Les Larmes de la vengeance
314 pages
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Les Larmes de la vengeance , livre ebook

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Description

À un an de la retraite, le commissaire Roger Gardan va devoir enquêter sur une série de meurtres tout à fait exceptionnelle. De jeunes femmes sont retrouvées le visage et le corps mutilé, un mystérieux numéro de dix chiffres inscrit sur l'un de leur bras. Pour corser son affaire, un trafic de cocaïne vient se greffer à son enquête. Sa vie brisée depuis vingt ans, devenu alcoolique, il va recevoir le renfort d'une jeune profileuse corse, Sandrine Mattéi. Entre ces deux êtres que tout sépare, une amitié va naître, certainement liée à leurs douloureux passés.

Après de multiples rebondissements où ils découvriront la noirceur de l'âme humaine, la découverte de la vérité aussi inattendue que stupéfiante, les laissera sans voix.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 janvier 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414167982
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-16796-8

© Edilivre, 2018
Du même auteur

Du même auteur :

– Le maquis de Moras.
– Les granges d’en haut.
– Destins croisés.
– Comme un boomerang.
Chapitre 1
Les dernières feuilles résistaient tant bien que mal aux assauts du vent du nord. Sous un ciel gris et menaçant, en retrait de la foule, le commissaire Roger Gardan assistait aux funérailles de Victor Abramian. Ses nombreux bijoux en or qu’il portait ostensiblement depuis sa jeunesse, lui avaient valu dans le milieu le surnom de « Victor la dorure » . Trente années étaient passées depuis qu’il l’avait arrêté en flag. C’était d’ailleurs son premier en tant que commissaire. À l’époque, Lyon était la capitale du grand banditisme, on ne comptait plus les braquages de banques et vols à main armée. C’était l’époque des gangs et des caïds. Les réseaux de drogue et la prostitution régnaient en maîtres sur la ville. Un indic l’avait mis sur la piste d’une équipe de voyous qui préparaît un braquage de banque.
Après plusieurs jours de filature, lui et ses hommes avaient repéré trois malfrats dont Abramian, qui louaient un box dans le quartier tranquille de Monchat. Une surveillance discrète avait été mise en place. Un mardi matin, une grosse berline sortit du garage, au volant Abramian accompagné de deux complices. Gardan et ses hommes comprirent de suite que le trio montait au braquo. Une discrète filature les avait amenés devant une succursale du Crédit Lyonnais cours Albert Thomas. Les trois hommes sortirent du véhicule lourdement armés et pénétrèrent rapidement dans la banque. L’intervention était risquée, outre le personnel, combien de clients se trouvaient à l’intérieur ? Ils décidèrent de les attendre à leur retour au box. Là, l’interpellation se fit en douceur. Abramian prit vingt ans. Libéré, ces dernières années ils s’étaient croisés plusieurs fois. L’ancien voyou respectueux de sa fonction, ne lui en voulait absolument pas, il avait joué, il avait perdu : La morale des truands à l’ancienne.
La pluie menaçait, il ne s’attarda pas dans le grand cimetière de la Guillotière. À cinquante-quatre ans, c’était encore un solide gaillard d’un mètre quatre-vingt-cinq, qui s’était un peu enveloppé ces dernières années. Ses cheveux blancs contrastaient avec son teint hâlé, son visage qui avait gardé une fraîcheur juvénile plaisait encore beaucoup au personnel féminin de la DIPJ. (Direction interrégionale de la police judiciaire) Tous les flics du commissariat central connaissaient son douloureux passé, ce qu’il avait subi et enduré vingt ans plus tôt. Aujourd’hui, il essayait tant bien que mal de survivre, bien qu’il sache que son immense douleur ne le quitterait jamais. De retour à son bureau, (jusqu’à ce jour il n’y avait jamais pensé), pour la première fois il se demandait comment il avait fini flic. Un grand-père anticlérical jusqu’au bout des ongles, grand admirateur de Jaurès, un père communiste, engagé à dix-neuf ans dans la résistance comme FTPF, (franc-tireur partisan français), rien ne le prédisposait à cette carrière. À son retour de l’armée, quand il avait annoncé à celui-ci son intention de rentrer dans la police, le torchon avait brûlé entre eux deux.
– Les flics, je les ai connus pendant la guerre, tous aux ordres de Vichy et de Pétain. Ils ont arrêté des centaines de bons français, et en 44, quand ils ont senti venir la défaite de l’Allemagne, ils ont tourné leurs vestes, lui avait-il dit.
– Papa, les temps ont changé, nous ne sommes plus à la même époque, tu n’arriveras pas à me convaincre, avait-il répondu.
Pendant deux longues années il ne lui adressa pas la parole, sa mère en souffrait terriblement. Sa nomination d’inspecteur avait réchauffé l’atmosphère. Pour le plus grand bonheur de celle-ci, ils s’étaient reparlés à l’occasion d’un Noël, en s’excusant mutuellement pour tout ce temps passé à se faire la gueule. Emporté six mois plus tôt par un cancer, son père n’avait pas eu le plaisir de le voir nommer commissaire.
* * *
Sophie Decoin rayonnait de bonheur. Depuis une semaine le hasard l’avait fait rencontrer un très bel homme, charmant, cultivé et riche de surcroit. José Estéban en garant sa Porche carrera sous les magasins de La Part Dieu, avait accroché sa Clio quand elle reculait pour quitter sa place de parking. Son aile arrière droite légèrement enfoncée, les dégâts étaient minimes. L’homme s’était empressé de la rassurer, il paierait tous les frais. Il était vingt heures passées, la fin de sa journée de travail. Pour se faire pardonner il l’avait invitée au restaurant. Elle fut tout de suite conquise par ce bel homme plein d’assurance. Il lui avait raconté sa vie, né en Colombie, il était arrivé tout jeune en France. Après de brillantes études, il dirigeait un important laboratoire pharmaceutique. Elle accepta de le revoir les jours suivants, ce qu’elle ne regretta pas. Il l’invita dans de grands restaurants, puis le soir dans des boîtes huppées, où le champagne coulait à flots. Elle était sur un nuage quand il lui proposa de changer sa garde-robe. Employée aux Galeries Lafayette , jamais elle n’avait envisagé une telle vie, faite de lumières et de paillettes. Insouciante, elle avait calqué sa vie sur celle de ce bel homme, dorénavant, son avenir s’écrivait en lettres d’orées, elle ne se doutait pas que le destin allait en décider autrement.
* * *
Le lendemain des funérailles d’Abramian, gyrophare et deux tons allumés, Roger Gardan accompagné de l’inspecteur Tossato, roulait à toute allure en direction du quai Saint-Vincent sur les bords de Saône. Trente minutes plus tôt, un appel téléphonique du commissariat du deuxième arrondissement avait signalé à la DIPJ la découverte d’un cadavre près de l’embarcadère. Ce jeudi matin 20 novembre, l’heure des bureaux et des écoles ne facilitait pas sa conduite. Il pestait contre ces embouteillages, le cancer des grandes villes. Lyon et sa banlieue n’échappaient pas à la règle. Un groupe de badauds accoudé au mur dominant le quai, près de la passerelle Saint-Vincent, leur indiqua qu’ils étaient arrivés. Après avoir garé la Clio sur le trottoir, ils descendirent prestement l’escalier menant sur le quai. Deux voitures de police, ainsi que deux ambulances du SMUR et des pompiers étaient garées en enfilade le long du mur de soutènement. Les gars de la scientifique, déjà à pieds d’œuvre, examinaient un corps allongé près du bord. Passant sous le ruban, Gardan répondit au salut d’un policier qui gardait la scène de crime. Sous sa combinaison blanche, il reconnut Giroin, un responsable de la scientifique, agenouillé près du corps d’une femme entièrement dénudée.
Giroin, il le connaissait depuis plus de vingt ans. La cinquantaine, grand, au visage émacié à faire pâlir un survivant d’Auschwitz. Comme Gardan, il vivait seul. Il y a quinze ans, son épouse l’avait quitté, lui reprochant de passer plus de temps avec ses cadavres, que de s’occuper d’elle et de leur fille. Un cabossé de la vie, comme il le définissait.
– Salut Giroin ! Qu’as-tu à me dire ?
– Bonjour Gardan. Une femme, environ vingt-cinq trente ans, sans aucun papier. D’après les rigidités cadavériques, morte entre minuit et trois heures du matin, j’affinerai l’horaire à l’autopsie. Les traces sur le cou indiquent qu’elle à été étranglée, je dirais avec une ceinture d’homme, on aperçoit une empreinte de boucle à hauteur des cervicales. Elle a aussi reçu un coup non mortel au-dessus de la tempe gauche. Mais ce que je vais te montrer, n’est pas banal, je dirais même que c’est le premier cadavre que je vois avec de telles blessures.
Gardan se pencha au-dessus du corps, sur le visage, une dizaine de fines coupures verticales apparaissaient sous chaque œil, ses lèvres boursoufflées, grossièrement cousues à l’aide d’un fil de pêche, ressemblaient à la bouche d’un gros mérou, rendant hideux ce visage qui avait dû être beau.
– Qu’est-ce que c’est ?
– De fines coupures certainement faites à l’aide d’un cutter ou d’un scalpel. Le meurtrier a sûrement voulu représenter des larmes, des larmes de sang. Quelle signification ont-elles ? Je n’en sais rien. Peut-être a-t-il voulu faire pleurer son beau visage une dernière fois avant de la tuer ? Quant à sa bouche cousue, peut-être une dénonciation, il a voulu la faire taire définitivement. Son torse est lardé de coups de couteaux, particulièrement ses seins, je pense qu’ils ont tous été donnés « post mortem ». Si ce n’est l’œuvre d’un fou, un tel acharnement montre que le ou les meurtriers tenaient à tout prix à détruire et déshumaniser ce corps parfait. En quelque sorte se venger.
– N’empiète pas sur mon enquête, le mobile c’est à moi de le découvrir. Contente-toi de me fournir des indices.
– Ne te fâche pas !, c’était juste pour parler. Ce qui m’interpelle le plus, c’est le numéro gravé certainement avec le même cutter, sur son avant-bras droit, 09 19 89 91 72, ça ne te dit rien ?
– Là, tout de suite, non je ne vois pas.
– On dirait un nouveau numéro de téléphone, tu sais, ceux donnés pour les lignes fixes, par les opérateurs d’internet, Orange, SFR, etc. Ils commencent souvent par le 09.
Gardan appela aussitôt la DIPJ, rue Marius Berliet pour une recherche d’abonné.
– Encore une question, a-t-elle été violée ?
– À première vue, oui. J’en saurai plus après l’autopsie.
Les relevés d’empreintes et d’ADN terminés, Giroin fit signe aux pompiers d’emmener le corps à l’institut médico-légal avenue Rockefeller dans le huitième.
Sur le retour, la circulation était plus fluide. Gardan se demandait qui pouvait bien être cette femme. Sa première pensée alla vers une prostituée, bien que ce quartier tranquille ne fût pas l

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