Le Sourire de Sarah
112 pages
Français

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Le Sourire de Sarah , livre ebook

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Description

Carole, jeune femme active et célibataire, achète une splendide propriété dans le Poitou. Elle, que la vie n'a pas vraiment épargnée, va découvrir que cette demeure cache un bien sombre mystère. Sa propriété est, en fait, bien plus proche de ses racines qu'elle ne le soupçonnait...

Doté d’une imagination débordante, l’auteur mêle amour et fantastique et offre ainsi au lecteur un roman empreint de suspense et de sensualité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 juin 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332737861
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-73784-7

© Edilivre, 2014
Prélude
Lorsqu’elle arrive dans ce petit village du fin fond du Poitou, dans un de ces hameaux où le temps semble s’être arrêté, Sarah a vingt ans, nous sommes en mille neuf cent soixante-huit, elle est belle et d’une blondeur telle que l’on dirait un ange. Ses formes sculptées comme une déesse font de cette jeune femme une amante très attirante, un fantasme délirant et, d’ailleurs, à en juger par les regards des hommes, le brillant qui reluit dans leurs yeux ne laisse pas l’ombre d’un doute : ils la dévorent littéralement. À la campagne, le vent souffle fort, et une femme comme celle-ci a vite fait de se faire une bonne réputation ; à cette époque, je crois que les grands mots étaient « pute » ou bien « salope », ce qui, en ce temps-là, voulait clairement dire que ce genre de fille ne cherchait qu’à coucher avec des hommes. Pourtant Sarah, elle, est loin de tout cela car, dans ce village il y a Romain, son amour, son dieu sur Terre. Fils du médecin du village, Romain a vingt-quatre ans, il suit d’ailleurs des études de médecine et compte bien reprendre un jour le cabinet de son père. Les rumeurs vont bon train, la jalousie s’installe, les femmes de ce village sont plutôt rondouillardes, fortes physiquement et travailleuses comme les hommes, elles n’ont pas le temps de se faire belles, ni d’ailleurs d’y penser. L’arrivée de cette jeune femme alimente les conversations au bar du village, les hommes un peu rudes rêveraient bien de lui faire son affaire. Les femmes, elles, l’affligent de tous les maux de la Terre.
« C’est t’y pas possible de s’habiller de même ! Voyez-vous ça ! C’est qu’un peu elle nous ferait voir son cul ! »
L’ambiance n’est pas très bonne, mais Sarah, elle, elle s’en moque ! Ça finira par passer tout ça, c’est beaucoup de bruit pour rien. Un an déjà que Sarah est arrivée et rien n’a vraiment changé, au contraire, ça s’est même plutôt aggravé. Romain, lui, n’y trouve rien à redire, car la fierté d’alimenter les discussions au sujet de Sarah le comble de joie. Il a quand même la plus belle femme de ce petit village.
Durant cette période, après soixante-huit, une vraie révolution sexuelle a déferlé sur la France. Au fond du Poitou aussi ! Mais ce département n’est pas plus épargné que le reste du pays. Le jour du marché est un moment de joie, le jour de la semaine où l’on se fait bourgeois, tout le monde est là ! Il y a même le maire.
Du côté de Neuville-de-Poitou, ce jour-là, la fête bat son plein, Christian Le Favre, maire de ce hameau, rencontre pour la première fois Sarah. Tout de suite sous le charme, il en tombe amoureux. Pris d’amour pour cette femme, il ne pense qu’à elle. Le 14 juillet 1969, Romain meurt dans un accident de voiture sur la route menant à son village. Sarah, elle, est enceinte, seule, détestée de tous. Elle entre à l’hôpital L’Hôtel-Dieu , elle accouche dans la douleur et décide d’accoucher sous X.
Trois ans plus tard, elle épouse le maire du village et devient Madame Le Favre. Elle meurt le 28 avril 1972, elle est retrouvée morte, pendue dans sa grange, un geste de folie, un suicide par amour, elle n’a jamais pu oublier Romain. Les rumeurs vont bon train et alimentent toutes sortes d’étranges ragots. La vie, comme souvent, est terriblement cruelle ; lorsqu’au détour des chemins de la destinée, elle s’acharne à remuer le passé, la vie devient alors destin et la fiction prend l’avantage sur la réalité.
Cette histoire n’est tirée que de l’imaginaire, mais parfois l’imagination des hommes est très débordante, alors chacun se fait interprète et critique, juste le temps d'une histoire ! Toute relation avec des personnages existants ne serait que simple hasard, cette fiction ne repose pas sur la réalité. Mais les villages et les lieux existent vraiment, alors dites-vous que cela aurait pu se produire.
 
 
Là, dans ce village de campagne, Carole Garcia vient d’acheter une superbe propriété, un corps de ferme comprenant des dépendances, un bâtiment principal d’habitation, deux immenses granges encore en superbe état ; l’agent immobilier s’occupant de la vente est sur le pas de la porte. Carole descend de sa voiture, elle se sent tout de suite comme chez elle, l’atmosphère est telle qu’elle a l’impression que la maison l’accueille en reine. Tout de suite le charme opère, la luminosité, la chaleur, le ciel bleu de cet été font de cette ferme un endroit vraiment plus que charmant. L’agent immobilier, lui, ne perd pas de vue son affaire et sent bien que Carole est sous le charme, lui précédant le pas pour entamer la visite. Carole s’attarde sur l’éclat et la beauté de cette vieille ferme. La visite se déroule assez vite et Carole prend rapidement sa décision, elle achète ! Le rendez-vous est donné pour l’après-midi même car le vendeur est un homme important et pressé, c’est le préfet. Entre deux rendez-vous, il a réussi à caser une place pour la vente de sa propriété, d’ailleurs c’est un homme veuf, d’une soixantaine d’années, qui n’habite plus à la campagne. Carole prend donc la décision d’aller au village pour y visiter les recoins. Dans le village se mélangent tous les styles : pavillons modernes et vieilles bâtisses, une boulangerie et une épicerie, un café faisant aussi office de débit de gaz. Un petit bureau de poste, l’église du village qui, manifestement, n’accueille plus grand monde, enfin un terrain de football à la sortie du village qui, à bien y regarder, a plutôt l’air d’un champ de pommes de terre.
Prenant la décision de s’arrêter au café, lorsqu’elle ouvre la porte, les hommes qui, dedans, se retournent, s’arrêtent soudain tous de parler. Ce silence un peu lourd se rompt lorsque Carole lance un « bonjour » qui n’est même pas retourné par politesse : c’est que les étrangers, à la campagne, ne sont pas bienvenus de suite. Elle commande un café et un sandwich et se sent mal à l’aise d’être observée comme cela, mais en même temps, elle ne peut pas en vouloir à ces gens. Elle contemple maintenant l’assistance, il y a là une dizaine de rudes gaillards habillés comme au siècle dernier, avec des pantalons lourds et sombres, des chemises accompagnées de pulls sans manches et, enfin, une casquette tellement recouverte de poussière qu’on se demande même s’il y a là quelque endroit pour y laver le linge. La figure commune de tous ces hommes comporte des similitudes pouvant être qualifiées d’étranges, la rougeur vive et la rondeur des joues montrent à l’évidence que l’eau, dans ce coin du pays, ne sert pas à couper le vin. Mais Carole, elle, s’en moque, c’est ce qui fait partie du charme de la vie rurale, cela impose de la rudesse et du courage, il faut aussi des moments de plaisir ! Après avoir payé ses consommations, Carole prend le chemin de sa future propriété, où son agent immobilier l’attend encore. Il doit être deux heures de l’après-midi lorsqu’elle passe le portail de la ferme. Une immense voiture sombre, garée devant la porte d’entrée, donne soudain un caractère officiel à cette transaction. L’homme est grand et ténébreux, d’une corpulence très prononcée, il impose un certain respect. Monsieur le préfet, puisqu’il s’agit de lui, a mis en vente sa propriété depuis quelques mois, le déroulement de la transaction est court et plutôt expéditif, car cet homme-là n’a pas beaucoup de temps à consacrer à ce type de transaction, mais il tient quand même à juger par lui-même de la physionomie de cette future propriétaire. L’affaire étant entendue, l’agent immobilier, lui, se charge de la vente.
« C’est un homme assez rustre ! » s’écrie Carole.
L’agent, lui, se contente d’éclairer la curiosité de Carole en lui racontant le profil de Monsieur le préfet Le Favre.
« Vous savez, cet homme-là est parti de rien, aujourd’hui il occupe une fonction importante, et il n’est pas le genre d’homme à se laisser mener par le bout du nez.
– Oui, peut-être bien, mais il a l’air d’une brute, répliqua Carole, toutefois sa ferme est vraiment superbe. Bien qu’il y ait beaucoup de travaux à effectuer, elle est merveilleuse, on peut y faire beaucoup de choses, je me sens déjà chez moi, c’est vraiment étrange, non ! Vous ne sentez pas ?
L’agent, lui, ne contredira pas la marche de son affaire ; en bon commercial qui se respecte, les arguments des clients sont toujours plus faciles à exploiter, alors :
– Évidemment que je sens ! Nous sommes à la campagne, chère Madame, mais je vois bien que cette maison est faite pour vous ! »
En effet, cette demeure, Carole la ressent, elle semble même la fasciner. De plus, une propriété pareille, ça ne se laisse pas passer, l’affaire se conclut donc et les formalités d’usage sont terminées lorsque l’agent remet officiellement les clés de la maison à Carole. L’agent immobilier s’incline derrière les politesses coutumières, empochant au passage une confortable commission, car ce ne fut pas facile de vendre ce bien après la mort tragique de Madame Le Favre. Enfin chose faite, Carole se retrouve maintenant seule dans cette immense propriété, la visite de son bien attendra demain, car elle meurt d’envie d’aller ouvrir les fenêtres de cette maison qui sent fortement le renfermé.
La journée se termina lorsque Carole eut fini son ménage, de fond en comble, pendant plus de quatre heures au rez-de-chaussée. Évidemment l’étage lui restait encore à faire, mais ça, elle le ferait demain. Se préparant un petit plat mijoté, Carole décida de dîner à l'extérieur, sous le soleil couchant, abrutie de fierté et de sueur. Le bruit des animaux et autres insectes volants ne la dérangeait pas, elle était là, rêveuse, songeant au bonheur de vivre ici, à l’excitation d’une nouvelle vi

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