La danse des faux semblants
170 pages
Français

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La danse des faux semblants , livre ebook

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Description

« Le taxi s’arrêta devant l’entrée du Meurice. Youri pénétra à la hâte dans le hall du palace, déroutant quelque peu le chasseur qui venait dans sa direction. Des clients allaient et venaient, escortés de grooms pour la plupart. [...] Contournant tout ce beau monde, Youri s’arrêta à la réception.
Bonsoir Monsieur ! Puis-je vous aider ?
Youri exhiba une photographie. Le concierge le dévisagea avec étonnement.
Je désire savoir si elle est descendue ici ?
Monsieur... vous comprendrez que...
Elle s’appelle Natalia ! Natalia Wladirova ! »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 octobre 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332618788
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-61876-4

© Edilivre, 2014
La danse des faux semblants
 
Printemps 2011, MOSCOU, hôtel Baltschug Kempinski.
De grands vases orientaux étaient disposés aux quatre coins du salon de la suite Impériale. Près de l’une des fenêtres au pan de rideau écarté, était posté un homme d’une soixantaine d’années au costume trois pièces. Un autre, en bras de chemise, avachi dans un fauteuil, ne cessait de rajuster ses lunettes tout en lorgnant sur le cadran de sa montre. Poussant un soupir, il passa une main sur son crâne rasé.
– Il a déjà plus d’une demi-heure de retard !
– Je suis certain qu’il viendra !
– Ils l’ont peut-être surpris…
De furtifs coups frappés à la porte de la suite, firent sursauter le chauve qui se leva. Lui adressant un geste de la main, son comparse abandonna son observatoire, se dirigea vers la porte sur la pointe des pieds et colla son œil gauche au judas. Se reculant, il appuya lentement sur la poignée, une main fourrée dans son veston.
Un homme aux lunettes noires, feutre sur la tête, imperméable remonté jusqu’au cou, se glissa dans la pièce.
– Bonjour Boris !
L’intéressé referma la porte, gratifiant le nouveau-venu d’une tape dans le dos.
– Sergueï craignait qu’ils ne t’aient pincé…
Le chauve et le 3 e homme échangèrent une poignée de main, puis celui-ci déboutonna son imperméable, dévoilant une sacoche plaquée à l’aide de bouts de sparadrap sur son abdomen. La détachant, il la tendit à Boris, se débarrassa de son feutre qui échoua sur l’un des canapés et ébouriffa ses cheveux blonds coupés en brosse.
– Assieds-toi Youri !
Boris rapprocha une table basse des deux autres, s’accroupit et ouvrit la sacoche, dépliant les plans qu’elle contenait. Sergueï se pencha aussitôt dessus et les examina pendant un moment en silence. Il finit par se redresser en secouant la tête. Les mains de Boris crissèrent sur le cuir de son siège.
– Cela aurait été trop beau !
Balayant la table de ses mains, Youri bondit sur ses pieds et arpenta la pièce en pestant. Revenant sur ses pas, il enleva ses lunettes et planta son regard dans celui de Boris qui se contenta de sourire, avant de sortir un cigare de la poche intérieure de son veston.
– Et maintenant ?
Haussant les épaules, Boris alluma son Havane dont il tira plusieurs bouffées.
– Débarrasse-toi en au plus vite !
Youri ramassa les plans qu’il fourra en boule dans sa sacoche. Sergueï lui tendit son chapeau et ses lunettes, puis se leva. Boris les raccompagna jusqu’à la porte qu’il ouvrit sans bruit.
Youri inspecta le couloir puis sortit, Sergueï sur ses talons. Boris referma à clé derrière eux. Adossé contre le battant, il palpa les poches de son veston, trouva son portable et composa un numéro à la hâte.
– Préparez mon jet !
Le même jour, MOSCOU, université Lomonossov…
Les abords de l’université grouillaient de jeunes des deux sexes qui chahutaient et s’interpellaient gaiement. Devant l’une des entrées principales des lieux, un adolescent au blouson de cuir et à la mèche rebelle, à califourchon sur une cylindrée rutilante, conversait avec deux étudiantes blondes comme les blés, chargées de livres.
Une berline aux plaques officielles freina à hauteur du trio qui l’ignora. Son conducteur klaxonna avec insistance. Se retournant, l’ado lui adressa un doigt d’honneur. Une des vitres arrière de la berline se baissa à moitié et une main gantée de cuir s’agita. Furieux, le jeune descendit de sa mécanique et s’approcha. La main rentra. Le visage de Boris apparut.
– Va jouer ailleurs !
L’étudiant rebroussa aussitôt chemin.
– Natalia !
Le visage d’une des deux jeunes filles s’illumina d’un grand sourire. Elle prit aussitôt congé de ses amis. Le conducteur de la berline qui était descendu la débarrasser de ses livres, referma la portière sur elle, avant de regagner son volant.
Boris, qui était enfoncé dans l’un des sièges, se pencha en avant et claqua deux baisers sonores sur les joues de l’étudiante qui eut un petit rire grotesque.
– Ça va encore jaser !
– Ton oncle a tout de même le droit de venir te chercher à la fac !
Quittant les abords de l’université, la berline se fondit dans la circulation. Délaissant son oncle, Natalia examina le reflet de son visage dans la vitre de sa portière puis passa une main dans ses cheveux.
– J’ai croisé ton père tout à l’heure ! Il a oublié de me dire que tu devenais de plus en plus jolie !
Natalia pouffa de rire. Son oncle l’imita, les yeux rivés sur l’écran de son téléphone portable qu’il tenait en main.
Une des demeures de LA ROUBLIOVKA…
Youri gravit les marches du perron, tout en jetant de furtifs coups d’œil par-dessus son épaule. Alors qu’il introduisait une clé dans le verrou de la lourde porte en chêne, de l’intérieur de la demeure lui parvint des notes de piano.
Youri abandonna son feutre et son imperméable sur un meuble du vestibule au parquet verni et marcha vers un grand escalier au tapis de velours.
– Chérie, c’est moi !
Le piano continua de jouer.
– Chérie !
Les notes s’interrompirent. Un siège fut repoussé. Une femme longiligne, la quarantaine, en robe d’intérieur, se montra.
– Bonsoir chéri !
Le regard mutin, elle fit un pas en avant et s’appuya contre la balustrade. Youri gravit les quelques marches qui le séparaient d’elle et lui vola un baiser.
– Natalia… ?
– Elle n’est pas encore rentrée !
Contemplant sa montre, Youri fronça les sourcils, refit le chemin en sens inverse et alla décrocher le combiné d’un téléphone mural.
– Encore cette fichue messagerie !
Sa femme qui l’avait rejoint, soupira :
– Tu devrais lui parler ! Elle n’en fait qu’à sa tête ces temps-ci !
* *       *
Un bimoteur décolla, cédant sa place à un jet drivé d’un hangar voisin, qui alla s’immobiliser tout au bout de l’unique piste de l’aérodrome. Sa passerelle se détendit et une hôtesse la descendit, se postant juste à côté. Un ronflement lui fit tourner la tête.
La berline de Boris déboucha à vive allure sur la piste et vint s’arrêter au pied de la passerelle. Une portière claqua.
– Et dire que je croyais que tu me faisais marcher !
Boris donna deux petits coups sur le coffre de la berline qui repartit en trombe, puis il sourit à sa nièce.
– Tu vois bien que non !
Natalia se rua sur la passerelle. Soudain, s’arrêtant, elle lança à l’hôtesse :
– Nous allons bien à Paris ?
– Oui !
Toute à sa joie, Natalia reprit son ascension et pénétra en coup de vent dans le jet. Boris lui emboîta le pas, après avoir glissé quelques mots à l’hôtesse.
* *       *
Affalé dans son fauteuil préféré, Youri somnolait, le visage à moitié dissimulé par un journal déplié devant lui. Sa femme entra, la mine défaite.
– Youri !
– Quoi ?
– C’est… c’est Natalia ! Elle a une drôle de voix… comme si elle avait bu… !
Youri se redressa aussitôt, laissant échapper son journal. Sa femme lui tendit le téléphone qu’elle tenait en main.
– Allô ?
Le visage de Youri se décomposa.
– Je veux que tu la reconduises chez nous ! Allô ? Boris ? Boris !
Le combiné glissa des mains de Youri qui bondit de son siège. Hagard, il quitta la pièce et traversa le vestibule au pas de course.
– Youri ?
– Appelle-moi un taxi !
– Un taxi… ? Qu’est-ce qui se passe ? Youri !
– Fais ce que je te demande !
La femme resta un bref instant comme figée, puis elle se précipita sur le téléphone abandonné au sol.
* *       *
L’hôtesse aida Natalia à boucler sa ceinture de sécurité, lui proposa un plaid puis repartit à l’arrière du jet, emportant l’oreiller de trop.
– Papa n’était pas trop fâché !
– Penses-tu !
Natalia vissa des écouteurs à ses oreilles et se lova dans son siège en cuir. Boris rangea son téléphone dans un des accoudoirs laqués et observa la piste de son hublot, songeur. L’hôtesse revint, apportant deux coupes de champagne rosé.
– Nous devons décoller sans tarder !
– Bien monsieur !
* *       *
La femme qui se tenait sur le seuil de la porte, contempla avec angoisse les placards ouverts dans la précipitation.
– Ton taxi arrive !
Esquivant le regard inquiet braqué sur lui, Youri attrapa un sac de voyage marron, le posa sur le lit et y fourra des vêtements ainsi que des documents de voyage et une liasse de dollars US. Plongeant la main sous une pile de linge de l’armoire, il ramena à jour un revolver et un étui à munitions plein.
– Pourquoi prends-tu ton arme ?
– Moins tu en sais, mieux ce sera !
Youri jeta son arme dans le sac de voyage qu’il empoigna. Sa femme tenta de le retenir. L’écartant avec douceur, il dévala les marches. Au bas, il fit volte-face.
– Nous avons envoyé Natalia pour le week-end chez ta mère souffrante ! Quant à moi, tu ignores tout de l’endroit où je me trouve !
Attrapant un blouson de cuir, Youri fonça vers la porte, son sac de voyage jeté à l’épaule.
– Youri !
– Je t’aime !
Youri casa son mètre quatre-vingt-quinze à l’arrière du taxi qui attendait, moteur au ralenti, devant le perron. Alors que celui-ci démarrait, il dut se faire violence pour ne pas se retourner.
* *       *
Le pilote acquiesça en levant son pouce droit en l’air, puis se débarrassant de son casque-micro, il actionna une des manettes. Les moteurs bruissèrent. Le jet parcourut au ralenti la moitié de la piste avant d’augmenter sa vitesse. Il finit par décoller et prit peu à peu de l’altitude.
L’hôtesse réapparut avec un second plaid que Boris lui prit des mains. Il l’étendit avec tendresse sur les jambes de Natalia, endormie.
– Il me faut aussi des oreillers !
Moscou. Aéroport international de Domodedovo…
Toutes les rues conduisant à l’aéroport étaient obstruées par un embouteillage monstre et ce, malgré les nombreux agents de police qui tentaient de fluidifier

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