Le Démon de Normandie
172 pages
Français

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Le Démon de Normandie , livre ebook

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Description

Sandrine, heureuse gagnante du loto, s'apprête à mener une existence de rêve avec son mari.
Le hasard d'une rencontre avec son ancien amour de jeunesse va bouleverser ses projets et lui faire comprendre que sa vie est ailleurs.
Sur fond de drame, une réflexion sur la passion et le prix à en payer.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 juin 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332739308
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-73928-5

© Edilivre, 2014
Dédicace

Pour Valérie, en remerciement de son aide et de sa patience,
pour mes enfants
Citation


« Amour, amour, quand tu nous tiens On peut bien dire : adieu prudence. »
Jean de La Fontaine Extrait de : Le lion amoureux
Préambule


Mercredi 18 février 2009
Il est près de 22 heures. L’homme déambule dans la rue comme un fou, sans but, une boule d’angoisse dans la gorge. De grosses larmes coulent sur ses joues. L’expression de ses yeux reflète la panique qui le submerge. Sa coiffure hirsute et sa tenue négligée lui donneraient l’allure d’un ivrogne en goguette sans les taches de sang sur ses vêtements et ses mains qui trahissent le drame qui vient de se dérouler. Le vent souffle, glacial, comme souvent à cette époque de l’année dans l’ouest de la France ; il ne le ressent pas tant la tension pèse sur chaque partie de son corps.
Brusquement, il se met à courir dans la nuit, comme si cette fuite allait lui permettre d’effacer un peu les heures passées. Délaissant les trottoirs, il zigzague d’un côté et de l’autre de la chaussée, sillonnant les rues dans le silence de cette petite ville normande déjà endormie. Il longe de jolies maisons à pan de bois qu’il ne voit pas, traverse une rivière, poursuit dans l’avenue principale si riche en commerces, tout ceci dans une quête impossible de l’oubli. Après une vingtaine de minutes, il atteint la sortie de la commune, la poitrine en feu sous l’effet de l’effort et du froid. Il se dirige maintenant lentement vers le haut de la colline qui surplombe la localité pour s’éloigner de toute vie et tenter de retrouver un minimum ses esprits pour réfléchir à sa situation.
Son cœur et ses tempes battent fort, il a le souffle court, mais petit à petit, il reprend pied avec la réalité.
À mi-chemin de son ascension, il s’arrête et se met à hurler :
– Non ! Pourquoi ? Pourquoi tout cela ?
Sa voix se perd dans un gémissement. Il poursuit son chemin, sensible à présent à la morsure de cette brise qu’accompagne un petit crachin glacé qui transperce ses vêtements trop légers pour cette balade improvisée. Son costume en lainage de couleur sombre est vite détrempé et ses cheveux mi-longs sont rapidement plaqués sur son crâne et dégoulinent dans son cou. Arrivé au sommet, au comble du désespoir, le misérable tombe à genoux. Il répète inlassablement :
– Non ! Non ! Pourquoi ?
Il se relève enfin et s’approche d’un banc installé en surplomb de la ville permettant aux promeneurs d’en apprécier toute la beauté. Les lumières qui éclairent les plus importantes artères ou qui illuminent les principaux bâtiments donnent à l’ensemble une sensation d’apaisement accentuée par sa situation dominante au cœur de cette nuit particulièrement noire.
Il s’assied et reste immobile de longues minutes, le regard perdu, l’esprit vide de toutes pensées.
Soudain, il perçoit le bruit d’un moteur au loin. Lorsque le véhicule se rapproche, il entend des cris de joie. Probablement un groupe de jeunes gens en pleine fête qui s’apprête à se rendre en boite.
Alors, sortant de sa torpeur, il se dirige rapidement vers la route derrière lui et au moment où il se retrouve au beau milieu de la voie, la voiture apparaît, roulant à vive allure.
Le conducteur n’aperçoit le misérable qu’au dernier moment ; la visibilité est, en effet, très mauvaise et les vêtements sombres de l’homme n’aident en rien à le distinguer. Malgré une embardée qui projette le flanc droit de l’automobile contre un arbre situé au bord de la chaussée, l’individu est percuté et son corps désarticulé comme un pantin est éjecté à proximité de la falaise, près du banc qu’il vient de quitter.
Les trois occupants du véhicule sortent rapidement de l’habitacle et se dirigent vers lui. Ils ont le visage déformé par l’angoisse. Le spectacle qu’ils découvrent n’incite guère à l’optimisme. Malgré l’obscurité, ils distinguent nettement le sang qui coule abondamment d’une plaie à la tête causée par un choc violent sur une pierre. La victime ne réagit pas en dépit des appels pressants des jeunes :
– Monsieur, Monsieur ! Vous m’entendez ? Répondez !
Ils n’osent pas le toucher de peur d’aggraver son cas.
L’un des trois, accablé, s’exclame :
– Et s’il était mort ?
Les secours arriveront sur place une demie heure plus tard et ne pourront, en effet, que constater le décès.
Personne ne saura jamais si ce malheureux au bord de l’épuisement cherchait de l’aide auprès de ce véhicule ou s’il voulait tout simplement en finir avec la vie.
Et au travers de ce fait divers, cette petite bourgade allait découvrir un drame qui la marquerait pour longtemps…
Première partie L’enfer
1 Six ans plus tôt, vendredi 26 décembre 2003
– Nous sommes vraiment bien ici, lança Christophe, dehors, il fait un temps splendide, la nature est magnifique avec cette neige qui est tombée à gros flocons et nous sommes là allongés, bien au chaud, dans un lit douillet au milieu de toutes ces montagnes.
En cette période de fêtes, tous les sommets alpins étaient recouverts de leur manteau blanc. Chaque jour, le soleil était de la partie pour la plus grande joie des vacanciers. De cette ambiance, il se dégageait une impression de bonheur, perceptible jusque sur le visage des inconnus croisés dans les rues de la station.
– Bien sûr chéri. Et tu te rends compte qu’il y a encore peu de temps, nous pouvions à peine nous payer quelques jours de repos en été ?
Quelques mois auparavant, nos deux tourtereaux avaient, en effet, remporté une véritable fortune au loto. Un comble pour un esprit rationnel comme celui de Christophe qui mettait systématiquement en avant les faibles perspectives de gains lorsque sa femme insistait pour jouer. Il ne l’a d’ailleurs pas crue quand elle lui a annoncé la nouvelle qu’elle a eu du mal à admettre elle-même.
Sandrine faisait partie de ces éternels optimistes qui croient toujours en des jours meilleurs. Décrocher le gros lot était donc dans l’ordre des choses. Elle se refusait à céder au découragement, quelles que soient les difficultés de la vie. Combien de fois devait-elle remonter le moral de son mari qui, lui, avait au contraire une certaine tendance à se plaindre de tout ?
La jeune femme, grande, élancée, avec une belle crinière blonde, montrait continuellement un sourire éclatant et dégageait une énergie communicative.
Elle était rarement de mauvaise humeur et sa joie de vivre transparaissait au travers de sa capacité à rire de tout.
Leur vie s’est rapidement transformée. Ils ont commencé par s’offrir un voyage en Europe centrale, région qu’ils rêvaient de visiter sans jamais avoir pu concrétiser leur projet.
Sandrine était sous le charme de la Croatie alors que la pauvreté d’une partie de la Roumanie lui avait laissé un goût amer.
Quant à Christophe, peut-être moins attiré par les destinations touristiques, il avait été séduit par la Serbie, pays aux atouts plus discrets et qui nécessite d’être compris plus en profondeur pour en apprécier toute la richesse.
Alors qu’aujourd’hui, ils n’avaient plus besoin de travailler, ils avaient toutefois souhaité demander un congé sabbatique auprès de leurs employeurs respectifs. D’un naturel prudent, cette précaution les rassurait.
Et pourtant, ils s’étaient bien juré de ne plus jamais reprendre leur ancienne vie.
Sandrine, serveuse dans un petit restaurant, subissait en permanence la pression de son patron, quand ce n’était pas des allusions à son physique engageant. Il fallait toujours aller plus vite. Et les remarques des clients sur la médiocrité des repas lui étaient systématiquement destinées.
Christophe, quant à lui, cuisinier dans une cantine de collège, ne se passionnait pas pour son métier. Préparer la tambouille quotidienne pour des mioches jamais satisfaits n’était pas son ambition première. Et pour combler le tout, il avait un chef caractériel qui se faisait un plaisir de jouer de son petit pouvoir.
On frappa à la porte.
– Qui cela peut-il être à cette heure ? demanda Sandrine.
– Effectivement, il n’est que huit heures et demie. Certainement un type qui fait du porte-à-porte. Je vais m’en débarrasser vite fait, tu peux compter sur moi.
Christophe enfila un peignoir sur sa nudité, se dirigea vers l’entrée et ouvrit à l’importun. Un homme, la trentaine, se tenait devant lui. Il faisait partie de ces gens qui n’inspirent pas de méfiance à priori. Un sourire franc, un physique rondouillard, une taille moyenne. Ses vêtements, un peu trop grand pour lui lui donnaient une allure ridicule. Son pantalon trop long et les manches de sa parka couvraient la moitié de ses mains. Pour terminer l’ensemble, il portait un bonnet rouge avec un pompon qui tombait bas sur l’arrière.
– Pardon, Monsieur, je m’excuse de vous déranger de si bonne heure. Je séjourne dans le petit immeuble en face de chez vous.
L’homme lui tendit une carte de visite.
– Je m’appelle Philippe Defontaine. J’ai vu sur votre plaque d’immatriculation que vous étiez du 76. Je suis moi-même de la Seine Maritime. Et vous êtes de quelle ville exactement ?
Il posa cette dernière question tout en glissant machinalement sa carte sur le guéridon de l’entrée. En effet, Christophe ne l’avait pas acceptée lorsqu’il la lui avait tendue, méfiant, ne voulant pas que ce simple bristol crée déjà un lien entre eux.
– Je suis des environs de Rouen. Mais je ne pense pas que vous m’ayez dérangé uniquement parce que nous sommes de la même région ?
– Non, bien sûr. En réalité, j’aurais souhaité vous demander un petit service.
– Quel genre de service ? continua Christophe, perplexe et sentant la colère monter face à cet individu qui semblait prendre tout son

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