La maison des sourires étranges
41 pages
Français

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La maison des sourires étranges , livre ebook

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Description

Stéphane Rose et sa femme Octavie se félicitent d’avoir récemment emménagé dans un immeuble calme et tranquille où tout le monde, depuis les concierges jusqu’au moindre locataire, est poli et serviable.


Un matin, alors que Stéphane Rose descend les escaliers pour aller prendre le train, il bute contre un corps allongé dans les marches celui du voisin du deuxième étage, mort, étranglé...


Le commissaire BARMA, chargé de l’enquête, décide de s’adjoindre les services du détective Roméo Capier afin de résoudre cette énigme...


Si les indices manquent cruellement, une chose les interpelle : les habitants de la maison, à l’exception des nouveaux venus, arborent un sourire étrange...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782385010027
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

BARMA
ET
DUVAL


LA MAISON DES SOURIRES ÉTRANGES

Par
L. VAN DER HAEGHE
I
UNE NUIT DE TEMPÊTE

La tempête fait rage...
Par instant, les sifflements du vent s'élèvent comme le long et lugubre appel d'une sirène d'alarme...
La pluie diluvienne... Les éclairs multiples et aveuglants... Le bruit grondant du tonnerre... Tout cela, ajouté aux hurlements lointains et plaintifs d'un chien égaré sous forage, fait frissonner Stéphane Rose, un vieux rentier encore solide malgré la soixantaine bien sonnée... Dans son baraquement vétuste, les portes vermoulues tremblent dans leurs gonds à chaque nouvelle rafale de la tempête déchaînée. Les volets, fermant mal, subissent les mêmes soubresauts violents. Un tuyau de gouttière, mal ajusté, ajoute son aigre musique à ces bruits nombreux et énervants.
Stéphane Rose ne parvient pas à s'endormir. Et, pour comble, Octavie, sa femme, se met à ronfler bruyamment. Comme si la tempête, les portes et fenêtres, ainsi que le tuyau de gouttière ne sont pas suffisamment agaçants...
Il se retourne sur son côté droit, puis, étendant la main, saisit le réveil aux aiguilles phosphorescentes et le rapproche de son visage.
Minuit moins dix...
Il remet le réveil sur la chaise, se retourne sur son côté gauche et, après avoir poussé Octavie du coude pour faire cesser les ronflements, referme les yeux, essayant de retrouver le sommeil interrompu.
Mais, dehors, les éléments en furie, loin de se calmer, redoublent d'intensité et semblent vouloir s'acharner à ne point laisser dormir le vieux Stéphane.
De nouveau, les claquements horripilants des portes, fenêtres et tuyaux de gouttière... Puis les ronflements qui reprennent plus sonores que jamais.
Soupirant, Stéphane se redresse sur son séant, prend le bougeoir placé à portée de sa main et allume la bougie à la flamme d'un mince briquet d'aluminium. Une obscure lueur vacille dans la chambre, profilant sinistrement l'ombre de quelques vieux meubles poussiéreux.
Stéphane se lève lentement et, muni de son lampadaire de cire blanche, traverse la chambre en se dirigeant vers la porte.
Il ronchonne quelques phrases, où l'on peut comprendre, entre autres : « ...pas croyable comment elle peut dormir aussi tranquillement par ce temps-là... »
Il veut parler, sans aucun doute, de sa femme, la douce Octavie.
Ouvrant la porte, il se trouve, bientôt, dans un étroit couloir humide et sombre. La flamme de la bougie, prise dans un courant d'air, se couche et menace de s'éteindre. Stéphane, par mesure de précaution, forme un paravent de sa main gauche.
S'avançant dans le couloir, il patauge, tout à coup dans une mare d'eau.
— Tonnerre de tonnerre ! maugrée-t-il en baissant le bougeoir afin de rechercher un endroit sec. Nous ne pourrons jamais passer l'hiver dans cette cahute ouverte à toutes les intempéries.
En ouvrant la porte d'entrée du couloir, un paquet de pluie, de vent, de tempête le rejettent quelques mètres en arrière, éteignant brusquement la bougie.
— Mille millions de tonnerres !
Le vieux rentier cherche à tâtons à regagner sa chambre, laissant la porte d'entrée ouverte. Rapidement, il parvient à rallumer sa bougie, puis il endosse un lourd imperméable, cherche dans un bahut flamand une lampe de poche et, enfonçant un étroit capuchon sur sa tête, se risque encore à affronter l'orage.
Moins de deux minutes plus tard, armé d'un marteau, il s'efforce de rajuster le tuyau branlant de la gouttière et y parvient, à moitié, après de nombreux efforts. Quant aux volets des fenêtres et aux portes, il essaie de les caler avec quelques morceaux de bois.
De retour dans sa chambre, il ne tarde pas à se remettre au lit. La tempête fait toujours rage, mais les claquements énervants ont cessé et Stéphane Rose finit par s'endormir.

* * *

Huit heures...
Dans la petite cuisine, Stéphane et Octavie déjeunent silencieusement, tandis que, dans l'âtre de la cheminée, pétille un feu de bois.
Entamant sa dernière tartine, Stéphane se décide, enfin, à rompre le silence :
— Tu n'as rien entendu, cette nuit, Octavie ?
L'interpellée, une grande et maigre femme de douze années plus jeune que Stéphane, relève le nez de sa tasse de café et réplique d'une voix lente :
— Quand je dors, je n'entends rien. D'ailleurs, j'ai le sommeil lourd comme du plomb, tu le sais bien... que s'est-il passé cette nuit ?
— Une tempête effroyable... Je suis demeuré éveillé jusqu'à une heure impossible...
Un silence, puis :
— Vraiment, ça ne peut pas durer, Octavie...
— Qu'est-ce qui ne peut pas durer ?...
Elle semble étonnée.
— Nous ne pouvons pas passer l'hiver ici, rétorque Stéphane en mâchonnant sa dernière croûte de pain. Je n'ai, malheureusement, pas le sommeil aussi lourd que toi. Presque toute la nuit, j'ai entendu les claquements ininterrompus des portes, des volets et d'un satané tuyau de gouttière... Il a fallu, en définitive, que je me lève pour arranger tout ça, provisoirement, avec des cales en bois...
Un nouveau silence,
Octavie semble réfléchir, le nez dans son bol de café. Stéphane la contemple du coin de l'œil, cherchant à découvrir ses pensées.
Comme elle ne semble pas pressée de répondre, il interroge :
— Qu'en dis-tu ?... Pourrons-nous passer l'hiver ici ?
— Pour moi, je n'y vois aucun inconvénient... Mais, puisque la tempête ne te laisse pas dormir, il vaudrait mieux, je crois, chercher un autre logement... Seulement...
— Seulement, quoi ?
— Tu sais bien que les bons logements inoccupés se font de plus en plus rares, en ce moment...
— Certainement. Mais, pour nous, deux ou trois petites pièces suffiraient largement... Dès aujourd'hui, je vais m'en occuper... N'est-ce pas ?
— Comme tu voudras... C'est à toi de le savoir...
Satisfait, Stéphane se verse une deuxième tasse de café.
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