Le parfum qui endort
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Français

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Description

Roger Max, un jeune ingénieur chimiste, vient d’inventer un parfum synthétique qui assurera sa fortune.


Quand il le fait sentir à la femme qu’il aime secrètement et qu’il rencontre régulièrement lors de ses promenades, celle-ci s’endort profondément et rien ne peut la sortir de sa léthargie.


Roger Max se souvient alors de ce chat qui, après avoir renversé un flacon du même produit, s’était retrouvé dans un état comateux...


Ainsi, sa création aurait des effets soporifiques incroyables... Mais quel avantage tirer de cette substance ?...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791070039762
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVANT-PROPOS




***

« Littérature Populaire » !
Le terme est souvent lancé comme une insulte à la face du lecteur passionné ou occasionnel !
Une littérature qui s'adresse au peuple en opposition à celle destinée aux lettrés et qui est montrée du doigt depuis sa création à la fin du XVII e siècle.
Les qualificatifs sous lesquels les condamnent les membres d'une caste supérieure, d'une élite n'ayant d'yeux que pour la littérature savante, celle, inaccessible, par déficit de moyens ou d'éducation aux moins nantis, varient avec le temps tout en conservant les mêmes consonances péjoratives. La « littérature mercantile » devient une « littérature commerciale ». Le « roman à quatre sous » se transforme en « roman de gare ». La « littérature populaire » se mue en « paralittérature ».
Même la renommée des auteurs évolue au fil du temps et ceux ayant alimenté la littérature populaire d'avant-hier sont aujourd'hui devenus des écrivains avec un grand É et leurs romans, des œuvres incontournables (Eugène Sue, Alexandre Dumas, Jules Verne…).
Mais la réputation d'un pourvoyeur de cette « sous-littérature » peut également varier du tout au tout en quelques décennies. Ainsi, George Simenon, Léo Malet ou Frédéric Dard dorment-ils au Panthéon des « Écrivains » quand tant de leurs confrères de l'époque ou des générations précédentes sombrent encore dans un oubli qui sied si peu à leur talent et à leur production.
Parmi ces « écrivains » qui mériteraient amplement de se voir greffer une majuscule, Marcel PRIOLLET fait figure de tête de file.
Il faudrait être fou ou totalement présomptueux pour espérer dresser une liste exhaustive de la production de Marcel PRIOLLET tant celle-ci est gigantesque et tant sa vie demeure obscure.
Les romans et feuilletons de l'auteur se déploient sur un demi-siècle de littérature populaire, et sont signés sous de nombreux pseudonymes (René-Marcel de Nizerolles, Henry de Trémières, Marcel-René Noll, René Valbreuse) et ont nourri les nombreuses collections des plus prolifiques éditeurs de l'époque [Ferenczi & fils, Eichler, Fayard, Tallandier, Le Livre National, La Librairie Contemporaine, Éditions S.E.T.,…].
Mais si l'auteur, à l'époque, a ému autant de lecteurs, c'est aussi à travers les nombreux genres qu'il a abordés [policier, sentimental, fantastique, aventure…], sachant bien évidemment les mélanger pour le plus grand plaisir de tous.
Car, si Marcel PRIOLLET s'est fait une spécialité des séries fasciculaires sentimentales qui titillent les glandes lacrymales de son lectorat sur plusieurs dizaines de titres [ « Trompée au seuil de la chambre nuptiale » , « La mariée aveugle » , « Née en prison » ,…] il sait aussi l'enthousiasmer autour des aventures trépidantes de ses héros [ « La vie d'un aviateur » , « Les voyages aériens d'un petit Parisien à travers le monde » , « Les aventuriers du ciel » , « Les Robinsons de l'île volante », …] sans omettre de faire frissonner les amateurs d'émotions fortes et de romans policiers [ « Tip Walter, le Prince des Détectives » , « Old Jeep & Marcassin » , « Monseigneur et son clebs » ,…].
Mais il ne faut pas oublier qu'avant tout, Marcel PRIOLLET est un conteur et qu'il ne se contente pas d'offrir des personnages intéressants en se disant que pour le format court des séries fasciculaires, cela suffira à remplir son office. Non, l'auteur prend chaque épisode comme une histoire à part entière et la fignole de la même manière. Le scénario tient alors la route et est plaisant à lire et les personnages récurrents font office de cerise sur le gâteau d'une lecture de bon goût. Aussi n'est-il donc pas rare, dans un texte de Marcel PRIOLLET , que les genres se mêlent pour napper les sujets à la mode de son époque, car, comme tout bon auteur de littérature populaire, il s'adapte à son lectorat et lui propose ce qu'il aime, ce dont il a envie en l'émouvant, le dépaysant, le surprenant… en lui faisant vivre des aventures, tout simplement.
Enfin, n'occultons pas que Marcel PRIOLLET était un écrivain imaginatif et qu'il n'est pas rare que, malgré la concision de certains textes, ceux-ci se basent sur des idées que l'on aurait pu qualifier de « géniales » pour tout autre auteur mieux considéré [on notera ainsi l'excellence du nœud de l'intrigue de l'épisode « Le bal des disparus » de la série « Monseigneur et son clebs » ].
Jusqu'à présent, pour vous rendre mieux compte des dernières qualités de l'auteur mises en avant dans cet avant-propos, vous pouviez vous référer aux deux séries policières rééditées par OXYMORON Éditions [ « Old Jeep et Marcassin » et « Monseigneur et son clebs » ]. Grâce à la collection éponyme mise en place aujourd'hui, vous pourrez également constater les atouts de « bon faiseur » de l'auteur en vous plongeant dans des titres issus de l'une des plus cultes collections du début du XX e siècle : « Le Roman Policier » [1 ère série] des éditions Ferenczi & fils.
À travers ces courts romans édités, en premier lieu, en fascicules de 32 à 48 pages, vous pourrez vous délecter des sujets qui passionnaient les lecteurs des années 1920 et découvrir un auteur qui faisait preuve de métier en s'adaptant à une collection dite « policière », mais dont les titres pouvaient tout aussi bien concorder avec les collections « aventures » de son éditeur.
Ces divers titres seront d'ailleurs réédités dans les décennies suivantes, dans les autres collections Ferenczi & fils avant de disparaître totalement… jusqu'à aujourd'hui.
Si la littérature populaire de l'époque méritait qu'un éditeur « moderne » la remette au goût du jour et permette que le lectorat actuel puisse la savourer à nouveau, Marcel PRIOLLET , lui, de par son travail, méritait au moins d'avoir une collection à son nom. C'est désormais chose faite !
Bien que le talent d'un écrivain se juge avant tout, et uniquement – peut-on être tenté de dire, – par ses écrits, voici quelques éléments biographiques pour conclure cet avant-propos.

Marcel PRIOLLET naît à Ivry-sur-Seine le 6 août 1884 et meurt à Paris le 10 novembre 1960.
Il écrit, au début de sa carrière, notamment, avec son frère Julien PRIOLLET .
Il est nommé aux grades de Chevalier de la Légion d'Honneur [1928], et d'Officier de la Légion d'Honneur [1937], pour enfin être promu Commandeur de la Légion d'Honneur [1952].
Il est enterré au cimetière du Montparnasse.

Comme vous pouvez vous en rendre compte, les éléments biographiques connus sur Marcel PRIOLLET sont très succincts, mais, heureusement, sa production l'est beaucoup moins, pour le plus grand plaisir des lecteurs de l'époque et, dorénavant, des lecteurs d'aujourd'hui.
Bonne lecture.
K.
LE PARFUM QUI ENDORT
Récit policier

par Marcel PRIOLLET
*1*
Un parfum synthétique
 
Roger Max allait refermer la porte du laboratoire donnant sur la galerie lorsqu'il entendit à l'intérieur un léger miaulement.
— Tiens ! pensa-t-il, c'est le chat des bossus qui vient se chauffer au soleil sur l'appui de la fenêtre !...
Il le connaissait bien, ce chat noir à l'échine maigre, aux poils mêlés qui, souvent, lorsqu'il travaillait les vitres ouvertes, entrait d'un bond souple dans le laboratoire et, sans façon, venait s'étaler parmi les tubes et les éprouvettes. Maintes fois, il avait chassé l'animal d'une vigoureuse tape le forçant à reprendre le chemin des toits, mais toujours le félin revenait souple, inquiet et prudent… Que venait-il chercher là ?... Ce n'était certes pas des friandises ou même une caresse. Sans doute l'odeur pénétrante de l'azonne qui régnait là en permanence lui convenait-elle ? Quoi qu'il en soit, le chat pelé était devenu l'attitré du laboratoire.
Celui-ci, une grande bâtisse neuve en ciment bâtie sur la cabine de Saint-Cloud, prêtait aux jeunes expérimentateurs, moyennant une rétribution convenable, une série d'officines aménagées à la moderne des études ou des recherches.
Roger Max était ingénieur chimiste. Il venait d'obtenir son diplôme et travaillait à la recherche d'un parfum synthétique depuis un couple d'années. Ce jour-là, il se trouvait enclin à toutes les indulgences, car il ne pouvait douter qu'il avait enfin découvert ce qu'il cherchait.
La rose, le jasmin, la violette, parfumaient encore son odorat…
— Ça y est !... Enfin, ça y est !...
Pour un franc cinquante on pouvait avoir un litre de parfum concentré plus fort, plus durable que les extraits de vraies fleurs !...
Quels superbes bénéfices pour celui qui saurait exploiter cela !...
Il avait encore, dans les oreilles, les mots encourageants de M. Floch, le directeur de la marque mondialement connue des parfums « Floréal »…
— Cher Monsieur, si vous parvenez à nous apporter une formule de parfum qui flatte le public, coûte moins et puisse donner un rendement étendu, je vous le dis tout de suite, je suis votre homme pour faire les fonds !
Depuis, M. Isidore Floch avait accentué sa mansuétude. Roger Max avait été invité deux fois à dîner dans le somptueux hôtel de l'avenue du Château à Neuilly, une fois à un « Bridge-partie » et une autre fois à une soirée dansante.
Il y avait rencontré la grasse M me  Floch qui s'appelait Joséphine et se faisait appeler Josette par ses intimes. Un type, cette opulente personne, échappée, eut on dit, d'un dessin humoristique d'Albert Guillaume. Dodue, rondouillarde, d'une coquetterie outrancière, teignant en roux ses cheveux depuis longtemps blancs, c'était bien le type ridicule de l'aïeule qui se refuse à vieillir !... Au demeurant, d'une amabilité le plus souvent abusive dont Roger avait parfois été gêné.
Bref, il était, ce jour-là, convoqué pour trois heures chez le grand parfumeur… il n'avait que le temps de s'y rendre !
Quelle joie, lorsqu'il pourrait dire au célèbre industriel : « C'est fait, mes données étaient exactes, je vous apporte le fameux parfum !... Le voici !... » ...

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