La Faille
278 pages
Français

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Description

« La pénombre de la pièce l'empêchait de distinguer les détails de la chambre. L'odeur de l'endroit ne lui évoquait rien de familier. Il ne connaissait pas ce lieu, il en était sûr. Mais où se trouvait-il ? Et que faisait-il là, que lui était-il arrivé ? Il étendit la main et sentit un corps chaud allongé dans le lit : il n'était pas seul. C'était un corps de femme... une femme nue dormait à côté de lui. » Adrien, séduisant trentenaire à qui tout réussit, accumule les conquêtes. Il tient plus que tout à sa liberté et mène une double vie entre Montréal et Paris. Un jour, il se découvre atteint de troubles de la mémoire et apprend qu'il a été le jouet d'une société secrète... Mais dans quel but ? Alors qu'il saisit peu à peu le rôle qui lui a été confié malgré lui, il s'efforcera de retrouver une femme qu'il a lâchement abandonnée... Oscillant entre rêve et réalité, Séverine Donnay tisse les ramifications complexes d'une histoire d'amour hors du commun tout en délivrant un suspense haletant digne d'un roman policier.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 septembre 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342156188
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Faille
Séverine Donnay
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
La Faille
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
http://severinedonnay.com
 
« Lorsqu’on croit de la foi la plus ferme que l’on possède la vérité, on doit savoir qu’on le croit, non pas croire qu’on le sait. »
Jules Lequier
Partie I
Chapitre 1
Le jour perçait à travers un brouillard cotonneux, laissant filtrer une lueur bleutée sur les toits de la ville endormie. Un filet de pluie cognait le rebord de fenêtre, apportant fraîcheur à la mansarde.
Comme chaque lundi matin, il était assis à son secrétaire.
Dos à la fenêtre, il ne remarquait pas la grisaille parisienne.
Le buste étiré à la verticale, la tête alignée dans le prolongement de sa colonne vertébrale, son regard se perdait dans le vide. Ses yeux oscillaient de gauche à droite tel le mouvement régulier du balancier d’une comtoise.
Cette ancienne chambre de bonne incarnait le charme romantique du XIX e  siècle.
Elle était meublée avec un goût d’une autre époque. Le mobilier avait été conçu par des designers bien plus portés sur l’aspect décoratif et esthétique que sur le confort ou l’ergonomie.
Un canapé de style Louis XVI, recouvert de tapisserie rouge et or, décorait le mur incliné à angle droit avec le bas plafond.
Une goutte d’eau éclata sur la vitre, le faisant sursauter. C’était le temps de passer à l’action. Il ouvrit sa sacoche de cuir, en sortit un dossier et un calepin.
Aujourd’hui était un jour particulier : il avait obtenu ce qu’il attendait depuis si longtemps.
Des années à se battre pour atteindre son objectif.
Les hauts dirigeants n’avaient pas hésité à contredire ses arguments, le renvoyant à ses travaux. L’organisation était frileuse et elle ne voulait pas prendre de risque. Les conséquences pourraient être d’une envergure colossale.
Après tous ces refus, les responsables du comité venaient de lui annoncer le démarrage du projet, de son projet.
Il souleva la première des cinq boules de plomb de son pendule équilibriste de Newton, posé sur son bureau. Puis la lâcha. Lors de sa retombée, la boule claqua sur les quatre autres, les entraînant dans un mouvement de balancier. Les cinq boules alignées oscillèrent de gauche à droite, pendant une minute, avant de retrouver leur immobilité au point d’équilibre.
L’expérience allait être réalisée. À cette pensée, un sourire éclaira son visage.
Il était le maître des opérations et il n’avait pas le droit à l’erreur.
Une date avait été fixée. Il devrait s’assurer que l’équipe scientifique serait prête à temps. Chaque seconde comptait.
L’heure était venue de dépasser le stade de la réflexion, pour agir et se préparer au jour fixé. Malgré l’échéance pressante et la lourde responsabilité qui lui incombait, il savait que garder son calme serait le meilleur moyen pour clarifier son esprit et rassembler ses idées.
Après un dernier coup d’œil vers son pendule en équilibre, il prit son stylo et inscrivit sur son calepin moleskine :
« Le risque est une valeur hautement récompensée ».
Chapitre 2
—  Strike !
— Eh oui, c’est le cinquième, il serait temps de vous réveiller un peu les gars ! Parce que là, je ne peux pas dire que la compétition soit motivante pour moi, lâcha Adrien, qui essayait de relancer la partie.
— On fait ce qu’on peut, mon ami. Que veux-tu, nous n’avons pas ton train de vie effréné, on ne se sent plus vraiment dans le coup, nous autres.
Le bowling ne représentait rien de plus qu’une simple distraction ludique pour Adrien. Il ressentait une fierté bien plus profonde quand il pensait à sa réussite personnelle et à la satisfaction que lui procurait son mode de vie. Il avait atteint son idéal. Son quotidien était si atypique et en même temps tellement jouissif que sa vie était devenue une longue suite de strikes qui s’alignaient les uns derrière les autres. Tout lui réussissait maintenant, même si cela n’avait pas toujours été le cas. Ce qui avait existé avant, il avait décidé de l’oublier et de ne plus y penser. À quoi bon remuer les histoires du passé ? Seuls le présent et l’avenir comptaient. Il avait décidé de ne garder que le souvenir impérissable de la bataille qu’il avait menée tout seul pour en arriver là, et il n’oublierait pas que sa réussite, il ne la devait qu’à lui-même.
Il savourait ces moments de gloire, qu’il estimait avoir bien mérité. Il profitait de son ascension, de sa notoriété, de son charme, de sa popularité. Avide de découvertes, de connaissances, de voyages, de nouveautés, de liberté, son train de vie défilait à grande vitesse. Passionné par la vie, il avait envie de la croquer à pleines dents. Il était toujours intrigué par un nouveau concept design, culinaire, technologique ou social. L’actualité, la politique, l’économie étaient indispensables à son équilibre, tout autant que le sport au quotidien. « Un corps sain, dans un esprit sain », c’est bien ce que préconisait Hippocrate, le père de la médecine occidentale, même si la citation était signée Juvénal.
Cette harmonie, il l’avait atteinte. Il avait surmonté l’insurmontable pour atteindre ce niveau d’équilibre parfait qu’il avait toujours recherché.
Avec un condo à Montréal, un loft à Paris et un appartement dans les îles Vierges, il avait trouvé le meilleur moyen pour organiser sa vie selon ses envies. Consultant stratégique, il avait l’opportunité de travailler n’importe où dans le monde. Muni de ses deux accessoires de travail : sa tablette et son téléphone, son bureau pouvait aussi bien ressembler à une terrasse au soleil, un centre d’affaires à New York, le dernier bistrot branché à Paris, une salle de jeux à Las Vegas ou encore une plage de sable fin dans les Caraïbes.
Même s’il ne considérait pas être encore parvenu à la réalisation de tous ses rêves, il suscitait déjà l’envie de son entourage et jubilait de ressentir l’admiration dans leurs yeux.
Bien loin d’être blasé par son succès, il aspirait secrètement à de nouveaux rêves bien plus grands. Il n’était pas encore au bout de son ascension. Il ne croyait pas si bien penser. Pourtant, comment aurait-il pu imaginer la tournure que prendraient les événements ?
— Pardonnez-moi, s’excusa timidement la serveuse qu’Adrien venait de bousculer, n’ayant même pas remarqué sa présence, ni le fait qu’il venait d’entraver son chemin.
Le plateau en équilibre sur la paume de sa main, elle improvisa une pirouette pour redresser la situation et sauver les consommations rafraîchissantes, qu’elle finit par déposer sur la table basse des quatre amis.
— Merci, lança Adrien avec une assurance infaillible.
La serveuse empocha les billets que lui tendit Adrien. Elle ne put s’empêcher de plonger son regard dans le sien, tant ce jeune homme d’une trentaine d’années était attirant. Une force mystérieuse émanait de cet homme, malgré son physique ordinaire, comme une sorte d’attraction naturelle. Il semblait si frêle et si puissant en même temps qu’il était difficile de ne pas succomber à son charme. Elle resta un instant plantée devant lui, à l’observer et à rêver.
Il n’avait rien d’un Apollon. Du haut de son 1,70 m, son visage et son corps n’incarnaient en rien la beauté masculine. Il avait un physique banal et quelconque, ni beau, ni laid, ni gros, ni maigre, ni grand, ni petit. Aucun de ses traits ne brillait de beauté, et rien n’était repoussant en lui. Aucune expression particulière ne se dégageait de ses caractéristiques physiques. On ne pouvait pas dire qu’il avait les lèvres généreuses ou pincées, ni que ses mains étaient sensuelles, artistiques ou travailleuses.
Son regard bleu et impassible ne dégageait aucune émotion, aucune faiblesse, aucune supériorité ou arrogance. Il n’en était pas vide pour autant : une sereine impassibilité s’en dégageait.
Son charme provenait d’une source beaucoup plus subtile, moins perceptible à l’œil.
Un niveau hautement plus essentiel.
Le petit Prince n’avait-il pas dit : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. » ?
Le moindre de ses gestes, la moindre de ses paroles, le moindre de ses mots semblait être maîtrisé et mesuré avec une telle assurance, une telle confiance, que l’on ne pouvait pas manquer de remarquer la hauteur et la grandeur qui se dégageaient de sa personne. Il trônait là, au-dessus des autres, cela ne faisait aucun doute.
Elle finit par s’arracher à sa rêverie et, en guise de réponse, lui jeta un long clin d’œil charmeur avant de repartir, son plateau sous le bras. Ce geste de séduction n’échappa pas à Marc, le plus observateur de la bande, qui ne put retenir cette remarque, piquée d’une pointe de jalousie :
— Pourquoi cela ne m’arrive jamais à moi, ce genre de chose ? Je me demande bien comment tu fais pour que cela marche à chaque fois…
— Le charme, très cher, le charme ! s’empressa de répondre Adrien avec un sourire de contentement.
Le bowling du Maille se trouvait dans la rue Ste-Catherine, en plein centre-ville de Montréal. C’était l’un des endroits cotés où les bandes d’adolescents aimaient se retrouver le samedi soir. L’endroit grouillait de monde les week-ends et la musique y était très forte, couvrant le bruit de la foule.
Mais un soir de semaine, comme ce mardi, l’ambiance était bien différente. L’endroit était plutôt désert. Sur les quinze pistes d

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