La Traque et l’appât
422 pages
Français

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La Traque et l’appât , livre ebook

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Description

Ce roman fleuve convie le lecteur à plonger dans les méandres de l'esprit torturé d'un tueur en série. Avec une cruauté inouïe, celui-ci élabore un plan machiavélique pour brouiller les pistes. La police reste désemparée devant la difficulté des cas à résoudre. Mais c'est sans compter sur la détermination sans faille d'Achille et Lise, qui sont bien décidés à mettre un terme à cette folie meurtrière. Le couple atypique formé par cette brillante avocate d'affaires et ce sympathique marginal n'est pas au bout de ses peines. Accusé à tort d'un crime qu'il n'a pas commis, Achille voit son goût pour la justice d'autant plus renforcé. Leur enquête au long cours les amène à faire d'étranges rencontres dans des lieux pour le moins insolites.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 février 2018
Nombre de lectures 4
EAN13 9782414166992
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-16697-8

© Edilivre, 2018
Dédicace
A Marie-Aude, Pierre, Louise et Nicolas. Un grand merci à Brigitte.

« L’avenir ne nous apporte rien ne nous donne rien ; c’est nous qui pour le construire devons tout lui donner, lui donner notre vie elle-même. »

Simone Weil. L’enracinement.
Prologue
Elle balayait le couloir des bureaux utilisés par les commerciaux du garage. Elle faisait ses petits tas de poussières, machinalement et elle pensait en même temps. Elle pensait qu’elle ne valait pas beaucoup plus que cette poussière. Et même que cette poussière était plus forte qu’elle, car toujours là, toujours présente en un éternel recommencement. Et que, lorsqu’elle aurait fini de balayer parce que trop vieille ou trop morte, la poussière, elle, serait toujours là et finalement aurait gagné la partie. Quelqu’un d’autre balaierait, ou le garage serait abandonné et il y aurait de plus en plus de poussière, jusqu’à ce que tout soit démoli. Même après la fin du monde il y aurait encore de la poussière.
Ce qui la rassurait, c’est qu’elle était devenue une experte de cette poussière. Elle en connaissait tous les types, les gros grains, la pelucheuse, la récalcitrante qu’on a du mal à rattraper. Et puis, elle se disait que tout le monde en était au même point qu’elle vis-à-vis de la poussière, son patron qui l’engueulait, les commerciaux qu’elle croisait et qui la narguaient ou l’ignoraient, le président de la République aussi. Tout aurait disparu alors que la poussière, elle, elle serait encore là. Et eux ils ne la connaissaient pas, cette poussière qui les terrasserait tous. Elle si. Par bonheur. Et elle sourit.
Elle entendit un bruit de sirène d’ambulance et tourna la tête.
C’est ce moment qu’il choisit pour frapper, alors qu’elle faisait une pose dans la construction de son petit tas. Il la saisit par derrière en lui ceignant les épaules de son bras gauche et en lui tranchant vivement le cou de son petit couteau effilé. Comme une poule. Rapidement, efficacement, sur la carotide. Le sang gicla en un grand jet chaud. Elle eut le temps de glousser, de gigoter un peu, dans un dernier soubresaut saccadé, de penser à sa vie qui n’était rien. Et plus rien. Dans le mouvement des corps, le tas de poussière avait été pulvérisé, dispersé. Une grande dégoulinure de sang coulait sur la vitre.
Il laissa retomber le corps. Il cracha deux fois dessus. Vivement. Il prit son grand couteau, le deuxième, fourragea rageusement les entrailles et le sexe dans un accès de nervosité extrême, recracha dessus et donna des coups vifs sur le crâne et dans les yeux.
Au bout de deux minutes, le corps de la marocaine n’était plus qu’un amas sanguinolent.
L’homme haletait maintenant. Il se calma et fit retomber son rythme cardiaque par de grandes respirations. Une fois calmé, il prit sa check-list, passa chacun des points en revue et entreprit de découper méticuleusement le corps en morceaux en séparant tous les membres du tronc. Cela lui prit une bonne demi-heure et il dut fournir un grand effort. Lorsqu’il avait fini de découper un membre, il regardait sa montre. Le respect du timing était vital. A la fin, Il reprit sa check-list et vérifia des yeux à nouveau chacun des points. Il s’arrêta sur l’un d’eux, leva la tête et fixa un point au fond de la pièce. Il se dirigea vers cet endroit, les toilettes. Il y entra et repéra les affaires de la femme de ménage. Il prit sans hésitation son sac à main et y récupéra un petit boitier noir. À nouveau, une sirène, très proche, se fit entendre ce qui lui fit tourner la tête. Il rangea le boitier rapidement dans la poche arrière de son justaucorps sombre, puis en marchant accroupi, très rapidement comme une araignée, il s’effaça de l’endroit comme s’il n’avait jamais existé.


Achille entendit le cri aigu de la mouette. Il était sur sa terrasse et arrosait ses plantes. Elles avaient soif car en ce début de printemps, tout d’un coup, le temps s’était mis au beau et le soleil faisait rapidement monter la température. Achille n’avait pas encore pris son café ce matin. Lise, elle, était déjà partie depuis une demi-heure tandis que lui , trainassait comme d’habitude dans l’appartement avant de se mettre à tout ranger.
Il n’avait pas encore tout à fait quarante ans. Il était de taille moyenne, le corps mince et élastique. Sa démarche était vive et rythmée. Châtain, les yeux bruns, il avait le regard doux et le visage rond. Il n’avait jamais appris à dissimuler et son regard le trahissait souvent. C’était un rêveur. Il aimait s’évader dans ses pensées et se rappeler ses anciens souvenirs.
Depuis toute cette histoire, depuis qu’il était avec Lise, ils s’étaient réparti les rôles et lui, tous les jours, rangeait, lavait, nettoyait, ce qui fait que Lise n’avait pas besoin de faire quoi que ce soit. Elle prenait son petit déjeuner et partait de là dans la précipitation sans rien ranger. Elle revenait le soir tard. Achille s’était occupé de tout. Lise soufflait, s’affalait dans le canapé et la plupart du temps s’endormait devant la télé.
Première partie L’accusé
Chapitre 1
Lise arriva très tard, vers deux heures du matin. Les gens commençaient à partir, mais il restait encore beaucoup de monde. Ça n’était pas facile de se déplacer car les danseurs qui se trémoussaient frénétiquement prenaient tout l’espace. Il y avait des cadavres de bouteilles de champagne partout. Les gens buvaient beaucoup et à cette heure tardive, la plupart étaient bien éméchés. C’était samedi, mais Lise avait travaillé toute la journée jusqu’à une heure du matin. Elle était tendue, crevée, stressée par un point juridique qu’elle n’arrivait pas à démêler. Elle avait hésité à venir mais elle ne pouvait pas décommander une fois de plus. Elle entra, ne remarqua pas le décor, se précipita sur le mur de verre de champagne bien en évidence en face de la grande entrée et but trois verres coup sur coup. Elle se détendit un peu tout en gardant toute sa lucidité.
Bernard était à ses basques, énervé lui aussi de ce retard, de la foule de ses amis qui s’amusaient alors que lui attendait et qui le charriait sur son décor d’Ali-baba et sur l’absence de Lise.
– Je t’ai attendue toute la soirée, qu’est-ce que tu foutais ? Dit-il en la coinçant contre la table des verres. Une feuille de palmier vint lui barrer le visage.
– Je travaillais !
Elle lui lança un regard noir et trouva qu’il avait l’air vain. La fatigue l’envahit et prit le dessus.
– Je vais m’asseoir, dit-elle.
– Tu n’as pas faim ?
– Non, pas tout de suite, j’ai besoin de souffler.
– Tu ne veux pas danser, je t’ai attendue toute la soirée pour ça ?
– Je vais souffler je t’ai dit.
Elle chercha un endroit où s’asseoir, n’en trouva pas car tout avait été poussé pour le décor et la danse. Elle finit par remarquer le décor. Elle sourit et s’exclama « Comment c’est chez toi Bernard ! On se croirait dans une église ».
Le rouge monta aux joues de Bernard. Tout le monde parlait de monde magique. Lise pensait à une église.
Pour Bernard, c’était sérieux car il comptait conclure avec cette fille qu’il pensait être celle de sa vie. Elle s’appelait Lise Hérard, avocate très brillante dont le seul but était de devenir partenaire dans son cabinet d’avocats d’affaires. Lise était jolie sans être belle, très bien faite, sportive, déterminée, intelligente, dure en apparence et capable de dégager une énergie démesurée pour atteindre l’objectif qu’elle s’était fixé. Bernard en était tombé un peu amoureux et se construisait surtout un scénario de couple moderne qui devait aboutir à conforter l’image qu’il se donnait de lui-même.
L’appartement était entièrement décoré sur un thème bucolique. De grands thuyas et des palmiers montaient leurs feuilles jusqu’à recouvrir le plafond. Des rosiers et des massifs de mousse plantés sur des rochers en carton-pâte s’étageaient, s’alternaient, donnant l’impression aux visiteurs de se trouver dans une grotte végétale. Des dizaines de bougies étaient disposées dans les plantes. Leurs flammes venaient se refléter dans de magnifiques boules de cristal de couleur chaude.
Le slow « Still loving you » de Scorpion, démarra avec sa cadence lente.
« Danse avec moi, Lise » dit-il sur un ton gris et en lui prenant le bras.
Elle se dégagea, vivement, par réflexe, et le toisa d’un regard encore plus noir. Autour d’eux les couples se formaient et commençaient à danser, certains très langoureusement, d’autres plus timides. Bernard ne tint pas. Il battit en retraite tout en prenant un verre. Lise en profita pour chercher à nouveau à s’asseoir. Mais il n’y avait pas plus de places libres que tout à l’heure. Un jeune homme, qui semblait tout droit sorti de Saint Cyr, tant il était raide, essaya d’engager la conversation. Elle lui fit un léger signe négatif de la main, se retourna, regarda dans tous les sens et remarqua une porte tout au fond. Elle fendit la foule puis ouvrit cette porte et la referma très vite derrière elle.
Elle semblait être seule. La pièce était sombre avec tout un fatras électronique. Elle s’adossa à la porte. La musique était assourdie. Elle respira un grand coup et éclata en sanglots. En plus de son point juridique, le client qui devait boucler sa fusion-acquisition ce dimanche l’avait harcelée de coups de fil et il avait passé son temps à l’injurier en anglais pour maintenir la pression. C’était un ancien boucher et ce n’était pas un homme d’une grande finesse. Les « beach » et « kiss my ass » résonnaient encore dans sa tête. Elle ne s’était pas démontée, il ne fallait pas, c’était le jeu. Elle savait travailler sous une énorme pression. Mais là, seule, même si l’endroit lui était étrang

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