Le cadavre du Palais-Royal. Une enquête de Nicolas Le Floch
125 pages
Français

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Le cadavre du Palais-Royal. Une enquête de Nicolas Le Floch , livre ebook

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Description

Septembre 1789. La Bastille a été prise, la nuit du 4 août a tout changé. Mais le destin de Louis XVI n’est pas encore scellé. Qui sont ses alliés ? Qui sont ses ennemis ? Le commissaire Le Floch quitte sa Bretagne pour porter une nouvelle fois secours au roi et à la reine. Mais où est sa fidélité ? À un régime qui a forgé sa carrière mais dont il connaît toutes les failles ? À une Révolution qui montre que le temps du changement est arrivé ? Au milieu des intrigues et des folies du Palais-Royal, le centre sensuel et sulfureux de Paris, un enlèvement, un cadavre et une jeune princesse vont lui faire comprendre les nouvelles règles du jeu. Le duc d’Orléans et le comte de Provence, à travers leurs complots et leurs ambitions, ne risquent-ils pas de précipiter la fin de la royauté ?
Une enquête qui nous plonge dans les premiers mois de la Révolution, ses soubresauts, ses cabales, ses protagonistes. Comment le commissaire au Châtelet et aux Affaires spéciales traversera-t-il les grands bouleversements qui se profilent ?

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Informations

Publié par
Date de parution 04 novembre 2021
Nombre de lectures 29
EAN13 9782283035351
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LAURENT JOFFRIN
LES ENQUÊTES DE NICOLAS LE FLOCH, COMMISSAIRE AU CHÂTELET
LE CADAVRE DU PALAIS-ROYAL
 
   
 
Septembre  1789. La Bastille a été prise, la nuit du 4 août a tout changé. Mais le destin de Louis XVI n’est pas encore scellé. Qui sont ses alliés ? Qui sont ses ennemis ? Le commissaire Le Floch quitte sa Bretagne pour porter une nouvelle fois secours au roi et à la reine. Mais où est sa fidélité ? À un régime qui a forgé sa carrière mais dont il connaît toutes les  failles ? À une Révolution qui montre que le temps du changement est arrivé ?
Au milieu des intrigues et des folies du Palais-Royal, le centre sensuel et sulfureux de Paris, un enlèvement, un cadavre et une jeune princesse vont lui faire comprendre les nouvelles règles du jeu. Le duc d’Orléans et le comte de Provence, à travers leurs complots et leurs ambitions, ne risquent-ils pas de précipiter la fin de la royauté ?
Une enquête qui nous plonge dans les premiers mois de la Révolution, ses soubresauts, ses cabales, ses protagonistes. Comment le commissaire au Châtelet et aux Affaires spéciales traversera-t-il les grands bouleversements qui se profilent ?

Grand journaliste, passionné d’histoire et observateur engagé des métamorphoses politiques, Laurent Joffrin a relevé le défi de continuer à faire vivre les personnages inventés par Jean-François Parot et leurs aventures.
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ISBN : 978-2-283-03535-1
Avertissement de l’éditeur
Avec la parution, en l’an 2000, de L’Énigme des Blancs-Manteaux et de L’Homme au ventre de plomb , Jean-François Parot, diplomate, historien et écrivain, démarrait brillamment la célèbre série Les Enquêtes de Nicolas Le Floch . Le Prince de Cochinchine est le dernier des quatorze volumes écrits par l’auteur avant sa disparition en mai 2018.
Jean-François Parot souhaitait que son héros traverse la Révolution française.
En accord avec son héritier, dans ce nouvel opus, Laurent Joffrin a accepté le défi de continuer l’aventure des héros créés par Jean-François Parot.
Liste des personnages
N ICOLAS L E F LOCH  : marquis de Ranreuil, commissaire de police au Châtelet
P IERRE B OURDEAU  : commissaire de police
A IMÉ DE NOBLECOURT : ancien procureur
R ABOUINE : mouche
G UILLAUME DE S EMACGUS : chirurgien de la marine
A WA  : gouvernante de Guillaume de Semacgus
C HARLES H ENRI S ANSON  : bourreau de Paris
L A P AULET  : tenancière de maison galante
S ARTINE  : ancien lieutenant de police et ancien ministre
A NTOINE B EAUVILLIERS  : restaurateur du Palais-Royal
L AURE DE F ITZ- J AMES : princesse de Chimay, dame d’honneur de Marie-Antoinette
S ÉVERIN H ÉRON  : homme de sac et de corde
M ARQUIS DE F AVRAS  : chevalier de l’ordre de Saint-Louis
G ENSAC  : chevalier, ancien officier des mousquetaires
L OUIS  XVI : roi de France
M ARIE- A NTOINETTE : la reine, son épouse
M ONSIEUR, COMTE DE P ROVENCE  : frère puîné du roi et futur Louis XVIII
D UC D’ O RLÉANS  : cousin de Louis XVI
M ARQUIS DE L A F AYETTE  : chef de la garde nationale
P IERRE C HODERLOS DE L ACLOS  : militaire, écrivain et proche du duc
M IRABEAU  : journaliste et homme politique
M ARAT  : journaliste et homme politique
G EORGES D’ A NTON : homme politique et grand orateur. Son nom sera également orthographié « Danton »
I
Brandons

« Aux vertus qu’on exige dans un domestique, Votre Excellence connaît-elle beaucoup de maîtres qui fussent dignes d’être valets ? »
Beaumarchais

Samedi 26 septembre 1789
À l’entrée de la rue Dauphine, la voiture s’arrêta net. Tiré de sa rêverie, Nicolas se pencha par la portière dont il avait laissé la vitre ouverte pour chasser l’odeur de sueur et de vieux cuir qui empestait la caisse. Le cocher avait serré les rênes qu’il tenait court pour retenir son cheval soufflant et frémissant. Devant eux, un ramas de populace   1 barrait la rue, agglutiné autour d’une boulangerie qui exhalait un parfum de levure et de pain chaud. Sur le pas de l’échoppe, un gros homme au visage blanc de peur et de farine tenait tête à plusieurs femmes qui le menaçaient du poing.
— J’ai fini ma fournée de onze heures, criait-il d’une voix étranglée, il faut revenir à une heure, il y aura du pain.
— Nous attendons depuis ce matin, rétorqua l’une des femmes, tu nous affames !
— J’ai cuit soixante pains, la mère, ils sont tous partis en un instant. Je ne peux me presser plus. Laissez-moi redescendre au four, vous aurez vos miches.
— Et si tu les cachais, ces miches, pour les revendre plus cher ?
Le ton montait sans cesse dans un brouhaha aigu. Nicolas prit son mal en patience tandis que le cocher tentait de se faire jour en poussant doucement son cheval. Rien n’y faisait, la foule s’enflait des curieux du quartier, les cris fusaient et, au milieu du vacarme, on entendait les mots « tricheur » et « accapareur ».
Loin devant l’attroupement, Nicolas mirait le Pont-Neuf qu’il devait franchir pour atteindre le Grand Châtelet. La longue arche était noire de monde et dorée par la lumière de septembre, tandis qu’un léger vent portait dans cette rue droite les odeurs des quais envasés, du pain sorti du four et du crottin qui jonchait la chaussée. Il resta sur ses gardes : il connaissait ces émotions populaires nées de la disette. Très vite, en ces temps de rareté, les incidents se changeaient en émeutes.
Pour autant, il était presque arrivé et s’irritait de son retard, qui lui ferait manquer son entrevue avec Bourdeau. Depuis Versailles, il se triturait l’esprit. Pourquoi son ancien adjoint l’avait-il mandé en urgence ? Les affaires de Paris ne le concernaient plus, il n’était plus commissaire au Châtelet. Il était revenu de la terre de Ranreuil à l’appel du roi Louis XVI, qui craignait pour la sécurité de sa famille et comptait sur son expérience pour prévenir les mauvais coups.
Depuis la prise de la Bastille, la Cour avait peur de la Ville. On redoutait les complots, les émeutes et les assassinats, les énergumènes chauffés à blanc par les folliculaires. Jadis, Nicolas avait veillé sur le roi Louis XV, au moment de sa disgrâce, après le coup de poignard de Damiens. Monté sur le trône, le dauphin, devenu Louis XVI, s’en souvenait et voulait un policier sûr auprès de lui, rompu aux intrigues et aux enquêtes, qui soit une main ferme, un cœur fidèle et une tête politique, mais étranger aux manœuvres qui entouraient la couronne.
Accouru à Versailles, Nicolas était depuis juillet le cerbère de la famille royale, chargé de débusquer les menaces et de les prévenir. Bourdeau savait bien tout cela. S’il l’avait appelé à Paris, c’est qu’il avait ses raisons, qui ne pouvaient être futiles. Quelque chose de grave s’était produit, que son ancien adjoint ne pouvait écrire dans une lettre. Alors Nicolas avait commandé une voiture dès le matin, pour rejoindre son ami qui l’affranchirait de visu.
Sur la route de Versailles à Paris, au mitan du bois de Meudon, une sourde mélancolie l’avait peu à peu étreint. Ainsi, à plus de cinquante ans, il courait encore pour protéger la couronne qu’il avait servie depuis ses vingt ans. Ces années de service revenaient par bribes à son esprit. Jeune homme, il s’était cru roturier, ayant sa fortune à faire, trop heureux de rejoindre cette police royale à l’éclatant prestige, servant un chef qu’il admirait, Sartine, lieutenant général, puis ministre de la Marine, sans doute le dignitaire le plus lucide du royaume. Il avait commencé de gravir les échelons à force d’enquêtes dangereuses et d’énigmes résolues. Puis le secret de sa naissance s’était soudain révélé. Nicolas, Breton sans quartiers, élevé par le chanoine Le Floch, était au vrai le fils du marquis de Ranreuil, seigneur respecté et prospère, longtemps son parrain, qui le reconnut peu avant sa mort. Ainsi il tenait par son sang à la société brillante qui dominait la France. Il avait même un lointain cousinage avec la lignée du grand roi Louis XIV.
Policier chamarré, hobereau sur sa terre de Bretagne, que pouvait-il espérer de mieux ? Sa nouvelle vie s’offrait à lui, paisible, méritée par tant d’efforts et de dangers. Les images s’en pressaient dans sa tête. La longue plage blanche de Guérande, où il aimait s’abandonner à l’eau vive dans le soleil du matin ; son galop de retour dans les dunes et les landes, suivi par son chien Pluton, fouetté par le vent d’ouest et les branches basses du parc ; le café fumant et les grosses tartines de beurre salé sur la table inégale de la cuisine du château ; le réveil babillant de son petit-fils, l’autre Nicolas, qui courait vers lui comme vers un refuge ; la maisonnée bientôt attablée autour de lui en cour familiale, aimante et respectueuse ; les projets du jour, une partie de pêche désordonnée et joyeuse ou bien une chasse minutieusement préparée, avec force jappements, hennissements et cris de vénerie. Une routine chaleureuse, harmonieuse, où chacun se sentait à sa place, éminente ou subalterne, content de son sort et tourné vers le bienveillant ordonnateur de ce petit monde tout d’équilibre et de respect. C’est-à-dire vers lui, Nicolas Le Floch, marquis de Ranreuil, qui tenait debout le fragile édifice hérité d’une immémoriale tradition et qui était – il se flattait de le penser – l’écrin du bonheur.
Pourtant, interrompue par l’arrêt de la voiture dans la lumière d’automne, sa rêverie était sombre. Un an plus tôt, à moitié surpris et néanmoins heurté,

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