Le Club des Corps rompus
374 pages
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Le Club des Corps rompus , livre ebook

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Description

Le commissaire Mangin se paye des vacances romaines pendant une époque qui semble d’un calme exceptionnel question « dossiers difficiles ». Il confie le commissariat au capitaine Perrier. Celui-ci est jeune, mais pour quinze jours de routine pas de souci à se faire, il s’en sortira. La seule enquête qui réclame du savoir-faire tourne autour d’un trafic de faux tableaux. L’avion Paris-Rome est encore en phase de décollage que plusieurs affaires, autant internes qu’externes, se manifestent. L’ordinateur du chef, qui est pendant quelques jours celui du remplaçant, se voit pollué de données pas très légales. L’enquête menée par Hamid a tout l’air de se limiter à une fugue classique d’un ado perturbé, mais l’oblige à envisager le pire pour le prétendu fugueur et pour lui. L’équipe du 9e doit s’engager tout entière dans cette énigme qui débouchera sur un système d’un sordide hors du commun. Le dénouement est terrifiant. L’espèce humaine est capable du pire. Accrochez-vous.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 mars 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332676443
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-67642-9

© Edilivre, 2014
Du même auteur :
Livres parus ;
• Colombey, eleven nine
• Le boucher du Père-Lachaise
• Mémoire de cendres
• Opération « Veuve Noire »
• Trafiquants de larmes
I Arrivederci, Bruno
– Je pense n’avoir rien oublié, Gilles. Vous voilà dans la peau d’un commissaire pendant une quinzaine de jours. Je peux prendre le chemin de la ville éternelle, l’esprit tranquille.
– Vous pouvez compter sur moi, chef. Vous retrouverez votre cher commissariat tel que vous l’avez quitté. J’en prendrai le plus grand soin (Tout ça n’a pas l’air bien compliqué, un petit rapport de temps en temps, une causette par semaine avec le divisionnaire, les vacances, quoi !) . Je vous souhaite à tous les deux un magnifique voyage à Rome. Je sais que vous en rêvez depuis des années.
– Nous visiterons également la Toscane. Une des plus belles régions d’Europe à ce qu’on dit. Vingt ans de mariage, ça vaut bien un petit extra.
– Ne partez pas sans votre dictionnaire italien et le petit bouquin contenant les expressions usuelles.
– Ne vous tracassez pas, Gilles. Je l’ai déjà pas mal potassé. « Quanto fa questa cartolina, per favore ? », « Un gelato al limone », « Piazza San-Pietro, per cortesia ? ».
– La dernière, ça m’aurait étonné que vous ne l’ayez pas travaillée. Avec un peu de chance, vous aurez droit à une audience avec le patron. Vous pouvez lui parler en Alsacien, il devrait comprendre.
– Quand il est question de ce monsieur ainsi que de n’importe lequel de ses représentants, vous ne pouvez vous empêcher de les égratigner. C’est plus fort que vous.
– Je n’ai encore rien dit, chef. Si vous voulez, j’ai deux trois blagues sur votre ami Benoît, c’est tout autre chose.
– Je m’en passerai volontiers, Gilles. Dites-moi plutôt, vos vacances à vous, c’est toujours l’Alsace qui tient la corde ?
– Normalement oui, chef. Vous m’avez tellement vanté les charmes de votre beau pays que je n’ai pu résister à l’envie de faire sa connaissance. Je demanderai confirmation à Gaëlle, mais ce serait du côté de Cernay dans votre Haut-Rhin adoré, je crois.
– Excellent choix, Gilles. La région des ballons, celle que je préfère. Tenez, vous qui aimez la musique, sachez que dans l’église de Masevaux se tient annuellement un festival de musique pour orgue. Ce devrait être pendant votre séjour.
– Qu’est-ce que vous ne feriez pas pour me forcer à entrer dans ce genre de boutique, chef ! Bien que pour une Toccata de Bach ou un Gloria de Couperin, je me laisserais facilement détourner du droit chemin. Et pour le fiston, ça va aller ? Il doit pouvoir se débrouiller tout seul, maintenant, à dix-sept ans il n’a plus besoin d’une nounou.
– Il devrait s’en sortir, je pense. Ma femme est quand même un peu nerveuse. Vous comprenez, c’est la première fois que nous partons sans lui. Par sécurité, je lui ai demandé de vous appeler tous les trois jours, rien que pour confirmer que tout se passe bien. Je vous ai bien donné les coordonnées de notre hôtel, je crois.
– Je les ai chef, Hôtel Romulus, Via Salaria. J’ai également votre numéro de portable au cas où. Partez relax, je m’occupe du reste. Nous sommes dans une période assez calme, ça devrait bien se passer.
– Attention, Gilles, je me rappelle d’une phrase d’un policier très connu qui disait à peu près ceci « Un ciel serein peut se couvrir en un rien de temps ».
– Puisque ça à l’air de vous passionner, je ferai une compilation de mes pensées et je vous en dédicacerai un exemplaire.
Dans ce dialogue qui tenait plus de la mise au point des derniers détails d’un voyage familial que d’une transmission de pouvoirs, il était difficile de préciser qui jouait le rôle du père ou du fils. Malgré toutes les recommandations émises par Bruno, il était évident que ce dernier s’en remettait exclusivement à son jeune officier pour tout ce qui tournait autour de la sécurité et de la brigade et de sa famille. Gilles acceptait sans sourciller cette double mission qui ne lui apparaissait pas comme démesurée. Il y voyait, avant tout, un signe de confiance absolue de la part de celui qui l’avait chaperonné depuis qu’il était sorti de l’école de police.
Il l’accompagna jusqu’au comptoir de réception, le salua une dernière fois puis reprit le chemin du « pigeonnier ». Mangin avait été formel, même faisant fonction, il était pendant deux semaines commissaire et, à ce titre, il devait occuper le bureau qu’il préférait éviter en temps normal et dans lequel ils vécurent de mémorables duels verbaux.
En le voyant grimper les escaliers métalliques menant à cette tour de contrôle du commissariat, Joëlle, la réceptionniste, ne put s’empêcher d’arborer un franc sourire tout en dodelinant de la tête. Elle appréhendait le moment où elle allait devoir prononcer pour la première fois la phrase magique « Je vous passe le commissaire Perrier ».
Gilles fit une rapide lecture des tâches administratives dont il avait à assurer la continuité pendant la quinzaine à venir. Rien dans cette « check list » ne l’emballait vraiment et ce n’étaient pas les appointements plus grassouillets liés à ce grade qui l’auraient amené à pousser un commissaire du haut des escaliers pour prendre sa place. Rien ne vaut une bonne montée d’adrénaline comme seules les opérations pointues peuvent vous en fournir. (Attendons d’avoir les tempes grises et les articulations grinçantes avant de revendiquer un poste aussi périlleux).
Avant de redescendre faire le point avec ses collègues, il opéra une dernière vérification. Il ouvrit l’ordinateur portable de Mangin et l’alluma. Son but était de tester les codes spéciaux que son chef lui avait communiqués. Il ne désirait pas se voir freiné ou bloqué lorsque le besoin de s’en servir se présenterait. Chaque accès fut l’objet d’un contrôle qui s’avéra positif bien que la « bécane » du chef lui sembla réagir de façon différente du pc sur lequel il travaillait quotidiennement, (Elles doivent toutes avoir un petit je-ne- sais-quoi qui les distinguent les unes des autres, ces machines. Du moment qu’elle fait ce que je lui demande).
La logistique administrative ne montrant aucun signe annonciateur de défaillance, il passa un coup de fil à Fred et un autre à Hamid, les priant de le rejoindre dans la salle de réunion accompagnés de leurs équipiers. Avant de se lever de son siège, qu’il avait « baptisé » le Saint-Siège, vu les convictions religieuses de son occupant habituel, il jeta un dernier regard en direction de l’écran de l’ordinateur de Mangin. (C’est bien ce qui me semblait, ces icônes, je n’ai jamais vu ça sur mon ordi. Ce doit être des trucs de commissaire. Bizarre que Mangin ne m’en ait pas parlé !).
Il prit ensuite, sans se presser, le chemin de la salle de réunion. Une façon de laisser le temps à ses subordonnés, dans son jargon à lui, ses collègues, de rassembler leurs dossiers sans stress et de déjà préparer la synthèse verbale qu’il attendait d’eux. Il avait délibérément opté pour cet endroit comme théâtre de leur première réunion de travail sous le régime de l’intérim. Les faire venir dans le pigeonnier du chef aurait été, selon ses principes, d’une vulgarité sans égale, (Venez m’admirer dans mon nouveau palais, chers sous-fifres. Ne suis-je pas magnifique dans ma peau de commissaire ?) Sachant que cette situation exceptionnelle ne devait pas perdurer au-delà de la quinzaine, il n’était pas question, pour lui, de revêtir les oripeaux d’un personnage aussi creux qu’artificiel. La hiérarchie avait toujours été, chez cet officier anticonformiste, une notion d’une importance plus que relative. C’était, avant tout, une affaire de compétence et de respect non formulé mais chaque jour confirmé par le biais de l’engagement total de chacun dans les missions qui leur étaient assignées. Les galons, il s’en passait facilement.
Lorsqu’il pénétra dans la salle, il fut doublement surpris. Personne ne manquait à l’appel alors qu’en temps normal, c’est-à-dire en présence de Mangin, il y en avait immanquablement un ou deux qui faisaient défaut en tout début de réunion. Une habitude qui avait le don d’agacer le grand chef, lequel devait régulièrement résumer la teneur des propos tenus en l’absence du ou des retardataire(s). Le deuxième constat qu’il fit lui plut légèrement moins que ce succès de participation. Contrairement aux us et coutumes de la brigade, il régnait, dans le local, un silence monacal comme seules les assemblées destinées à se recueillir après l’annonce du décès d’un collègue en cours d’opération peuvent créer. Lui, qui s’attendait plutôt à devoir marquer son arrivée, au milieu d’une sorte de brouhaha, par un geste sec et audible, genre fermeture nerveuse de la porte ou largage depuis une certaine hauteur des dossiers qu’il avait emportés, fut presque intimidé par cette ambiance peu chaleureuse. Les quelques mètres qu’il dut parcourir avant d’atteindre la table de conférence lui parurent extrêmement longs. Plus longs même que l’interminable trajet, allant du fin fond de la salle des fêtes du lycée jusqu’à la scène, que le peu studieux adolescent qu’il fut devait se farcir annuellement. Un périple qu’il subissait dans la souffrance lors de la remise des bulletins par les dépositaires du savoir qui n’avaient pas un regard ni un mot à gaspiller pour ce sous-produit de l’école républicaine.
Il en était presque à regretter les accueils style corps de garde de caserne que ses coéquipiers lui lançaient parfois lorsqu’il entrait à l’improviste dans certains bureaux. Aucun « à vos lits » ou autre « garde à vous » ne vint colorer l’arrivée de celui qui représentait, pour un temps défini, l’autorité suprême du commissariat.
Gilles, e

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