Le Dragon volant
262 pages
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Le Dragon volant , livre ebook

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Description

Ce lundi matin, vêtue d'une robe rouge, Victoria boit son thé vert tout en laissant errer son regard, à travers la vitre de ses fenêtres, sur l’émergence de l’aube : Kowloon Bay d'un côté, les vieux bâtiments et les parcs de l'Empire britannique de l'autre. Deux mondes contrastés qui avaient appris à vivre ensemble.


Victoria regarde, une fois de plus, le document qui venait de lui parvenir : « Henry Chang est en danger. J’ai un besoin urgent de te rencontrer. Peux-tu me retrouver à 9h00 à l'hôtel Mandarin Oriental pour un café ? J’ai désespérément besoin de ton aide. - Diana Y. »


Le patron des produits dérivés d'une grande banque a été trouvé mort, tombé du 22ème étage. Suicide ou crime ? Passion ou fraude ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 avril 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414003198
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-00317-4

© Edilivre, 2017
1
La foule autour du Hong Kong Arts Center semblait enchantée en cette belle soirée de printemps : ils sortaient d’un concert de la jeune et talentueuse pianiste chinoise Yuja Wang. Les mélomanes partageaient avec enthousiasme leurs impressions sur sa beauté, sa musicalité, et son talent. Nombre d’entre eux avaient vu des vidéos de Yuja Wang jouant Chopin à l’âge de six ans.
Victoria Leung était totalement en phase avec le choix musical de l’artiste : les impromptus de Schubert. Elle se sentait également proche de la pianiste, qui survolait avec une grande légèreté de ses doigts fins les touches du piano. Elle était au bord des larmes lors du troisième impromptu mêlant la légèreté à la profondeur et la passion. A vingt-sept ans, Yuja Wang était l’une des pianistes les plus célèbres et admirées de sa génération. Elle vivait maintenant aux États-Unis. Elle avait la même intensité et la grâce que Victoria elle-même déployait autour d’elle.
La superbe architecture du centre avait toujours ému Victoria. Moderne sans ostentation, il était une nef au bord de la rivière. Son acoustique était proche de la perfection. Au fil des ans, la musique classique était devenue une source d’inspiration dans le monde chinois, et le public était ému. Voir une pianiste chinoise atteindre ce niveau d’excellence dans l’art musical était une source de fierté pour la communauté locale.
Depuis qu’elle avait quitté le département des fraudes financières au sein de la police de Hong-Kong, Victoria appréciait la liberté attachée à son nouveau statut de détective chez Pegasus, une société internationale dont le siège est à Londres. Elle comptait profiter pleinement de cette période de sa vie. Avoir une famille n’était pas (encore) à l’ordre du jour. Comme la plupart des femmes dans la trentaine, cependant, elle commençait à s’en préoccuper. A 36 ans, son horloge biologique faisait un tic-tac inexorable. Elle le savait. Mais dans le même temps, elle ne savait pas comment faire face à cette vérité.
Victoria était une jeune femme déterminée et attrayante, consciente de l’impact qu’elle avait sur un monde financier dominé par les hommes. Elle se savait séduisante. Elle avait eu à faire face à la difficulté de démontrer son ascendant et sa compétence, en partie à cause de sa féminité et de sa jeunesse. Elle avait appris à transformer ces qualités en un avantage qu’elle utilisait subtilement et à bon escient.
Alors qu’elle demeurait vulnérable face à un comportement agressif de ses collègues masculins, elle avait su gagner leur respect. Son corps était mince et vigoureux ; elle l’entretenait avec soin. Elle appréciait la liberté de porter des robes et des jupes plutôt qu’un uniforme de police. Mais ce qui frappait tous ceux qu’elle rencontrait, c’était l’énergie de son comportement et le charme de son sourire, qui révélait la complexité de sa personnalité.
* * *
Ce lundi matin, vêtue d’une robe rouge, Victoria buvait son thé vert tout en laissant son regard errer à travers la vitre de ses fenêtres sur l’émergence de l’aube : Kowloon Bay d’un côté et les vieux bâtiments et les parcs de l’Empire britannique de l’autre. Deux mondes contrastés qui avaient appris à vivre ensemble. Le trafic donnait une impression d’énergie et d’intensité. Hong Kong n’était pas une ville pour les pusillanimes. Victoria était une lève-tôt, et savourait l’atmosphère des bureaux encore vides. Elle était confiante et sereine.
Victoria regarda, une fois de plus, le fax qui venait de lui arriver :
Henry Chang est en danger. J’ai un besoin urgent de te rencontrer. Peux-tu me retrouver à 9h00 à l’hôtel Mandarin Oriental pour un café. J’ai désespérément besoin de ton aide. – Diana Y.
Victoria avait beau retourner ce câble, elle restait stupéfaite. Pour Diana Yu, envoyer un message si alarmant était inhabituel. Henry Chang avait été l’amant de Diana jusqu’à ce qu’il l’ait lâchée et humiliée publiquement. Maintenant, Diana demandait à Victoria de l’aide pour ce goujat. Avait-elle encore des sentiments pour lui ? Victoria espérait que non, mais c’était la seule explication qui faisait sens.
Elle soupira. Si la demande était venue directement d’Henry Chang, Victoria aurait refusé de donner suite. Mais Diana était une amie très proche. Si elle était prête à avaler sa fierté et à demander de l’aide, le moins que Victoria puisse faire était la rencontrer et de comprendre le danger que courait Henry.
Diana Yu et Victoria Leung avaient commencé ensemble à la Police de Hong-Kong. Peu de temps après, Henry Chang était devenu l’amant de Diana. Alors qu’elle avait mis dans sa relation tout ce qu’elle avait de personnel et d’intime, elle n’avait jamais été totalement sûre que Henry fût sérieux. De façon inattendue, après une liaison d’un an, il l’avait laissée tomber pour une vedette de cinéma, Helen Lee.
La rupture avait été particulièrement pénible pour Diana. Henry avait été assez cruel pour le faire publiquement lors du réveillon du Nouvel An 2012.
Diana avait utilisé le biais d’un câble confidentiel de la police ; quel que soit ce qui était arrivé à Henry, cela devait être assez sérieux. Le quartier général de la police à Wan Chai police était proche de Hong Kong Central et à proximité de l’Hôtel Mandarin Oriental.
2
Tandis que ses pensées erraient, Victoria entendit des pas lourds et remarqua un homme la regardant dans le couloir. Sir Francis Brian était le chef du bureau de Hong Kong de Pegasus. Il avait été choisi par le comité exécutif de la firme pour restaurer la réputation et rassurer la clientèle du bureau après qu’un employé ait été arrêté pour corruption.
Pegasus avait été créé par un groupe de quatre anciens dirigeants du MI5 et du MI6, les services secrets britanniques. Ils avaient été, comme la plupart des membres des services secrets à travers le monde, bouleversés par les attentats du 11 Septembre 2001 qui fut pour eux un rappel douloureux des limites de leur métier.
La division entre les organismes gouvernementaux américains et internationaux avait été la principale source de cet échec. La conscience des faiblesses des renseignements fragmentaires et du manque de coordination des agences les avaient conduits à créer leur propre entreprise pour aider les gouvernements, les entreprises et les particuliers dans les pays en proie à la corruption et au terrorisme. Leur carnet d’adresse et leur réseau en faisaient l’une des firmes les plus recherchées pour gérer les problèmes que les autorités ne pouvaient pas résoudre.
Ce qui décida Victoria à quitter les forces de police et de devenir détective privé fut (en dehors de l’augmentation de salaire) la liberté dont les détectives privés disposent dans le traitement de leurs enquêtes -dans le respect de la loi, il s’en va sans dire. Elle avait trouvé Sir Francis incroyablement intelligent, intuitif et intéressant, et elle était convaincue que travailler avec lui augmenterait considérablement ses capacités professionnelles. Son intégrité et son jugement impartial étaient reconnues. Même si Victoria décidait de quitter Pegasus après quelques années, elle aurait acquis une expérience enrichissante pour l’avenir.
Au cours de la recherche de Pegasus pour un détective principal, le nom de Victoria avait été mentionné à plusieurs reprises à sir Francis, mais en général, avec le commentaire qu’elle était exceptionnelle, mais, vous savez… C’est une jeune femme. Pourrait-elle faire face à la responsabilité de détective ?
Bien que ces préjugés soient communs à Hong Kong, Sir Francis avait eu l’occasion de travailler avec des femmes détectives dans des circonstances difficiles au siège londonien de Pegasus et au MI5. Il respectait leur courage, leur talent, leur jugement et leur capacité à permettre la résolution de cas complexes. Il était un de ses hommes qui avait depuis longtemps accepté que l’intelligence ne suffit pas. La finesse et l’intuition étaient essentielles, et ses collègues féminines lui avaient souvent apporté des éléments auxquels un homme ne pensait pas naturellement.
Victoria et Sir Francis travaillaient maintenant ensemble depuis près de deux ans. Elle savait qu’il appréciait son professionnalisme. Elle pouvait obtenir des informations de suspects en utilisant habilement son intuition et son charme.
Elle se tourna vers lui.
« Je viens de recevoir un fax de la Police de Hong-Kong. Il est venu de Diana Yu, une ancienne collègue du département de la fraude. »
Elle lui tendit. Après l’avoir lu, sir Francis lui demanda :
« Savez-vous qui est Henry Chang ? »
Victoria lui expliqua qu’il était à la tête des opérations obligataires de la première banque de la place : Bank of Hong Kong and Shanghai (BHS), pensant qu’il était inutile de parler de sa relation avec Diana, d’autant plus qu’elle avait rencontré Henry socialement à plusieurs reprises.
Sir Francis sentit qu’elle ne lui donnait qu’une partie de l’histoire, mais il avait suffisamment d’information et décida de ne pas pousser plus loin Victoria.
« C’est une procédure inhabituelle, mais je ne vois pas pourquoi vous ne devriez pas rencontrer Diana. Sa demande semble légitime. Si vous deviez impliquer la police au-delà de cette rencontre, je voudrais être informé. Comme vous le savez, nous avons besoin de les traiter avec précaution ».
* * *
Victoria chercha rapidement les informations disponibles sur Henry. Elle apprit qu’il avait travaillé chez BHS depuis plusieurs années. Il avait obtenu son MBA à la London Business School, où il avait terminé le programme commun de leadership et de stratégie avec la Sloan School of Management du Massachussetts Institute

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