Les enquêtes de l inspecteur Barre - L Intégrale
194 pages
Français

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Les enquêtes de l'inspecteur Barre - L'Intégrale , livre ebook

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Description

Intégrale regroupant les 8 enquêtes de l'inspecteur Barre parues, initialement en 1945.


L'inspecteur Paul Barre, riche mondain promis au plus bel avenir et aux plus grandes fonctions, est devenu policier de terrain par vocation et goût des énigmes.


Contient les épisodes :


- Un diamant de cent millions


- Un crime impossible


- Le mystère du métro Réaumur


- Le fantôme de Taverny


- On a volé le secret de l'avion atomique


- L'éventreur


- Aveux spontanés


- L'empreinte infaillible

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9791070038949
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

UN DIAMANT DE CENT MILLIONS

Par
Michel CORY
CHAPITRE PREMIER
LE DIAMANT ROSE A DISPARU

— Cent millions ! Une bague de cent millions !...
Et le duc de Figeac ouvrait de grands yeux effarés.
— Oui, expliquait le baron Thumereau, c'est un bijou historique. Un diamant rose qui constitue une pièce unique...
Et il en racontait l'histoire au duc. C'était à la soirée donnée à l'Ambassade d'Illyrie. La reine d'Illyrie, l'ex-princesse Christine, qui avait épousé l'année précédente Sa Majesté Athanase III, roi d'Illyrie, devait arriver le lendemain en France où elle était attendue.
Le baron Thumereau, dont le titre de baron n'était qu'un témoignage – assez douteux, prétendait-on – de noblesse d'affaires, continuait son exposé avec force détails. Il disait comment la comtesse Roberte de Plassans tenait ce joyau de son mari, le comte, glorieusement tué lors de la campagne du Maroc. Celui-ci, possesseur de ce bijou de famille, n'avait jamais consenti à le monnayer. Il lui venait d'un lointain aïeul qui le tenait lui-même de Louis XV, en récompense de la bravoure du chevalier de Plassans qui lui avait opportunément sauvé la vie, lors d'une aventure amoureuse du souverain, quelque peu imprudente.
— C'est, insistait le baron Thumereau, un diamant rose, le plus gros qui soit au monde. Voulez-vous savoir le nombre de ses carats et l'estimation qui en est faite en Amérique ?
— Vous parlez comme un livre, baron. Ou mieux, comme un catalogue.
Celui qui venait de prononcer ces mots avec une froide insolence eut, en même temps, un sourire sarcastique. C'était le comte Pierre de Magny, de bonne noblesse, mais que l'on disait ruiné.
Le baron Thumereau ne répondit que par un autre sourire d'une indifférence fort bien imitée.
Le comte, d'ailleurs, s'éloigna sur une élégante pirouette. Il avait fort grand air, d'une distinction suprême, qui impressionna fort le duc de Figeac, de noblesse provinciale et qui ne quittait guère son manoir périgourdin de gentleman-farmer.
— La comtesse est veuve ? fit-il.
Et il ajouta assez lourdement :
— Beau parti !
— Peuh ! fit le baron Thumereau, la famille de Plassans est sans fortune. La comtesse s'est toujours refusée à livrer sa bague au commerce. Un vœu, dit-on, exprimé par son époux sur son lit de mort, à l'hôpital militaire.
— Ah ! c'est très bien, cela ! fit le duc. Et puis, dites donc, elle est ravissante cette jeune veuve. Alors, beau parti quand même !
Le baron Thumereau ne répondit que par un signe. Il montrait, au duc, la comtesse qui, dans la vaste antichambre de l'ambassade, mettait son manteau, aidée par le comte Pierre de Magny. Elle sortit, très saluée, cependant que le comte s'éclipsait discrètement en même temps qu'elle.
— Ah ! Ah !... fit M. de Figeac, avec clignement d'œil qu'il voulait malicieux. Est-ce que ?...
— Cela se dit, répondit le baron Thumereau.
De fait, si le duc se fut seulement approché de la haute baie vitrée de l'antichambre, il eut pu voir le comte et la comtesse, après quelques pas sur le trottoir devant l'ambassade, faire signe à un modeste taxi et s'y engouffrer tous les deux.
Quelques minutes plus tard, tous deux descendaient de l'auto devant un immeuble de grande apparence des Champs-Élysées. C'est là qu'habitait le comte. Mais son logis, de l'autre côté de la cour, était séparé du reste de la maison et situé dans une sorte de pavillon qui, pendant longtemps, n'avait été qu'une partie des communs de la belle demeure. Au quatrième étage, Pierre de Magny avait là son logement, qu'il appelait sa garçonnière et qui ne comprenait assez modestement que deux pièces et une salle de bains, gentiment meublées, sans plus.
Roberte se laissa tomber sur le divan :
— On est bien, ici, dit-elle. Le seul lieu de mon bonheur...
Pierre prit longuement ses lèvres.
— Ma chérie... fit-il.
Ils s'enlacèrent.
— Tu m'aimes ?
Roberte ouvrit lentement ses yeux magnifiques qu'elle avait fermés, pâmée sous le baiser.
— Tu le sais, Pierre. Je t'aime. Je n'ai jamais aimé que toi. Celui dont je porte le nom n'a été, pour moi, que l'époux respecté, sans plus. C'est le passé. Aujourd'hui, je n'ose pas penser à l'avenir. J'étais jeune, si jeune quand, au chevet de ce héros qui mourait pour moi, à cause de moi, quand désespéré de ma froideur il était parti au Maroc chercher le trépas, je lui fis, émue, ce serment terrible de ne jamais épouser un autre homme et de me vouer éternellement à son souvenir... J'étais ignorante de la vie...
Il y eut un silence. Elle le rompit, se forçant à la gaîté.
— Et ce souper, mon chéri ? Ce souper promis ?
Pierre passa la main sur son front, comme pour y effacer le pli soucieux qui venait de s'y creuser.
Mais déjà Roberte, légère, s'était levée et, en habituée, elle sortait d'un petit meuble élégant toute une vaisselle de goûter.
Elle retira son collier, un lourd bracelet qu'elle plaça dans une coupe de cristal sur la cheminée. Puis, avec précaution, la bague merveilleuse au diamant rose.
— On ne fait pas la petite cuisinière avec un bijou historique, dit-elle, en plaisantant.
Et elle dressa le souper : un aspic de foie gras, un demi-poulet froid, quelques gâteaux, des fruits. Pierre apporta une bouteille de champagne qu'il alla quérir dans la salle de bain qu'il appelait plaisamment sa cave.
Deux heures sonnaient, quand le gentil repas coupé de mots d'amour et de baisers s'achevait.
— Il faut que je rentre, dit Roberte. Il est tard. Le matin déjà !
Pierre tenta un instant de la retenir.
— Pas ce soir, mon chéri. Mille petites courses, demain matin. Que dis-je ? Ce matin ! Mais à bientôt... Allons, il faut que je quitte ma tenue de ménagère.
Elle attacha autour de son cou son collier et plaça le clips au décolleté de sa robe de soirée, puis enfila son lourd bracelet. Elle revêtit sa fourrure dont elle voyait, dans la glace, tomber les plis harmonieux.
Elle se pencha vers Pierre pour le baiser d'adieu.
Puis, tout à coup :
— Suis-je folle ! Et ma bague que j'oubliais !
Elle retourna à la coupe où, tout à l'heure, elle l'avait déposée à côté du collier et des autres bijoux.
La coupe était vide.
La bague avait disparu.
CHAPITRE II
L'ENQUÊTE DE L'INSPECTEUR PAUL BARRE

D'abord, la comtesse crut à une méprise. Elle regarda sa main, sûre d'y voir briller le diamant. Mais sa main était nue. Alors, elle retourna à la coupe. Certainement, le bijou était là. Elle allait l'y voir. Il ne pouvait pas ne pas y être !
Non. La coupe était vide, bien vide.
Pierre l'observait, immobile, un peu pâle.
— Voyons ! cherche ! Tu l'as placée ailleurs, sans doute. Cherche ! Peut-être aussi l'as-tu fait tomber en prenant tes autres bijoux. Elle a pu rouler sous un meuble.
Ils cherchèrent, fouillèrent partout. Rien, toujours rien...
— C'est insensé, disait-elle, insensé... Enfin qu'est-ce qui a bien pu se passer ?
Elle regardait Pierre.
Pierre, à son tour l'observa, les yeux dans les yeux. Puis, lentement :
— Roberte, que penses-tu ? Que veux-tu dire par là ? Expliquons-nous.
— Il n'y a pas d'explication, répondit-elle avec énervement. Il y a que cette bague est perdue. C'est inimaginable. C'est fou !
— Voyons, raisonnons... Elle était dans la coupe. Tu en es sûre. En ce cas, si elle a glissé ou si elle est ailleurs que dans cette coupe, elle est dans cette pièce et on doit l'y trouver ; la trouver, de toute façon, dans l'appartement. Personne, cela est certain, n'a pu entrer ici... Nous sommes deux, rien que nous deux. Alors...
— Alors ?
— Alors, c'est moi qui l'ai. Tu ne peux pas penser autre chose !
— Pierre ! Tu es fou !
— Roberte, ne fut-ce qu'un soupçon – et ce soupçon, il est impossible qu'il ne t'ait pas pour le moins effleuré...
— Oh ! Pierre...
— Si ! ne fut-ce qu'une idée fugace que tu veux repousser, c'est trop ! Je ne le veux pas !
Il s'était emparé du téléphone et composait un numéro.
— Que fais-tu là ?
Pierre ne répondit pas. Maintenant, il parlait dans l'appareil :
— Ici, 244 Champs-Élysées, chez le comte Pierre de Magny. Oui, c'est urgent. Oui, c'est grave. Un vol de cent millions... Venez vite !
— Qu'est-ce que tu viens de dire ? Qu'est-ce que tu viens de faire.
Pierre répondit gravement, cessant soudain de tutoyer familièrement son amie.
— Écoutez-moi. Il faut, croyez-moi, que cette affaire soit réglée...
— À qui avez-vous ainsi téléphoné ?
— J'ai prévenu police-secours.
Dix minutes. Et la sonnette de l'appartement résonnait. Pierre, suivi de Roberte, ouvrit :
— Messieurs, dit-il aux agents et au brigadier qui les accompagnait, à l'ordinaire, c'est la victime qui vous appelle à son secours. Aujourd'hui, c'est le coupable présumé.
— Oh ! Pierre...
— Veuillez, madame, me laisser expliquer à ces messieurs...
Et Pierre exposa les circonstances détaillées de l'inexplicable disparition du bijou.
— Comme il ne peut pas y avoir d'autre coupable que moi, en toute logique, je vous prie de procéder à mon arrestation.
— Mais monsieur... fit le brigadier, interloqué.
— Je l'exige. Emmenez-moi. Jusqu'à votre arrivée, madame a pu observer tous mes mouvements. Il faut que cette constatation ne soit pas une seconde interrompue. Brigadier, arrêtez-moi. Ne me quittez pas de vue. Je vous le demande pour la réussite de votre enquête, pour la sauvegarde de mon honneur.
— C'est entendu, monsieur.
Pierre, dans le car, Roberte dans un taxi, arrivèrent en même temps au commissariat où le commissaire prévenu par téléphone se trouvait déjà. Il trouva naturelle la demande de Pierre de Magny.
— Vous simplifiez ma tâche. Cette fouille va avoir lieu tout de suite, avec les égards qui sont dus à votre personne et à votre franche attitude, mais aussi avec toute la minutie qu'elle comporte et que, d'ailleurs, vous sollicitez. Veuillez donc, monsieur, passer dans cette pièce où la formalité va avoir lieu en ma présence, effectuée par mes inspecteurs.
La fouille fut longue et, comme l'avait promis le commissaire, minutieuse. Quand elle fut achevée, le magistrat rentra dans son cabinet où la comtesse attendait :
— Madame

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