Le corbeau gris
43 pages
Français

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Description

Le détective Marcel Joye rend une visite à son vieil ami, le docteur Magniez.


Il trouve celui-ci, mort, dans son laboratoire.


« Arrêt du cœur dû à l’âge », affirme le médecin mandé pour constater le décès.


Pourtant ni Marcel Joye ni la veuve du scientifique ne sont convaincus par cette conclusion.


Dubitatif, l’enquêteur décide de faire appel à un éminent confrère, le célèbre Paul DUVAL, pour le seconder...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782385010003
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

BARMA
ET
DUVAL


LE CORBEAU GRIS

Par
L. VAN DER HAEGHE
I
L'ÉTRANGE LABORATOIRE
 
Marcel Joye, détective privé, accompagné de son fidèle collaborateur Orlac, déambule paisiblement sur la chaussée, les mains dans les poches de son pardessus et le col relevé jusqu'au menton.
Joye est un personnage aussi froid et guindé qu'une statue de pierre, aussi flegmatique et calme qu'un philosophe nippon.
Âgé de trente ans environ, il incarne un détective aux idées claires et aux déductions logiques.
Son aide, Orlac Saturnin, est petit et ventru. Une petite barbe en pointe s'allonge en forme de triangle épais, prenant pour base un menton court et arrondi. Joye est coiffé d'un inséparable feutre mou, tandis qu'Orlac agrémente sa tête dénudée d'un melon qui lui dissimule presqu'entièrement le front.
La principale qualité, ou plutôt la seule qualité de Saturnin est d'être polyglotte. Ayant séjourné dans presque tous les pays du monde, il parle, lit et écrit couramment la majorité des langues civilisées et de nombreux dialectes ou idiomes. C'est pourquoi Marcel Joye se l'est attaché. À côté de ces qualités, Orlac, sans avoir de grands défauts, est complètement brouillé avec la perspicacité, la logique et la froide déduction. Tout cela dépasse sa compréhension. Mais, en revanche, il pose sans cesse un tas de questions, parfois simplistes, sur des faits ne nécessitant aucun effort d'imagination. Mais nous laisserons au lecteur le soin de juger, par la suite du récit, la personnalité de Saturnin Orlac.
Pour l'instant, le petit homme marche derrière son maître en poussant des plaintes qu'il s'efforce d'étouffer le plus possible.
Impassible, Marcel Joye ne se retourne même pas. Il marche droit devant lui, d'un pas souple et réglé, comme un mécanisme d'horloge.
Une pluie fine commence à se déverser sur la chaussée, mais le détective ne se presse pas plus pour cela.
— Oh ! là, là, il pleut, Monsieur Joye... Sommes-nous bientôt arrivés ?...
N'obtenant aucune réponse, Saturnin Orlac enfonce son melon encore davantage, de sorte que ses yeux disparaissent derrière les larges bords, puis il continue à geindre sourdement en se rapprochant le plus près possible du détective.
Après avoir marché ainsi pendant une centaine de mètres environ, Marcel Joye s'arrête devant un immeuble à un seul étage, d'apparence cossue. Avisant le bouton de la sonnerie électrique, il sonne.
Saturnin se lève sur la pointe des pieds, ce qui lui arrache un cri de douleur, et lit une inscription gravée dans une plaque de cuivre, près de la sonnette « Docteur Magniez - Spécialiste de tous maux ».
La porte vient de s'ouvrir, laissant apparaître une accorte servante, jeune et charmante comme un prix de beauté.
— Bonjour, monsieur Joye ! s'exclame la jeune fille avec un sourire plein de grâce.
— Bonjour, Marie... Le docteur est-il là ?...
— Mais certainement, monsieur Joye. Entrez dans le salon d'attente, je vous prie. Je vais l'appeler.
Quelques secondes plus tard, le détective et son aide se trouvent installés dans des fauteuils profonds et moelleux.
Saturnin Orlac parcourt le salon d'un regard émerveillé en s'exclamant :
— Il est très riche, monsieur Joye, votre ami le docteur Magniez ?...
— Très, répond laconiquement le détective, tout en allumant une cigarette.
Les minutes passent lentement.
Marcel Joye feuillette quelques magazines illustrés, tandis qu'Orlac continue à geindre, plié en deux dans son fauteuil.
Au bout d'une demi-heure d'attente, le détective, commençant à s'impatienter, se lève, sort du salon et sonne encore à l'entrée.
Marie ne tarde pas à se présenter de nouveau.
— Le docteur ne peut-il nous recevoir tout de suite, ma belle enfant ?...
La jeune fille ouvre des yeux étonnés et réplique, en dissimulant mal son ahurissement :
— Le docteur !... Mais il y a plus de vingt minutes qu'il m'a dit : « Je remonte tout de suite »... N'est-il pas encore là ?...
Joye hoche la tête d'un mouvement négatif.
— Non. Il n'est pas encore là...
Marie semble désemparée.
Elle balbutie quelques mots vagues :
— Eh ! bien, je... je...
— Je quoi ?...
— Je vais l'appeler de nouveau, monsieur Joye. Il a peut-être oublié... Il est...

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