Le Secret de Cabourg
203 pages
Français

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Description

Au nom de la mémoire familiale...


Paul et Bruno, deux frères, ont grandi entourés de tableaux et d’artistes. Alors que Paul a repris la galerie de son père, Bruno, écrivain à succès, évolue dans les cercles fermés du show biz.



Bruno se remet lentement d’un choc affectif quand son frère reçoit des lettres anonymes qui sèment le trouble à propos d’un tableau de Velázquez que leurs parents ont vendu pour acquérir la somptueuse propriété familiale de Cabourg.



Quel secret se cache derrière ce tableau ? Qui ravive le passé et sème le doute ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 décembre 2019
Nombre de lectures 2
EAN13 9782368329177
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Secret de Cabourg
Roman
LaSAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires deproduction participant à la réalisation de cet ouvragene sauraient être tenus pour responsables de quelque manièreque ce soit, du contenu en général, de la portéedu contenu du texte, ni de la teneur de certains propos enparticulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ilsproduisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'unéditeur tiers, qui en endosse la pleine et entièreresponsabilité.
Pierre-Etienne Maincent


Le Secret de Cabourg
Roman
Du même auteur
La Chaleur del’Automne , roman, Nombre7 éditions, Octobre 2018.

Le P’titPapier , roman, Nombre7 éditions, Juillet 2019.
A André, Chantal, Colette, Monique et Patrice, mes plusfidèles soutiens
Une femme qui se croit offensée est cruelle dans sa plainte etpersévérante dans sa vengeance.

Georges Sand 
Bruno ouvrit un œil et regarda le réveil, il mit untemps avant de comprendre que les numéros affichésindiquaient bien l’heure et que cette heure signifiait« panique à bord ». Il fallait quel’information arrive à traverser ses neuronesensommeillés pour parvenir jusqu’à son cerveau.Un peu comme lorsqu’on est sous la douche et que l’onattend désespérément que parvienne enfin aupommeau l’eau chaude. Il lut bien 8 heures, il n’avaitpas entendu son réveil sonner alors qu’il avait unrendez-vous à 9 heures chez son éditeur, c’étaitcoton. Une panne d’oreiller, comme il les connaissait lorsqu’ilétait étudiant, voilà de quoi le mettre demauvaise humeur pour toute la journée.
— Putain !Merde !
Ce « putain, merde ! » mit en route lessignaux d’urgence qui commencèrent à hurler danssa tête. Je vais être en retard… je vais êtreen retard !
Lesconnexions se rétablirent peu à peu. Il faut se raser,se doucher, s’habiller…il se dirigea, moitiézombie, moitié automate, vers la salle de bain…ce quilui fit encore perdre quelques précieuses minutes. La douche,froide, accéléra son réveil. Se raser auraitpris trop de temps, il s’en moqua, rejoindre le club des « malrasés » était tendance ! Il seprécipita dans le dressing, enfila un jean, un tee-shirt et unpull et n’eut pas le temps de petit-déjeuner. Il se fitseulement un thé qu’il ne put pas avaler tant il étaitchaud. Pour finir, faute de patience, il l’abandonna dans satasse et plongea dans l’escalier.
Unejournée de merde, se dit-il, tu vas courir après letemps !
Ily a des gens qui n’aiment pas le froid, d’autres encorequi n’aiment pas les escargots ou les abats. Bruno, lui,n’aimait pas être en retard. Avec l’avarice,c’était une des choses qu’il avait du mal àsupporter. Être en retard, était pour lui une véritablesouffrance physique, comme des maux de dents ou un doigt coincédans une porte ! Il préférait être dixminutes en avance qu’une minute en retard et par voie deconséquence, il avait aussi une sainte horreur des gens qui nereçoivent pas à l’heure. Les cabinets de médecinsétaient pour lui un véritable calvaire, il avaitl’impression qu’on lui arrachait du temps de vie.
Aufil des années, Bruno était devenu ce que l’onappelle un auteur à succès. On ne savait pas si c’étaitses livres qui lui valaient autant de succès auprès desfemmes ou si c’était les femmes qui avaient fait sonsuccès littéraire, tant il savait les capter, lesdécrire, les sublimer parfois. Il déboula àtoute allure l’escalier de l’immeuble sans avoir réfléchisi, en claquant la porte, il avait bien les clés dans sapoche. Faire vite, regagner du temps. La porte du hall étaitgrande ouverte, cinq secondes de gagnées, quel bonheur !Tel un diable sortant de sa boîte, il gicla sur le trottoir etdans son élan percuta une forme qu’il supposa grâceaux fragrances de son parfum être une femme.
Cequi n’était dans sa rapide vision qu’unesilhouette s’avéra être effectivement une fortjolie femme. Elle était assise sur le sol, un peu sonnéeet se demandait comment se nommait ce cyclone qui n’avait pasété annoncé à la télé etdont elle venait d’en éprouver les méfaits. Elleétait blonde, sans doute naturellement blonde, enfin il laprésupposa comme telle. C'est vrai qu'il la trouvait jolie duhaut de ses un mètre quatre-vingt-dix. La tête relevée,elle le regardait fixement avec l’air de dire : «  D’oùsort-il celui-là et qu’est-ce que ce con vient faire surmon chemin ? »
Une baguette et unescarpin gisaient à ses côtés. Bruno contemplaitla scène, pétrifié, se demandant, comme un petitgarçon qui vient de faire une bêtise, s’il fallaitqu’il se dénonce ou qu’il prenne la fuite. Iln’entendait pas les noms d’oiseaux que lui attribuait lajeune femme qui faisait preuve dans ce domaine, d’unvocabulaire recherché voire abondamment fourni.
— Rivegauche !
— Quoi rivegauche ? lui lança-t-elle, je ne suis pas chauffeur detaxi !
— Jen’évoque pas l’autre côté de laSeine, mais le nom de votre parfum. C’est bien rive gauche,n’est-ce pas ?
Malgré sonagacement, la dame esquissa un sourire. Il savait y faire. Il l'aidaà se relever.
— Je suisconfus !
— Oh !Une seule syllabe aurait suffi ! lui dit-elle. Vous travaillez dansune parfumerie ?
— Non, jesuis attentif aux parfums qui habillent les femmes, ils révèlentun aspect de leur féminité.
— J’aiconnu des aspects de ma féminité plus érotiquesque ça, vous m’avez ridiculisée.
— Non, jevous ai seulement renversée, excusez-moi, mais sur untrottoir, c’est la première fois. Je pratique davantageles sofas !
— Je suisflattée d’être votre première fois. Mais àvoir vos tempes grisonnantes, il me semble que pour une premièrefois vous avez un peu de retard, ne trouvez-vous pas ?
— Vous êtesclairvoyante, ce sont exactement les raisons de ma précipitation,le retard.
Il ramassa la baguetteet un escarpin noir très élégant. Malgrél’instant délicat, il se crut obligé de faire del’humour en lui tendant la chaussure.
— C’està vous ?
— Non, j’ail’habitude de me promener qu’avec une seule chaussure. Jetraverse la vie en claudiquant !
Il lui tendit aussi labaguette et lui soutint le bras pour qu’elle puisse garder sonéquilibre afin qu’elle remette sa chaussure en luiévitant une nouvelle chute.
— Vous avezl’habitude de provoquer des catastrophes ou bien aujourd’huic’est mon jour de chance ? Je vous suggère uneidée, quelques mètres avant votre porte, vous devriezmettre un panneau : attention sortie d’engin !
— Vousmaniez toujours le sarcasme de cette manière ?
— Vousn’allez pas être choqué ? Parce quevoyez-vous, ce qui s’est produit est plutôt l’inverse.
— Je suistotalement navré et je ne sais comment m’excuser. C’estle genre de catastrophe que je suis capable d’occasionnerlorsque je suis en retard et que mon rendez-vous est à 9heures.
— Je mesurema chance, car je passe ici tous les jours pour chercher mon pain etje ne vous ai jamais… comment pourrais-je dire…heurter !
— C’estque je ne suis pas souvent en retard, mais je vais l’êtreencore davantage si nous engageons une conversation, je vous invite àaller consulter un médecin.
— Je necrois pas que ce sera nécessaire. À quel endroitallez-vous être en retard ?
— C’esthumoristiquement demandé, je vais être en retard chezmon éditeur, rue de Prony.
— Rue deProny ?
— Oui, ruede Prony, y a-t-il des difficultés à se rendre rue deProny ?
— Aucune,mais comme j’y travaille je trouve ça étonnant.
— Ce qui vaêtre étonnant pour moi, vu mon exactitude, c’estd’arriver en retard.
— Je vaisvous y emmener ; à quelle hauteur de la rue de Pronyallez-vous ?
— CôtéParc Monceau.
— Je suis àl’opposé, mais ça n’a aucune importance jevous y dépose.
— Je vousbouscule, je vous fais sans doute mal, et vous voulez me déposer ?
— Çavous étonne ?
— C’estrenversant, si je peux me permettre ce mot, mais honnêtement çam’arrange.
— Alors,montez, ma voiture est à cinquante mètres.
Sans s’en rendrecompte, Bruno, de son mètres quatre-vingt-dix, avait presséle pas, à ses côtés, elle était presqueobligée de courir.
— Je vaisvous donner ma carte au cas où vous auriez des séquelles.
— Les seulesséquelles que je constate sont celles du ridicule que vousm’avez offert et mon legging troué.
— Quefaites-vous en dehors de courir des risques sur mon trottoir ?
— Je suisingénieur en informatique, je travaille au CRI, centre derecherche en informatique.
C’est installédans la voiture qu’il vit, en effet que son genou étaitapparent et que sa peau bronzée contrastait avec son leggingnoir. Dans la rue, il ne l’avait pas vraiment regardé,obnubilé par le temps et aussi par l’énormitéde sa connerie. En la voyant de profil il la trouvait vraiment belle,surtout avec un sens de la répartie pas ordinaire qui luiconvenait bien. Il remarqua qu’elle portait une jolie boucled'oreille créole. Il s’avança un peu sur sonsiège pour regarder l’autre oreille et constata qu’ellen’en portait pas.
— Vous avezaussi perdu une boucle d’oreille.
— Là,vous vous trompez, n’ayez pas la prétention de croireque tout ce qui m’arrive est de votre faute. Je ne portetoujours qu’une seule créole, c’est mon signedistinctif. En revanche je ne porte que rarement un legging troué.
Cette phrase appela ànouveau son attention sur ses jambes qu’il trouvait biengalbées. Elle portait aussi un blouson de cuir foncésur une jupe en lainage beige. Il la trouvait distinguée etélégante, ce qu’il n’avait pas pris letemps de regarder.
— Je vaisvous remplacer votre legging, lui dit-il.
— Certainementpas ?
— Pourquoi,parce que c’est trop intime ?
— Parce quece n’est pas quelque chose que l’on se fait offrir par uninconnu.
— Il nes’agit pas d’offrir, je ne veux pas vous faire un cadeau,mais simplement remplacer quelque chose qui a étédétérioré par ma maladresse, c’est undédommagement. Pour vous faire des cadeaux, j’attendraique l’on fasse connaissance.
— Je croisque vous n’en aurez pas l’occasion.
— Pourquoi,je vous bouscule ?
— Vous, vousavez le sens de la formule ou alors votre humour souffre d’unemaladresse congénitale. Que faites-vous dans la vie monsieurcyclone ?
— Je suisromancier.
— Depuistoujours ?
— Comment çadepuis toujours, que voulez-vous dire par là ? Jen’écr

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