La mystérieuse cachette
74 pages
Français

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La mystérieuse cachette , livre ebook

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Description

Pour une fois, Jack DESLY envisage d’acquérir légalement une bague pour l’offrir à sa compagne et complice Gladys.


Tandis que celle-ci est occupée à faire son choix dans une bijouterie, elle surprend une discussion entre le secrétaire de lord Plushing, un riche anglais, et le propriétaire.


Les deux hommes planifient une présentation des plus belles pièces de l’établissement dans la chambre d’hôtel qui recevra sous peu lord Plushing, de passage incognito à Paris.


Connaissant les détails du marché, Jack DESLY décide de profiter de l’occasion pour mettre la main sur le magot.


Installé dans le hall du palace, à l’heure à laquelle un employé du joaillier doit arriver, Jack DESLY attend vainement ce dernier.


Le lendemain, dans les journaux, il apprend que celui-ci a été agressé et dévalisé sur le trajet.


Le gentleman cambrioleur mène une enquête parallèle à celle de son ennemi de toujours, l’inspecteur Arthème Ladon. Seulement, son but n’est pas de rendre la justice, mais de s’approprier le butin...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070039502
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 24 -

La mystérieuse cachette
Récit policier

Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
LE SECRÉTAIRE DU LORD

L'homme était vêtu avec une discrète élégance. Son costume gris fer sortait de chez le bon faiseur et tout, dans sa mise, indiquait un goût assez sûr, depuis les gants Suède jusqu'au chapeau de feutre assorti aux vêtements.
Il venait d'entrer dans le magasin de joaillerie Brandt et Robert, place Vendôme. Un vendeur s'avança, courtois, empressé.
L'homme répondit par un sourire bref et hocha la tête :
— Excusez-moi... Mais je voudrais parler à l'un de ces Messieurs.
M. Brandt était occupé avec une jeune femme chic devant qui il avait étalé plusieurs écrins. Le vendeur s'approcha et murmura quelques mots. M. Brandt leva la tête, regarda un instant le nouveau client et se mordilla les lèvres.
Son associé, M. Robert était sorti. Lui-même ne pouvait abandonner la jeune femme. Il murmura :
— Priez-le d'attendre... Vous voyez bien que...
Sa cliente, une rousse délicieuse aux yeux verts, était absorbée dans la contemplation d'une bague dont l'émeraude scintillait. Elle parut se rendre brusquement compte du colloque discret et leva la tête, regarda, vit l'homme en gris, M. Brandt, le vendeur qui tendait une carte de visite.
Au même moment, M. Brandt eut un mouvement de surprise, son visage révéla une considération soudaine et, de la tête, salua le nouveau venu.
— Très honoré, Monsieur...
La dame rousse eut une expression empreinte de curiosité. M. Brandt se mordilla de nouveau les lèvres et se décida :
— Excusez-moi, Madame... Un tout petit instant...
Ce n'était pas la première fois que cette cliente venait dans le magasin. Elle avait, précédemment, fait son apparition avec un homme jeune, empressé, qui, sans doute, lui faisait la cour — à ce qu'en jugea M. Brandt — et qui semblait désireux de lui offrir un riche cadeau.
C'est pourquoi la jeune femme était revenue, deux jours plus tard, afin de fixer définitivement son choix.
Elle eut un sourire exquis :
— Je vous en prie, Monsieur...
Le vendeur prit la place de M. Brandt, de l'autre côté du comptoir et ce dernier accourut auprès de l'homme en gris.
La jeune femme bavarda à mi-voix avec l'employé tout en continuant d'admirer les bijoux. Le vendeur était tout fier de pouvoir lui dire que le personnage qui venait de donner sa carte de visite n'était autre que le secrétaire d'un lord anglais bien connu.
Là-bas, à l'autre extrémité du magasin, deux autres employés masculins et une vendeuse allaient et venaient, surveillant habilement ce qui se passait. Quand on étale des bijoux représentant plusieurs dizaines de milliers de francs d'un bout à l'autre de la journée, sur des tables ou des vitrines plates, il est naturel qu'on prenne ses précautions pour qu'ils ne soient jamais perdus de vue.
M. Brandt écoutait Mr Edward Johnson qui s'exprimait en français avec un léger accent.
— Mon maître, lord Plushing, dit le visiteur, a l'intention de venir passer un mois à Paris pour se rendre ensuite sur la Côte d'Azur. Il sera accompagné de lady Phishing... Ce voyage coïncide avec un anniversaire et — il fit un geste — vous comprenez... C'est l'occasion pour vous, monsieur Brandt...
— Oui, oui, je comprends... Lord Plushing viendra choisir...
— Non. Il désire que son séjour à Paris se passe dans un strict incognito. Il séjournera ici sous le nom de James Broadler...
M. Brandt ne manifesta aucun sentiment. Son visage resta neutre. Edward Johnson poursuivit :
— Ce n'est qu'à Nice, où il retrouvera des amis, qu'il reprendra son titre et son vrai nom. Je vous explique ceci afin que vous compreniez pourquoi lord Plushing descendra dans un hôtel, à Versailles, au lieu de Paris... C'est toute une histoire sentimentale... Des souvenirs... Bref, lord Plushing a ses raisons très précises pour agir ainsi.
M. Brandt écoutait toujours. Son interlocuteur, très à son aise, parut deviner ce qui se passait secrètement chez lui, car il dit, tout à coup :
— Je suis descendu à l' Hôtel Royal, boulevard des Italiens... Lord Plushing sera là d'un moment à l'autre, et son appartement est déjà retenu, à Versailles, au Floraly-Palace... au nom de M. et M me James Broadler, naturellement. Nous sommes, vous et moi, les deux seuls dépositaires de ce petit secret.
« Il va sans dire que c'est un de vos vendeurs — celui qui m'a accueilli, par exemple — qui se rendra là-bas avec un choix de bijoux, dès que je vous téléphonerai...
Il regarda M. Brandt et ajouta :
— Vous ferez un choix d'environ quatre cent mille francs... Mais je me hâte de vous rassurer, car...
M. Brandt fit un geste de protestation polie.
— Si, si, insista Johnson avec une expression entendue, je saisis très bien la situation.
Il avait tiré de sa poche intérieure un carnet de chèques et dévissait le capuchon d'un porte-plume réservoir.
— Je vais tout de suite vous signer un chèque pour le montant intégral de ce que vous soumettrez à Lord Plushing... J'ai sa procuration. En échange, vous me donnerez un reçu de ce chèque vous engageant à me le rendre contre paiement de ce qui aura été définitivement choisi.
À ce moment, le vendeur qui s'occupait de la cliente rousse revint auprès de M. Brandt. La jeune femme avait arrêté son choix sur la bague à l'émeraude et se préparait à sortir.
— On passera régler cet après-midi, spécifia-t-elle, et on l'emportera... Vous fermez à six heures et demie, je crois ?
— Oui, Madame... dit M. Brandt en s'inclinant.
Edward Johnson avait commencé à rédiger son chèque. M. Brandt le refusa avec emphase.
— Oh, non, Monsieur... Du moins, pas avant que je sache exactement ce que je vais soumettre à lord Plushing.
Il eut un petit rire.
— Imaginez que je n'envoie que la moitié, par exemple !
— Peu importe... Puisque vous me rendrez le chèque, ensuite... C'est une sorte d'assurance pour vous !
M. Brandt était nerveux. D'un côté, le désir de ne pas manquer une affaire qui, si elle s'avérait réelle, serait d'un profit excellent. De l'autre, la pensée que, si, par hasard... Il n'était pas un novice. Le joaillier possédait de l'expérience. Il avait appris à se méfier dans la vie.
« Si j'ai affaire à un escroc, songea-t-il, le chèque n'a aucune valeur non plus... »
Il prit une décision.
— Monsieur Johnson, articula-t-il, je ne veux pas vous faire injure. Je dois vous dire qu'il est nécessaire que je mette mon associé, M. Robert, au courant de cette proposition, avant de faire quoi que ce soit.
— Mais, certainement !... Vous avez mon adresse à l' Hôtel Royal... J'y serai tout l'après-midi. Je serai enchanté de recevoir votre appel téléphonique pour me dire que tout va bien...
Le secrétaire de lord Plushing quitta la maison Brandt et Robert. À peine eut-il disparu, que M. Brandt s'enferma dans son bureau et composa un numéro de téléphone :
— Allô ? La banque Forewell ? Ici, la maison Brandt et Robert, joailliers, place Vendôme... Pourriez-vous me dire si vous possédez un compte courant au nom de lord Phishing, de Londres ? Comment ? C'est confidentiel ? Mais non, on me propose un chèque sur vous en règlement d'achats, c'est tout naturel que je me renseigne !
Quelques instants s'écoulèrent et le visage de M. Brandt s'éclaira. C'était exact. Lord Plushing n'était pas un inconnu pour la banque Forewell.
Poursuivant son idée, le joaillier téléphona au FIoraly-Palace de Versailles afin de demander si M. et M me Broadler étaient là. On lui fit savoir qu'ils étaient attendus très prochainement. L'appartement n° 17 leur était réservé.
À l'heure du déjeuner, M. Brandt informa son associé de l'excellente transaction en perspective.
— Je me suis renseigné... Tout va très bien...
M. Robert approuva d'un signe de tête.
— Oui... Mais il faut tout de même prendre le chèque...
— Tu n'y penses pas !... Maintenant que...
M. Robert leva sa fourchette pour accompagner sa phrase :
— C'est lui qui l'a offert... Il n'y a donc pas à craindre de l'offenser... Mets ça sur mon dos... Nous serions de parfaits crétins de négliger pareille chance de sécurité...
Durant l'après-midi, M. Edward Johnson fut averti qu'on ne serait que trop heureux de le satisfaire.
— C'est parfait, s'exclama-t-il. Je vais passer vous voir, sans délai... J'ai des nouvelles de mon patron...
Lord Plushing devait arriver dans la soirée et s'installerait directement à Versailles, de sorte qu'on pourrait lui apporter, dès le lendemain après-midi, les bijoux parmi desquels son épouse prendrait ceux qui lui plairaient.
— Telle que je la connais, ajouta le secrétaire, lady Plushing est susceptible de tout prendre !
On mit au point les différents petits détails. Rendez-vous fut pris par Edward Johnson avec l'employé Julien Crémiet.
— Vous viendrez par le train, je présume ? s'enquit-il.
— Certes, intervint M. Brandt. De la gare des Invalides, il n'y a pas une demi-heure de trajet...
— Bien... Alors, mettons, à quatre heures de l'après-midi ?... Dans le hall du Floraly-Palace ? Je vous accompagnerai dans l'appartement de lady Plushing...
M. Robert se trouvait présent à l'entrevue. Il toussota :
— Excusez-moi, monsieur Johnson... Vous aviez parlé, hier, d'un chèque...
— Mais oui... En effet. Le voici...
Malgré les coups d'œil embarrassés de M. Brandt, l'associé plia posément le rectangle de papier, l'inséra dans son portefeuille et tendit, à son tour, un reçu déjà prêt.
Sur le pas de la porte, le secrétaire de lord Plushing se retourna et fit un dernier geste amical :
— Ainsi donc, demain, quatre heures... là-bas...
Un homme jeune, d'une taille légèrement au-dessous de la moyenne, au visage avenant, un sourire perpétuel dans le regard, croisa Johnson au moment où ce dernier s'éloignait.
Il mit la main sur la poignée de la porte. Le vendeur le plus proche s'élança. Le nouveau venu tira son portefeuille et en sortit cinq billets de mille francs.
— Je viens pour la bague à l'émeraude qui...
— Ah, oui... Très bien, Monsieur... La bague que cette dame a choisie ce matin.
Le client prit l'écrin et le glissa dans sa poche.

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