Le silence de mes cris
240 pages
Français

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Le silence de mes cris , livre ebook

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Description

Lucie, belle jeune femme de vingt-six ans, équilibrée, souriante, perd toute sa joie de vivre à l'arrivée d'une lettre lui annonçant l'héritage d'une maison. Cet héritage met en doute jusqu'à son identité. Commence alors un voyage qui la mène dans le Trégor-Goëlo, magnifique région bretonne emplie de légendes. Accompagnée de sa meilleure et pétillante amie, Anne-Laure, Lucie devra faire preuve de volonté et de courage pour découvrir sa véritable histoire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 mai 2016
Nombre de lectures 3
EAN13 9782334110273
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-11025-9

© Edilivre, 2016
Dédicace


Condamnée à errer seule
Mon âme s’est voilée d’un linceul.
Et mes yeux, privés de lumière,
Se sont tus, comme pour l’heure dernière.
1
Paris, 22 juin 2007, neuf heures dix.
Elle s’était enfin assoupie. Son cerveau, bloqué sur mode feu d’artifice depuis des jours et des nuits, avait fini par rendre les armes. En plein milieu de la terrasse de son café attitré depuis peu, devant sa tasse à moitié vide, sous un ciel bleu azur comme elle l’aimait, Lucie s’était enfin assoupie.
Le serveur la connaissait bien. Elle venait régulièrement depuis un peu plus de deux mois. Il les avait appréciées tout de suite, elle et son amie. Il n’osa donc pas la réveiller. En vérité, cela l’amusait beaucoup. Il s’abandonna à son sport préféré : noter entre un et dix les réactions des personnes face à une situation donnée.
Un sur dix pour la femme âgée, chapeau rose et lunettes d’un ancien temps, qui la regardait d’un air hautain. Sept pour le jeune homme qui la regardait avec un petit air amusé, voire intéressé. Huit pour l’enfant curieux qui avait quitté sa chaise pour s’approcher d’elle.
Elle était ravissante dans cette robe d’un vert anis. D’habitude Lucie respirait la vie, la légèreté, la compassion. Mais pas aujourd’hui. Son regard, d’un vert profond qui vous donne envie d’y plonger, était, à présent, le messager d’une tempête en mer.
7 juillet 2007…
Anne-Laure frappa doucement à la porte.
– S’il te plaît, ouvre.
Frappant plus fort.
– Lucie ne me fait pas ça. Ouvre-moi.
Rien.
– Ne me laisse pas devant la porte. Laisse-moi entrer, laisse-moi t’aider.
Elle refrappa plus énergiquement.
– Lucie, s’il te plaît, ouvre maintenant. On va parler… Réponds-moi au moins.
Mais rien. Bang ! Bang ! Bang !
– Ouvre ou je leur demande de défoncer la porte !
Paris, 22 juin 2007, midi et six minutes.
– Lucie. Luuucie… Tu dors en plein milieu d’une terrasse d’un café.
Anne-Laure essaya, sans résultat, de réveiller en douceur sa meilleure amie. Puis réfléchissant, elle se ravisa. Elle commanda une salade ainsi qu’une bouteille d’eau. Son amie traversait des moments terribles, elle attendrait qu’elle se réveille. Elle appela pour reporter son rendez-vous, rien n’était plus important que Lucie.
Au même moment, alors qu’Anne-Laure portait un peu d’eau à sa bouche, sous l’œil amusé du serveur (neuf sur dix), Lucie revivait le cauchemar de ces derniers jours. Sa vie qu’elle adorait semblait à mille lieues d’elle aujourd’hui.
Lucie avait eu une enfance tranquille et une adolescence sereine, recevant tout l’amour dont une enfant a besoin pour devenir une adulte équilibrée et heureuse. Le jour de ses dix ans, sa marraine avait eu la bonne idée de lui offrir un livre sur l’art de la décoration, en lien avec la maison, taille poupée Barbie, que son père avait construite de ses mains pour l’anniversaire de sa bouffée d’oxygène. Ce jour-là, Lucie sut le métier qui la rendrait heureuse. Elle s’éclaterait à décorer les maisons des autres.
Une larme coula le long de sa joue, Lucie se réveillait. Elle cligna des yeux sous un soleil aveuglant et sursauta à la vue de sa meilleure amie.
– Laure ?
– Bonjour.
– Que fais-tu là ?
– J’attends que tu te réveilles.
– Je me suis endormie…
– Je crois que tu dois t’avouer, sans honte, que tu dors en plein milieu d’une terrasse d’un café.
Répondit son amie un grand sourire aux lèvres. Lucie jeta un œil à sa montre.
– J’ai dormi tout ce temps. J’ai manqué mon rendez-vous. Il faut que je les appelle…
– Tu t’es simplement assoupie. Je te jure que tu n’as tué personne.
– Très drôle.
Un ange passa entre toutes les tables de la terrasse.
– Laure.
Lucie appelait Anne-Laure, Laure, et ce depuis toujours. Par paresse, un peu, mais surtout du fait que pour elle, ce prénom s’accordait mieux à la personnalité de son amie.
– Oui.
– J’appellerai plus tard. De toute façon je suis certaine qu’ils n’ont pas les moyens qu’ils sous-entendent.
– Bonne réaction.
– Je suis lasse, vidée de toute énergie.
– Je sais.
– Qu’ai-je fait de travers ?
Laure ne répondit rien. Elle se contenta de prendre les mains de son amie dans les siennes. Lucie reprit :
– Je crois…
– Tu crois.
– Je dois me rendre à ce rendez-vous.
– Quel rendez-vous ?
– Celui du notaire, j’ai rendez-vous le vingt-huit du mois à seize heures.
Son amie resta muette un certain temps, puis lui demanda :
– En es-tu sûre ? Tu veux vraiment te torturer.
– Je suis torturée. Je crains d’y être obligée de toute façon.
– Bon.
– Je ne dors plus. Je n’ai plus d’appétit. Je n’arrive même plus à sourire.
– Je sais.
– Je ne sais plus qui je suis. Je pense sans cesse à cette femme venue de nulle part, qui vient de me laisser sa maison en héritage sans explication, à part ce simple mot.
« PARDON.
Ta mère qui t’a toujours aimée. »
– J’avoue être même moi très déboussolée.
– Et mon père qui n’accepte même pas l’idée que je puisse me poser des questions. Tu crois que c’est une caméra cachée pour une nouvelle émission à la c… ?
– Malheureusement, je crains que non.
– Tu ne peux pas nier que la réaction de mes parents laisse perplexe. Je suis sûre d’avoir entendu Papa chuchoter « Pourquoi m’a-t-elle fait ça. »
Laure fit une moue de désapprobation.
– Il parlait bas et se tenait loin de nous, je te l’accorde. Mais ce regard, cette voix dure, sombre, si froide : « S’il te plaît, jure de ne pas aller là-bas ! »
– J’avoue que sa voix m’a fait trembler des pieds à la tête.
– Et ses explications ! Plutôt facile comme explications. « C’est certainement lié à mon enquête actuelle. Je ne peux rien dire. J’appellerai le notaire. Tu te mettrais en danger. Tu mettrais mes hommes en danger. »
– C’est peut-être vrai.
– Je connais bien mon père, je sais qu’il mentait. Et maman qui n’osait ni bouger, ni parler. Elle était effrayée, comme pétrifiée.
– Peut-être déboussolée par la situation.
– J’étais plus que choquée, comme dans un état second. Mais cela ne l’a pas arrêté. Il n’a pas cessé de me rabâcher qu’il s’agissait de son enquête en cours, qu’il allait s’en occuper, qu’il se rendrait sur place, qu’il fallait que j’oublie toute cette histoire.
– …
– J’ai su à cet instant précis que j’irai.
Puis respirant profondément, elle reprit un ton plus bas :
– A-t-il seulement essayé, même un court instant, de se mettre à ma place ? Ce notaire m’informe que je suis l’héritière d’une maison située à Tréguier dans les Côtes-d’Armor et me donne rendez-vous le jeudi 28 juin 2007 à seize heures, sans explication, sauf ce petit bout de papier joint à l’envoi, un souhait de sa cliente pour sa fille. Sa fille ?!
Lucie s’arrêta net de parler comme si elle revivait l’instant. Elle reprit, la voix plus lente et plus calme.
– Je sais, il est blessé que je puisse croire qu’ils ne sont pas mes vrais parents. Bien sûr, son histoire d’enquête tient la route. Mais sa réaction m’a plutôt donné l’impression que cela pouvait bien être la vérité.
– Es-tu réellement sûre de ton choix ?
– Oui.
Un grand silence suivit. Laure lui fit entendre, sans un mot, qu’elle comprenait, qu’elle était là.
Soudain, comme si sa décision était enfin nette et précise, Lucie dit :
– Je prends deux trois jours pour mettre mes affaires en ordre et je pars pour Tréguier.
Laure ouvrit la bouche, mais Lucie ne lui laissa pas le temps de répondre.
– Je souffre comme si quelqu’un m’ouvrait le ventre sans anesthésie. J’ai peur, mais je dois découvrir qui est cette femme, enfin, était.
Une fontaine coulait maintenant sur ses joues.
– Si tu décides d’aller voir ce notaire, d’aller voir cette maison, j’irai avec toi.
– Tu viendrais avec moi.
– Mieux, je viens avec toi. J’appelle mon patron et je lui dis que j’ai la grippe. Lui qui a peur d’attraper un malheureux rhume.
– Merci. Promis, si tu te fais virer, je t’embauche.
Lucie était sa propre patronne depuis presque un an et avait déjà une réputation régionale impressionnante. Elle commençait même, depuis peu, à avoir des contacts dans toute la France. Elle avait déjà promis à Laure, alors qu’elles trinquaient à sa réussite, qu’un jour, elles travailleraient ensemble. Elles auraient pu créer cette société toutes les deux dès le départ, mais à l’époque, Lucie devait se prouver quelque chose, elle ne voulait pas profiter des finances de son amie. Anne-Laure avait compris. Elle attendrait que son amie soit prête. Elle lui proposerait alors de devenir son associée. Combien de fois n’avaient elles pas imaginé leur vie, mariées à des hommes exceptionnels, travaillant dans leur propre boîte et réclamées dans le monde entier.
Anne-Laure travaillait dans une grande société à un poste élevé, et ne comptait pas ses heures. Heureusement, elle aimait son travail qui ne pouvait qu’enrichir son don de créativité. Et bien que travaillant dans l’esprit imposé par la renommée de l’entreprise, c’était une expérience fabuleuse pour sa future carrière solo.
– Ne t’inquiète pas. Je peux très bien poser mes congés annuels dès lundi. Certes, le mois de juillet est un mois important, mais il a trop besoin de moi pour me refuser une semaine sur mes congés, sans compter les heures supplémentaires que je ne réclame jamais. Je vais travailler comme une forcenée ce week-end et j’emporterai mon ordinateur portable. Je vais peut-être poser deux semaines. Qu’en penses-tu ?
– Que c’est une bonne idée. Je vais appeler mes principaux clients, changer le message de mon répondeur et mettre l’information sur mon site internet.
Jules les regarda s’éloigner, inquiet. Il avait toujours ressenti quelque chose envers ces deux jeunes filles aux sourires si communicatifs. Il apprécia

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