Le carnet noir
197 pages
Français

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Description


Erreur judiciaire... Une fatalité ?




Novembre 1965. La cour d’assises de Limoges juge Aurèle Serati, jeune ouvrier agricole, accusé d’avoir tué pour le voler un camarade de travail.


Acquitté, Aurèle est bien décidé à prouver son innocence dans cette affaire et, surtout, à démasquer celui qui est à l’origine de la machination dont il se retrouve finalement être la victime. Il lui faut donc démonter une à une toutes les preuves qui se sont accumulées contre lui, trouver de nouveaux indices, déterminer à l’intérieur de son entourage les personnes qui pourront l’aider et celles qui sont susceptibles de le trahir, convaincre tous ceux qui l’accablent. Lourde tâche...


Par où commencer ? Où chercher ? Où trouver le bout du fil qui lui permettra de démêler tout l’écheveau ?



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 novembre 2021
Nombre de lectures 8
EAN13 9782381538389
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ISBN : 9782381538389
 
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Le carnet noir

 
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Florence Levet  
Le carnet noir

Du même auteur
La femme de Bernard , Nombre7 Éditions, septembre 2021.
Sous un tas de pierres , Nombre7 Éditions, décembre 2020.
Dans l’inconnu au milieu de nulle part, Nombre7 Éditions, juillet 2020
La neuvième vie du chat, Nombre7 Éditions juillet 2020.
Un hiver au bord de la mer, Nombre7 Éditions, octobre 2019.
Deux fois disparue, Nombre7 Éditions, janvier 2019.
Jours de brouillard , Nombre7 Éditions, août 2018.
La maison de l’escalier , Nombre7 Éditions, août 2018.
Les deux maris du docteur Marchadier , Nombre7 Éditions, août 2018.
Une vie pour une autre , Nombre7 Éditions, janvier 2018.
Une terre de cailloux et de soleil , Nombre7 Éditions, janvier 2018.
Les cousins Bruneau , Nombre7 Éditions, octobre 2017.
Des orages et des loups , Nombre7 Éditions, octobre 2017.
Le reflet insolite de la robe émeraude , Nombre7 Éditions, octobre 2017.

 
I Le procès
— La Cour !
La rumeur qui emplissait la salle d’audience du Palais de justice de Limoges céda brusquement la place au silence tandis que les magistrats faisaient leur entrée, et ce silence se prolongea le temps qu’ils prennent place sur l’estrade. Il faisait plutôt froid sous les hauts plafonds et une sorte de sifflement venait d’un tuyau du chauffage central. Une toux éclata dans le fond, une autre lui répondit dans les premiers rangs et quelqu’un se moucha bruyamment. Le président toussa à son tour, d’une toux sèche, comme pour s’éclaircir la voix.
— L’audience est ouverte. Nous allons procéder à l’appel des jurés.
Son timbre semblait encore voilé par le brouillard du dehors, un brouillard glacé qui s’infiltrait partout en cette matinée du début du mois de novembre 1965 et qui étouffait jusqu’aux paroles. Il faisait encore sombre à l’extérieur, on eût dit que le jour ne se lèverait pas de toute la journée, le ciel restait uniformément bas et gris.
Le greffier commença l’appel, les noms succédaient aux noms. Le président laissa son regard errer sur la salle sans regarder personne en particulier, plutôt comme s’il voulait s’imprégner de son atmosphère. L’appel terminé, il y eut un peu de flottement pendant que l’on examinait les excuses fournies par les jurés absents, le brouhaha des voix montait de nouveau. Mais le président donna un petit coup de maillet sur son bureau et, après un regard vers chacun de ses assesseurs, il prononça enfin les paroles que tout le monde attendait.
— Faites entrer l’accusé.
Aussitôt le silence se rétablit, au moment où s’ouvrait une petite porte derrière le banc resté vide jusque-là. Tous les regards s’étaient tournés dans cette direction.
L’homme entra entre deux policiers en uniforme et demeura debout, immobile, sans regarder autour de lui, les yeux posés sur le président. À ceux qui l’observaient il donna l’impression d’être très jeune, un peu perdu, et de se trouver là presque par erreur, tant il semblait étranger à ce qui l’entourait. Le président le fixa un instant, comme s’il cherchait à se faire une première idée de celui qu’il avait devant lui, et entama l’interrogatoire d’identité.
— Vous vous appelez Serati Aurèle, Marc-Antoine. Vous êtes né…
Des quelques indications fournies par l’échange qui suivit, on apprit qu’Aurèle, Marc-Antoine Serati, issu de mère italienne et de père inconnu, avait vu le jour quelque vingt-quatre ans auparavant à Montpellier, qu’il était célibataire et sans enfant et qu’il exerçait, avant son arrestation, la profession de salarié agricole chez un certain Maurice Baret, propriétaire exploitant à La Renardie, commune de Bussière-Galant, où il se trouvait donc encore présentement domicilié.
Ce premier interrogatoire fut rapidement mené, rien d’important n’avait encore été dit. Aurèle Serati avait répondu sans hésiter, d’une voix basse et un peu rauque, mais bien timbrée et somme toute assez agréable à entendre. Malgré la consonance latine de son nom, il n’avait pas plus d’accent méridional que le président lui-même.
Celui-ci faisait maintenant procéder à la constitution du jury de jugement et, pendant que l’on accomplissait cette formalité, l’accusé tourna ses yeux vers la salle, mais son regard la parcourut seulement sans s’arrêter, on aurait dit qu’il cherchait à y apercevoir quelqu’un qui ne s’y trouvait pas. Il fut ainsi loisible au public de l’examiner. Quand on l’observait avec plus d’attention, il paraissait moins jeune qu’au premier abord, il était grand, mince, plutôt brun de peau malgré une certaine pâleur sans doute due à l’année qu’il venait de passer en détention provisoire, avec des cheveux et des yeux très noirs. La finesse de ses traits et une certaine distinction dans le maintien, qui paraissait lui être naturelle, surprenaient chez ce jeune paysan. Il portait une chemise blanche sous son costume bleu foncé, mais il n’avait pas de cravate, ni même de tricot malgré la saison, et son col restait entrouvert. Après avoir répondu au président, lorsque celui-ci l’avait invité à s’asseoir il s’était adossé à son banc et il se tenait bien droit, sans affectation, immobile, très calme en apparence, les bras croisés sur la poitrine. On imaginait difficilement ce garçon en train de commettre le crime dont il était accusé. Et pourtant…
Le jury avait maintenant gagné sa place aux côtés des magistrats, et, après sa rapide inspection de la salle, le jeune homme s’était de nouveau tourné vers l’estrade. Ni le ministère public ni l’avocat de la défense n’avaient exercé leur droit de récusation et l’opération avait été menée promptement.
Le président adressait à présent aux jurés le discours d’usage et, pendant qu’ils prêtaient serment individuellement, l’attention de la salle se porta dans leur direction. Il y avait deux femmes parmi eux, l’une assez jeune, l’autre plus âgée. La première ne cessait de jeter des regards curieux vers le banc où se tenait l’accusé, ce que les personnes présentes ne manquèrent pas de remarquer. Les hommes, d’âges divers, paraissaient en majorité issus d’un milieu modeste. On notait cependant parmi eux un représentant de commerce à l’apparence joviale et haute en couleur, qui semblait très à son aise, un entrepreneur de travaux publics et un pharmacien de la ville. Les quatre autres étaient des agriculteurs ou des petits artisans des bourgades voisines. La plus âgée des deux femmes était commerçante, l’autre institutrice.
La cérémonie du serment achevée, le greffier lut la liste des témoins et procéda à l’appel. De nouveau l’accusé scruta l’assemblée, d’où ils sortaient un à un au fur et à mesure qu’ils étaient nommés, comme s’il attendait quelqu’un. Mais, si cela était, son attente fut visiblement déçue, il se rejeta en arrière avec un soupir au moment où le président ordonnait aux témoins de se retirer. Le bruit des voix, qui s’était progressivement amplifié tandis qu’ils quittaient la salle, s’étouffa, bien que chacun eût déjà plus ou moins été mis au courant des faits par la presse, pour la lecture de l’arrêt de renvoi, que le président invitait à présent l’accusé à écouter attentivement.
De celui-ci il ressortait que dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 octobre 1964 Aurèle Serati avait tué p

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