Le sanctuaire d Ombos
199 pages
Français

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Le sanctuaire d'Ombos , livre ebook

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Description

Damien Leban Le sanctuaire d’Ombos   Thriller   Coup de cœur du jury du Prix du polar 2011     Éditions Les Nouveaux Auteurs 16, rue d'Orchampt 75018 Paris www.lesnouveauxauteurs.com   ÉDITIONS PRISMA www.editions-prisma.com 13, rue Henri-Barbusse 92624 Gennevilliers Cedex www.prisma-presse.com   Copyright © 2011 Editions Les Nouveaux Auteurs- Prisma Presse Tous droits réservés ISBN : 978–2–8104–14475       À Anneline et Liam.       C’est un grand terrainde nulle part Avec de belles poignées d’argent La lunette d’un microscope Et tous ces petits êtres qui courent   Car chacun vaque à son destin Petits ou grands Comme durant des siècles égyptiens Péniblement (…) Quelqu’un a inventé ce jeu Terrible, cruel, captivant (…) Comme un insecte sur le dos   Comme un lego – Alain Bashung Première partie Neman 1 L’adolescente était ligotée aux mains et aux pieds.Un homme la portait sans ménagement jusqu’à une grande cuve.Autour d’eux, la laideur d’un vieil entrepôt abandonné.Il la posa par terre et sortit un couteau. —  Non, s’il vous plaît… Ne me faites plus demal… dit la gamine. Sourd aux supplications de la jeune fille, l’hommecoupa ses liens avant de lui ordonner de se déshabiller. —  Grouille-toi ! Sinon je le fais moi-même, enchérit-il.Tu connais la chanson. Elle obéit, soumise, et se mit à nu, dévoilant un corps juvénilequi avait déjà bien souffert. Dans ses yeux, une peur extrême se lisait.

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Informations

Publié par
Date de parution 16 juillet 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782810414475
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Damien Leban
Le sanctuaire d’Ombos
 
Thriller
 
Coup de cœur du jury
du Prix

du polar 2011
 
 
Éditions Les Nouveaux Auteurs
16, rue d'Orchampt 75018 Paris
www.lesnouveauxauteurs.com
 
ÉDITIONS PRISMA
www.editions-prisma.com
13, rue Henri-Barbusse 92624 Gennevilliers Cedex
www.prisma-presse.com
 
Copyright © 2011 Editions Les Nouveaux Auteurs- Prisma Presse
Tous droits réservés
ISBN : 978–2–8104–14475
 

 

 

À Anneline et Liam.
 

 

 

C’est un grand terrainde nulle part
Avec de belles poignées d’argent
La lunette d’un microscope
Et tous ces petits êtres qui courent
 
Car chacun vaque à son destin
Petits ou grands
Comme durant des siècles égyptiens
Péniblement
(…)
Quelqu’un a inventé ce jeu
Terrible, cruel, captivant
(…)
Comme un insecte sur le dos
 
Comme un lego – Alain Bashung
Première partie
Neman
1

L’adolescente était ligotée aux mains et aux pieds.Un homme la portait sans ménagement jusqu’à une grande cuve.Autour d’eux, la laideur d’un vieil entrepôt abandonné.Il la posa par terre et sortit un couteau.
—  Non, s’il vous plaît… Ne me faites plus demal… dit la gamine.
Sourd aux supplications de la jeune fille, l’hommecoupa ses liens avant de lui ordonner de se déshabiller.
—  Grouille-toi ! Sinon je le fais moi-même, enchérit-il.Tu connais la chanson.
Elle obéit, soumise, et se mit à nu, dévoilant un corps juvénilequi avait déjà bien souffert. Dans ses yeux, une peur extrême se lisait.Tous ses membres frissonnaient, mais elle ne savait pas si cela étaitdû à la faim, à la fatigue, au froid ou à la peur. Son cerveau nelui traduisait plus ce type d’informations depuis un certaintemps déjà.
—  Cesse de trembler comme une feuille, tu me fais pitié !Et regarde-moi ça, tu es toute poisseuse ! dit l’homme en caressantle visage de sa protégée.
Au contact de la main calleuse, elle n’eut aucun mouvementde recul. Le stade du dégoût n’était plus qu’un vaguesouvenir. Elle n’avait plus la force de réagir.
—  Monte là-dedans, un bon bain te fera du bien.
De nouveau, elle s’inclina sans protester et s’agenouilladans la bassine. Instinctivement, elle se recroquevilla, ne laissantà découvert que sa nuque et ses frêles épaules.
L’homme glissa alors une lourde plaque par-dessus lacuve, enfermant sa proie. Sans attendre la suite qui s’annonçaitfuneste, la jeune fille se mit à crier et à taper contre les paroisqui l’emprisonnaient.
—  Sortez-moi de là ! Que faites-vous ? Laissez-moisortir, je ferai tout ce que vous voudrez… implora-t-elle.
—  Ne t’inquiète pas, cela ne durera pas longtemps,lui répondit-il simplement en ouvrant la vanne connectée à la cuve.
Les cris se transformèrent instantanément en hurlements incohérents.L’adolescente s’agita avec toute l’énergie du désespoirqu’il lui restait. Son bourreau resta stoïque, immobile à côtédu tombeau. Au gré des cris d’agonie, il imaginait la peau dela fille peu à peu rongée par l’acide sulfurique qui se déversaitinlassablement. Torrent fumant et mortel qui dévorait tout sur sonpassage. Puis, quand les beuglements s’amenuisèrent, il compritqu’elle déglutissait le vitriol. Cela dura une minute tout auplus.
 
L’homme endormi dans son lit gémissait. Des gouttes de sueurperlaient sur son front alors que le froid immobilisait la maison.Son corps était parcouru de secousses musculaires. Ses doigts se crispaient.Son rythme cardiaque augmentait à mesure que ses mouvements oculairess’intensifiaient. Au cœur d’un sommeil paradoxal, il seréveilla. Couvert de sueur, le cœur palpitant, lui aussi avait hurléde douleur. Jamais il ne s’était fait à ce cauchemar devenuquotidien. Il se leva et se dirigea vers la salle de bains où il vomitbruyamment.
2

Le réfrigérateur à la peinture blanche écaillée ronronnait fortementdans le silence de la maison. Sûr qu’il allait bientôt rendrel’âme. La poignée de la porte était cassée depuis plusieursannées et les joints en caoutchouc étaient moisis. Depuis, une chaiseaccolée à la porte l’empêchait de s’ouvrir. Il n’avaitpas été décongelé depuis un certain temps, bien trop longtemps entout cas pour ne pas éviter l’envahissement quasi intégral dela glace dans la cavité. Elle avait gagné du terrain, repoussant lesparois du freezer jusqu’à les forcer à céder. Mais le vieuxcoucou remplissait sa fonction première, réfrigérer, et tout le reste,son propriétaire s’en fichait pas mal.
L’homme aux cheveux grisonnants et décoiffés descendit dansla cuisine d’un pas traînant. L’œil embué, il regardala pièce comme si elle lui était étrangère. La cuisine était sombreet crasseuse. Des restes de repas et un tas de vaisselle séché décoraientla table et l’évier. Après un soupir de dépit, il s’avançajusqu’à une gamelle de chien, qu’il ramassa. Elle étaittout aussi sale que la cuisine et dégageait une odeur nauséabondede reste de pâtée. Lorsqu’il posa l’auge sur la table,le petit bruit caractéristique du plastique contrele bois réveilla le berger allemand, qui entra à son tour dans lacuisine en fixant son maître d’un regard gourmand.
Avec la première cuillère trouvée, le quinquagénaire débutant déversade la pâtée dans la mangeoire, ne pouvant s’empêcher une grimacede dégoût. Le chien aboya d’envie tandis que son maître luisourit. L’habitude aidant, il n’entendit pas les bruitsécœurants que fit l’animal en mastiquant et ingurgitant sa nourritureà une vitesse phénoménale. Remettant en place la boîte de conservedans le réfrigérateur, il regarda ce qu’il pouvait prendre pourlui. Un seul choix se présentait, il y succomba sans difficulté. Ilreferma la porte et remit la chaise en place.
Il alla dans le salon, se laissa échouer sur un vieux sofa mourecouvert d’un plaid des plus élimé, et d’un geste habitueldécapsula sa bière. Il trouva la télécommande sous sa fesse gauche.Le vieux poste de télévision émit un bref claquement avant de s’éclaircirlentement. Les premières images étaient déformées et le contrastedes couleurs trop accentué, mais tout devint presque normal au boutde quelques secondes. Le son était coupé, comme souvent, car il nesupportait pas le bruit et regarder les images lui suffisait la plupartdu temps. Celles du journal du soir le comblaient amplement, il n’avaitnullement besoin des commentaires rébarbatifs en cette époque. Illes connaissait déjà par cœur. Elles revenaient tous les ans, quasiidentiques.
Les goulées de bière se suivirent tandis que les reportages festifsdéfilaient à l’écran. Il jeta un coup d’œil à sa montreet constata amèrement qu’il était l’heure. Il éteignitle poste, alla chercher sa veste grise puis enfila son imperméablede la même couleur et dont il remonta le col. Il éteignit les lumièreset fit un petit signe de la main à son berger déjàinstallé à sa place dans le divan préchauffé.
Les trottoirs étaient recouverts de cinq à dix centimètres de neige.La route exposée au vent violent laissait découvrir sous son manteaudes plaques de verglas qui n’attendaient que de faire déraperles voitures. Joyeuses fêtes.
La Buick démarra au troisième coup dans un nuage noir d’hydrocarbures.Elle frissonnait de toutes ses tôles et communiquait ses tremblementsà son conducteur qui y trouvait un certain réconfort. Par réflexe,il mit le chauffage sur chaleur maximale, tout en sachant qu’iln’y avait aucun risque de choc thermique pour le pare-brise :les radiateurs ne seraient pas encore tièdes qu’il serait déjàarrivé au boulot.
Il alluma la radio, tourna son tuner jusqu’à ce que les haut-parleurscrachotent et affina sa mise au point. Le présentateur annonça queles prévisions météorologiques étaient toujours pessimistes : la neigene cesserait de tomber durant les prochains jours et les températuresne remonteraient pas au-dessus de zéro avant quelques jours. Il recommandaà tous ceux qui prendraient la route dans la nuit de faire très attention.
La voiture ne dépassa pas les quinze kilomètres à l’heure.Mais son conducteur ne put tout de même empêcher quelques glissadesmalgré sa conduite tout en douceur. Les essuie-glaces de la Buickgrinçaient tout en balayant les flocons de neige qui ne cessaientde tomber sur le pare-brise. Les rues de Berrighton étaient plutôtdésertes, à l’image de tout l’État du Maineà cette époque de l’année. Il ne croisa que quelques regardsemmitouflés dans de chauds manteaux d’hiver, mais il les reconnuttous. Celui de madame Roberts, la veuve de l’épicier qui fermaitsa boutique ; celui de monsieur Rummer qui promenaitcomme à l’accoutumée son chien, même heure, même parcours ;et plusieurs autres qui essayaient de fuir le froid et de rentrerdans la chaleur de leur cocon familial pour célébrer le nouvel an.
Certains d’entre eux le saluèrent d’un léger coup detête, mais la plupart détournèrent les yeux en préférant l’ignorer.Neman s’en était accommodé au fil des années. Sa réputationn’était malheureusement plus à faire et la population de Berrightonle voyait comme un vieux célibataire caractériel. Il ne dénigraitpas cette description sommaire car il était effectivement solitaire,colérique et commençait à se faire vieux. Il avait été élu deux foisà défaut, en l’absence d’autres candidats.
Son téléphone sonna, événement inhabituel qui allait forcémentlui déplaire.
— Neman ? Ici, Rowell au central. Incendie sur Fr…
— 10-1 ! 10-1 ! Répétez ? demanda-t-il alors que l’écranneigeux perturbait la communication.
— Incendie sur Franklin Street chez les Gardman. Les pompierssont déjà sur place, grésilla la voix du sergent Rowell.
— 10-4, bien reçu ! J’y vais. Je vous rappelle s’ily a besoin de renforts.
Neman visionna Franklin Street à l’extrémité sud de Berrightonet sut de suite la route pour y parvenir le plus rapidement possible.Neman connaissait la ville par cœur de par son métier, mais aussiparce qu’il y vivait depuis une trentaine d’années. SaBuick fit une légère embardée sur le verglas lorsqu’il braquatrop sèchement sur la droite.
En chemin, il pensa inévitablement au fameux mais dangereux sapinde Noël, qui avec ses guirlandes électriques et ses bougies consti

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