LES IMPARFAITS DU SUBJECTIF - tome I -
264 pages
Français

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LES IMPARFAITS DU SUBJECTIF - tome I - , livre ebook

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Description

Cette saga populaire a pour cadres un village du Bourbonnais et la capitale de l’Auvergne. Elle transporte le lecteur de la guerre de 1914-1918 jusqu’à la reconstruction de la France dans les années 50, en passant par l’occupation allemande de 1940 à 1944.



Les diverses péripéties qui rythment le roman sont révélées travers les souvenirs fugaces d’Antoine, un enfant abandonné à la naissance par un « géniteur » qui le jalouse.



À l’adolescence, ce gamin devient un garçon rebelle et tourmenté par d’inavouables amours contrariées.



Aussi d’un épisode à l’autre est-il souvent question de lumineux bonheurs et de graves maltraitances ; de challenges perdus et gagnés, d’indicibles soupçons et de rencontres fortuites. Autant d’événements poignants ou poétiques, parsemés d’un humour discret et d’une naïve sensualité au cœur d’une France en pleine mutation.



En somme, une double résilience inespérée et - qui sait ? - peut-être réussie...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 décembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334090650
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-09063-6

© Edilivre, 2016
Du même auteur
Du même auteur :
Cours camarade !
Editions de La Galipote.2004
Et la nostalgie camarade !
Editions de La Galipote.2011
Et en éditions papiers et numériques, en librairies, chez l’éditeur ou sur les sites internet (Fnac, Amazon etc.)…
22 vidéos (documentaires et fictions) sur Dailymotion, You tube et Facebook, à visionner sur chaque page de l’auteur .
À mes lecteurs !
« Le monde de la littérature est aujourd’hui perverti par la publication de plus en plus fréquente de livres qu’aucun auteur affiché n’a écrit ; livres d’ailleurs qu’aucun lecteur ne lira. Combien d’hommes politiques, artistes ou autres peoples usurpent sans vergogne l’auguste nom d’auteur en se servant de « nègres » ! …
Il n’est pire turpitude que de revendiquer un texte que l’on n’a pas écrit soi-même… ce n’est pas tant l’imposture qui est choquante c’est l’insulte inacceptable que ces jean-foutre font subir à ce que l’humain a de plus précieux et de plus spécifique : transmettre au-delà de la mort, laisser sa propre trace pour celui que l’on ne connait pas. Une trace superbe ou médiocre, mais la sienne. Dessinée de sa propre main ; forgée par sa propre intelligence dans l’exaltation et le labeur solitaires ; une trace qui sera reçue peut-être par d’inconnus lecteurs, comme sa prolongation spirituelle…
Comprenons-nous bien ! Chacun d’entre vous aura d’un même texte, d’un même livre, une lecture singulière… C’est la singularité de votre personnalité intellectuelle et émotionnelle qui fait que vous lirez un livre comme personne ne le lira … »
Alain BENTOLILA. Linguiste, Professeur de l’Université Paris-Descartes. Février 2016
Première partie L’enfance
1 Antoine Haissel
Chacun tricote sa vie comme il peut et avec les éléments dont il dispose mais ce qui en résulte est souvent aussi affaire de bonne étoile, de rencontres fortuites, de volontarisme et de créativité. Afin d’illustrer mon propos, permettez-moi Professeur Cyrulnik de retracer avec les mots du temps, une histoire – la mienne – qui eut essentiellement pour cadre à ses débuts une France délabrée par la défaite de 1940 et par l’occupation allemande.
C’est la raison pour laquelle, les divers épisodes de ce que vous nommez résilience, y sont restitués à travers le regard du petit garçon écorché et solitaire que je fus, puis dans celui de l’adolescent romantique aux amours inavouables que je devins. Du moins tels que ma mémoire les a restitués à travers les enfumages du temps…
Aussi sera-t-il souvent question au cours de cette saga, des heurs et des malheurs, des challenges perdus et gagnés, des haines recuites et des amitiés éphémères qui meublèrent cette douzaine d’années d’existence : de ma naissance jusqu’à la mi-temps du siècle. Le tout assorti d’une ribambelle de considérations sur la vie d’avant, d’avant avant, de maintenant et de toujours…
Je m’appelle Antoine, Antoine Haissel. J’ai vu le jour peu avant la Seconde Guerre mondiale. Le Front populaire avait à peine deux ans et déjà Daladier perçait sous Léon Blum. Je vins au monde quatre jours après l’annexion de l’Autriche par les nazis. « L’Anschluss ! » titrèrent les journaux de l’époque. Dans le même temps Joseph Staline enclenchait le processus des grandes « purges » politiques en Union Soviétique tandis que la République espagnole agonisait.
Fâcheux auspices s’il en fut !
J’apparus à l’air libre « jaune comme un coing et assez maigrelet », ainsi qu’on ne cessa de me le répéter, histoire de me faire comprendre que je revenais de loin. Mon délabrement physique résultait-il d’une sorte de pressentiment – j’ai toujours fait preuve d’une intuition remarquable ! – à propos de ce qu’allaient être les terribles années 1940 ? Ou mon aspect chétif était-il la conséquence d’un qu’en-dira-t-on particulièrement redouté par les gens de cette époque, notamment au sein des familles de mes géniteurs ?
La seconde hypothèse me paraît la plus vraisemblable. Surtout à partir de l’instant où je découvris que ma mère avait dû cacher des rondeurs qui, selon un conformisme social largement répandu, ne pouvaient être que scandaleuses . « Rendez-vous compte ma pauvre dame, la petite enceinte à pas même 17 ans ! Et sans mari ! Quelle honte pour toute la famille ! » , aurait-on murmuré sur son passage dans le cas contraire.
Aussi m’était-il arrivé d’imaginer maman s’évertuant à se serrer la ceinture plus que de raison. Une mise en scène qui avait dû, supposais-je, limiter drastiquement l’espace dans lequel je tentais de m’ébattre. Peut-être même au point d’avoir provoqué ma venue au monde d’une façon légèrement chaotique ?
Qui sait ?
Du coup, la préhistoire de mes origines me tracassa de bonne heure. Si bien que tout au long de mon enfance, puis de mon adolescence, il m’arrivait d’inventer n’importe quoi à ce sujet. Notamment en ce qui concernait le mariage de mes parents. J’avais précocement essayé de me faire une opinion en observant les photos que ma grand-mère paternelle conservait dans une grande boîte métallique censée « les protéger des rats et de toutes sortes d’insectes ! » , disait-elle avec le plus grand sérieux.
« J’ai d’excellentes raisons pour procéder de la sorte , assurait-elle sans rire, car ces bestioles qui souffrent elles aussi du rationnement alimentaire, dévorent tout ce qui leur tombe sous la dent ! » . Ces mesures de prudence étaient si fréquentes au sein des milieux populaires que les industriels du gâteau sec, du café en grains ou de la chicorée en poudre eurent vite compris l’intérêt qu’il y avait à décorer leurs récipients en fer-blanc d’alléchantes publicités indélébiles. J’adorais les contempler. À tel point qu’à ma demande, Pépé avait transformé une de ces boîtes en tirelire après avoir soudé son couvercle à l’étain et l’avoir percé d’une petite fente pour y glisser les sous !
C’était donc à l’intérieur de ces récipients aux rebords coupants comme des lames de rasoir que s’accumulaient en vrac factures, économies du ménage, tickets de rationnement et divers autres documents dont la bonne conservation s’avérait indispensable. Y compris les photos de famille.
Mémé acceptait volontiers de me montrer ces clichés et de répondre aux questions que je lui posais. Elle le faisait toujours avec une infinie patience, visiblement heureuse de profiter de ces instants pour s’abandonner à la nostalgie d’un passé qui, je le devinais, avait dû être douloureux.
J’étais curieux de tout et attentif aux moindres détails. Ce fut ainsi qu’aux alentours de mes dix ans, je réussis à deviner à travers des allusions que ma grand-mère dispensait à ses amies, une réalité qui m’avait été jusqu’alors tenue secrète : au moment de son mariage, le ventre de maman était déjà plein de moi ! Je ne savais pas comment j’étais arrivé là, mais c’était ainsi.
Dès que Mémé eut accepté d’assumer cette vérité en ma présence, je m’étais empressé de l’interroger sur ce point. Elle ne m’y répondait qu’à doses homéopathiques et en faisant preuve à chaque fois, d’une belle créativité. Il y était question de petites graines de formes et d’origines diverses. Toutes venant remplacer avantageusement l’embrouillamini au milieu duquel choux et cigognes jouaient auparavant dans mon imaginaire d’enfant des rôles surréalistes.
Bien qu’elles me parussent passablement ampoulées, les explications de ma grand-mère avaient aussi l’avantage de me laisser longuement rêvasser devant les photos d’une préhistoire familiale qui m’intriguait de plus en plus. En particulier lorsque je m’imaginais en passager clandestin, douillettement blotti au cœur de cette fraîche jeune femme de 17 ans, Martine Lebleue, ma mère…
2 Les Lebleue
Maman était née le 15 septembre 1920 à Vendeuil-sur-Allier, un village distant d’une quarantaine de kilomètres de Clermont, au sein d’une famille d’artisans-commerçants qui besognaient de l’aube jusqu’à tard le soir, dans un hôtel-café-restaurant-boucherie-charcuterie des plus prospères. L’ensemble de ces activités étaient regroupées au sein d’une grande bâtisse acquise par mes grands-parents maternels avant la guerre de 1914. Parce qu’elle était située en face de l’immeuble des PTT, ils l’avaient appelée avec un remarquable esprit d’à-propos : Hôtel de la Poste.
Chaque semaine un cinéma itinérant s’installait dans l’une des granges du bourg. Lorsqu’il nous projeta la trilogie de Marcel Pagnol « Marius », « César » et « Fanny » , je pus constater l’étonnante ressemblance qui existait entre notre café-restaurant et le bistrot marseillais dans lequel se déroulait l’essentiel du film. C’était d’autant plus flagrant que les « piliers de zinc » qui fréquentaient le commerce de mes grands-parents durant une grande partie de la journée, avaient quelque chose d’aussi pittoresque que les personnages de la saga méditerranéenne. On devine l’ambiance.
Grand-mère Justine, la mère de maman, était l’âme et la patronne incontestée de la maison. De lourdes bajoues, un double menton caoutchouteux, un regard effondré vers les tempes et l’air renfrogné qu’elle affichait en permanence lui donnaient l’aspect accablé d’un basset neurasthénique. Le stress, comme on ne le disait pas encore, ainsi que le manque de temps pour tout ce qui ne relevait pas de son travail quotidien, y était sûrement pour quelque chose. Aussi me semblait-elle porter sur ses vastes épaules, une part significative de la misère du monde. Excepté toutefois le moment où après la fermeture de ses caisses, elle comptait les recettes de la journée.
La voir chaque soir brusquement saisie d’une véritable jubilation devant la quantité de monnaie amassée en vrac dans une grande bassine métall

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