La maison des pendus
58 pages
Français

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Description

Je n’ai jamais cru au surnaturel et cela me désespère.


Mais, du moins, ai-je une passion pour tout ce qui revêt, à première vue, un caractère merveilleux, ce qui explique les raisons qui me décidèrent à partir pour Oran, il y a quelques années.


Mon oncle Jean venait de mourir, me léguant, en Algérie, son habitation, après s’être pendu dans sa chambre, une fin étonnante pour un homme aux convictions religieuses certaines.


N’étant pas disposé à me retirer là-bas, je parvenais, avec grand mal, à louer le bien à un ménage espagnol.


Et, quinze jours après, se répandait une nouvelle épouvantable. La jeune femme, son mari et la bonne avaient été retrouvés pendus chez eux.


Je ne devais plus espérer me débarrasser de ma maison désormais, et je pensai qu’il serait beaucoup plus simple de l’habiter durant le séjour que je comptais faire à Oran.


Voilà pourquoi, un beau soir de mars, je débarquai dans la curieuse cité algérienne...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070038765
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

AVANT-PROPOS

La littérature populaire fasciculaire de la première moitié du XX e siècle fut alimentée par un nombre incroyable d’auteurs ; pour certains, célèbres à l’époque et/ou depuis, pour d’autres, d’illustres inconnus d’hier qui le sont demeurés aujourd’hui.
Pour faire revivre ce pan incontournable de notre culture, redonner ses lettres de noblesse à un format tombé en désuétude – le récit court –, permettre à des écrivains oubliés ou totalement anonymes de continuer à captiver les lecteurs, « OXYMORON Éditions » a, depuis des années, concentré sa politique éditoriale autour de personnages récurrents.
Jusqu’à présent, pour donner un trop mince aperçu de cette foisonnante paralittérature, nous privilégiions alors la réédition de :
— Séries publiées en tant que telles — « Toto Fouinard » ; « Marius Pégomas, détective » ; « Thérèse Arnaud, espionne française » ; « Marc Jordan » ; « Les enquêtes du commissaire Benoit » ; « Inspecteur Doublet à travers le monde » ; « Les aventures extraordinaires de Théodore Rouma » ; « Old Jeep et Marcassin » ; « Monseigneur et son clebs »…
— Aventures d’un même personnage disséminées au sein d’une collection généraliste — « Daniel Marsant contre le Grand Maître » ; « Jack Desly » ; « Florac et La Glu » ; « Ned Burke » ; « Luc Hardy, détective millionnaire » ; « Claude Prince, détective radiesthésiste » ; « Inspecteur Pessart » ; « Les aventures de Tancrède Ardant » ; « Commissaire Odilon Quentin »…
— Aventures d’un même personnage disséminées au sein de multiples collections, chez divers éditeurs — « Paddy Wellgone » ; « Commissaire Jules Troufflard » ; « Marc Bigle » ; « Serge Vorgan » ; « Commissaire Mazère » ; « Inspecteur Machard »…
— Aventures d’un même personnage publiées sous forme de feuilletons dans des magazines ou des journaux — « Elsa, détective privée » ; « Iko Terouka » ; « Browning et Cie » ; « M. Dupont, détective » ; « Les dessous de l’Agence Garnier »…
« OXYMORON Éditions » s’est parfois extirpé du carcan du personnage récurrent pour composer des collections regroupant des récits fasciculaires indépendants d’auteurs phares du genre et du format :
« Les Cadennes » ; « Série Rousse » ; « Le Récit Policier » ; « Polareke »…
Ou des collections mêlant différents titres d’un même auteur :
« Collection Marcel Priollet » ; « Collection Rodolphe Bringer » ; « Collection Maxime Audouin » ; « AB comme Albert Boissière » ; « Collection Maurice Renard »…
Ou encore pour livrer au public d’excellents romans policiers dont les héros ne vécurent qu’une unique enquête :
« La Momie Rouge » ; « Détective malgré lui » ; « S.O.S. » ; « Le crime des 4 jeudis »…
Mais toutes ces rééditions, et malgré les centaines et les centaines de titres proposés, ne parviennent pas, en dépit de notre bonne volonté et toute notre énergie, à être totalement représentatives de ce que put être la littérature fasciculaire pendant plus d’un demi-siècle.
Aussi, pour tenter d’être le plus exhaustif possible, tout en sachant que cette démarche, comme toutes les autres, ne sera pas suffisante, mais en espérant qu’elle permettra aux curieux actuels d’avoir une vision plus globale du sujet, « OXYMORON Éditions » a décidé, après s’être focalisé sur les personnages, les auteurs, les séries, de rééditer quelques collections généralistes de l’époque.
Bien évidemment, il n’est pas question de s’attaquer à des collections telles « Police et Mystère » des éditions Ferenczi et de ses plus de 400 titres ou « Le Roman Policier » des mêmes éditions et quelques 200 titres – et, pourtant, elles le mériteraient.
Non, pour l’occasion, nous préférons nous concentrer sur d’obscures collections éphémères, d’éditeurs bien moins réputés ou prestigieux que leurs illustres confrères.
Notre premier choix s’est porté sur la collection « Vidocq » des éditions de l’Étrave, qui, en 1943, regroupa onze titres d’auteurs pour la plupart inconnus.
Mais, s’il est alors difficile d’apporter des informations sur les écrivains ayant signé les titres de ladite collection, il l’est presque tout autant de le faire de l’éditeur.
Il semblerait cependant, d’après certains spécialistes, que derrière l’Étrave se cachent les Publications Techniques et Artistiques, un éditeur parisien responsable de diverses collections fasciculaires de tous genres.
Contrairement à ce que laisse supposer l’intitulé de la collection qui nous intéresse, les récits la composant n’ont aucun rapport avec Eugène-François Vidocq, le bagnard devenu chef de la Brigade de Sûreté puis détective privé. Cette appellation n’a d’autre but que d’évoquer le genre policier.
Les onze récits publiés sont signés par sept auteurs. Quatre inconnus dont on ne trouve aucune trace ailleurs. Trois sont plus réputés : Rémy Lambert (Jean Allary), Jacques Cézembre (André Reuzé) et Maurice-Bernard Endrèbe.
Notons que les superbes couvertures de ces fascicules sont l’œuvre du dessinateur et illustrateur André Galland.
En savourant ces onze récits, vous constaterez qu’hier comme aujourd’hui la qualité littéraire n’induisait pas pour autant le succès. Si tel avait été le cas, nul doute que la collection « Vidocq » aurait compté beaucoup plus de titres.
Alors, découvrez à votre tour ces auteurs, ces récits, cette collection qui méritent d’enchanter à nouveau les bibliophages avides de ce format particulier et populaire que fut le fascicule…
Bonne lecture.
K.
LA MAISON DES PENDUS
Récit policier

par Jacques CÉZEMBRE
LA MAISON DES PENDUS

 
CHAPITRE PREMIER
UNE SINGULIÈRE ÉPIDÉMIE DE SUICIDE
 
Je n’ai jamais cru au surnaturel et cela me désespère. Je voudrais être suffisamment dominé par l’atavisme de ma race pour ajouter foi, comme les Bretons en général, à tous les contes de bonnes femmes, à ceux qui se disent autour des grands feux d’ajoncs et de souches de chênes, l’hiver, quand le vent rôde au-dehors.
Mais si, malgré moi, je me prive de bien des émotions en cherchant toujours à expliquer logiquement les faits les plus étranges en apparence, du moins ai-je une passion pour tout ce qui revêt, à première vue, un caractère merveilleux.
J’insiste sur ce point dans le but de mieux faire comprendre les raisons qui me décidèrent à partir pour Oran il y a quelques années.
L’Algérie ne m’attirait pas particulièrement puisque je l’avais déjà longuement visitée et n’y comptais pas d’amis, exception faite d’un brave homme de ma famille, mon oncle à la mode de Bretagne, vieux garçon maniaque et assez peu sociable.
Or, un peu plus d’un an avant les événements que j’entreprends de conter ici, mon oncle Jean mourut, me léguant son habitation, plus une rente assez modeste.
Le vieillard s’était pendu dans sa chambre, et cette fin tragique parut bizarre chez un homme tranquille dont les convictions religieuses ne faisaient de doute pour personne.
D’autre part, certains détails bizarres attirèrent l’attention. Mais je ne puis mieux faire pour narrer ce cas extraordinaire, que produire ici la lettre qui m’en informa moi-même. Elle m’était adressée par Maître Langrognet, notaire et exécuteur testamentaire de mon vieux parent.
 
« Oran, le 7 janvier 1937
M. Alain Lormier,
35 rue du Pas-de-la-Mule,
Paris III e
« Cher Monsieur Lormier,
« Vous connaissez déjà, par le télégramme que je vous ai envoyé, la triste et déconcertante nouvelle. Votre cher oncle, M. Jean Favroux, avec lequel j’étais lié par une vive amitié, a mis fin à ses jours dans des circonstances mystérieuses.
« Son caractère un peu intransigeant avait causé le départ, il y a trois semaines, d’une vieille et fidèle domestique que vous vous souvenez peut-être avoir vue chez lui, et il n’était plus servi que par un jeune Bédouin nommé Ali. ...

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