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Toujours à la poursuite de l’assassin du banquier Castanié et de sa fille aînée, Martin NUMA, le Roi des Détectives mène inlassablement son enquête et sa lutte contre la bande des X qui se cache derrière ces crimes.
Mais les mystères sont aussi nombreux que les ennemis et les terribles malfrats n’hésitent pas à éliminer tous ceux qui peuvent les dénoncer.
Après avoir sauvé le comte de Vilacerboli, puis le chevalier Fontis, voici maintenant que Martin NUMA est persuadé qu’une troisième personne va subir une sanglante vendetta, une jeune danseuse italienne...
MARTIN NUMA
LE ROI DES POLICIERS
* 9 *
LES BOURREAUX INVISIBLES
Roman policier
par
Léon Sazie
PROLOGUE
Martin Numa ayant vaincu la bande du Tatoué, se lance maintenant sur une nouvelle affaire, qui promet d'être des plus dramatiques et de réserver les plus poignantes surprises.
On a trouvé assassinés dans le cabinet de M. Castanié, le riche banquier de la rue Le Peletier, le banquier et sa fille aînée Irma, fiancée du marquis di Carmine-Santucci.
Le banquier avait pleuré et essayé d'écrire une lettre douloureuse que l'on retrouva.
Il reçut en derniers visiteurs son fils Charles, avec qui il est en désaccord, et un jeune homme brun, très élégant, d'allure énergique.
Au cours de l'enquête, Martin Numa ramasse des éraflures de bottines vernies que certainement devait porter l'assassin.
Martin Numa reçoit un billet mystérieux lui donnant rendez-vous dans une auberge près de Mantes.
Il reçoit aussi la visite de la belle chanteuse Focamore, qui est l'amie du comte de Vilacerboli, et qui lui apprend que le comte est menacé par la terrible bande des X...
Depuis le début de son enquête, Martin Numa se sent suivi par des espions qui ont pour signe de ralliement un X...
Il se rend à l'invitation du comte de Vilacerboli.
Au moment où le comte va lui faire des révélations sur le marquis de Santucci, qui « est double ! » , un homme paraît, qui fait un X avec ses doigts, et le comte s'enfuit affolé.
Et on le ramasse sur la route, mourant, près de sa voiture, brisée, en feu.
Le chevalier Fontis, au courage admirable, ne veut pas, malgré l'avis sinistre des X, garder le silence.
Martin Numa a pu recueillir les empreintes des pouces de ceux qui ont joué un rôle dans ces tragiques aventures.
Et il est allé chez le marquis prendre la bottine vernie qui porte l'éraflure correspondant à la moulure de bronze (1).
(1) Les faits et aventures résumés dans ce prologue sont racontés dans les huit premiers volumes : « MARTIN NUMA, ROI DES DÉTECTIVES », « LE DOUBLE MORT », « L'HOMME AUX ONGLES BLEUS », « LES TUEURS DE MANNEQUINS », « LES OMBRES QUI TUENT », « LA PEAU DU TATOUE », « LA BELLE VAMPIRE », et « LE SILENCE ROUGE ».
CHAPITRE PREMIER
LA POMME CHOISIE
— Mon cher Courville, me dit à deux jours de là, dans l'après-midi, mon ami Martin Numa, en venant me rejoindre au petit café où nous nous rencontrions parfois, mon cher, je suis chargé de vous inviter à dîner pour ce soir.
— J'accepte... Chez qui dînons-nous ?
— Le prince Ramolino...
Je sursautai :
— Mais, je ne connais pas le prince Ramolino.
— Moi non plus...
— Alors ?
— Mais nous sommes invités tous deux par quelqu'un que nous connaissons bien...
— Je devine... Par le marquis Primo di Carmine-Santucci ?...
— Précisément.
— À quelle occasion ?... En vertu de quoi ?... En quel honneur, en somme, le marquis nous invite-t-il au nom du prince Ramolino ?
Martin Numa sourit :
— Le prince a un service à vous demander...
— Un service... à moi ?
— À vous, Courville ! Ne vous connaissant pas suffisamment pour cela, c'est à moi, qui suis votre ami, que le prince s'est adressé par l'entremise du marquis Primo di Carmine-Santucci, pour vous demander ce service...
— Quel genre de service ?
— Mon cher ami, je vais tout vous dire, et vous comprendrez. Je me trouvais, ce matin, du côté de la Madeleine, quand je fus croisé par le marquis et le prince...
« Tous deux avaient l'air de se diriger vers un des cafés de la rue Royale à l'heure du porto... En réalité, ils devaient, depuis un moment, me suivre, et, hâtant le pas, faisant un crochet, ils avaient fini par se trouver en face de moi...
« Le marquis poussa un cri de joyeuse surprise en m'apercevant, et il me présenta au prince Ramolino :
« — M. Martin Numa, dit-il, le célèbre et merveilleux détective parisien, dont vous avez entendu parler... et qui est chargé spécialement de jeter aux pieds des tribunaux l'assassin de M. Castanié et de ma toujours regrettée fiancée...
« Le prince et moi, nous échangeâmes quelques paroles banales...
« Puis la conversation tournant, le nom de l'ami Bessaitte fut prononcé...
« Et l'on m'apprit que l'ami Bessaitte, qui est, paraît-il, doué d'une voix très agréable et qui aime fort se faire entendre, devait ce soir même chanter avec les Palestrini, devenus aussi ses amis...
— Les Palestrini ? demandai-je.
— Ce sont deux artistes, mari et femme, des chanteurs ayant grande réputation en Italie... Ils sont de passage à Paris... Amis du prince et du marquis, le prince donne en leur honneur une petite fête.
« Un concert intime aura lieu chez le prince... et l'on me demanda s'il me serait agréable — on savait que j'aimais les arts, la musique — s'il me serait agréable d'y assister...
« Je dus accepter... Le marquis alors, sur l'insistance du prince Ramolino, me demanda si je pourrais vous amener aussi...
— Vous avez dit oui ?...
— J'ai pensé pouvoir m'engager pour vous...
— Merci... J'irai donc !...
— Vous êtes invité... On vous demandera seulement de faire un petit compte rendu, un communiqué, qui sera envoyé aux journaux... pour faire plaisir à ces grands artistes que sont, paraît-il, les Palestrini...
— Certainement... j'irai avec vous... cela me sera très agréable. Mais à votre école, je suis devenu curieux, méfiant... J'aime connaître la raison des choses, et je me demande pourquoi cette invitation... ce qu'elle cache...
Martin Numa me répondit :
— Je ne le sais pas encore !... Mais il est évident et vous n'avez pas manqué de vous en apercevoir, qu'il y a — comme on chantait autrefois — qu'il y a autre chose au fond de tout cela...
— C'est certain.
— Il n'est pas dans les habitudes des gens du monde d'inviter ainsi... de prier... un détective — fût-il, selon les dires du prince, merveilleux et célèbre comme Martin Numa — de l'obliger en somme à assister à un concert intime, à une soirée... à un dîner...
« Donc, il est clair que le marquis... que le prince Ramolino tiennent ce soir spécialement à nous avoir vous et moi.
— Pourquoi moi ?
— Le communiqué à la presse est un prétexte... de même que mon amour des arts...
« En résumé, on veut à cette soirée un détective... un policier qui puisse voir... et servir plus tard de garantie particulièrement précieuse... si quelque événement se commet et un journaliste qui pourra publier ce qu'on aura laissé voir de cet événement... ce qu'on veut qu'il dise... ce qu'il faut que tout le monde sache.
— Vous devez être dans le vrai, mon cher ami !... Cette double invitation ne me dit rien qui vaille... Il y a certainement un coup préparé...
Une idée me traversa en ce moment le cerveau :
— Si c'était, mon cher, un coup contre vous ?
Martin Numa secoua la tête :
— Ce n'est pas contre moi, me répondit-il, que le coup est préparé.
— Qu'en savez-vous ?
— J'en suis sûr !
— Croyez-vous qu'ils ne seraient pas contents d'être débarrassés de Martin Numa ?
— C'est plus que certain... Ils cherchent le moyen d'y arriver. Mais ils ne l'ont pas encore trouvé...
« Et quand ils tenteraient un coup contre moi... ils ne prendraient pas, comme aujourd'hui, la peine de me prévenir...
« Car ils se doutent bien qu'un homme averti en vaut au moins deux... Ils se doutent que je serai sur mes gardes.
« Non, mon cher Courville, je crois que, ce soir, je n'ai rien à craindre... Au contraire, ils vont me bien soigner, me dorloter, pour m'amadouer, m'endormir... Il y a un coup... et ce n'est pas contre moi.
— Peut-être, dis-je encore, sachant que le chevalier Fontis nous a mis au courant des lettres de deuil, se doutent-ils que vous allez faire surveiller l'hôtel du chevalier. En vous attirant au loin, en vous retenant, ils comptent réussir une nouvelle tentative ce soir.
— Peut-être bien, fit Martin Numa, sans conviction. Mais ici encore, ils ne pourront pas commencer leurs manœuvres avant que je sois là pour les voir opérer... Mes dispositions sont prises. Ce soir, impossible de faire quoi que ce soit, si je ne le permets pas.
Martin Numa ajouta :
— Nous irons donc assister à ce concert. Aussi bien, ne suis-je pas fâché de revoir un peu notre ami Bessaitte... Et de savoir si les conduites d'eau marchent toujours