Le Songe inachevé
230 pages
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Le Songe inachevé , livre ebook

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Description

Victime collatérale d’un règlement de compte dans le milieu, le processus vital de Sébastien Jouaux est engagé, la pègre met sa tête à prix, et la police souhaite qu’il sorte de son coma profond, car c’est le seul témoin de la fusillade qui s’est déroulée en plein jour, en haut de la Canebière. Cet homme, désespéré par le départ incompréhensible de sa femme, ne veut pas mourir stupidement et décide de se rétablir. Il met tout en œuvre pour faire condamner le Maltais, figure du grand banditisme marseillais. Entre courses-poursuites et transformations de son aspect physique, Sébastien met en échec les tueurs mis à ses trousses mais ses implications dans la lumière de la Justice et le côté sombre de la pègre le condamne à faire un choix cornélien, va-t-il triompher ou sombrer...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 juillet 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334115117
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-11509-4

© Edilivre, 2016
Avant-propos
Pourquoi le défragmenté ? Le héros de cette fiction, orphelin à l’âge de douze ans, et élevé par sa grand-mère, assistée d’une bonne marocaine, a adopté un mode de fonctionnement intellectuel qui n’était fait que d’analyses, de déductions et de conclusions toujours justes.
Pour mieux comprendre le monde qui l’entourait, il se défragmentait psychologiquement, pour se reconstruire à l’identique des sujets qu’il côtoyait afin de les percer à jour, sans autre but que celui de mieux les connaitre et se faire admettre.
C’était sa sauvegarde et sa raison d’être qu’il avait développées pour protéger sa frêle personne.
……
1
Je me réveille dans une chambre inconnue, bardé de perfusions, des appareillages divers contrôlent mon organisme et pas un bruit autour de moi. Je suis dans un centre hospitalier, mais je n’en connais, ni la cause ni le temps depuis lequel j’y suis.
Apparemment, je n’ai rien de cassé. Seul le bandage de ma poitrine semble indiquer une opération récente dont la gravité est confirmée par cet environnement particulier.
J’essaie de comprendre les chiffres et les courbes affichés. Tous ces indicateurs semblent conformes, avec un rythme cardiaque dans la moyenne et je me rendors ou je sombre à nouveau dans le néant…
Avec douceur, je suis réveillé par une infirmière :
– Monsieur Jouaux… Monsieur Jouaux… Comment vous sentez-vous ?
Je la regarde, sans pouvoir lui répondre, et elle me quitte avec un sourire de satisfaction dont je ne comprends pas le sens.
Tout à mes interrogations confuses, entre dans cette… pièce où je suis alité, un homme en blanc, médecin sans doute, qui lui aussi m’interpelle :
– Monsieur Jouaux… Je suis très content de vous voir enfin réveillé, vous nous avez inquiétés… Vous êtes depuis trois semaines aux soins intensifs, dans un coma profond à la suite d’un accident qui aurait pu vous être fatal.
– Je suis où exactement ?
– A l’hôpital Nord, le SAMU vous a conduit aux Urgences et les ambulanciers vous ont laissé pour presque mort.
– A la suite de quoi ?
– D’une fusillade qui s’est déroulée en haut de la Canebière, vous ne vous le rappelez pas ?
Je viens d’apprendre où je suis et le motif de mon admission dans cet hôpital, mais rien d’autre. Je ne me souviens même pas de mon nom… Monsieur Jouaux ?… Mais je suis trop fatigué pour faire l’effort de tenter de me rappeler. Je sombre à nouveau.
Après quelques jours, ou peut-être quelques mois, je sors de mon inconscience, regarde autour de moi pour appréhender cet environnement très clair, encombré d’équipements sophistiqués et de bruits de fond que je tente d’interpréter.
Une femme en blanc, très souriante pénètre dans la chambre, vérifie mes perfusions et m’annonce la visite du médecin :
– Le docteur Durieux va vous examiner pour un premier bilan sur votre état de santé.
Je reconnais l’homme qui était déjà venu me voir. Il prend ma fiche de suivi et se met à parler :
– Vous vous êtes bien remis de vos opérations mais, par contre, le choc de votre tête contre le trottoir, associé à la brutalité de votre agression, sont à l’origine de votre perte de mémoire, qui ne devrait être que passagère. Mais, si vous pouviez vous détendre, je suis certain qu’elle ne tarderait pas à vous revenir.
Sur ces paroles apaisantes, je cherche à me souvenir et, tout doucement, les premiers détails me reviennent par flashs.
Je suis de nouveau seul, je me concentre… Je me redresse, me lève avec difficulté et me dirige vers la salle d’eau pour me regarder dans la glace. Là, face au miroir, je me rappelle…
Je m’appelle Sébastien Jouaux… Je ne suis ni beau, ni laid, je suis dans la moyenne de ces gens invisibles dans les foules d’anonymes que l’on côtoie à la sortie du travail et qui se pressent pour regagner leur morne « chez-eux ».
Un mètre soixante-neuf, des yeux gris clair, presque transparents, qui détonnent un peu dans mon visage régulier, et des cheveux blond vénitien , courts, coiffés avec une raie sur le côté gauche.
Ce constat déchire le voile qui bloquait mon conscient. Je sais qui je suis.
Je suis physiquement aussi courageux que ces chiens qui aboient quand ils se sentent déranger mais qui baissent les oreilles dès qu’ils sont menacés.
Pour corriger ces handicapes et, comme les aveugles qui développent leurs autres sens par compensation, instinctive­ment, j’ai amplifié ma perception des faits, j’ai pris conscience de l’importance du verbe et j’ai joué de mon insignifiance pour détourner l’attention des autres afin de mieux assimiler tous les détails de leur personnalité, à mon seul profit.
Je suis le Sisyphe, ce héros absurde comme le qualifiait Albert CAMUS, je suis comme la mer qui s’agite sans fin, je suis le jour et la nuit qui se cherchent en vain.
Après le décès de ma grand-mère, et mère de substitution, je me suis retrouvé seul, à dix-neuf ans, dans son appartement dont j’étais le seul héritier, et c’est notre vieille bonne qui a pris soin de moi.
Elle a complété, à sa manière, mon éducation à ce qu’elle estimait être ma future vie d’homme, jusqu’à sa mort et, comme mes moyens financiers le permettaient, j’ai poursuivi mes études à l’issue desquelles j’ai fait le choix de l’éducation nationale, et puis je me suis marié.
J’ai fait partie de ces profs informaticiens sans ambition qui écrivent à perpétuité des lignes de programme pour améliorer la version précédente en sachant pertinemment que la nouvelle sera obsolète avant même d’être validée… Insoluble « boucle sans fin » des informaticiens.
Mon unique vie était celle que je partageais avec mon épouse, femme indescriptible tant elle était belle. Sa manière d’être me privait de tous mes moyens. J’étais métamorphosé et, auprès d’elle, j’évoluais comme dans un rêve éveillé…
Mes angoisses m’assaillent à nouveau…
Ressurgit soudain cette année terrible où elle m’a quitté, gommant d’un coup mon quotidien. Plus rien n’avait d’importance . Après son départ aussi brutal qu’inattendu, la plénitude, était devenu un terme abscons, obscur et inintelligible, ce qui m’a plongé dans un refus de tout, au point de couper tous les ponts avec un monde que je voulais nier.
Je ne vivais pas. J’attendais que les jours passent, que les nuits viennent, ces vingt-quatre heures entrecoupées par des repas tout aussi répétitifs que médiocres.
J’ai alors refermé la porte de notre chez-nous pour ne plus y revenir et j’ai végété dans un appartement, avec le strict minimum, acheté plus par besoin que par envie.
Je suis… J’étais… mais en fait je ne devrais écrire qu’au passé et dire « j’étais » car, au cours de cette période d’attente, avec l’espoir d’un retour, un événement, tout aussi soudain qu’imprévisible m’a conduit, contre ma volonté, à des changements radicaux.
J’ai été le témoin et la victime collatérale d’une fusillade, ou d’un règlement de compte entre bandes mafieuses, qui s’est déroulé en pleine rue, sous un soleil radieux.
En l’espace d’un éclair, mon cerveau a imprimé le rictus du tireur ainsi que les visages de ceux qui l’accompagnaient, avant qu’un choc me fasse perdre connaissance sous le regard anxieux des infirmiers qui me transportaient, toutes sirènes hurlantes, vers un service d’urgence car, selon leurs propos, je n’en avais plus pour longtemps.
Tout me revient, le médecin se présente à nouveau, me regarde, interrogatif et je le rassure :
– Je reprends mes esprits, doucement mais tout se bouscule un peu pour l’instant.
– Prenez votre temps, vous en avez pour au moins trois semaines… Après vous avoir « débranché », nous vous transférerons dans une chambre individuelle, plus confortable, mais sous la surveillance d’un planton.
– Pour quelle raison ?
– Sur ordre d’un commissaire divisionnaire qui attend avec impatience votre reprise de conscience, je vais d’ailleurs le prévenir.
– Non, s’il vous plait, pas encore.
Il me quitte, et je poursuis mon introspection. Avant cet incident, j’étais dans un tel état de dépression qu’un suicide programmé était la solution envisagée… Mais l’absurde de cette mort évitée de justesse, être assassiné par hasard, a réveillé en moi ce que je n’avais jamais envisagé : être un solitaire combatif et ardent défenseur des solutions à trouver dans toutes les luttes intellectuelles, sans autres règles, que celles de gagner.
Mes jeux, faits de mots, mon courage par le verbe et ma stratégie de joueur d’échecs avaient été annihilés par cette brusque absence, et m’avaient mis au ban de la réalité quotidienne et matérielle, faite de violences physiques volontaires et préméditées, ou non.
L’imprévisible et la brutalité de cette agression gratuite avait soudain transformé mon passe-temps permanent en un besoin de combat. Le premier, serait de découvrir les circonstances de cette tuerie, dont j’avais été à la fois le témoin et la victime. J’en serais désormais l’arbitre, entre défense et accusation, avec le risque évident et accepté de mon exécution afin de me rendre muet.
Contre toute attente, j’ai survécu à cette mort annoncée, sans aucune séquelle et avec une mémoire intacte des souvenirs captés avant de m’effondrer sous les balles qui auraient dû m’être fatales.
L’extraction des projectiles avait été doublement salutaire, me sauver la vie et me sortir de mon état de dépression suicidaire sans pour autant oublier Celle que j’avais tant aveuglément aimée, et alors même que mes facultés particulières m’apparentaient à un extralucide.
Rien en moi n’aurait dû la séduire. Je suis mince, pour ne pas dire maigre, fluet et pas très grand, modelé par les influences arabes sur mon éducation, sur ma manière de raisonner et sur

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