La Menace
300 pages
Français

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Description

Marie Pierrick, journaliste, rédige la biographie de M. Valade, industriel avec qui elle a sympathisé. La rencontre a lieu dans sa propriété, où il lui raconte les anecdotes d’une vie marquée par les événements d’après-guerre. Marie, un temps séduite par les merveilles présentées, comprend que des choses anormales se produisent : un drone inconnu les guette, les personnes entourant l’industriel affichent des attitudes anormales. Qui sont vraiment cette gouvernante et ces jardiniers ? Quelle est cette menace sans nom qui plane avec insistance ? Marie loge dans une famille amie. L’aîné des garçons la prend comme confidente, car elle est aussi la Marie Poppins du mensuel des jeunes filles ! La voici chargée de conseiller les amours adolescentes, elle qui a bien du mal à gérer les siennes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 juillet 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414234387
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-23436-3

© Edilivre, 2018
Chapitre 1 L’annonce faite à Marie
Paris, le 5 mars 2012
Le 5 septembre dernier l’entreprise MICROVAL du pôle technologique ESTER de Limoges a reçu l’“International Robotics Award”, récompense internationale prestigieuse destinée à honorer l’entreprise de l’année désignée ainsi pour son innovation et sa créativité dans le domaine de la microélectronique, de la robotique ou de la programmation. Son Directeur honoraire et fondateur, Monsieur Jean-Pierre Valade, avait été élevé quelques jours auparavant au grade de Commandeur de la Légion d’Honneur par le président de la République pour « avoir rehaussé une nouvelle fois le prestige de la France dans le monde ».
Nous avons été très aimablement reçus par Messieurs Valade père et fils qui nous ont invités à visiter les locaux, Monsieur Hervé Valade venant de succéder à son père comme Directeur exécutif. Nous nous sommes beaucoup amusés avec les petits robots humanoïdes qui nous ont servi de guides pour la partie accessible de l’usine, un autre secteur n’étant pas ouvert au public afin de protéger de l’espionnage industriel les secrets de fabrication, ce que chacun comprendra. Il ne nous a pas été confirmé que l’entreprise MICROVAL travaillait pour la Défense nationale. Monsieur Jean-Pierre Valade qui a un très grand sens de l’humour nous a dit : « Voyez-vous, si je répondais à toutes vos questions, il faudrait ensuite que je vous fasse éliminer ! J’ai bien assez de préoccupations comme ça même si je suis en cessation progressive d’activité » !
Marie Pierrick
La journaliste relut son article avant de l’apporter au rédacteur en chef. Dans le dossier il y avait également de nombreuses illustrations prises par son photographe et des textes destinés à des encadrés techniques relatant les diverses activités de l’entreprise. Il allait falloir trier tout ça et ne garder que l’essentiel en fonction de la place allouée dans le magazine. Marie avait un excellent souvenir de ce reportage en raison de la personnalité à la fois forte et discrète de Jean-Pierre Valade qui montrait une sérénité et une bienveillance propre aux personnes qui n’ont plus rien à prouver de leur compétence voire de leur génie.
Elle se dit qu’elle aurait plaisir à retourner voir cet homme et à l’interviewer à propos de sa vie, cela pourrait constituer une suite d’articles intéressants pour le journal ou même un livre, une biographie.
Elle possédait déjà quelques éléments connus de tout le monde : sa famille, ses études, son parcours, mais elle aurait aimé en savoir davantage sur l’homme qui l’avait accueillie avec autant de simplicité. Elle se moqua d’elle-même parce qu’elle était tombée sous le charme d’un homme qui avait l’âge de son père !
L’article et les photos convenaient au rédacteur en chef mais il ne voulut rien entendre pour la renvoyer sur place et approfondir le sujet car il avait besoin d’elle et parce que le thème n’allait probablement pas passionner les lecteurs : ce vieux monsieur n’avait jamais été mêlé à aucun scandale de mœurs ou financier, menait une existence « normale » sauf quand il était distingué par la communauté scientifique internationale ou les autorités du pays. Bref, il avait fait fortune et gagné les honneurs en bon père de famille. « Journalistiquement » il n’était pas intéressant par lui-même.
Marie ne fut pas trop déçue par la réponse car elle s’y attendait un peu : à la place de son chef elle aurait sans doute pris la même décision. Ayant une expérience de 4 ans passés dans le journal elle savait qu’il n’était jamais bon de se mettre à dos un supérieur qui pouvait peser sur sa carrière dans un sens ou dans l’autre, surtout lorsqu’il s’agissait de défendre un vague projet à l’état embryonnaire. Marie avait de l’ambition, aimait passionnément son métier et en acceptait les contraintes et les passages obligés.
De retour à son petit appartement de banlieue, tout en préparant son repas (une barquette de lasagnes réchauffée au four à micro-ondes) et en regardant les informations télévisées d’un œil distrait, elle se mit à réfléchir à ce projet d’article ou de livre qui ne se réaliserait sans doute pas mais qui l’avait « accrochée ». Elle se souvint opportunément qu’elle avait une amie d’université, ancienne colocataire, Nadia Dubosc, qui lui demandait à chaque fois qu’elles se téléphonaient pour le travail (Nadia travaillait au « Populaire du Centre », le quotidien régional) quand viendrait-elle lui rendre visite et passer quelques jours avec sa famille. Elle possédait une grande maison, un mari, deux enfants et un chien ! Il y avait de la place à Panazol et elles iraient se balader ou se baigner dans les lacs comme au bon vieux temps si la saison s’y prêtait. Son mari étant amateur de navigation ils possédaient un grand voilier sur le lac de Vassivière : aux beaux jours ce serait formidable !
Marie qui avait eu récemment une rupture sentimentale se retrouvait seule depuis quelques mois, donc libre comme l’air. N’ayant pas eu de vacances depuis longtemps elle se dit qu’elle pourrait bien prendre quelques jours de congé pour aller à Limoges, visiter son amie et faire l’interview du chef d’entreprise. Mais fallait-il encore convaincre Jean-Pierre Valade de la recevoir et son propre rédacteur en chef de la laisser partir ! Pour ce dernier ce n’était jamais le bon moment mais elle saurait se montrer ferme, elle n’était quand même pas son esclave, il le comprendrait ! Pour Monsieur Valade ce serait peut-être plus difficile et cela aboutirait peut-être à une fin de non recevoir, mais l’homme lui avait été très sympathique et elle avait bon espoir de le convaincre. De toute façon qui ne tente rien n’a rien et une journaliste sans audace ne peut pas se faire une bonne place dans la profession !
Après avoir avalé son repas directement depuis la barquette sans prêter attention à ce qu’elle mangeait elle s’assit devant la télé. L’émission pouvait se regarder en pensant à autre chose ce qui lui permit d’imaginer des stratégies, des titres de chapitres et toutes autres choses qu’elle savait vouées à de multiples modifications, mais on ne peut pas démarrer un projet dans le vide absolu, il faut au minimum avoir une ligne directrice. Ensuite les choses s’agrègent… ou non !
Le lendemain matin elle pensa qu’elle avait échafaudé des projets sur du vent et faillit renoncer définitivement à son idée mais elle commençait à bien se connaître : à chaque fois elle s’emballait tout de suite puis venait la phase dépressive, le : « Tu n’y arriveras jamais ma pauvre fille, tu t’illusionnes ! ». C’était toujours comme ça. Elle avait ainsi manqué le développement de bons sujets et comme elle en avait imprudemment parlé autour d’elle certains ne s’étaient pas privés de les lui voler et de les reprendre à leur propre compte. Elle se donna une semaine pour y réfléchir sans en parler à quiconque et s’astreignit à ne plus penser qu’au travail quotidien.
Marie mit à profit cette semaine de répit pour préparer son patron à l’idée qu’elle allait prendre des vacances dans les mois prochains quoiqu’elle puisse décider pour le livre. Elle finit par lui faire admettre que le journal tournerait bien sans elle et qu’il lui suffirait de prendre en stage des élèves de l’école de journalisme qui ne demandaient que ça. Pour couvrir les informations courantes ils feraient l’affaire et apprendraient beaucoup du monde de l’entreprise ce qui leur serait très profitable. Elle se souvenait que ses camarades et elle pensaient tous obtenir le prix Pulitzer dans les années suivant l’obtention de leur diplôme et qu’ils avaient dû renoncer rapidement à leurs illusions lorsqu’ils avaient pris contact avec la réalité du métier. Elle avait coutume de dire aux jeunes stagiaires qu’on lui confiait parfois : « Le journalisme c’est comme un grand mariage d’amour. Il y a la passion, la cérémonie, la lune de miel, et ensuite c’est la gestion du quotidien qui prend le dessus. De temps en temps il y a de grandes satisfactions mais si l’on fait le bilan il y a davantage d’heures de paperasses monotones que d’explosions de joie. Journaliste, tu vas accomplir un tas de tâches que tu trouveras rébarbatives parce que le sujet ne t’interpellera pas du tout. Il faudra parfois te persuader du bien-fondé de ce que tu écris sinon tu seras mauvais et les lecteurs qui s’intéressent justement à la question ne t’aimeront plus et ton chef fera de même ». Après avoir laissé réfléchir les jeunes collègues elle reprenait, provocatrice : « Manger une pizza n’est jamais désagréable : il y en a de meilleures que d’autres mais jamais de vraiment mauvaises. Mais de temps en temps ce n’est plus de la pizza, c’est un repas dans un restaurant gastronomique qui arrive ! Nous les petits « journaleux » on n’a pas les moyens de manger chez les grands chefs tous les jours, mais il faut toujours avoir en tête que cela va peut-être se produire et que le jour est peut-être le lendemain ».
Marie composa le numéro de l’entreprise MICROVAL. Elle entendit la sonnerie puis le téléphone fut décroché. Elle s’attendait à la voix d’une secrétaire au bout du fil et à devoir patienter pour peut-être avoir son correspondant au bout du fil. Elle fut très étonnée de reconnaître immédiatement celle de Jean-Pierre Valade qui lui dit :
– Bonjour Marie Pierrick, que me vaut le plaisir de vous avoir au téléphone ?
– Monsieur Valade ? Je m’attendais à parler à une employée et à effectuer un parcours du combattant pour vous joindre !
– Oh ! la ! la ! On dirait que vous êtes une vieille personne ! Le standard reconnait le numéro, celui de votre bureau, et comme c’est moi qui suis char

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