Le Bonheur n était pas dans le pré
156 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le Bonheur n'était pas dans le pré , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
156 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Suffit-il de vouloir se convertir en fermier ou en agriculteur pour le devenir vraiment ? S’implanter dans une région qui n’est pas la sienne n’est pas toujours simple et les habitants de la ferme du Paou en font les frais à bien des égards. Ils sont regardés de travers par les habitants, sujets de discussions et de moqueries en tout genre au café du village où le bon goût n’est pas toujours de mise.
Anna Le Goff et son équipe, confrontés à un accident suspect ayant causé la mort d’un des habitants de la ferme, vont découvrir que la vie à la campagne n’est pas toujours idyllique.
La quatrième enquête de l’inspecteur Anna Le Goff nous entraîne à la campagne et nous fait toucher du doigt les méandres de l’âme humaine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 mai 2017
Nombre de lectures 7
EAN13 9782414061389
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-06136-5

© Edilivre, 2017
Dédicace

À ma famille
1
Edgar et Maryse Pelat étaient installés depuis presque cinq ans dans une ferme dotée de plusieurs hectares de terrain en Bretagne Nord, baptisée la ferme du Paou. Ils n’étaient pas très loin de la côte et cela les avait enchantés. La ferme se trouvait sur la commune de Tréveneuc, à une vingtaine de kilomètres de Saint Brieuc.
Pourtant ce projet ne fut pas si simple à mettre en œuvre. Maryse n’étant pas convaincue, Edgar dut faire preuve de persuasion pour la décider. Cela provoquait un complet changement de mode de vie, ils étaient devenus des néo-ruraux comme on les appelle dans le village. Sauter le pas avait été une preuve de courage, Edgar ne souhaitait pas passer sa vie à regarder avec effroi les grues s’affairer par la fenêtre de son appartement. Les discussions furent vives, il avait même été question de séparation. La perspective de quitter Paris effrayait Maryse, elle avait grandi en ville et n’envisageait pas de ne voir que des champs à perte de vue en se levant le matin. Elle ne voulait pas non plus quitter ses parents qui habitaient non loin de chez eux, ni son travail qui lui plaisait. Ces arguments revenaient sans cesse avec force, pourquoi tout envoyer balader ? Pourquoi se priver du dernier film au cinéma, des petites soirées entre amis ? Edgar faisait la sourde oreille, il souhaitait vivre plus lentement, retrouver de l’authenticité.
Qui disait changement de mode de vie, disait également changement de travail. La bataille au sein du couple dura une bonne année et demie. Edgar, persuadé du bien fondé de son idée, entama des recherches pour débusquer une région qui trouverait grâce aux yeux de son épouse. Dans un premier temps, il fit ses recherches sur internet. Bon nombres de communes cherchaient des né-ruraux pour faire vivre leur village. Puis, il eut une idée qui fit céder les derniers remparts, ils s’installeraient près d’une ville suffisamment grande, pour que Maryse puisse aller y travailler et dernier argument, ils vivraient en communauté. Autant Maryse fut-elle séduite par la proximité avec la ville, autant la vie en communauté ne l’emballa que très moyennement.
Il marqua le dernier point en assurant qu’ils commenceraient par proposer ce projet en priorité à leurs amis. Il y avait déjà un an qu’ils parlaient de cette idée autour d’eux et il avait remarqué des étoiles dans les yeux de certains. Là où il se trompait, Edgar, c’était que voir des étoiles dans les yeux de ses amis, ne voulait pas pour autant dire qu’ils allaient tous sauter sur la proposition de quitter Paris.
Ainsi, Pascal et Adeline déclinèrent l’offre d’emblée en leur souhaitant bon courage. Nathalie demanda à réfléchir et finalement argumenta qu’elle aimait trop Paris. Thierry était sur un projet professionnel qui devait le propulser sur un poste plus que juteux et était de toute façon marié et père de deux filles qu’il n’était pas question de déraciner. La liste s’épuisait, les copains souhaitaient bon courage au couple dans cette folle aventure.
Maryse contacta Noëlla, une amie de longue date, qui, de retour du Canada, était dans un creux au niveau projet. Elle accepta avec enthousiasme cette idée qu’elle qualifia en riant de suicidaire à une seule condition : que son amie avec qui elle était en couple depuis quelques temps puisse faire partie de l’aventure. Brigitte fut accueillie avec plaisir. Les deux femmes semblaient s’entendre à merveille. Elles firent adhérer au projet successivement : Astrid et Gérôme, un couple affublé de deux enfants turbulents, des gens cools, rêveurs et utopistes, Bertrand, un écolo célibataire, Maeva, une jeune femme anorexique, déçue de la vie, qui comptait y retrouver un sens en revenant vers la terre.
Les démarches avançaient et les rôles se précisaient. Edgar ne comptait pas son temps ni son énergie, les allers-retours entre Paris et la Bretagne furent nombreux. Il finit par dénicher la ferme qu’il recherchait, suffisamment spacieuse pour abriter tout le monde. Il se découvrit des qualités d’entrepreneur. À la grande surprise de Maryse, il se révéla être un homme organisé et précis qui ne laissait rien au hasard. Il calculait, lisait des revues, prospectait. Noëlla et Brigitte avaient l’habitude de travailler à la ferme et la tâche ne les inquiétait pas. Elles envisageaient d’élever des poulets en plein air, le terrain s’y prêtait. Le problème, était Astrid et Gérôme, selon Edgar, ils ne savaient rien faire à part ouvrir de grands yeux admiratifs quand il expliquait et argumentait en présentant les possibilités d’exploitation des terres. Les céréales avaient le vent en poupe, la culture bio pouvait procurer un rendement intéressant à condition d’être rigoureux. Bertrand, quant à lui avait déjà élevé des chèvres et savait faire du fromage, il était renfrogné et peu causant mais semblait connaître son affaire. Edgar était prêt à lui faire confiance. Maeva sous ses airs de petit oiseau tombé du nid avait tout de même des qualités non négligeables. Comptable de formation, elle proposait de tenir les comptes de l’exploitation et de nourrir tout le monde. Paradoxalement, elle avait un comportement alimentaire assez particulier mais adorait s’occuper des autres en préparant la cuisine en grande quantité. Freud en aurait fait son régal mais pour l’heure son envie de faire la cuisine associée à sa passion des chiffres bien alignés dans les colonnes arrangea tout le monde. Maeva prit donc ces deux missions avec sérieux et retrouva presque l’envie de sourire.
Ce petit groupe hétéroclite vint signer un compromis de vente avec les propriétaires Paul et Juliette en présence d’un notaire suspicieux et mal embouché. Il était rond le notaire. Un petit homme sans âge, il avait toujours fait vieux, à cause de sa calvitie probablement ou son ennui de la vie. Il soupirait, se déplaçait avec difficultés allongeant sa jambe gauche qui ne se pliait pas au niveau du genou comme on est en droit de l’exiger d’une jambe digne de ce nom. Il affirmait avoir sué sang et eau pour terminer ce dossier. Le montage ne fut pas simple car chacun des membres présents détenait dorénavant une partie des bâtiments. Paul et Juliette demeuraient propriétaires des terres qu’ils louaient à l’année. Maryse, pour son plus grand bonheur, trouva rapidement du travail à Saint Brieuc chez un dentiste installé en centre ville. Elle encouragea Astrid à chercher également quelque chose afin qu’il y ait au moins deux salaires qui rentrent en attendant que l’exploitation tourne un peu. Les aides de la région devaient permettre de financer le matériel et les matières premières. Astrid, ne sachant que tricoter des bonnets péruviens avec des laines colorées, n’était pas très partante. Elle commença à déchanter. Elle finit cependant par trouver un emploi à l’école maternelle de Plouha comme assistante auprès des enfants.
La vie en communauté commença par quelques travaux pour rendre les lieux habitables et faire en sorte que chaque famille ait un chez soi. Le premier hiver fut difficile, Edgar avait troqué sa chemise blanche étriquée contre un gros pull tricoté main par Astrid et ses souliers vernis contre des chaussures tout terrain. Il se sentait heureux et respirait à pleins poumons.
2
Quelques années plus tôt, la décision de tout plaquer pour vivre une autre vie s’était imposée à Edgar Pelat comme un fait incontournable alors qu’il rentrait d’une journée de travail épuisante.
– J’en ai marre, tu comprends, j’en ai par-dessus la tête. On vit comme des cons. Tu m’entends ? Comme des cons. Je suis parti depuis ce matin sept heures, il est vingt heures et je viens de rentrer, tu crois que c’est une vie ça ? Non, ça ne peut plus durer.
Edgar était hagard !!
– Calme-toi Edgar, c’est juste le temps qu’on s’en sorte. Quelques années tout au plus.
– Calme-toi, tu ne sais dire que ça. Calme-toi. Tu ne vois pas qu’on est en train de crever là ? Tu crois qu’on va pouvoir attendre des années ? On n’a même plus le temps de faire l’amour, tu te rends compte ? On est vieux et on n’a pas trente ans. Réveille-toi Maryse, rappelle-toi tout ce dont on a rêvé, ce n’est pas si loin quand même.
Alors que Maryse, excédée, avait tourné les talons, Edgar Pelat se tourna vers la porte fenêtre du petit appartement qu’il partageait depuis trois ans avec sa femme. Il tenta de regarder au loin mais il ne voyait que la brume qui ne s’était pas levée de la journée. Seules, quelques grues perçaient ce magma qui l’étouffait chaque jour davantage. Elles formaient des ombres gigantesques étendant leurs bras en des ballets qui l’effrayaient. Il rabattit le rideau, mieux valait ne pas voir ce spectacle sordide.
Edgar se laissa choir lourdement dans le sofa que recouvrait un plaid aux couleurs chatoyantes. Il laissa vagabonder son regard dans la pièce. Ils avaient réussi à faire de ce petit appartement de la banlieue parisienne un petit nid coquet et confortable qui leur ressemblait.
Machinalement il se saisit d’une photo en noir et blanc qui trônait sur une des étagères. Ils étaient tous les deux, le sourire aux lèvres, se tenant par la main au milieu d’une forêt. Edgar ne se souvenait plus qui avait saisi cet instant de bonheur, il défit la photo de son cadre et la retourna. Septembre 2006, soyez heureux mes amis, au plaisir de vous revoir, signé Noëlla. Noëlla, qu’était donc devenue cette merveilleuse amie ?
– Maryse, viens voir ! Tu sais ce qu’elle fait Noëlla ?
– Noëlla ? Pourquoi tu penses à elle tout d’un coup ?
– Parce que c’est elle qui a fait cette photo de nous deux que tu aimes tant et je me demandais ce qu’elle pouvait bien de

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents