Le miroir du passé
254 pages
Français

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Le miroir du passé , livre ebook

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Description

À la mort de son frère jumeau, Nathan Bartel découvre le passé criminel de ce dernier. Il se remémore alors les évènements tragiques de leur enfance commune. Est-il le responsable ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 février 2014
Nombre de lectures 4
EAN13 9782332677433
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-67741-9

© Edilivre, 2014
Dédicace

A mon père,
A mon ami Gégé
« À la mort de son frère jumeau, Nathan Bartel découvre le passé criminel de ce dernier. Il se remémore alors les évènements tragiques de leur enfance commune. Est-il le responsable ? »
Le miroir du passé
 
 
Milieu des années 70 – région Rouennaise
1
Le manoir ancien était situé sur une grande propriété vallonnée magnifiquement entretenue, traversée par une rivière d’eau claire et vive. Non loin du torrent se trouvait un cerisier en fleurs à la forme étrange. L’une des parties du tronc d’arbre effleurait les hautes herbes printanières. Assis sur le tronc, un enfant de huit ans s’appliquait à écrire sur un cahier d’écolier tandis qu’un jeune pivert tapotait la partie plus droite du tronc. Agacé, le gamin s’exprima sans lever le moindre regard vers le volatile.
– Je vais te tuer si tu n’arrêtes pas ça tout de suite.
Le pivert cessa aussitôt. Arrivant du manoir, un autre enfant, vêtu de la même façon, lui ressemblant comme deux gouttes d’eau, courait dans sa direction en s’esclaffant. Sa mère, belle femme dans la trentaine, s’amusait à courir derrière son petit. Elle l’attrapa et ils disparurent tous deux dans les hautes herbes dans un éclat de rire.
Figé sur le tronc d’arbre, le garçon fronça les sourcils, inquiet de ne pas les voir se relever… Le pivert s’acharnait de plus belle sur l’autre partie du tronc. La résonance en devenait insupportable pour l’enfant dont le visage se crispait tellement qu’il semblait avoir vieilli prématurément. Il se boucha les oreilles, ferma ses yeux…
Printemps 2013 – Centre de Rouen
Ludovic grimaçait, souffrait, ses deux mains bien plaquées sur ses joues. Le garçon de neuf ans faisait face à un tableau aux couleurs criardes et rougeoyantes, représentant un monde en flammes, une vallée avec des arbres noircis aux branches torturées. A ses côtés, sa petite sœur de sept ans, Lise, haussa les épaules en le dévisageant d’une mine renfrognée.
– Tu n’as vraiment, vraiment, aucun goût, Ludo. Je ne sais pas pourquoi papa s’obstine à vouloir t’emmener dans ce genre de…
– Je ne suis pas un malade mental, moi ! De voir ce… truc, ça me fait mal au cœur !
Lise soupira puis abandonna son frère pour traverser la galerie de peintures. Elle croisa quelques personnes souriantes avant de rejoindre son père, Nathan Bartel, un homme au physique avenant, élégant, proche de la cinquantaine. Nathan était pensif, très concentré, face à un tableau représentant une belle jeune femme blonde, enlaçant son enfant entre ses bras, et qui était assise devant une fenêtre avec vue sur une campagne printanière.
– Papa… (Nathan ne réagissait pas, hypnotisé, admiratif devant la toile.) He ! Papa ! Insista Lise en tiraillant cette fois-ci le manteau de son père.
Nathan sortit de ses songes puis esquissa un sourire vers sa fille.
– Oui… Que veux-tu, ma petite chérie ?
– Tu devrais laisser ton sale gosse de fils à la maison la prochaine fois. Il n’a vraiment pas la fibre…
Au milieu de ce climat diffamatoire, un couple élégant croisa Nathan et sa fille et le salua. Nathan échangea un sourire charmeur avec la splendide jeune femme qui s’était retournée sur lui. Offusquée, Lise fustigea du regard la jeune femme qui s’éloignait tandis que le coin des lèvres de Nathan plissa d’un sourire malicieux en découvrant la réaction de l’impétueuse Lise. Nathan consulta rapidement sa montre.
– Ecoute, Lise chérie ! Je dois y aller, maintenant… Dit Nathan en parcourant du regard la galerie. Je vais vous laisser avec votre mère, d’accord ?
Nathan aperçut Céline, la belle quarantaine, très élégante dans sa robe rouge Dior. Elle était en pleine conversation autour d’un verre de champagne en compagnie de personnalités du monde des arts.
Comme à son habitude, quand quelque chose la contrariait, Lise entortillait sa longue mèche blonde en fusillant son père du regard.
– Tu ne restes jamais très longtemps avec nous, papa…
– J’en suis désolé… Je te promets que la prochaine fois…
La mine boudeuse, indignée, Lise fit illico un demi-tour énergique et se dirigea vers sa mère. Voyant sa fille exaltée arriver vers elle, Céline dévisagea son mari. Ils échangèrent l’habituel signe complice. Nathan jeta un coup d’œil vers son fils qui était à présent assis sur un petit canapé et jouait avec sa PSP. Il secoua la tête, partagé entre le dépit et l’amusement puis il quitta la galerie.
Le quartier d’affaires Luciline – Rouen Ouest, les anciens docks. Face à la Seine, au sommet d’une tour de verre, le sigle BMF de la compagnie : « Bartel Micro France ». Dans les couloirs aux tons blanc-beige et aux murs insonorisés de la société appartenant à Nathan Bartel, la jeune et fine Elisa, secrétaire sur hauts talons, remonta sa paire de lunettes bleues, sertie de faux diamants, sur son joli nez retroussé. Elle avançait d’un pas déterminé aux côtés de son patron. Le patron saluant distinctement chaque employé qu’il croisait tout en feuilletant ses dossiers.
– Le contexte ne s’y prête vraiment pas. Nous verrons l’année prochaine, lança le catégorique Nathan Bartel.
– Nous verrons ? S’étonna-t-elle en esquissant un « quoi, comment ? », d’une moue fureteuse.
– Et d’ailleurs, j’en doute. Je ne laisserai pas des gens de chez moi risquer leur vie sur des territoires hostiles.
– D’autres sociétés le font, monsieur… osa-t-elle lâcher, un rien hésitant.
– Pas la mienne. Je préfère perdre quelques millions d’euros et m’installer ailleurs.
– Seriez-vous un « Saint-Patron », Monsieur Bartel ? Plaça-t-elle, souligné d’un fin sourire.
– Comment, Elisa, vous en doutiez ?
Nathan offrit un clin d’œil à sa jeune secrétaire puis ouvrit une première porte qui donnait sur un petit bureau. Seul un vase, contenant une dizaine de roses rouges, concédait au lieu un peu d’humanité. Nathan tendit le dossier à Elisa, traversa la petite pièce, et pénétra seul dans son bureau. Elisa secoua la tête, soupira en s’adressant au ciel, un peu clown sur les bords, puis elle s’installa derrière son ordinateur.
La nuit était tombée depuis peu. La température excessive, pour un mois de mars, donnait l’impression que l’été était déjà proche. Le son mélodique d’un piano résonnait dans le grand salon d’un hôtel particulier dont les portes fenêtres étaient grandes ouvertes. Les invités, en tenue de soirée, se déplaçaient entre le salon et le jardin illuminé par une multitude de projecteurs aux couleurs arc-en-ciel. La fontaine du bassin pleurait de l’eau bleue et rose créée par une batterie de néons sous-marins – pas besoin d’extasy pour être en extase.
Dans le grand et luxueux salon Louis XVI, les portes et fenêtres étaient gardées par des valets figés et blanchis d’un autre âge. Une pianiste, dont le dos semblait aussi raide qu’un piquet, interprétait d’une façon magistrale une nocturne de Chopin sur un piano à queue blanc comme neige. Au centre d’un groupe d’invités attentif, Nathan Bartel appréciait à l’évidence le talent de l’artiste. Sur sa gauche, à quelques mètres de lui, il sentait que quelqu’un l’observait depuis un moment – il tourna la tête vers une jeune femme d’une grand beauté, accrochée au bras d’un vieil homme aux lourdes paupières. L’élégante lui offrit un sourire enjôleur. Nathan prit un verre de champagne sur un plateau, le tendit vers son admiratrice en lui exprimant sa gratitude d’un hochement de tête et but une gorgée pétillante, puis il se dirigea le plus discrètement possible vers la terrasse.
Sur la terrasse immense Nathan s’avançait paisiblement vers la rambarde, croisant quelques convives revenant du jardin qui le saluèrent au passage avec une réelle admiration. L’homme d’affaires scrutait les environs et posa son verre sur la rambarde pour admirer un instant le magnifique ciel étoilé. Il remarqua alors la silhouette sensuelle d’une femme qui était de dos, abritée à l’ombre d’un arbre touffu. La robe noire moulante au dos nu de la belle le fit sourire. Il s’approcha d’elle au plus près, posa doucement ses mains sur les épaules de la femme qui frémit puis il l’enlaça avant de l’embrasser avec délicatesse dans le cou. L’étreinte était charnelle, le moment intense. On pouvait maintenant reconnaître Céline, son épouse. Elle se retourna, souriante, amoureuse. Ils s’embrassèrent avec une telle ferveur qu’on aurait pu les croire amants du premier jour.
– Que fais-tu ici, seule, dans l’obscurité, mon amour ?
– Tu vois. Je partage ces rares bons moments avec toi.
– Et, comme moi, tu apprécies ?
– J’apprécie. Oh, que oui ! J’apprécie… (Ils s’embrassèrent une nouvelle fois plus longuement.) D’autant plus, ajouta-t-elle.
Du fin fond de la propriété, dissimulée par des buissons taillés en boule, qui dans l’obscurité pouvaient faire penser à des hérissons géants, une forme humaine immobile observait le couple avec une paire de jumelles.
Le Square Jules Verne était baigné d’une légère brume matinale. Comme il en avait l’habitude, depuis qu’il était entré dans la vie active et stressante qu’exigeaient ses fonctions de PDG de la « Bartel Micro France », Nathan faisait tranquillement son jogging. Ce moment sacré lui permettait de réfléchir à ce qu’il avait à faire dans la journée, sans que personne ne vienne interférer dans son programme qui devait être réglé comme du papier à musique. Mais ce matin-là ne devait simplement pas se dérouler comme les autres. Il avait des difficultés à se mettre dans le bain, et il ne savait pas pourquoi. Le passé de Nathan Bartel allait le rattraper, et cela commença par cet homme, vêtu du même genre de training que lui, qui venait de le doubler dans sa course. Nathan s’interrogeait, croyant reco

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