Les chroniques d Hector Vidalin - Tome 1
476 pages
Français

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Les chroniques d'Hector Vidalin - Tome 1 , livre ebook

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Description

Bourg-en-Bresse, 1900. Un cadavre décapité est découvert, c'est le tremplin tant attendu par Hector Vidalin, jeune journaliste au Courrier de l'Ain.
L'amitié croissante de son patron lui fait rencontrer sa fille, Julie, et l'amène vers des sentiments inconnus jusqu'alors, l'amour.
Hector se fait de nouveaux amis, comme Pierre, inspecteur à la police de Bourg ou Auguste, serveur dans le restaurant où il a pris l'habitude de déjeuner.
Sa vie se déroule autour de ses recherches sur le meurtre et de l'attirance grandissante envers Julie...
Mais un danger inattendu surgit, et la vérité en devient moins évidente.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 juin 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332658425
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-65840-1

© Edilivre, 2014
Chapitre I
Bourg-en-Bresse, il pleut en ce matin du dimanche 18 mars 1900, une sacrée radée !
Les nuages assombrissent la ville et ses rues. Les commerces abritent un temps leurs clients. Chaque trajet, entre les magasins et les habitations, se solde par des chaussures inondées et des vêtements trempés. Il ne fait pas bon sortir et il faut pourtant se nourrir. Alors, devant l’impossibilité de passer au travers des gouttes, les burgiens affrontent avec courage le tumultueux parcours sous un parapluie, une capuche ou un simple chapeau. Des ruisseaux se sont formés dans les caniveaux, emportant papiers, brindilles et autre détritus vers les bouches d’égout. Même les chiens errants courent pour aller s’abriter sous un porche, s’ébrouant avec force pour essorer leurs pelages.
Il est l’heure de la sortie de la messe dominicale. Les cabriolets et autres voitures à cheval attendent devant le parvis de l’église Notre-Dame. On peut distinguer aussi une automobile de dernier cri, acquisition moderne d’un homme riche. Les majordomes et les laquais, armés de parapluies, se ruent vers leurs maîtres pour les protéger des flots glacés jusqu’à leurs équipages. Les petits-bourgeois quittent l’église, emmitouflés dans leurs gabardines à l’abri de leurs chapeaux haut-de-forme. Accrochées à leurs bras, leurs épouses, sages catholiques portant leurs plus belles robes. Et les petites gens à leurs suites, vêtues de hardes et semblant ne pas ressentir la pluie les inondant.
À peine, les maîtres montés dans les calèches, les marchepieds repliés, les portes refermées et le majordome ou le laquais installé à leurs côtés, les cochers font claquer leurs fouets pour inciter les chevaux à avancer. C’est par des cris et des invectives que chaque équipage arrive à entrer dans la circulation sans provoquer d’accident. Les piétons n’ont plus qu’à bien rester sur les trottoirs pour éviter de se faire renverser, car la précipitation des voitures à rejoindre la demeure et une cheminée réconfortante leur serait fatale.
Hector Vidalin se retrouve parmi cette foule qui se hâte à regagner son domicile. Il est un jeune journaliste à l’avenir peu brillant si, dans cette ville, rien ne se passe de bien croustillant. Il aimerait tant pouvoir écrire sur des sujets plus passionnants que ces vols, larcins, cambriolages et autres incendies, bien peu excitants pour ce jeune ambitieux. Quittant la place Neuve par la rue Mercière, il débouche sur la place d’Armes pour retrouver sa table quotidienne au restaurant des Arcades. C’est là qu’il déjeune chaque jour. Il connaît bien Auguste, le serveur, enfin, il le connaît depuis tous ces mois à déjeuner ici. D’abord des politesses, puis un petit mot gentil et, petit à petit, ces deux garçons ont entamé une relation amicale, mais sans jamais sortir de ce lieu commun.
Hector venait de toucher sa première paie de journaliste stagiaire. Il était à la recherche d’un logement et parcourait depuis toute la matinée le quartier, quand la faim s’est ressentie. Le hasard, ou serait-ce sa destinée, l’a fait arriver sur cette place face à la devanture du restaurant. Il s’en est approché pour regarder par les fenêtres de quoi avait l’air la salle principale. Un homme lui a ouvert la porte et lui a suggéré de s’assurer par lui-même de la bonne tenue des tables et du sérieux du service. Il pénétra alors pour la première fois dans ce respectable établissement avant que cela devienne une habitude quotidienne. Après des jours et des semaines, il prit ses déjeuners à la même table, aussi Auguste lui a réservé sa place comme il se doit aux habitués des Arcades.
Quand Hector entre dans la salle, Auguste est occupé à installer un couple de vieux bourgeois. Il se rend directement à sa table, placée près d’une fenêtre donnant sur la place. Il croise des hommes connus, assis un verre à la main, tel le préfet Autrand, le commissaire de police Pujol et d’autres importants personnages de la Bresse. Toutes ces personnes, il les a déjà vues dans des inaugurations qu’il couvre pour le Courrier de l’Ain. Il en profite toujours pour échanger quelques mots aimables et essayer de se faire connaître de ce beau monde, mais un petit journaliste ne les intéresse guère. Seul le député Armand Gagnère s’est entiché de lui, peut-être parce que lui aussi est issu du peuple. Il sait reconnaître les vraies personnalités dans ses interlocuteurs, il n’attache que peu d’importance quant à l’échelle sociale, car un député républicain doit l’être pour tous les habitants de sa circonscription, riches ou pauvres. Et puis ils ont en commun d’être des orphelins et d’avoir fréquenté le même pensionnat religieux dans leur enfance.
Hector est un enfant de huit ans quand son père meurt sur un chantier, un accident soudain. Étant sans mère, morte en couche en lui donnant la vie, il s’est retrouvé enfermé dans un orphelinat régi de main de maître par des religieuses impitoyables. C’est avec elles qu’il apprend à lire, écrire et compter. À dix ans, il décroche une place de coursier au journal local, il empoche ainsi ses premiers deniers qu’il cache dans une boîte métallique dissimulée dans une fissure du mur de sa chambrée, camouflée par son lit. À onze ans, il est promu vendeur de rue où il hurle la une de chaque édition quotidienne pour achalander la clientèle. Il gagne plus et sa cagnotte augmente de jour en jour. À treize ans, le chef du personnel lui propose de devenir apprenti dans l’imprimerie du journal. Les années passent et il s’ennuie de plus en plus derrière la rotative. Il rêve d’écrire des articles, d’être édité et lu, alors il en parle au directeur. Émile Barbier, est prêt à lui donner sa chance. Mais avant, il doit effectuer ses trois ans de service militaire. De dix-huit à vingt-et-un ans, il sera en poste à la caserne Aubry à Bourg, affecté au vingt-troisième régiment d’infanterie. Ensuite, il débute par les faits divers et se contente depuis de rapporter des événements bien peu glorieux. Cela fait un an qu’il parcourt les rues de Bourg à la recherche du sujet qui le fera devenir un grand journaliste, peine perdue…
Émile Barbier est un homme de cinquante-et-un ans. Il a débuté sa carrière comme sous-directeur du journal de son père, le Courrier de la Bresse. À la mort de ce dernier, il hérite de sa fortune et du journal. Il se marie dans la foulée avec une jeune fille aisée, de neuf ans sa cadette, et au caractère indépendant. Le couple devient parent d’une fille, maintenant âgée de vingt ans. Le journal s’agrandit et a ses ramifications dans tout le département. Il change d’appellation et devient le Courrier de l’Ain. Les tirages sont de plus en plus nombreux parce qu’ils parlent des faits se déroulant dans les divers pays de l’Ain. Des articles sur la scène politique locale, les festivités des villes et des villages sont édités. Émile est fier de sa réussite, mais n’oublie pas que son père est parti de rien en créant son journal. À l’époque, il était un enfant de la classe moyenne, il ne manquait de rien, certes, mais voyait bien son père faire tout ce qu’il pouvait pour sortir sa femme et ses enfants de ce niveau social. Il voulait ce qu’il y a de mieux pour eux et il y arrivera. C’est cet exemple qu’Émile a suivi pour le transmettre à la génération suivante.
Après son déjeuner aux Arcades, Hector décide de déambuler dans la nouvelle artère de Bourg. Percée en 1895, l’avenue Alsace-Lorraine est toute neuve. Il a fallu détruire une grande partie du faubourg Bagé pour que naisse cette avenue. De la rue Teynière au bas de la rue d’Espagne, elle coupe la rue Clavagry en deux tronçons et a réduit la rue de l’Etoile à un petit bout de rien du tout. Il y a cinq ans Hector était encore à l’imprimerie, il n’a pu couvrir cet événement local. Mais il se souviendra toujours de ce gigantesque chantier, quand il marchait rue d’Espagne pour regagner la place du Greffe et remonter la rue Bourgmayer pour rejoindre la Visitation où il couchait chaque nuit. Aujourd’hui, le bruit des coups de masse et de pioches ont disparu, laissant place aux aboiements des chiens errants et aux hennissements des chevaux tractant leurs encombrants chariots chargés de diverses cargaisons. En de rares occasions, on peut voir passer ce nouvel engin bruyant et puant, l’automobile.
Hector remonte la nouvelle avenue, il ne pleut plus, il ne reste que des rigoles d’eau terreuse qui descendent rapidement la pente. Il regagne sa chambre louée à une veuve. Il s’y sent comme chez lui. De plus, madame Honorine Puget est une charmante vieille dame qui ne se plaint jamais de ses pensionnaires. Elle loue les deux chambres, laissées libres, après le départ de ses deux enfants vers leurs vies d’adultes. Hector dîne tous les soirs en compagnie de son hôtesse et parfois de son colocataire, Raymond Duval, représentant de commerce, souvent en déplacements, et fort sympathique.
Hector a trouvé cette chambre un jour de printemps. À la recherche d’un logement pas trop onéreux, il a démarché dans tout le centre-ville, mais les loyers sont au-dessus de ses moyens financiers. Il lui a donc fallu se résoudre à agrandir le cercle de ses recherches. Et un soir, alors qu’il marchait dans la rue de la Plume, il a vu une vieille dame en difficulté pour monter une caisse chez elle. Il s’est offert de l’aider, il n’y a que deux marches, mais la caisse était lourde. Elle a accepté ce service providentiel, et ensuite, lui a proposé un rafraîchissement pour le remercier. Et puis, dans la discussion, Hector a fait mention de sa volonté de trouver une location. S’ennuyant seule dans cette maison, mais hésitante quant à louer les

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