Le Mystère de la Minerve
310 pages
Français

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Description

Quel mobile a bien pu conduire un étrange malfrat suisse à commettre un meurtre et un vol dans le musée Sainte-Croix de Poitiers ? Quels secrets la statue de Minerve peut-elle bien renfermer ? Religion, œuvres d’art, franc-maçonnerie, noblesse française... Chargé de l’enquête, le capitaine Olivier Foulquier sera épaulé d’une sulfureuse journaliste du quotidien local.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 novembre 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748395921
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Mystère de la Minerve
Patrice Metayer
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Le Mystère de la Minerve
 
 
 
« Un art qui a de la vie ne reproduit pas le passé, il le continue. »
Auguste Rodin
 
 
 
« Ah ! Durandal, comme tu es belle et sainte ! Dans ton pommeau doré, il y a beaucoup de reliques : une dent de Saint-Pierre, du sang de Saint-Basile, des cheveux de Monseigneur Saint-Denis et du vêtement de Sainte-Marie ».
La Chanson de Roland.
 
 
 
« Il est doux de Croire ; même à l’Enfer ! »
Anatole France
 
 
 
 
Remerciements
 
 
 
Auteur d’albums pour enfants, de plusieurs recueils de poésie et d’une nouvelle, je souhaitais depuis longtemps m’essayer au roman policier historique – genre dont je raffole en tant que lecteur et pour lequel on veut bien me prêter certaines compétences comme écrivain – à caractère régionaliste.
Tous mes remerciements vont donc à mon éditeur qui m’a fait confiance pour réaliser cet ouvrage. J’y associe bien sûr ma famille et mes proches pour leur soutien, leur aide et leur patience.
Si le livre veut bien rencontrer son public, je donne rendez-vous à ce dernier pour la suite des aventures du capitaine de police Olivier Foulquier et de sa sulfureuse compagne journaliste, dans une prochaine enquête en terre poitevine.
Amitiés à tous et bonne lecture.
 
 
 
 
Prologue
 
 
 
Athènes. 433 av. J.-C.
Phidias, exténué, déposa le chiffon doux qui lui servait à lustrer ses œuvres. Il s’affala sur un tabouret, son regard fiévreux tourné vers la statuette, en admiration devant son propre travail. Qu’elle était belle, son Athéna de marbre !
Là, calée sur l’établi, dressée sur son socle de granit noir, la belle semblait le fixer de son regard si tendre, complice de sa fierté d’artiste. La pierre blanche, polie par de longues heures de labeur, renvoyait des reflets éblouissants aux quatre coins du grand atelier illuminé par les braseros. Le sculpteur avait beau l’examiner sous toutes les coutures, il ne trouvait pas un défaut, pas la moindre écorchure faite par le burin, rien ! Elle était parfaite, fidèle aux traits exquis de la femme qui lui avait servi de modèle, Phryné.
L’artiste se délectait à l’avance en pensant à la réaction de son amante, sa chère courtisane qui avait pris la pose des heures durant, entièrement dévêtue au milieu de l’atelier parfois glacial, ou parfois surchauffé, selon les jours de l’année. S’il avait reconnu à la jeune femme le droit de jeter un coup d’œil à ses esquisses, puis au dégauchissage du bloc de marbre, il lui avait ensuite interdit de suivre la progression de son travail. Ce n’était pourtant pas faute d’avoir insisté, mais comme tous les artistes, Phidias était un peu superstitieux. Tant qu’une œuvre n’arrivait pas à son achèvement, le mystère de la création devait rester complet !
Une autre raison, plus secrète, retenait le sculpteur de faire trop de publicité autour de son Athéna. Cette statuette lui avait été commandée par Périclès, le grand général des armées athéniennes, et dirigeant suprême de la ville. Ce dernier lui avait prescrit, dès le départ, d’inclure dans le pied de la statuette une cavité, afin d’y loger après coup une relique – Environ 2 pouces au carré, lui avait-il précisé – à propos de laquelle il n’en savait pas plus.
Périclès s’était montré très ferme : discrétion absolue et pas un mot à quiconque !
Phidias avait donc suivi à la lettre les prescriptions du général, aménageant un trou de forme circulaire sous les pieds d’Athéna et pouvant être rebouché facilement par un amalgame de poussière de marbre, récupéré patiemment tout au long de son travail.
Le sculpteur se redressa tout à coup, empoigna un grand morceau d’étoffe grenat qui attendait sur l’établi, puis il emmaillota soigneusement sa statuette, n’oubliant pas pour finir de la ficeler avec délicatesse pour ne pas qu’elle s’échappe malencontreusement du tissu. Deux poignées de cuir permettaient de la porter. Il était prêt maintenant à quitter son refuge du mont Lycabette pour descendre vers le stade antique, faire un court arrêt chez Phryné qui devait l’attendre et finir son périple nocturne au palais des Auguras. Là, au pied de l’Acropole, il remettrait sa commande terminée en mains propres.
Le grand chef athénien ne manquerait pas, Phidias en était persuadé, de montrer toute sa reconnaissance à l’artiste en le rétribuant d’un sac de pièces d’or, comme convenu à la commande. Cela tomberait bien : il voulait depuis quelque temps faire agrandir sa maison, afin de montrer à tous son opulence due à son talent. Et bien sûr rendre encore un peu plus jaloux son grand rival dans le métier, le sculpteur Polyclète, qui réalisait quant à lui les frises du temple, au Parthénon. Ces deux-là, grands amis et complices au temps de leur jeunesse, comme apprentis et disciples du maître Praxitèle, étaient vite devenus de féroces concurrents en s’installant chacun à leur compte quelques années plus tard.
C’est donc en sifflotant gaiement qu’il entama la descente vers le stade, prenant bien soin de ne pas s’étaler sur les pavés glissants, son ballot très lourd serré dans les bras. Il se voyait le plus heureux des hommes, travaillant en sécurité dans son atelier pendant que cet idiot de Polyclète suait sang et eau sur ses échafaudages du Parthénon. Enfin, pour tout dire, il n’aurait échangé en rien sa magnifique compagne de plaisir Phryné contre l’épouse acariâtre que son collègue avait dégotté dans les bas-fonds de Venise…
Quant à la suite de son travail, il était loin d’en avoir terminé. Comme c’était l’usage à cette époque dans le milieu des artistes, il devait se remettre rapidement à son établi et réaliser une copie de sa statuette, grâce au moulage qu’il avait effectué ce matin même. Il pensait également effectuer une cache, comme pour la statuette originale. Après tout, en ces temps troublés propices au pillage et au vol, son propriétaire serait sans doute intéressé par cette possibilité offerte de dissimuler de l’or ou des bijoux dans le socle. Avec un peu de chance, il se trouverait bien un riche marchand ou un noble athénien, tombé en admiration devant son œuvre, et désireux de posséder un double de l’œuvre pour orner le péristyle de sa villa.
À cet instant précis, Phidias ne pouvait imaginer les ennuis qui l’attendraient quelques mois plus tard, lorsque la guerre du Péloponnèse reprendrait, que sa chère statuette disparaîtrait du temple d’Athéna et qu’il serait envoyé en exil à Olympie, accusé d’impiété et de toutes sortes d’horreurs par Périclès, qui souhaitait d’évidence l’éloigner de la capitale. Et c’est dans ce trou perdu que le sculpteur finirait ses jours, oublié de tous ses contemporains, gardant à jamais son secret concernant la mystérieuse statuette.
 
 
 
Chapitre I. Froid comme une statue
 
 
 
Les pieds posés sur le bureau, à moitié avachi dans son fauteuil, le gardien de nuit Jean Emard méritait bien son nom. Son regard se posait toutes les cinq minutes sur l’horloge trônant au milieu du mur : 12 avril 2011. 19 h 25 lit-il sur le cadran de plexiglas bleuté.
Ce soir tout particulièrement, le bonhomme fatigué trouvait que les aiguilles n’avançaient pas assez vite. Il avait bouclé les portes du musée à 17 h 30, comme tous les jours, puis était revenu vers les vestiaires afin de dire « au revoir – à demain – bonne soirée ! » à ses trois collègues surveillants de salle, ainsi qu’aux deux secrétaires et caissière de l’accueil.
Depuis, comme tous les soirs, il s’ennuyait ferme, en regardant sur l’horloge le temps qui passait, trop lentement à son goût. Seul un petit tour de ronde, effectué ponctuellement toutes les 45 minutes, venait briser la monotonie de son triste travail.
D’ailleurs, pensa-t-il, il allait être l’heure ! Il se redressa tant bien que mal, épousseta rapidement les quelques miettes qui restaient de son sandwich lui faisant office de dîner. Du bout de l’ongle, il tenta, vainement, de faire disparaître la tache de mayonnaise tombée sur sa chemise et ne réussit qu’à l’étaler un peu plus. Haussant les épaules avec fatalisme, il empoigna la lampe torche qui lui servait de compagnon fidèle, franchit la porte vitrée du bureau de réception et commença son tour, à travers les sombres couloirs et les salles d’exposition du musée Sainte-Croix.
Jean Emard avançait lentement, sans autres repères que la faible lumière diffusée par les lumignons des sorties de secours et le halo discret de sa torche. Il faut dire qu’il les connaissait par cœur, les méandres de cet immense bâtiment parcouru des milliers de fois depuis trente ans. Son circuit ne variait jamais : d’abord les sous-sols, avec la salle de l’Antiquité, l’époque gallo-romaine, puis au bout le Moyen Âge. Il remontait alors au rez-de-chaussée pour parcourir les sept salles consacrées aux différents peintres, locaux pour la plupart, avant de terminer son périple par les trois espaces qui avaient sa préférence : les sculptures et surtout celle de Rodin et Camille Claudel. Sa chérie Camille ! Ses amours de statuettes en bronze, si bien modelées, si expressives, si… Belles ! Le bonhomme n’y connaissait pas grand-chose dans le domaine des arts, mais sa Camille, il avait toujours trouvé « qu’elle avait p’t’êt finie foldingue, c’était quand même une grand’artis ! » comme il se plaisait à le dire à Germaine son épouse.
Perdu dans ses pensées, Jean Emard prit le virage au coin des vitrines qui présentaient diverses statuettes et vestiges romains retrouvés lors de fouil

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