffés et sa chemise à moitié sortie de son pantalon révélèrent l’autre face, celle d’un petit diable. Les bras chargés de vêtements en vrac, il portait également une valise à la main, qu’il posa à côté de lui. Le palier permettait l’accès à trois appartements, un au milieu face à l’ascenseur et deux autres de chaque côté. Il appuya sur le bouton de l’interrupteur, afin d’éveiller complètement le lieu et s’approcha de l’ascenseur grillagé en métal rouge. Toujours ouverte, la porte de l’appartement semblait attendre la suite… À cet instant, une femme d’un certain âge, celui où l’on joue à cache-cache avec le sommeil, ouvrit sa porte. Elle avait tout de Miss Marple vêtue d’une robe de chambre fleurie, pareille à une tapisserie anglaise désuète et des yeux inquisiteurs. Elle resta sur le pas de sa porte, en le regardant, intriguée. Lui afficha un sourire gêné et appuya aussitôt sur le bouton de l’ascenseur, comme s’il s’agissait d’une sonnette d’alarme. Mais personne ne vint à son secours, sa vieille voisine était toujours là, inébranlable, campant son personnage sur l’histoire. En effet, faisant preuve d’un stoïcisme religieux, elle continuait de le regarder avec curiosité de haut en bas. Ainsi prit-elle le temps de s’attarder sur le détail des vêtements qu’il tenait dans les bras, en particulier sur l’un de ses caleçons. Ce fut à ce moment précis, qu’il eut l’irrépressible envie de la pousser dans les escaliers. Mais, comme ce sont des choses qui ne se font pas et qu’il avait de bonnes manières, il opta pour, « il ne manquait plus que ça ». Un large sourire commercial éclaira alors son visage, celui dont il usait sans retenue dans sa profession. En particulier quand il sentait qu’une vente lui échappait, et qui avait maintes fois fait ses preuves auprès de la clientèle féminine. Il révéla ainsi ses petites dents acérées de carnassier, ou du moins son état d’esprit l’était à cet instant. Mais après tout, ce n’était qu’une pauvre vieille dame pleine d’ennui, aussi pouvait-on la blâmer. Rien de bien méchant en somme. En tout cas, rien qui ne puisse lui donner envie de lui faire dévaler l’escalier. Pourtant, à cette pensée persistante, ses yeux brillèrent de l’idée de son exaction. Aussi, pour couper court à cela, il décida bon gré mal gré d’engager la conversation.
– Bonsoir, Madame Blanchard. C’est un léger malentendu, c’est la crise… De la trentaine.
Il semblait bien sûr que ce n’était que passager, le bougre. Il faut dire aussi qu’il avait tout pour plaire.
– Vous savez ce que c’est…
Aussitôt, il se pinça les lèvres au constat de son erreur fatale. Car, inévitablement, il venait de donner à Madame Blanchard une belle occasion de lui répondre. Ce qui illumina son visage de contentement, telles les cendres d’un feu éteint depuis bien longtemps.
– Heureusement ce n’est plus de mon âge et mon mari est décédé il y a quinze ans maintenant…
Soudain, la porte restée ouverte se referma brusquement. Son claquement interrompit aussi sec Madame Blanchard, comme pour lui dire de se taire. À ce coup d’éclat, l’homme sursauta légèrement tout au plus, il venait de passer par là. Mais ce vacarme fut surtout un grand coup donné on ne sait où à la vieille dame pour l’encourager. Maintenant très excitée par la situation, elle ressemblait à une jeune fille lors de sa première boum.
– Elle est bien remontée contre vous, dîtes donc !
Il ne répondit pas, préférant un léger sourire, afin d’éviter cette fois toute bévue, on ne sait jamais. Et, il ouvrit la porte de l’ascenseur qui venait d’arriver avec difficulté, gêné par ses affaires.
– Je vous souhaite bien le bonsoir.
Visiblement soulagé de la quitter enfin, il entra dans l’ascenseur. Encombré, ce fut également avec peine qu’il appuya sur le bouton rez-de-chaussée. Pendant ce petit temps, Madame Blanchard était restée à la même place, comme statufiée. Elle regardait partir son charmant voisin avec un sourire de satisfaction. Elle le remerciait en quelque sorte du spectacle qu’il venait de lui offrir. Il faut dire qu’il ne se passait plus grand-chose dans son immeuble. La plupart de ses congénères avaient quitté le nid, pour rejoindre, elle en était sûre, le paradis. C’est souvent comme cela, la foi revient quand l’âge s’envole. Après tout, si c’était vrai, elles en auraient des choses à leur raconter. « Merci mon Dieu, merci.
Amen. » Après cette litanie express, elle referma sa porte d’entrée violemment. Faisant ainsi vibrer les murs à l’unisson des battements de son cœur, à la cadence de sa reviviscence. Au même moment, la lumière du couloir s’éteignit, il ne resta que celle tamisée de la cabine d’ascenseur qui se reflétait sur la couleur rouge des barreaux. Elle paraissait descendre dans un gouffre infini. Au fur et à mesure, l’homme disparaissait dans la profondeur noire, comme s’il allait en enfer. En enfer, on ne croit pas si bien dire…
Chapitre I
La photo gisait à moitié sortie de son cadre en éclats sur le parquet. Celle d’un homme et d’une femme qui semblaient ou faisaient semblant d’être heureux. Cela aurait pu être n’importe qui, tant leur sourire effaçait leurs âmes. L’image d’un instant de bonheur volé orné d’un contour argenté, mais le miroir était brisé, le rideau s’était levé en plantant le décor. Celui d’un salon et ses trois portes ancillaires desservant la chambre, la cuisine et la salle de bains. Ce soir-là, la grande fenêtre faisait porte ouverte, elle avait rentré ses longues ailes sur son flanc, seuls les pans en léger mouvement semblaient patiner le parquet aidés du vent pénétrant. Elle, sortie de son cadre, paraissait méditative, assise pieds nus au milieu de la pièce sur un canapé confortable de couleur beige. Sur la petite table basse, face à elle, se côtoyaient quelques magazines et une tablette de chocolat noir ouverte. Se voulant à la mode, le mur était affligé d’un téléviseur à écran plat, qui faisait pâlir de honte les moulures qu’il frôlait. Prêt à tromper le téléspectateur en lui en mettant plein la vue de sa profusion d’images, il était accompagné sous sa proue d’un meuble pour du matériel audiovisuel. La pièce soumise à la modernité avait perdu son âme, elle ressemblait tout simplement à la photo d’un catalogue de meubles. Heureusement, le charme d’antan d’une cheminée veillait au grain près d’une commode et d’un meuble juché, qui prenait de la hauteur, fier visiblement de ses éléments livres, DVD et CD. Elle avait la trentaine, brune, ses cheveux longs en pagaille lui donnaient un air sauvage, contrastant avec la douceur de ses yeux noisette. Son physique plaisant n’était pas son seul atout de charme, il émanait d’elle cette différence indéfinissable. Le chien, ce fidèle compagnon, ne la quittait pas, il accompagnait les mouvements de son corps. En effet, sur le haut de son pyjama, Droopy tenait fièrement de sa patte levée un panneau « do you know what ? ». Et sous son image, « I’M HAPPY ! » marquait tout l’enthousiasme de son visage morne. Devant l’embrasure de la porte de la chambre ouverte, une chemise froissée gisait sur le sol, telle la dernière empreinte de l’homme et d’une vie partagée. Les autres portes moins loquaces étaient juste entrebâillées. La jeune femme regardait la photo, semblable à un radeau dérivant sur l’eau et cherchant sa voie. Qu’est-ce qu’il avait bien pu lui faire pour qu’elle le jette de la sorte ?
– Salaud !
Cette fois, le mot sortit de sa bouche comme un dernier cri et marqua la rupture totale de leur union. Maintenant, définitivement libérée et soulagée

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