Le crachin n a pas fini de tomber
188 pages
Français

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Le crachin n'a pas fini de tomber , livre ebook

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Description

La vie d’Émilie Demarink bascule un dimanche d’octobre 2008, lorsque le capitaine Crozet de la gendarmerie nationale lui annonce que le bateau de son mari a été retrouvé en mer, dérivant, sans personne à bord.

Les recherches ne donnent rien. Les conditions ne sont pas très bonnes. Il y a un épais brouillard. Le fameux crachin breton.

Le lecteur est projeté dans l’intimité du disparu, par le biais d’une autobiographie inachevée, qui sera reprise par son épouse, la transformant en biographie, au rythme de l’enquête policière.

Entre polar historique et thriller écologique, ce roman apporte un regard original sur notre société actuelle et future.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 décembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414401956
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
 
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
 
ISBN numérique : 978-2-414-40210-6
 
© Edilivre, 2020
Dédicaces
 
A mes parents, mon épouse, ma sœur, mon frère et leurs familles, pour mes enfants
 
Exergue
 
« L’un choisit ou rejette par instinct, et l’autre par un acte de liberté ; ce qui fait que la bête ne peut s’écarter de la règle qui lui est prescrite, même quand il lui serait avantageux de le faire, et que l’homme s’en écarte souvent à son préjudice ».
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)
Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755), première partie, distinction entre homme et animal.
Prologue Un simple maillon
Depuis deux jours, des nuages bas de type stratus avaient envahi la vallée du Furan ; la bruine régnait en maître. Yves-Mohamed aimait entendre le son des fines gouttelettes qui s’écoulaient lentement dans les gouttières, cela le berçait, créant un sentiment de confort et de sécurité.
Il constata qu’il était plus de 2 heures du matin. Sa femme Émilie dormait déjà profondément. Avant de refermer son volumineux livre sur les origines de l’humanité qu’il venait d’achever, il voulut relire le premier paragraphe qu’il avait surligné afin de s’en imprégner.
« L’histoire de l’homme est indissociable de celle de la vie, débutée il y a plus de 3,8 milliards d’années. Notre corps porte encore les stigmates de cette longue histoire. Ainsi les mitochondries, petites usines qui orchestrent notre métabolisme cellulaire et notre respiration, sont-elles issues des bactéries, premiers organismes à peupler la terre. Premiers maillons d’une improbable chaîne dans laquelle s’inscrit l’être humain » 1 .
En éteignant sa lampe de chevet, il se rappela son rendez-vous important fixé à 8 heures sur son chantier de la Tour-en-Jarez, au Nord de Saint-Etienne. Il savait déjà qu’il allait traîner sa fatigue toute la journée.
Généralement, après avoir lu ce genre de bouquin, il était sujet à des angoisses qui l’empêchaient de s’endormir. Cette histoire d’évolution, de l’homme, de la vie, de la mort, était tellement incroyable qu’il n’arrivait pas à la situer par rapport à sa propre existence.
En fermant les yeux, les informations lues remontaient à la surface. Tout s’accélérait dans sa tête. Comme entraînée dans un tourbillon, l’histoire de notre planète lui revenait en flashs : création de la Terre, changements climatiques, extinctions en masse, mutation des mammifères, éruptions volcaniques, pluies acides, météorite géante, disparition des dinosaures, planète des singes, apparition des premiers hominidés, Toumaï, Orrorin, Australopithecus, Lucy, Homo habilis, Homo ergaster, Homo erectus, Cro-Magnon, Homo sapiens… et enfin mutation vers l’homo shopping… Dans un effort, il ouvrit enfin les yeux pour arrêter son délire. Son haut de pyjama était trempé de sueur.
Il se leva pour aller boire un verre d’eau, lavant au passage toutes les pensées qui encombraient sa mémoire. Une chose était sûre, le lendemain, il ressemblerait à un homme de Neandertal s’il ne s’endormait pas rapidement
Introduction La disparition
Saint-Etienne, dimanche 26 octobre 2008
20 heures, deux gendarmes se présentent au domicile d’Yves et Emilie Demarink. Ils sonnent à leur porte .
Surprise par cette visite impromptue et tardive, Emilie regarde par le judas avant d’ouvrir. Elle entrevoit deux agents en uniforme ; leurs silhouettes ressemblent à celles de Laurel et Hardy. Cette similitude pourrait prêter à sourire mais Emilie n’a pas envie de rire, elle sait qu’un tel déplacement est souvent porteur de mauvaise nouvelle.
Les deux hommes lui expliquent qu’ils sont là, à la demande de leurs collègues du Finistère, pour vérifier la présence éventuelle de son mari à la maison. Afin d’apporter plus de précisions sur les raisons de leur démarche, l’un d’eux téléphone en Bretagne au collègue responsable de cette affaire et le met directement en contact avec Emilie.
« Allo, bonjour, capitaine Crozet de la gendarmerie nationale à l’appareil. Êtes-vous l’épouse de Monsieur Yves Demarink ?
– Oui. Pourquoi ? Est-il arrivé quelque chose à mon mari ?
– Voilà. Un pêcheur nous a alertés ce matin qu’un voilier semblait en difficulté car il menaçait de venir se drosser sur les rochers. Suite à cet appel, la gendarmerie maritime est intervenue très rapidement. Après vérification, il s’agit du bateau de location de votre mari.
– Mais, est-ce que mon époux va bien ?
– Pour l’instant, je ne peux pas vous répondre précisément. En montant sur le bateau, mes collègues n’ont trouvé personne à bord… Nous faisons tout notre possible depuis ce matin mais jusqu’à présent, nos recherches n’ont rien donné. Des renforts sont arrivés en fin de journée avec des navires supplémentaires. Mais les conditions ne sont pas très bonnes. Il y a un épais brouillard. Le fameux crachin breton. Je suis désolé. Mais sachez que les recherches vont continuer, même cette nuit si nécessaire.
– Oui, retrouvez-le. Il faut agir vite ! Il est sûrement tombé à l’eau. Il est résistant, vous savez. Il faut chercher. Mettez tous les moyens Capitaine. Il faut sauver mon mari. Il faut…
– Oui Madame, ne vous en faites pas. Je vous tiens au courant.
– Mais, je pourrais peut-être venir sur place ?
– Excusez-moi Madame Demarink, mais je crois qu’il serait plus utile que vous restiez chez vous. Il va peut-être essayer de vous contacter. On ne sait jamais, il a peut-être nagé jusqu’au rivage. Je vais vous donner les coordonnées de ma compagnie de gendarmerie… 02 22 40 50… De toute façon, je vous tiens informée de tout développement. Est-ce que ça va aller ?
– Euh oui…, oui…, je ne sais pas. Je suis un peu sonnée, comme si j’avais reçu un coup sur la tête. Oui, je suis… abasourdie.
– Avez-vous des proches, de la famille, des amis à côté de chez vous sur qui vous pouvez compter et que vous pouvez contacter ?
– Oui…, oui… mes parents n’habitent pas loin.
– Bon très bien. Dans tous les cas, je vous téléphonerai demain matin, vers 8 heures, pour faire le point de la situation avec vous. Au revoir Madame Demarink.
– Oui, au revoir Capitaine. Capitaine… euh…
– Capitaine Crozet.
– Vous pouvez me contacter à n’importe quelle heure de la nuit.
– Nous allons faire tout notre possible Madame.
– Je compte sur vous. Au revoir Monsieur, euh pardon, capitaine…, capitaine Crozet. »
 
Première partie Autobiographie
 
1 Dialogue avec un fantôme
Mercredi 19 Novembre 2008
Yves-Mohamed, je reprends ce petit livre que j’ai trouvé sur ton bureau alors que je triais tes affaires. Permets-moi d’ouvrir un nouveau chapitre. Je viens de l’intituler «  Dialogue avec un fantôme  ». Je vais d’ailleurs ajouter ce 7 ème titre sur ta page de garde.
Chapitre 1 Votez pour moi !
Chapitre 2 Un Amour sans barrière
Chapitre 3  Mon Émilie jolie
Chapitre 4 Ecolo naturellement
Chapitre 5 Ambition
Chapitre 6  Ma passion : la voile
Chapitre 7 Dialogue avec un fantôme
J’ai décidé de donner tes habits à Emmaüs. Excuse-moi mais ça me rend folle de vivre avec un fantôme ; dès que je vois quelque chose qui t’appartient, je fonds en larme. J’ai besoin de faire le vide et d’accepter ta disparition pour réorganiser ma vie. J’essaie de mettre en pratique cette horrible expression qui est de faire son deuil, même si je n’ai aucune certitude sur ta mort.
Jusqu’à maintenant, j’ai évité d’entrer dans cette pièce. Lorsque j’ai vu ce carnet de notes, je me suis souvenue de la discussion que l’on avait eue quelques jours avant ta disparition. Durant les dernières semaines, tu avais passé toutes tes soirées enfermé dans ton bureau. Tu m’avais interdit d’y entrer, prétextant que tu t’étais remis à écrire. Tu ne voulais pas être dérangé.
De plus en plus intriguée par ton comportement, je t’avais demandé pourquoi tant de mystère. Tu m’avais vaguement répondu quelque chose comme : « Ne t’inquiète pas. J’ai seulement besoin de mettre sur papier certaines réflexions. C’est un peu la suite de l’ébauche de l’autobiographie que j’avais commencé à écrire début 2007 en pensant l’utiliser pour ma campagne aux législatives. Comme tu le sais, ce livre n’a jamais vu le jour. Encore une chose que je n’ai pas réussi à finir. Mais ce carnet est devenu maintenant une sorte de journal intime. Tu pourras le lire seulement quand je ne serai plus là. » C’est étrange que tu l’aies laissé comme ça sur ton bureau, bien en vue.
Encore plus bizarre, en feuilletant ton carnet, tes derniers mots s’arrêtent au chapitre 5 dans lequel tu évoques ta candidature aux élections législatives du 10 juin 2007 ! Seul le titre du chapitre suivant intitulé «  ma passion : la voile  » figure sur une nouvelle page vierge. Tu n’as rien écrit. Pourquoi ce mensonge ?
Cela résume bien l’annus horribilis que fut cette année 2008. Après un score nettement plus bas qu’annoncé, tu as claqué la porte de ton parti, reprochant aux dirigeants et à la majorité des cadres de ne pas t’avoir soutenu pendant la campagne. Tu as toujours eu un comportement impulsif et, sous le coup de l’émotion, une grande difficulté à gérer l’échec ou la contradiction. Suite à ce revers électoral, tu es tombé dans une sorte de dépression.
Chaque soir, je te retrouvais comme un étudiant attardé, avachi sur le canapé, jouant sur ton ordinateur portable, souvent une canette de bière à la main. Pas de bonsoir, juste un regard, puis, comme hypnotisé, ta concentration retournait à ton écran.
Tu m’avais donné l’habitude de m’accueillir avec une table mise et un repas prêt lorsque je rentrais du travail. Après le dîner, en général, nous ne nous attardions guère au salon, nous empressant de monter dans notre chambre pour prendre le café du pauvre, en guise de diges

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