Le sang de la haine
236 pages
Français

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Le sang de la haine , livre ebook

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Description

Michel PHAL Le sang de la haine   Thriller   Prix des lecteurs du Prix du polar 2012     Éditions Les Nouveaux Auteurs   16, rue d’Orchampt 75018 Paris www.lesnouveauxauteurs.com   ÉDITIONS PRISMA www.editions-prisma.com   13, rue Henri-Barbusse 92624 Gennevilliers Cedex www.prismamedia.com   Copyright © 2012 Editions Les Nouveaux Auteurs - Prisma Média Tous droits réservés ISBN : 978-2-8104-14437       … mais une exhalaison s’élevait de la terre et humectait toute la surface du sol. L’Eternel Dieu façonna l’homme – poussière détachée du sol – fit pénétrer dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant. La Bible. Genèse. 2 (6-7) Avec cette création, la méchanceté et le crime sortirent des ténèbres des profondeurs de la terre… Avertissement Ce roman, né de mon imagination, n’est pas à mettre entre des mains d’enfants ou de personnes sensibles. Il comporte de nombreuses scènes de torture, de sexe et de viol. Les personnages sont fictifs, mais malheureusement les actions qu’ils commettent existent, sont bien réelles et présentent des similitudes avec le déroulement de mon histoire. Malgré tout, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne serait que pure coïncidence. PROLOGUE Naissance d’une haine 20 décembre 1986 Il ne vit pas venir le coup. Ou plutôt si, il vit l’ombre géante de la main de son père qui se relevait. Le nez plongé dans sa soupe, il avait commis une faute impardonnable.

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Informations

Publié par
Date de parution 16 juillet 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782810414437
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

Michel PHAL
Le sang de la haine
 
Thriller
 
Prix des lecteurs
du Prix

du polar 2012
 
 
Éditions Les Nouveaux Auteurs
 
16, rue d’Orchampt 75018 Paris
www.lesnouveauxauteurs.com
 
ÉDITIONS PRISMA
www.editions-prisma.com
 
13, rue Henri-Barbusse 92624 Gennevilliers Cedex
www.prismamedia.com
 
Copyright © 2012 Editions Les Nouveaux Auteurs - Prisma Média
Tous droits réservés
ISBN : 978-2-8104-14437
 

 

 

… mais une exhalaison s’élevait de la terre et humectait toute la surface du sol. L’Eternel Dieu façonna l’homme – poussière détachée du sol – fit pénétrer dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant.
La Bible. Genèse. 2 (6-7)
Avec cette création, la méchanceté et le crime sortirent des ténèbres des profondeurs de la terre…
Avertissement

Ce roman, né de mon imagination, n’est pas à mettre entre des mains d’enfants ou de personnes sensibles. Il comporte de nombreuses scènes de torture, de sexe et de viol. Les personnages sont fictifs, mais malheureusement les actions qu’ils commettent existent, sont bien réelles et présentent des similitudes avec le déroulement de mon histoire. Malgré tout, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne serait que pure coïncidence.
PROLOGUE
Naissance d’une haine 20 décembre 1986

Il ne vit pas venir le coup. Ou plutôt si, il vit l’ombre géante de la main de son père qui se relevait. Le nez plongé dans sa soupe, il avait commis une faute impardonnable. Il avait eu — mon Dieu quelle honte ! — l’impudence de tremper sa cuillère dans l’assiette — oh, juste le bout de la cuillère — ce qui n’était pas grave en soi. Mais, voilà, l’homme à la main gigantesque faisait la prière du soir « Seigneur nous Te remercions pour le pain que Tu nous as donné etc. etc. ».
C’est à ce moment-là que le jeune garçon eut le geste fatal. La main de l’homme se leva, recouvrant de son ombre le maigre visage de l’enfant, les longs doigts noirs comme imprimés sur sa joue. Sans lever le nez de son assiette, machinalement, pour se protéger, il souleva son bras et l’avant-bras vint se positionner devant le front bombé et intelligent recouvert d’une mèche noire de cheveux rebelles.
Lorsque la main tentaculaire s’abaissa, le coup toucha le poignet et, par ricochet, celui-ci heurta violemment la tempe de Saül. Le garçon fut soulevé de sa chaise et projeté au sol où il resta recroquevillé dans la position fœtale, la tête cachée dans ses bras. Ses yeux, malgré tout, regardaient son père et distillaient de la haine. Il devint rouge de colère contenue. « Salaud, disait-il entre ses dents, salaud, un jour je te tuerai ». Il lui sembla que cette phrase le soulageait. Il savait qu’il le ferait, pas aujourd’hui, pas demain ni après-demain. Il était trop jeune. À 9 ans, on ne se sent pas capable de tuer un homme gigantesque, toujours sous l’emprise de l’alcool, toujours à lever le bras pour cogner, soit lui, soit sa mère, Déborah, soit son frère, Loth.
— Je te tuerai, répéta-t-il à mi-voix, sourdement, comme un grondement de bête fauve sortant de sa gorge.
Pourquoi leur faisait-il ça au nom de Jésus ? Pourquoi trouvait-il cette excuse pour les frapper ? Quand Saül, Déborah ou Loth ne faisait pas les choses correctement et que le père avait bu un coup de trop, ce qui arrivait tous les jours : vlan ! Une gifle tombait et si, par malheur, on essayait de l’éviter, le monstre se déchaînait en citant Jésus comme référence et justification à cette colère qu’on le forçait d’avoir.
Par malheur, Saül avait esquivé le coup, même si celui-ci l’avait envoyé valser au sol. Il vit son père se lever, grande carcasse tyrannique et énorme. En prévision d’un repas pantagruélique, il avait déjà dégrafé les deux premiers boutons de sa braguette. Son tricot de corps grisâtre, auréolé de taches de transpiration et de graisse, était à moitié sorti du pantalon et un pan de tissu flottait sur sa hanche gauche. Les longs poils frisés de ses épaules étaient collés par la sueur.
Machinalement, il introduisit ses pouces dans la ceinture et remonta le pantalon sur sa panse proéminente. Saül le regarda faire et l’imagina mort, couché sur le dos, le gros couteau de cuisine planté dans son ventre, les intestins grouillants, sortant par la blessure en glissant mollement le long de la peau huileuse de son abdomen, jusqu’à former un tas fumant d’où s’échappaient des gargouillis et des borborygmes écœurants.
Saül se dit qu’il aurait plaisir à voir mourir son père à petit feu. Mais, pour l’instant, celui-ci avait placé ses grands pieds, chaussés de pantoufles à carreaux puantes, de chaque côté de sa tête. L’ongle de son gros orteil y avait, à la longue, fait un trou et la première phalange dépassait, laissant voir la corne démesurément longue et noire de crasse accumulée. Saül respirait les remugles dégagés par les charentaises déformées.
Le premier coup de ceinture l’atteignit sur les fesses. Il crispa ses mâchoires mais ne put retenir un gémissement.
— Tais-toi, lui dit son père, serre les dents. Plus tu te plaindras, plus tu auras de coups. Jésus ne s’est pas plaint sur la croix.
Il leva à nouveau son bras armé de la lanière de cuir. Plus maintenu, son pantalon glissa sous l’estomac et commença à descendre insensiblement. De sa main droite, il le remonta sèchement et le maintint en place.
Avant le deuxième coup, le jeune garçon songea que Jésus avait dit : « Mon Père, pourquoi m’as-Tu abandonné ? » Et aussi : « Pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Pardonne-lui, mon Dieu, car il ne sait pas qu’il me bat ! Voilà ce qu’il faudrait dire ? Il ne sait pas qu’il me bat ? Mon cul, oui ! Lui, serait incapable de pardonner. Jamais ! Son regard, chargé de haine, fit le tour de la pièce et s’arrêta sur le vieux fusil accroché au mur. Il savait s’en servir mais arriverait-il à l’attraper ? Non, il était trop petit et même en montant sur le tabouret…
Il s’imagina pourtant, attendant son père, caché derrière le buffet de la cuisine, le lourd fusil dans les mains. Il se vit tirant une volée de chevrotines en plein dans sa poitrine et celle-ci éclater sous l’impact et s’ouvrir comme une pastèque trop mûre, en projetant du sang et des fragments de poumons dans toute la pièce et inondant d’une marée écarlate le sol de la cuisine.
Un claquement de langue désapprobateur de sa mère le tira de sa brève vision, mais le père n’en tint pas compte.
Le deuxième coup tomba sur les mollets ; il serra les dents, rentrant en lui la haine indicible qui le tenaillait.
Bizarrement, il n’y eut pas d’autres coups, mais il sentit subitement son oreille tirée vers le haut. Il se leva rapidement pour la suivre. Le monstre, non content de la tirer, la tordait en même temps.
— Maintenant, va te coucher. Tu ne mangeras rien ce soir. Comme Jésus sur sa croix. Va-t’en, enfant débile ! Je viendrai te voir tout à l’heure.
Saül ne se le fit pas dire deux fois. Il partit en courant, trop heureux de s’en tirer à si bon compte. Peut-être que sa mère, pour une fois, lui avait été bénéfique.
L’apprentissage 8 juillet 1991

La police avait envahi toute la maison. Pas un endroit pour s’isoler. Un groupe d’hommes et de femmes en combinaison blanche prenaient des photos, mettaient de la poudre, ramassaient des objets pour les introduire dans des sachets en plastique.
Saül avait cru pouvoir se réfugier dans sa chambre, mais non, là aussi il y avait deux agents en tenue qui bavardaient de la pluie et du beau temps. Il ne pouvait tout de même pas aller au garage : c’est là qu’il était, le monstre. Enfin mort ! Proprement découpé en morceaux, à la hache.
— T’as vu le garage ? demanda un des deux agents.
— Non, pas encore et je ne souhaite pas y aller.
— J’avais jamais vu ça, j’ai failli dégueuler. Il y a du sang jusqu’au plafond et il est découpé en six morceaux. L’assassin lui a même coupé les couilles pour lui fourrer dans la bouche. Pour moi c’est une vengeance.
— Tais-toi ! fit l’autre agent, un doigt devant la bouche en montrant Saül d’un signe de tête. Il y a le gosse.
Saül fit comme s’il n’avait pas entendu. Il se dirigea vers son grand placard, fit coulisser la porte et pénétra à l’intérieur. Puis, il la referma et, quand il se trouva dans le noir, se recroquevilla sur le sol, près des chaussures qui dégageaient une mauvaise odeur et lui rappelaient son père. Il aimait bien s’y enfermer après avoir été frappé. Les odeurs de vêtements empreints de naphtaline et celles des chaussures se mêlaient et formaient comme un cocon dans lequel il se sentait protégé. Il était bien dans le noir.
Depuis quelques mois déjà, il s’entraînait à la hache : bien avant le début des grandes vacances. Il s’était dit qu’il avait maintenant plus de treize ans et qu’un travail de force lui donnerait du muscle, aussi fendait-il des bûches à longueur de journée, inlassablement. Le premier soir, il avait souffert le martyre, ses bras et ses épaules étaient paralysés par la douleur et le lendemain matin il lui avait fallu un certain temps avant que la mécanique ne s’échauffe. Les jours passant, petit à petit, il prenait de l’adresse, de la souplesse et de la force. Il mettait un rondin sur le gros tronc coupé servant de billot, levait la hache au-dessus de sa tête et l’abaissait violemment avec un « han » de bûcheron. Les deux morceaux de la bûche s’envolaient de chaque côté du garage. Il allait alors les chercher avec un sourire de contentement pour les placer sous l’appentis. Il était prêt. Il se sentait léger, capable de surmonter les pires difficultés, rien ne pourrait l’arrêter ; il avait pris sa décision et accomplirait sa tâche jusqu’au bout.
On était mercredi et il savait que son père ne travaillait pas cet après-midi-là. Il avait commencé à réparer son fusil de chasse, sa passion, et viendrait immanquablement au garage pour continuer le travail entrepris. Il serait forcément étonné de voir toutes ces bûches et, le soir, demanderait des explications. Mais, le pourrait-il ?
Dans le garage, il y ava

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