Le Voleur d Âmes
252 pages
Français

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Description

Onze disparitions de fillettes. Aucun indice. Il n’en fallait pas plus pour réveiller la psychose parmi les habitants. On se regarde désormais en chien de faïence, on se soupçonne, on se dénonce...


Le jour où un douzième corps est retrouvé, les gendarmes demeurent pétrifiés d’effroi à la lecture du rapport d’autopsie.


En désespoir de cause, on dépêche sur place le commandant de police Stéphanie Derochelle, alias « La Louve » – membre d’une nouvelle unité de police spécialement créée pour ce type d’affaires insolubles.


Alors que les disparitions se poursuivent, parviendra-t-elle à dénouer enfin les fils de l’énigme ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 novembre 2021
Nombre de lectures 6
EAN13 9782490630721
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des Matières 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 Épilogue

L’Auteur
Né en 1953, Jean Dardi habite dans le Var, est retraité et se consacre à l'écriture de thrillers depuis cinq ans. Il est auteur de la série des Enquêtes du commissaire Dell'Orso.
Ses précédents ouvrages
Les Enquêtes du commissaire Dell’Orso :
- Les sept stigmates (2016)
- Pardon (2017)
- Clivage (2018)
- L’ogre (2019)
- J’ai tué maman (2020)
Jean Dardi
Le voleur d’âmes
Direction éditoriale : Guillaume Lemoust de Lafosse

© Inceptio Éditions, 2021

ISBN : 978-2-490630-71-4

Inceptio Éditions
13 rue de l’Espérance
La PouÎze
49370 ERDRE EN ANJOU

www.inceptiœditions.com
1
2007 Trente mars Dix-huit heures
Mélanie, douze ans, était folle de joie. Pour la première fois de sa courte vie, elle sortait seule à la nuit tombée. Ce soir, elle était grande : elle allait passer la nuit chez sa copine. Et elle n’en était pas peu fière. Mais avant, il fallait parcourir la distance séparant les deux habitations.
Oh, bien sûr, il s’agissait seulement de pédaler durant les quelques centaines de mètres séparant sa maison de celle d’Isabelle, mais quand même !
Peu de chose, mais plongée dans la pénombre, elle éprouva soudain un désagréable frisson le long de la colonne vertébrale.
Seule dans la nuit... Avec pour seuls compagnons les chauves-souris traversant devant elle en longues paraboles...
Son père avait émis quelques réticences, mais sa mère et elle avaient passé outre, le reléguant à son match de rugby télévisé.
Un éclair sporadique illumina le ciel, au loin.
Elle appuya un peu plus fort sur ses pédales. L’éclairage anémique de la loupiote de son vélo lui permettait tout juste d’éviter le bas-côté herbu. Son cœur se mit à battre la chamade et elle ne sut si c’était l’excitation ou la trouille...
Après une cinquantaine de mètres, elle s’engagea dans la partie boisée du parcours. Plus d’habitations sur deux cents mètres. Plus d’éclairage public.
Le regard fixe, de peur d’apercevoir ce qui pouvait se passer de part et d’autre dans la forêt, sa robe flottant dans l’air du soir, elle s’en voulut un moment d’avoir bravé les objections de son père.
Une brume légère nimbait les abords immédiats et sa vision se limitait à quelques mètres. Seul le geignement de sa chaîne mal graissée troublait le silence minéral.
Que cette portion lui semblait longue ! Comme dans ces cauchemars où l’on court pour échapper à la menace et que malgré tous ses efforts, on a l’impression de ne pas avancer, d’avoir les pieds glués au sol...
Une ultime ligne droite puis, après un virage sur la gauche, la portion de route tant espérée, ponctuée par les halos des réverbères, lui apparaîtrait comme une délivrance. Au bout, c’était le terme, on l’attendait. Elle allait avoir chaud...
Soudain, son ombre se détendit à l’infini devant elle, propulsée par les phares d’une voiture. Une voiture silencieuse qui devait la suivre phares éteints jusqu’alors et qu’elle n’avait pas devinée...
La vanne à fantasmes s’ouvrit toute grande. Sa gorge se serra tant, qu’elle avait de plus en plus de peine à déglutir. Une sueur subite et aigre l’envahit et elle sentit ses jambes l’abandonner.
Elle s’efforça néanmoins de continuer son chemin sans changer d’allure, la nuque raide, son rythme cardiaque atteignant des sommets, tandis qu’un lourd véhicule, grognant maintenant de toute la puissance de son diesel, s’approchait lentement d’elle...
Il vint sur elle à la toucher.
Elle sentait que son conducteur l’observait...
Et si c’était son père qui, tenaillé par le remords, avait décidé de l’accompagner ?
Bien sûr que c’était papa ! Quelle bécasse ! Ils allaient bien rire de sa frousse irraisonnée et sans doute qu’elle ne ressortirait pas de sitôt à cette heure avancée...
Pourtant leur voiture ne faisait pas tant de boucan... Encore qu’elle n’en était plus tout à fait sûre...
Dans ce coin de campagne isolé, on n’imaginait pas un instant le Malheur. Qui peut s’abattre à tout moment. C’est bien connu, le Malheur n’a pas droit de cité au Paradis !
Aussi la gamine fut-elle surprise quand, subitement, la voiture se retrouva à sa hauteur et qu’elle obliqua vers elle, l’obligeant à se déporter dangereusement vers la droite. Un petit choc et elle fit une embardée qui dévia sa roue avant dans le bas-côté meuble. Malgré ses efforts désespérés, elle fut projetée au sol. Vit son vélo passer sous les énormes roues de l’engin dans une gerbe d’étincelles et boula sur un mètre. C’est le ruisseau qui l’accueillit, contusionnée et surprise.
Groggy , elle mit quelques secondes à réaliser ce qui se passait, croyant encore confusément à un accident de la circulation.
Le flot d’adrénaline roulant dans ses artères l’empêchait d’éprouver la moindre douleur.
Dans le brouillard de ses pensées, elle entendit la portière du véhicule s’ouvrir et une silhouette se découpa dans la lueur des phares.
Elle demeura de longues secondes strictement immobile, figée, en proie à un tremblement irrépressible de tout son être. Quand elle osa toutefois ouvrir les yeux, ce fut pour apercevoir à leur hauteur, deux chaussures de travail crottées, à quelques centimètres de son visage...
On l’examinait... Pourquoi ne lui portait-on pas secours ? Pourquoi ce silence ?
Mélanie comprit que quelque chose de grave se tramait. La fillette faillit crier quand le chauffard s’accroupit et lui secoua le bras. Ce simple contact l’emplit de terreur.
Elle n’eut pas le temps de réagir et sombra rapidement dans l’inconscience quand l’homme lui eut appliqué un tampon soporifique sur le visage...
Après un coup d’œil alentour, l’inconnu la chargea sur son épaule et la jeta dans la benne de son 4x4 sans ménagements. Il lui immobilisa les poignets par un collier plastique, la recouvrit d’une vieille couverture, puis se précipita dans le véhicule tournant au ralenti. Et démarra dans un nuage de fumée. Le tout n’avait pas duré plus de deux minutes.
Le tout-terrain disparut au bout de la ligne droite, passant devant le domicile d’Isabelle qui attendrait longtemps son amie, et le silence retomba.
Témoin du drame, ne restait plus sur la scène de crime que le vélo écrasé, gisant sur le bas-côté...
2
Dix-huit heures trente
Le chiot grattait frénétiquement la porte d’entrée en gémissant. Son maître l’avait déjà rabroué à plusieurs reprises, mais il revenait sans cesse à la charge.
Vincent décolla son regard de l’écran télé et se leva pour la énième fois en maugréant :
Putain, mais qu’est-ce qu’il a ce chien ? Titou, la ferme ! J’entends que dalle !
Il accompagna ses paroles d’un geste de la main, menaçant l’animal de le frapper.
La bête se réfugia dans sa corbeille, la tête entre les pattes, un air malheureux au fond des yeux. Mais elle ne parvint à se maîtriser que quelques secondes et reprit rapidement son manège. Ses gémissements se transformèrent même en jappements.
De la salle de bains où elle s’occupait du plus petit, la maîtresse de maison lança :
Chéri, fais quelque chose avec ce chien ! Je ne peux pas m’occuper de lui, laver Pierre et faire la cuisine en même temps.
Pour une fois que j’ai un match, il faut que cette saleté de chien m’emmerde ! Il nous fait jamais ça d’habitude. Titou, putain ! Calme !... Tu sais quoi, chérie ? Ce clebs sent quelque chose, comme s’il y avait quelqu’un dehors !
Que veux-tu qu’il y ait dehors ? C’est ta télé à fond qui l’excite !
La pluie s’était mise à tomber bruyamment, ajoutant à l’atmosphère oppressante.
N’y tenant plus, Vincent se leva, saisit un parapluie et ouvrit la porte, éclairant l’extérieur. Il jeta un rapide coup d’œil dans le jardinet, poussa le détail jusqu’à s’avancer vers la rue.
Les yeux plissés pour fendre le rideau compact, il inspecta les abords d’un regard circulaire...
Il ne distingua que les silhouettes trapues des maisons voisines, endormies dans le noir. Pas un chat...
Il revint en secouant la tête d’incompréhension et attrapa au passage le petit chien penaud.
Retourna s’asseoir, l’animal sur les genoux et le caressa, espérant le calmer.
Il cria à sa femme :
Il est simplement stressé. Je le sens inquiet, en fait. Comme si... Tu sais les animaux ressentent des choses... Au fait, en parlant d’inquiet, Mélanie ne devait pas nous appeler aussitôt chez Isabelle ?
Oui, c’est ce qui est convenu. Mais ne te mets pas martel en tête ! Tu connais les gosses, laisse-la arriver !
Les images de gros costauds se disputant un ballon ovale défilant devant ses yeux avaient perdu subitement de leur saveur. À cet instant, Vincent n’aurait su dire si c’était l’équipe nationale ou nos adversaires qui menaient au score et il s’en foutait royalement. Il fit remarquer :
C’est toujours la même chose ! On leur donne le petit doigt et ils prennent le bras ! On est cons de laisser sortir une môme de nuit, comme ça ! En plus, maintenant, il flotte !
Oh arrête, il y a belle lurette qu’elle est à l’abri, ta fille ! Elle a deux cents mètres à faire ! Ne panique pas, enfin ! Pierre, tu passes ton pyjama tout seul, maman discute avec papa !... Vince, ta fille est tout excitée de sortir comme une grande ! Ne lui gâche pas le plaisir.
De la baie du salon, le père scrutait les extérieurs, dilués dans la brume tenace. On ne voyait pas à plus de quelques mètres maintenant.
Avec ce froid en plus !... Et si j’appelais ?
Mais arrête ! Ta fille se fait une joie qu’on la traite comme une grande. Si tu appelles maintenant, tu lui fous en l’air sa soirée. Pense un peu, devant sa meilleure copine, son père qui vient la paterner ! Laisse-lui encore un moment de tranquillité. Il est quelle heure ?
  ... la demi passée ! Il faut pas plus de dix minutes pour se rendre là-bas !
Et ben, tu vois, tu le dis toi-même, c’est pas au bout du monde ! Que veux-tu qu’il lui arrive ?
Elle prit la tête du chiot à deux mains et l’embrassa sur la truffe :
Et toi, t’as pas f

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