La vendetta de l ombre
185 pages
Français

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Description

Malgré un isolement forcé dans le Cap Corse, les vacances de ces adolescentes auraient pu, auraient dû se dérouler sans aucun problème. Mais l’alcool et la drogue emporteront les deux demoiselles aux personnalités contrastées dans des excès incontrôlés. La venue imprévue d’un jeune garçon débouche même sur une totale débauche. Des jeux sexuels aboutissent contre toute attente sur d’inattendues maternités. Mais comment expliquer à leur famille respective des grossesses simultanées ?
Des années plus tard, l’étalon prodigue débarque à nouveau dans l’existence des deux amies établies dans la vie. Justificatifs à l’appui, l’homme mettra ses terribles menaces à exécution. Contre leur silence, il exigera tout d’elles jusqu’à une intolérable soumission. Après avoir enduré les pires sévices, Vanina imposera son diabolique stratagème à Solène. Les habituelles investigations d’un policier viendront fragiliser l’unité du duo. Plus grave encore, l’insoutenable chantage recommence, s’amplifie, persiste sans fin…
D’où sortent ces nouvelles photos à caractères sexuels et si compromettantes ? Qui les détient ? Qui se cache sans cesse dans l’ombre des deux amies ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 octobre 2022
Nombre de lectures 3
EAN13 9782312128511
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La vendetta de l’ombre
Paul Dourret
La vendetta de l’ombre
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
Du même auteur
Aux confins de ses absences
J’aurai sa tête
La fugue maudite (1)
Carla, just fly away (2)
Carla fly away (3)
Les femmes du Jas Malpasset
La vie m’a trahie
Amazonia , les amazones de la sixième extinction
Une demoiselle diaphane
Les chemins de traverse des amours buissonnières
© Les Éditions du Net, 2022
ISBN : 978-2-312-12851-1
Elle rentra épuisée par sa dernière nuit, sa montre affichait cinq heures du matin. Le jour pointait à peine le bout de son nez derrière Elbe . Elle avait jugé plus utile de s’éclipser discrètement sans le réveiller. Elle rejoignit sa villa du Cap . Elle préférait profiter du ridicule laps de temps offert pour se reposer un peu, quelques minutes d’un sommeil réparateur se révéleraient les bienvenues.
L’alarme de son portable sonna vers 7 h 30. Elle eut un mal fou à émerger puis à s’extraire enfin de son lit douillet. Exténuée par ses excès nocturnes répétés, elle traîna longtemps sous la douche. Elle s’éternisa devant un café trop serré tout en songeant au déroulement de sa dernière soirée. Le garçon d’apparence si réservée l’avait surprise ; il s’était révélé doux, attentionné et surtout bon amant. Mais il lui paraissait beaucoup trop jeune pour maintenir une relation durable avec lui. Elle s’était une nouvelle fois laissée emportée par l’habituel tourbillon qui aiguisait ses sens. Lui, avec sa généreuse insistance l’avait entraînée dans son sillage de rire et d’exubérance, persuadé qu’il avait ferré là, la femme fatale dissimulant une impétueuse sensualité. Elle ne donnerait pas suite et le gommerait de ses tablettes ! Il appartiendrait aux souvenirs périssables dans la liste de ses trop nombreuses aventures. Dans Bastia, une agglomération de moindre importance, leurs chemins seraient malgré tout appelés à se recroiser, tant pis ! Tant mieux ! Et qui sait ?
Avant de partir, elle soutint avec difficultés son effroyable image dans la glace du hall d’entrée. Elle grimaça face au miroir et poussa un grognement de déception, voire de dégoût. Malgré une ultime, mais inutile touche de maquillage, d’horribles cernes sombres entouraient ses yeux rougis. Les ravages de l’alcool et ses nuits sans sommeil s’étalaient de manière cruelle sur son visage. Elle passa une dernière fois ses doigts dans ses longs cheveux pour les lisser. Déçue, elle secoua la tête pour tout remettre en place.
« Pas le temps de faire mieux pour l’instant ! » murmura-t-elle. Dépitée, elle enfila ses chaussures à talons ; elle saisit ses deux trousseaux de clefs sur une console voisine. Elle claqua la porte de la maison et la verrouilla derrière elle. Elle courut instable sur l’allée de graviers pour sauter dans son 4x4. Elle tourna la clef sur le contacteur et mit en route le moteur. L’horloge du tableau de bord indiquait 8 h 55. Comme d’habitude, elle serait en retard. Elle pressa le bouton de la télécommande, le portail électrique coulissa bien trop mollement à son goût. Elle stoppa quelques mètres plus loin face à la boîte aux lettres. Elle entrouvrit la vitre de sa portière et sans descendre de l’engin elle releva son courrier. Elle jeta un œil rapide sur le flot de paperasse. Parmi les habituels « Corse-Matin » et pubs, traînaient encore des relances de fournisseurs, un envoi de l’EDF, sans doute le rappel de la dernière facture impayée, un oubli plus ou moins volontaire. Elle haussa les épaules, rien de bien important en fait. Elle balança le tout sur le siège passager. Elle bâilla bruyamment avant de s’étirer une nouvelle fois. Elle se massa les seins trop comprimés ou meurtris encore par la fureur de son amant. Elle boucla la ceinture de sécurité et enclencha la première. Au bout du chemin de terre cahoteux, après avoir jeté un coup d’œil à gauche et à droite, elle bifurqua sur la nationale en direction de Bastia. À cette heure, la circulation se révélait plus fluide. Ils avaient tous et depuis fort longtemps levé l’ancre pour rejoindre la ville et leur boulot. Les vendeuses coincées devant la porte de sa boutique devaient râler et s’impatienter. L’inventaire prévu ce lundi, jour de la fermeture hebdomadaire s’annonçait déjà mal engagé.
Elle stoppa la musique et chercha la station RCFM sur l’écran digital de son véhicule. Elle avait raté les infos internationales. Soudain, apostrophée par les propos du commentateur, elle augmenta le volume du son pour écouter d’une oreille attentive :
« Avec le cadavre du Golo , on se dirige vers une délicate enquête : accident, suicide ou meurtre, tout reste aujourd’hui envisageable. La macabre découverte dans le lit du fleuve à des kilomètres de toute habitation, interpelle les services de police de notre île. En effet, aucune disparition n’a été signalée à ce jour dans la région. Les investigations ont débuté dès hier sur les lieux du drame ; elles apporteront certainement quelques premiers éléments de réponse. Nous savons qu’il s’agit d’un homme de type européen d’une trentaine d’années, 1,80 m environ, blond, yeux clairs, allure athlétique. L’inconnu était vêtu d’un polo gris uni et d’un jean. Les enquêteurs n’ont trouvé aucune pièce d’identité sur l’individu, et plus étrange encore, aucun véhicule stationné ou abandonné dans un proche périmètre. L’homme porterait sur le ventre un tatouage représentant un visage de femme. Un détail primordial, il devrait permettre une rapide identification. »
D’un geste brusque, elle coupa la radio. Elle mit le clignotant pour ranger son véhicule sur le bas-côté de la chaussée. Elle déplia le journal du lundi. Là, sous le titre à la une, elle parcourut l’entrefilet. Sans attendre, elle poursuivit sa lecture dans la rubrique des faits divers.
Pas le moindre doute, il l’avait retrouvé. Il s’agissait bien de lui.
Douze ans plus tôt.
L’année scolaire s’était mal terminée pour les deux copines avec un baccalauréat raté et agrémenté d’une sanction non négociable pour Vanina. On lui imposait des vacances dans la maison de campagne familiale du Cap Corse, loin de la ville, de sa liberté, de ses tentations, loin de tout, avec les sorties interdites et le portable supprimé. Face à une mère intransigeante, elle supporterait à défaut son compagnon et elle punirait à sa manière la despote maternelle. Dès qu’il reviendrait de ses tournées commerciales, elle se retrouverait seule avec lui au sein de l’immense propriété. Dans l’impossibilité de s’échapper, sans la volonté évidente de le repousser, elle savait comment cela finirait.
Anthony avait débarqué un après-midi de printemps, un repas partagé à trois, suivi de longues heures, où elle entendait depuis la chambre voisine gémir sa maman. Puis debout dans le couloir, elle avait écouté sa maman encourager son nouvel amant et vibrer de façon aussi surprenante que naturelle. Habituée au silence religieux de la demeure, elle n’aurait jamais imaginé sa génitrice sous un tel angle. Elle ne pensait pas qu’à son âge, la présence d’un homme dans son lit puisse provoquer des réactions si violentes et surtout si retentissantes. Une dame au caractère réservé, même si le manque ou le désir de convaincre débouchait sans doute sur des comportements excessifs.
Mais pour elle, depuis quelques mois ses premiers émois réveillaient son corps d’adolescente écervelée et tous les sens d’une féminité déjà trop exacerbée. Elle se souvenait de ses mains baladeuses. Bien sûr, elle se savait fautive. Elle s’exhibait sans cesse dans des tenues de plus en plus sexy et provocantes, histoire de le défier de le pousser dans ses derniers retranchements, afin de voir jusqu’où sa convoitise affichée l’emmènerait. Les regards de l’homme, ses sourires, ses clins d’œil, ses gestes ne trompaient pas. Elle portait aussi une grande part de responsabilité dans une situation inédite, mais exaltante. Elle avait plus ou moins inconsciemment autorisé l’inacceptable. Une manière originale de narguer sa mère, de se venger d’elle et de sa rigueur. Elle la jugeait trop stricte, trop sévère, jamais disponible, et toujours critique envers sa personne. Depuis des semaines, elle délaissait, négligeait sa fille unique au profit d’un compagnon beaucoup plus jeune. Elle lui vouait soudain une exaltation sans borne. Après des années d’abstinence supposée, il avait au-delà de toute espérance, réactivé la femme qui sommeillait en elle.
Vanina se rappelait leur premier petit-déjeuner, un étrange matin. Elle dévisageait avec malice et admiration le coupable d’un charivari nocturne sans précédent. La partenaire encore engourdie par une interminable nuit d’amour, le nez dans ses tartines, ne remarqua pas les coups d’œil et les rictus moqueurs d’Anthony . Amusée par son attitude, Vanina souriait, pouffait derrière son bol de café, allant même jusqu’à accepter la main de l’homme sur sa cuisse…
Elle n’oublierait jamais cet après-midi, une première fois où seule, coincée contre le divan, il l’avait entourée de ses bras puissants. Elle revoyait bien l’instant ; l’homme lui avait tenu un discours explicite et excitant :
« Quinze ans et presque une femme. Ton corps arrive à maturité. Il est temps de le laisser s’exprimer. Si tu veux, je t’enseignerai tout ce que tu dois connaître des rapports amoureux ; tu découvriras les caresses, toutes celles qui vous transportent ; et comme ta mère, tu hurleras de plaisir, je te le promets ! Tu l’as souvent entendue ! Profite de mon savoir-faire. Rien de tel pour une première qu’un amant expérimenté. Fais -moi confiance . Nous nous protégerons, aucun risque. Tout se passera bien ! »
Et il avait continué son baratin… Puis d’un coup, il l’avait embrassée, un baiser long, langoureux et agréable, si surprenant qu’elle s’abandonna quelques secondes dans ses bras. Les yeux fermés, écrasée contre lui, elle songea à sa maman et à ses cris de jouissance, ils déchiraient toutes les nuits du domaine. Curieuse et séduite par ses propos, elle toléra tout d’abord ses mains sur sa tai

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