La Vengeance d Hébé
186 pages
Français

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La Vengeance d'Hébé , livre ebook

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Description

Laura est une charmante célibataire qui n’a pas été épargnée par l’ironie du sort. À 45 ans, elle aborde la vie avec humour et philosophie, mais elle ne se doute pas encore de ce que l’avenir lui réserve...

Envoyée en Grèce pour le compte de son boss, Laura a pour mission de séjourner dans un mystérieux hôtel afin d’en percer les secrets... Que cache cet endroit sulfureux aux affaires obscures et dont l’accès est si farouchement protégé ?

Ce voyage va la conduire dans un monde étrange, à la rencontre de personnages insolites et d’expériences inédites, à la fois absurdes et cocasses.

Entre réalité et mythologie, son histoire rocambolesque va projeter Laura dans un autre espace-temps, une nouvelle dimension où le cours de sa vie va prendre une tournure inattendue.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 mars 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332891051
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-89103-7

© Edilivre, 2017
1 Edwige
« Quarante ans, c’est la vieillesse de la jeunesse, mais cinquante ans, c’est la jeunesse de la vieillesse »
Victor Hugo
Aéroport Paris Roissy
– Passeport et carte d’embarquement s’il vous plait.
Je décollai mon téléphone de l’oreille et, pour la centième fois depuis mon arrivée à l’aéroport, je tendis mes papiers à l’officier qui me jetait un regard oblique.
J’abrégeai ma conversation à voix basse.
– Il faut que je te laisse, mon grand, je vais embarquer… oui promis, je t’appelle quand j’arrive…
Avant qu’on me le confisque, je raccrochai et déposai mon smart phone avec mes affaires dans un bac, en vue de les passer sur le tapis de contrôle.
La tension était palpable depuis les dernières menaces terroristes et la paranoïa avait gagné tout le monde, même les voyageurs se considéraient d’un air suspicieux.
Les agents de sécurité avaient reçu l’ordre de se montrer intransigeants, et de désaper tout le monde, quand bien même le portique de contrôle ne signalait rien.
La famille devant moi se tortillait sur la pointe des pieds nus, tentant de rassembler ses affaires : portables, tablettes, appareils photos, revues, lingettes, trousseaux de clés…, le tout en se rhabillant avec souplesse : gilet, foulard, ceinture… les chaussures arrivaient en dernier.
Tout avait été scrupuleusement sorti et parsemé sur le tapis par l’officier zélé, dans un ordre très pratique, c’est-à-dire les sacs vidés en fin de course…
Les parents récupéraient eu fur et à mesure, en bout de chaîne, et fourraient ce qu’ils pouvaient dans leurs poches, en s’engueulant.
Le petit pleurait car sa peluche informe avait été soumise au même traitement que le reste, et il attendait fébrilement à la sortie du scan, sous l’œil torve du vigile installé devant son écran.
Quant à la grand-mère, qui faisait sonner le système de sécurité à chacun de ses passages, elle refusait de se déchausser et invectivait l’agent qui avait tenté de lui piquer sa canne, pour la contrôler… des fois qu’elle y dissimulerait un sabre ou un fusil à canon en kit.
Le bonheur de voyager en famille… C’était toujours un réel plaisir pour moi de réaliser ce à quoi j’avais échappé, et j’attendais, patiente, au spectacle.
Heureusement, je voyageais seule, et j’avais la ferme intention de profiter de mon séjour en Grèce, aux frais de l’agence.
L’hôtel où je me rendais ne figurait pas dans notre catalogue, et plusieurs de nos clients fidèles boudaient nos services depuis qu’ils y avaient séjourné.
Nous n’avions reçu aucune explication concrète de leur part, simplement qu’ils avaient été conquis… Ils parlaient d’expérience “inoubliable”, “exceptionnelle”, mais ils préservaient farouchement le mystère quant à la formule commerciale de l’établissement, qui n’offrait par ailleurs aucun site d’information ni de réservation en ligne.
Un client de longue date avait finalement accepté de transmettre les coordonnées téléphoniques de La Source d’Hébé à mon boss, qui avait immédiatement pris contact… Il avait essuyé un refus, poli mais catégorique, à son offre de partenariat.
Il n’en fallut pas moins pour qu’il en fasse une fixette, et qu’il déclenche une offensive commerciale… Il entendait bien découvrir ce qui s’y tramait de si spécial et avait décrété qu’il fallait se rendre sur place, mais maintenant qu’il était connu de la Direction de l’hôtel, il ne pouvait pas s’y présenter lui-même.
C’est ainsi que j’avais été désignée, ou plutôt invitée, à passer deux semaines là-bas. Je devais passer incognito , une touriste célibataire en quête de solitude dans un endroit insolite.
« Laura, je compte sur toi, m’avait dit Greg, débrouille-toi comme tu veux, cet hôtel doit figurer dans notre catalogue ! »
Je n’étais pas mécontente de quitter momentané­ment la grisaille de Paris, où le printemps tardait à s’installer. J’y laissais sans regret mon appartement vide.
Quant à ma famille, elle se résumait à celle de mon jeune frère et à mes parents, depuis le départ de Paco, cinq ans auparavant, envolé avec une fille de quinze ans sa cadette.
J’avais vécu dix ans avec Paco et nos grands projets : un chat pour commencer, puis nous envisagions la maison et les enfants qui vont avec.
Nous en étions à l’étape du chat, quand il était parti avec son maître.
J’avais eu la naïveté de croire que nous avions passé les caps fatidiques du couple, communément réputés après trois et sept ans, et je n’avais pas vu arriver le coup de la deuxième femme… l’autre… celle qui survient sans crier gare et qui vous prend tout avec une facilité déconcertante.
Paco avait croisé “Barbie infirmière” et toute sa panoplie aux urgences, suite à un accident domestique. Quatre points de suture à l’arcade sourcilière après une chute idiote dans la salle de bain. Elle l’avait réconforté, recousu et emballé… On ne peut rien contre le sex-appeal de l’uniforme…
J’avais alors fêté mes quarante ans dans un état pitoyable, larguée comme un chien de talus. Puis la colère avait pris le dessus, une sombre et sourde colère revancharde, à digérer et cracher du cyanure pendant des mois.
J’avais fini par me faire une raison : cela aurait pu m’arriver à moi, avec Ken le pompier, après avoir foutu le feu à ma cuisine…
Bien sûr, j’avais eu des aventures, que j’avais prises comme des lots de consolation. Rien de transcendant, rien qui me donne l’envie de m’engager à nouveau. Non pas que Paco fut l’idéal incomparable, seulement les suivants avaient tous été « trop »… trop jeune, trop vieux, trop désespéré, trop con, et trop marié en ce qui concernait le dernier.
Alors, j’avais appris la vie de célibataire, mais je me faisais accompagner en société, parce que ça faisait louche de se balader seule quand on n’était pas un boudin, et parce que, fondamentalement, je n’étais pas une solitaire. J’avais un besoin vital de contacts, pour la sensation rassurante d’être entourée de personnes bienveillantes et amusantes, non pas pour me materner, mais pour me renvoyer la balle, pour jouer avec moi.
J’avais ainsi développé une grande capacité à rencontrer des gens et à entretenir un large réseau de connaissances plus ou moins amicales, sans pour autant développer de relations profondes…
A quarante-cinq ans, j’estimais ne plus avoir le temps d’investir dans le futur.
Installée dans l’avion, sur mon siège en bout de la rangée vide, j’observais à travers le hublot la valse des bagages que les types en gilet fluo se balançaient avant de les bourrer dans la soute… et hop !… loupé… une valise explosée sur le tarmac… ce n’était pas la mienne.
– Vous avez le 12-C ? Beugla un gros type penché sur moi.
– pardon ?
– Le 12-C, où vous êtes assise, c’est mon siège, regardez…, insista-t-il en me plaquant son ticket sous le nez.
– Ah ?…
Prise de doute, je me contorsionnais pour récupérer le mien dans la poche arrière de mon jeans… le 12-B… Merde.
– Vous préférez le côté hublot ? Lui demandai-je gentiment.
– C’est pas une question de hublot, grogna-t-il, c’est mon siège, je préfère m’asseoir à ma place, c’est tout.
– Bien sûr, si vous y tenez… je vais changer de place…
– C’est pas que j’y tiens, c’est que c’est ma place.
– OK…, capitulai-je, si vous permettez que je passe, pardon…
Il ne prit pas la peine d’attendre que je sorte de la rangée, pour prendre sa fichue place, et me laboura les pieds au passage.
Espèce de plouc… j’espère que la valise explosée sur le tarmac est la tienne !
Installée sur mon 12-B, je priais pour que mon voisin de gauche soit plus agréable. Je ne tenais pas à passer tout le vol, coincée entre deux gros lourds. Je surveillais, fébrile, le défilé des passagers qui entraient et qui s’installaient bruyamment. Je reconnus la petite famille qui avait passé le contrôle douloureusement, ils se chamaillaient à nouveau pour savoir qui des quatre serait séparé des autres… la mamie avait perdu, manifestement, et fut reléguée en queue de l’avion.
J’avais toujours été fascinée par la capacité des gens à s’ignorer royalement, alors qu’ils allaient passer plusieurs heures ensemble dans une promiscuité confinée. Animés par la même rage que mon voisin, atteint de possessivité aigue à l’égard de son siège, les passagers s’appropriaient l’espace, faisant fi des convenances les plus élémentaires.
Dans le hit parade des comportements gonflés, on retrouvait ceux qui baissaient brutalement leur dossier dès qu’ils avaient pris place, sans prévenir le type derrière qui prenait immanquablement sa tablette dans le bide.
On retrouvait aussi les squatteurs de coffres, qui bourraient sans vergogne leurs énormes “bagages à main” sur trois rangées, s’imaginant sans doute que les suivants prendraient les leurs sur les genoux.
Le plus amusant dans ce cirque, c’était après… Une fois tout ce petit monde installé, le personnel de vol rétablissait l’ordre, en jouant au Tétris dans les coffres, quitte à tout écrabouiller et à dégager les encombrants là où leur propriétaire n’avait plus accès. Puis, les hôtesses faisaient redresser tous les sièges en vue du décollage, et ceux qui étaient empalés à leurs tablettes pouvaient à nouveau respirer… et faire en sorte de bloquer le dossier d’en face à 90 degrés, pour toute la durée du vol.
Parmi les retardataires, je remarquais un type franchement séduisant qui approchait, le genre baroudeur du Trophée Camel, qui m’aurait parfaite­ment convenu comme voisin de vol…
A croire que mes prières avaient été entendues, il se dirigeait droit vers notre rangée.
Oui… C’est ça… encore quelques mètres mon grand, tu es au 12-A, par ici !
Il me rendit mon sourire en passant à ma hauteur, tandis que je débarrassais poliment son

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