Le Cirque rouge
302 pages
Français

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Description

La terreur règne dans les rues de Londres depuis qu’un tueur sanguinaire s’attaque aux femmes au soir tombé. Au Cirque rouge, les prostituées Blanche, Marie, Hélène et Violette vivent dans la peur d’un nouveau meurtre. Leurs vies vont soudainement basculer et leurs passés remonter à la surface lorsque l’une d’entre elles quitte la maison close pour aller vivre chez un lord étrange et excentrique... La traque commence alors et toutes sont menacées. De sombres parcelles de leurs vies ressurgissent ; dévoilant ainsi les secrets de chacune.

Un roman mêlant intrigue policière et psychologique !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 août 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332983800
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-98378-7

© Edilivre, 2015
Partie 1 Le cirque rouge
Blanche
Elle en avait trois. Trois robes plus usées les unes que les autres. Elle les choisissait avec l’humeur du moment, en se demandant quelle attitude elle allait prendre durant la soirée. L’une était d’un rouge profond, son décolleté était plongeant et laissait entrevoir une très grande partie des seins, seins qu’elle n’avait d’ailleurs pas beaucoup. Cette robe-là était provocante, audacieuse. Non, ce n’était pas pour aujourd’hui. La bleue peut être. La couleur était intense, à en faire mal aux yeux. Elle était réservée aux soirs où Blanche se sentait pétillante et animée par une joie de vivre certaine. Mais pas aujourd’hui. Le calme régnait. La fatigue se faisait sentir. La détresse montait petit-à-petit. Elle choisit alors la robe verte. La couleur sombre s’alliait parfaitement avec son teint laiteux et ses cheveux châtains. Elle remarqua que les jupons avaient été déchirés. Certainement par quelques clients brutaux. Le genre de clients qui ne laisse pas la place à la douceur. Elle s’observa un instant dans le miroir et resta pensive sur le mot « douceur ». Depuis combien de temps n’en avait-elle pas eue ? Elle ne saurait plus le dire. Son monde était dénué de sensibilité. Même ses amies se montraient très vulgaires, presque masculines. Voilà tout ce qu’elle avait appris à connaître durant sa courte vie. Les hommes, le sexe et la violence. Bien que le sexe fût son métier elle n’y portait aucun intérêt, considérant plus cela comme une tâche à accomplir plutôt qu’un plaisir certain. Les hommes ne s’intéressaient pas à elle, et elle le leur rendait bien. La tâche était mécanique, méthodique et parfaitement ordonnée. Sauf lorsqu’un mauvais client arrivait à passer à travers les mailles du filet. Cela arrivait parfois, malgré la prudence de Charles qui veillait au bien être de ses filles en s’assurant que les clients n’étaient pas violents. Mais lorsque Charles ne voyait pas, quand un mauvais client parvenait à passer, alors les filles devaient se taire et encaisser, et parfois s’apprêter à des jeux aussi dégradants que dangereux. Blanche le savait. Elle connaissait ces pratiques-là. Elle les avait déjà employées. Et lorsque l’acte violent était terminé, lorsque l’homme quittait les lieux, elle vomissait et se haïssait. Elle se sentait souillée et humiliée. Il fallait alors que l’une des autres vienne la consoler et lui apporter un peu de tendresse. Sentiment très rare dans ce milieu si hostile. Et quand le moment était venu d’aller se coucher, l’esprit de Blanche vagabondait et s’échappait. Elle aurait voulu un titre de noblesse, une protection et de l’argent à foison. Elle aurait voulu être une femme respectée, enviée de tous et de toutes et non pas une putain souillée et abimée. Elle aurait voulu se marier avec un homme respectable ayant quelques investissements dans la finance et les affaires. Et elle aurait voulu avoir des enfants à qui elle aurait fait partager son goût pour les arts et la littérature. Car elle lisait parfois. Pas autant qu’elle le souhaitait. Mais lorsque les clients partaient, lorsque les autres filles ne lui prêtaient pas attention elle sortait de sa cachette de minuscules livres qu’elle prenait plaisir à parcourir. Les histoires d’amour ne l’attiraient pas, il y a bien longtemps que l’amour l’avait quittée. Peut-être même n’en avait-elle jamais eu. Elle préférait les intrigues policières, les mystères inexpliqués et les meurtres crapuleux. Son cœur se mettait alors à battre plus fort et elle voulait toujours en savoir plus. Ne parvenant plus à s’arrêter de lire avant de connaître le meurtrier. Elle aurait voulu faire partager ses goûts à ses enfants. Peut-être tomberait-elle enceinte un jour, les méthodes contraceptives de Charles n’étant pas parfaitement sûres. Mais elle n’aurait qu’un enfant né de violence. Et si elle avait une fille, celle-ci serait vouée à grandir dans son bordel et à devenir une traînée. Blanche ne le tolérerait pas. Elle préfèrerait la mort plutôt que de devoir vivre ainsi. A vingt-deux ans la mort était une idée qui faisait régulièrement son apparition dans son esprit. Alors que d’autres jeunes filles de son âge pensaient au mariage et aux enfants, Blanche pensait à la mort très souvent. Elle y songeait quand son cœur était soudain pris de pitié, ou quand elle remarquait qu’elle pourrait aussi aimer. Toutes ces musiques, ces robes, ces clients et ces pratiques qu’elle connaissait depuis toujours parvenaient parfois à la répugner lorsque son cœur s’animait et lui faisait part de ce qu’il aurait voulu vivre. Mais elle s’efforçait de ne rien ressentir, de se fermer au monde et aux sentiments. Elle se devait de satisfaire les hommes qui la payaient. Comme Charles le lui rappelait souvent : Blanche est une pute de luxe. Les clients paient cher pour avoir l’accès à ce bordel. Les filles ont un toit et ne travaillent pas dans la rue. Elles mangent tous les jours à leur faim. Et elles ne sont pas prisonnières. Si un jour l’une d’entre elles souhaite partir, qu’elle le fasse. Charles le lui répétait souvent, comme pour s’assurer que Blanche se sente chanceuse d’être sous son aile. Comme s’il avait peur qu’elle mette fin à ses jours. Comme s’il ne voulait pas qu’elle oublie que c’était lui qui lui avait sauvé la vie alors qu’elle gisait dans un caniveau étant petite. Mais elle ne voulait pas quitter le Cirque Rouge, elle ne saurait pas quoi faire ni même où aller une fois dehors. Elle n’aurait rien ni personne. Et par les temps qui couraient il ne faisait pas bon d’être seule sans nulle part où aller. Blanche se tenait au courant de l’actualité de la ville. Elle aimait connaître tout ce qu’il se raconte et ce qu’il s’y passe. Mais depuis quelque temps de sombres desseins s’étaient abattus sur les quartiers environs. Des gens se faisaient tuer le soir venu sans raisons apparentes. Un homme pris d’une folie furieuse massacrait sans vergogne, déchirant les chaires pour ensuite s’en repaître. Il ne faisait pas bon être dehors par ces temps-là. Une fois le soleil couché les gens se calfeutraient chez eux pour ne rouvrir les portes qu’une fois la nuit et la terreur passées. L’excitation de Blanche avait été à son paroxysme quand elle avait appris cela. Elle n’avait plus besoin de se plonger dans ses livres pour vivre une sombre histoire. Voilà que la fiction était devenue réalité, le quartier s’était animé. Elle aurait voulu savoir. Peut être même aurait-elle voulu voir un cadavre, en faire le dessin et essayer de trouver qui avait fait cet acte horrible. Elle aurait voulu faire partie de la police. Afin de ne pas avoir besoin de se réfugier dans ses livres pour ressentir l’excitation et l’effroi. Elle se plaisait à penser qu’elle trouverait peut-être si elle arrivait à mener son enquête. Un cognement contre sa porte de chambre la fit sursauter et la tira de ses pensées. Charles était encore venu gueuler, comme à son habitude.
« Qu’est-ce que tu fous la colombe ? T’es encore en retard ! Il y a un client qui te réclame tout de suite, alors enfile tes jupons, met un sourire sur ta jolie figure et ramène tes fesses ! »
L’énervement matinal de Charles était le signe annonciateur du début de la journée de travail. Blanche se regarda une dernière fois dans le miroir et essaya de mettre une lueur de gaîté dans ses yeux sombres. Elle noua ses cheveux sur sa nuque et descendit les escaliers. Puis elle se laissa emporter par la frénésie du monde du Cirque Rouge, encore une fois.
Marie
L’argent. Voilà ce qui permettait à Marie de pouvoir s’acheter des robes et des collants que les autres ne pouvaient pas avoir. Elles en étaient jalouses et elle le savait. Se sentir ainsi enviée l’excitait tout particulièrement. Elle adressait chaque jour une prière à son époux qui lui fournissait tout l’argent qu’elle voulait. Mais elle devait constamment faire face à un souci majeur : son mari ignorait tout de sa vie de débauche. Elle maniait le mensonge telle une épée, avec souplesse et dextérité. Elle devait toujours parfaitement réaliser cet art au risque de perdre toute dignité. Il avait voulu une femme jeune, belle et fraîche mais ne savait pas la satisfaire. Et s’il y avait une chose dont Marie ne pouvait se passer, c’était bien le sexe. Elle avait un mari aimant et fidèle qui ne jurait que par elle. Mais les grands sentiments répugnaient la jeune femme. Elle préférait les plaisirs charnels à l’amour, qui pour elle n’avait guère d’importance. Et elle mentait. Elle montait des scénarios de toutes pièces pour pouvoir s’évader une journée voire plusieurs parfois. Elle quittait sa bague pour enfiler quelques faux joyaux avant d’entrer en scène et de se faire passer pour une catin comme les autres, une traînée qui n’avait pas d’autres endroits où aller. Dans ces quartiers-là personne ne la connaissait. Elle était simplement Marie, la jolie blonde aux yeux bleus très douée pour les plaisirs corporels. Nul ne se doutait qu’à quelques kilomètres de là, dans les quartiers riches, elle avait un mari qui l’attendait pour dîner. Il lui était parfois arrivé de se trouver face à un homme qu’elle connaissait, un homme riche venu satisfaire un besoin refoulé depuis trop longtemps. Et elle se cachait, laissant à d’autres filles le plaisir de s’en charger. Et s’il y avait bien une personne que Marie ne supportait pas c’était bien son patron. Cet homme rondouillet et à la voix nasillarde. Ce raté qui ne faisait que hurler. Et pourtant elle devait se plier à ses ordres, appliquer ses règles. Et surtout elle devait respecter les horaires qu’il lui imposait. Chose compliquée puisqu’elle n’était d

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