Les aventures improbables de Julie Dumont
144 pages
Français

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Les aventures improbables de Julie Dumont , livre ebook

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Français

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Description

« Il y a des filles qui n’ont pas de bol. Celles qui ont tiré les mauvaises cartes dès le début. Celles-là, on n’a ni envie de les engueuler ni de leur tirer dessus. Puis il y a celles qui prennent les mauvaises décisions quoi qu’il arrive. Bref, les filles à emmerdes. J’appartiens clairement à la deuxième catégorie.Oh, je ne m’en glorifie pas. C’est un état de fait. J’attire les catastrophes. Quoique je dise ou quoique je fasse, il y a toujours un couac. Celui du jour est sans nul doute de m’être portée au secours d’un type qu’on venait de balancer nonchalamment dans un fossé. Parce qu’une chose est sûre, si j’avais su dans quoi je mettais les pieds en ramassant ce porte-poisse, j’aurais tourné les talons et poursuivi ma route sans me retourner.Mais, la curiosité est un vilain défaut et, dans le petit bourg de province normand où j’ai grandi, les secrets et les drames prolifèrent aussi vite que la gastro et les cancans rattrapent toujours les coupables… »

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Informations

Publié par
Date de parution 23 mars 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782756419145
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0374€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cassandra O’Donnell
Les Aventures improbables de Julie Dumont
© Pygmalion, département de Flammarion, 2016.
ISBN Epub : 9782756419145
ISBN PDF Web : 9782756419152
Le livre a été imprimé sous les références :
ISBN : 9782756418094
Ouvrage composé par IGS-CP et converti par Meta-systems (59100 Roubaix)
Présentation de l'éditeur
 
« Il y a des filles qui n’ont pas de bol. Celles qui ont tiré les mauvaises cartes dès le début. Celles-là, on n’a ni envie de les engueuler ni de leur tirer dessus. Puis il y a celles qui prennent les mauvaises décisions quoi qu’il arrive. Bref, les filles à emmerdes. J’appartiens clairement à la deuxième catégorie.
Oh, je ne m’en glorifie pas. C’est un état de fait. J’attire les catastrophes. Quoique je dise ou quoique je fasse, il y a toujours un couac. Celui du jour est sans nul doute de m’être portée au secours d’un type qu’on venait de balancer nonchalamment dans un fossé. Parce qu’une chose est sûre, si j’avais su dans quoi je mettais les pieds en ramassant ce porte-poisse, j’aurais tourné les talons et poursuivi ma route sans me retourner.
Mais, la curiosité est un vilain défaut et, dans le petit bourg de province normand où j’ai grandi, les secrets et les drames prolifèrent aussi vite que la gastro et les cancans rattrapent toujours les coupables… »
FRANÇAISE, CASSANDRA O’DONNELL-GENDRE est l’auteur des séries best-seller Rebecca Kean et Malenfer, La Forêt des ténèbres.
Du même auteur
Rebecca Kean
1. Traquée
2. Pacte de sang
3. Potion macabre
4. Ancestral
5. L’armée des âmes
Malenfer
1. La Forêt des ténèbres
2. La Source magique
3. Les Héritiers
Le Monde de Sombreterre
1. Le Clan perdu
Les Aventures improbables de Julie Dumont
Chapitre 1

— Julie ?
La tête lourde et la bouche pâteuse, je tentais sans succès d’ouvrir les yeux.
— Julie, réveille-toi ! Ta mère vient de m’appeler sur mon portable parce qu’elle n’arrivait pas à te joindre et…
— … ma mère est une emmerdeuse, grommelai-je avec la sensation terrible qu’un marteau-piqueur était en train de me perforer le crâne.
— Difficile de te contredire sur ce point mais elle m’a demandé de t’avertir que…
— Elle est mourante ? demandai-je en parvenant à entrouvrir légèrement les paupières.
Vêtue de son long tee-shirt fétiche « Touche pas à mon mec ou je te plombe », ma cousine Clara se tenait sur le pas de la porte. Elle avait les cheveux hirsutes et des poches sous les yeux.
— Non, mais…
— … alors dis-lui que je la rappellerai.
Ces derniers temps, ma mère, complètement obsédée par ma vie sentimentale (ou plutôt par mon absence de vie sentimentale), m’appelait tous les jours. Et chacune de nos conversations se terminait systématiquement par : « Méfie-toi ma fille ou tu finiras comme tante Solange : vieille, seule, aigrie, abandonnée de tous et à moitié dévorée par tes chats. »
Comme je n’avais que vingt-six ans, je ne pouvais m’empêcher de la trouver un tantinet alarmiste.
— Inutile, elle veut seulement s’assurer que tu partes de bonne heure. Elle tient absolument à ce que tu arrives avant ses invités.
Je fronçai les sourcils.
— On est déjà le 16 ?
— Yep.
Oh bon sang, je sentais que j’allais détester cette journée. Et pas seulement à cause de ma gueule de bois. Même si à l’instant T, je préférais accepter un rendez-vous galant avec Hannibal le cannibale plutôt que de toucher à un autre verre d’alcool de ma vie.
— OK, OK, laisse-moi juste cinq minutes et fais-moi chauffer mon café, tu veux ? marmonnai-je en enfouissant ma tête sous l’oreiller.
— Et lui ?
— Quoi ? fis-je d’une voix étouffée.
— Il prend quoi au petit déjeuner, demanda-t-elle en soulevant brusquement mon oreiller au-dessous de ma tête.
Je levai les yeux vers elle mais elle ne me regardait pas. Son regard était rivé sur quelque chose quelque part de l’autre côté du lit. Intriguée, je me retournai et tombai pratiquement nez à nez avec… un homme complètement nu.
— Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!
Okay, okay, pas de panique, de toute manière, il n’y a pas trente-six solutions : tu peux soit piquer une crise de nerfs – ce qui, avouons-le, est assez peu constructif –, soit te rendormir en attendant que le mec à poil finisse par disparaître de ton plumard comme par magie, soit surmonter tes angoisses et assumer le réveil le plus glauque de toute ta vie.
— Oh merde, qu’est-ce qu’il fait là, lui !? glapis-je d’une voix étranglée en scrutant l’inconnu sans toutefois oser le toucher.
Il avait les traits ciselés et de beaux cheveux châtains taillés en dégradé jusqu’en bas de la nuque. Sa peau était pâle, ses yeux étaient résolument clos… et sa poitrine ne se soulevait pas.
C’était quoi son truc ? Des branchies ?
—  A priori et sans risquer de trop m’avancer, je dirais qu’il est en train de dormir, rétorqua-t-elle avec un sourire ironique.
Hum… Pourquoi les parents s’échinent-ils à nous répéter des conseils inutiles du genre « ne pose pas tes coudes sur la table » ou « ne parle pas en mangeant » au lieu de nous mettre en garde contre l’essentiel ? Oh bien sûr, j’avais eu le droit comme tout le monde durant mon adolescence à leur petit couplet sur les méfaits du tabac et de la drogue, mais jamais, au grand jamais, ils ne m’avaient précisé qu’un abus d’alcool pouvait avoir pour conséquence de me réveiller nue et amnésique auprès d’un homme suspect. Non, sans blague, c’est affreusement traumatisant d’ouvrir les yeux et de se demander pour quelle raison le mec dans ton pieu a cette tête, ce qu’il fait là et dans le pire des cas, comme ce matin, pourquoi il a l’air mort…
— Eh toi ! lançai-je avant de pincer sauvagement le bras du type tout nu.
Il se mit à grogner, se tourna et je sentis toute tension brusquement me quitter. Ce mec était de toute évidence soit encore trop imbibé soit narcoleptique – probablement les deux –, mais il était vivant. Ouf.
— T’es folle ! Qu’est-ce que tu fais ?
— Je vérifiais juste un truc.
Elle secoua la tête et poussa un soupir.
— Tu sais, je trouve que tu ressembles de plus en plus à mémé Gertrude…
— Mémé Gertrude était complètement cinglée, lui fis-je remarquer.
Elle me lança un regard appuyé.
— C’est bien ce que je disais… Bon alors, tu me dis qui est ce beau gosse et ce qu’il fiche dans ton lit ?
Un beau gosse ? Quel beau gosse ? songeai-je en observant mon intrus. Pour une fois, Clara avait raison : en dépit de son extrême pâleur, ce mec était assez canon pour faire la couv d’un magazine gay. Et plus je l’observais, plus ses traits me semblaient familiers. Bon sang si seulement mon cerveau pouvait se remettre en marche, si seulement je pouvais me rappeler de…
— Michaël ! Il s’appelle Michaël ! m’exclamai-je tandis que des flashs de souvenirs surgissaient tout à coup dans ma tête.
Je me revoyais parlant avec Michaël, dansant avec Michaël, sautant sur Michaël, embrassant Michaël avec la fougue désespérée et horriblement pathétique d’une fille en manque…
Ouch ! Ma pruderie habituelle était en train d’en prendre un sacré coup.
— Et ?
— Et quoi ?
— Il a quel âge ? Il habite où ? Raconte.
Pour tout dire, je n’avais pas encore les idées très claires. La faute aux dix tequilas que j’avais absorbés la veille.
Pff… Maudite soit la tequila, les fêtardes et le Mexique.
Je haussai les épaules en signe d’ignorance.
— Je vois, fit-elle en levant les yeux au ciel avant d’attraper le gros blouson de cuir posé sur le dos de la chaise en face de mon bureau.
— Je peux savoir ce que tu es en train de fabriquer ? demandai-je en me tournant d’un air angoissé vers le gars qui ne semblait – heureusement – toujours pas décidé à se réveiller.
— Je jette un œil sur ses papiers, on ne sait jamais, c’est peut-être un tueur en série.
— Tu crois quoi ? Que la préfecture imprime des cases « psychopathe », « criminel multirécidiviste » ou « allumé du ciboulot » sur les cartes d’identité ?
— Non, mais elle devrait. Alors, il s’appelle Michaël Lewis, il habite le XVII e , il a trente-deux ans et… ah tiens, c’est un flic, fit-elle à voix basse en me montrant une carte de police.
Je me levai aussitôt en attrapant la robe de chambre de soie bleue qui traînait au pied du lit et lui arrachai le portefeuille des mains.
— Un flic ?
Zut et rezut, je ne me souvenais pas qu’il m’ait parlé de ce détail. En fait, je ne me souvenais pas de ce dont nous avions parlé du tout. Plusieurs collègues de travail m’avaient entraînée dans ce bar après le boulot, elles avaient commandé quelques verres, un homme m’avait abordée et… enfin, bref, le coup classique. Rien de nouveau sous le soleil. Des histoires sordides de ce genre, j’en avais entendu des paquets.
Clara se mit à rire doucement.
— Ta mère va être contente, elle a toujours voulu que t’épouses un fonctionnaire !
Hum. Si Clara confondait une simple partie de jambes en l’air avec une promesse de mariage, je commençais à comprendre pourquoi ses ex s’étaient tous carapatés. Il m’avait même semblé en voir un ramper jusqu’à la porte d’entrée pendant qu’elle lui préparait amoureusement son petit déjeuner.
Je me sentis blêmir.
— Oh non, ma mère ! Quelle heure est-il ?
Le soleil de mai brillait déjà à travers la fenêtre. Il devait être au moins 10 heures. J’étais dans la panade.
— 10 h 30.
Trop tard ! J’étais foutue.
— Sois un ange et rapporte-moi le tube d’aspirine qui est dans le petit placard de la salle de bains s’il te plaît, fis-je en me précipitant vers la cuisine.
Un café, il me fallait absolument un café. Je n’étais jamais tout à fait étanche avant mon premier café et à la façon dont cette journée débutait, il allait probablement m’en falloir des litres.
— Et au flic, je lui dis quoi ? demanda-t-elle en m’emboîtant le pas. Je lui file ton numéro ?
J’adorais ma cousine et je tenais à elle comme à la prunelle de mes yeux, mais son côté « midinette » me tapait sur le système. À vingt-cinq ans, elle cumulait les petits boulots et si ses parents n’avaient pas migré comme tous les riches retraités vers la Côte d’Azur en lui confiant leur appart et une rente importa

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