La Balade de JF
428 pages
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La Balade de JF , livre ebook

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Description

Pauvre JF ! Cherchant ses amis d’enfance, il sème une belle pagaille autour de lui. Sa femme veut l’égorger, son ami flic, l’étrangler. Le détective qu’il engage se suicide. Hasard ? Puis les choses dérapent très vite. Les meurtres se succèdent. Qu’a-t-il donc déclenché ? Quel secret protège-t-on ?

JF se lance dans la mêlée avec ses seules armes : il est têtu, veule, égoïste, inconscient et très con par moments. Sans oublier son don pour faire foirer les plans les mieux ficelés. Mais peut-on vraiment parler de don ? Et cela suffira-t-il à combattre les forces obscures qui l’entourent ?

Un thriller mené tambour battant, à l’humour très noir, avec des personnages attachants, des lieux surprenants et insolites. De l’Île-de-France à la Champagne mystique, JF nous balade jusqu’à l’ultime confrontation.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 décembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334167161
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-16714-7

© Edilivre, 2017
En hommage à ma mère,
Champenoise merveilleuse.
Mise au point :
Toute ressemblance avec des situations réelles ou avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.
De plus, l’Île-de-France, et la Champagne sont des régions purement imaginaires. Les lieux qui y sont décrits le sont tout aussi.
Enfin, je n’ai rien de commun avec ce type farfelu, pour ne pas dire plus, ce zozo à la ressemblance très vague, qui me fait passer pour une andouille (et je suis poli), pour un être veule, pétochard, égoïste, sans cœur, irresponsable, et inconscient, tout au long de ce bouquin…
Je contacte immédiatement mon avocat.
JF
Prologue : Paris, années soixante
Fin juin 1966, école secondaire de la rue de la Bienfaisance. Je m’appelle Jean-François, j’ai quatorze ans et c’est la fin des cours (hourra !). On ne m’appelle pas encore JF, ou Jeff (ce que je déteste), mais ça viendra plus tard, dans l’histoire…
Le professeur d’anglais, ému par le cadeau collectif que nous lui avons fait, nous lit une nouvelle de science-fiction qu’il a écrite étant jeune. Il y est question de petits hommes verts, installés dans une cave, tapant sur une grande console ressemblant à un piano. Cela produit de vives lumières colorées, des notes de musique à chaque touche de piano frappée, et à l’arrivée de nouveaux extraterrestres, bien sûr…
En cette fin d’année scolaire, il n’y aura donc pas de cours d’anglais aujourd’hui. Je reconnais qu’on lui en a fait baver durant l’année, même si, pourtant, nous l’aimons bien. Mais nous sommes une classe difficile, et l’anglais ne nous intéresse pas outre mesure. Ce que nous lui avons bien fait comprendre pendant cette année. Pourtant, il s’est accroché, et rien que cela mérite notre respect (tardif).
Ce cadeau est une façon de lui présenter nos excuses, de lui dire que malgré toutes les vacheries que nous lui avons faites, nous avons apprécié son engagement vis-à-vis de nous. Encore que je ne sois pas sûr que la plupart d’entre nous connaissent vraiment la signification de ce mot…
Son histoire de science-fiction est très moyenne, ce n’est pas de l’Asimov, ou du Stephen King, mais peu importe… Nous sommes tous rivés à ses lèvres.
C’est le moment où tous les salopards du monde (dont je fais partie) veulent avoir l’air sympa. Le prof partira en vacances, en se disant que finalement, nous n’étions pas des salauds.
En fin de compte, je m’aperçois que c’est bien ce que nous sommes, des salauds de groupe. Comme la lâcheté du même nom. Quand on est nombreux, on est forts, et tant pis pour les débordements, les conséquences, les blessures à l’âme de l’autre.
Peu importe, le prof rempilera pour une nouvelle année. Ce n’est pas notre but premier, mais de lui rendre un peu de sérénité, oui. Même si je pense que nous sommes tous des minables qui voulons nous rattraper, nous excuser tardivement.
Mais mes pensées se tournent alors entièrement vers mes vacances.

Depuis déjà deux ans, je passe mes vacances de Pâques, et surtout d’été, en Champagne où je retrouve les copains que je m’y suis faits, les Tassin…
Au vu de mes bonnes notes (à part l’anglais), mon père vient, enfin, d’accepter de m’acheter une mobylette pour me balader là-bas. Et j’attends ce moment avec impatience.
Déjà, je rêve de futures balades avec ma bécane.
Car depuis deux ans, c’est Christian (mon pote champenois) qui me trimballe, sur toutes les routes de Champagne, sur son AV68. C’est un splendide cyclomoteur bleu ciel, équipé d’une selle biplace bleue, avec des taches noires, façon léopard (mais a-t-on jamais vu un léopard bleu, même en Champagne ?). Au début, j’ai serré les fesses, lui demandant de ralentir. La route qui défile sous vos pieds, c’est impressionnant, ça donne une sensation vertigineuse de vitesse. Mais j’ai fini par m’habituer, d’une part, parce qu’une mobylette, ça ne roule pas si vite que ça (55 km/h), d’autre part, parce que je suis quand même un peu trouillard sur les bords…

Ça s’est passé très simplement. Mon père m’a emmené en métro, porte de la Chapelle, dans un magasin de motocycles (ça s’appelait comme ça à l’époque), qui n’existe plus aujourd’hui.
Chez le marchand, j’ai été un peu déçu. La AV68 ne se faisait plus (je voulais la même que mon pote), mais elle était remplacée par la AV86. Elle était bleu ciel, elle aussi, mais le réservoir, plus renflé, était chromé. Finalement, ça ne changeait pas grand-chose. La vitesse était la même, et les performances aussi, même si la bécane était un peu différente.
Mais j’avais, enfin, mon propre cyclomoteur !
Pourtant, je n’ai pas fait le fier quand mon père m’a dit, après cet achat : bon, maintenant tu rentres avec à la maison, Jean-François, moi je rentre en métro…
Mon père avait son sourire de crocodile qui signifiait peut-être : je t’ai bien eu, ou plus vraisemblablement assume-toi mon garçon.
Je l’ai remercié (gros bisous). Et je suis rentré à la maison en traversant Paris, c’est-à-dire en fait l’arrondissement voisin du mien, mais bien sûr, j’ai serré les fesses une fois de plus.
***
Les grandes vacances sont enfin arrivées. J’ai « piloté ma mob » sans problème jusqu’à la gare de l’Est, départ de mon périple pour la Champagne. Il faut dire que j’avais eu le temps de me « roder » dans Paris pendant la semaine.
Bien sûr, j’étais euphorique.
Puis, une fois l’engin enregistré et chargé dans un wagon de marchandise (ça s’appelait comme ça à l’époque, un peu comme aujourd’hui, finalement), je suis monté dans mon compartiment, destination Dormans.
Assis sur une superbe banquette de plastique vert caca d’oie, rigide, aux logos en relief « SNCF », je tressautais au rythme de la voie ferrée en contemplant, d’un œil morne, le paysage.
Le train s’est d’abord arrêté à Meaux, à La Ferté-sous-Jouarre, puis à Château-Thierry. Bref, c’était un omnibus. On n’avait pas encore inventé les directs, ou le TGV, en tout cas pas pour Dormans…
Dont c’était l’arrêt suivant.
C’est là que j’ai commencé à me réveiller, et à regarder attentivement par la fenêtre du wagon.
Les paysages défilaient de plus en plus lentement. Nous approchions de notre but.
Dans un jardin bordant la voie ferrée, j’ai vu un hêtre très torturé, semblable à ceux du dessin animé de Disney, au moment où Blanche-Neige s’enfuit dans la forêt, retenue par les branches crochues des arbres environnants. Le graphisme du dessin animé ressemblait étonnamment aux arbres du site « les Faux de Verzy 1 ».
J’ai soupçonné les artistes de Disney d’avoir été influencés par le site, et aussi le propriétaire du jardin de Dormans d’avoir quelque peu « emprunté » une jeune pousse de hêtre aux Faux de Verzy (ce qui est, bien sûr, interdit).
Puis cette pensée s’est évaporée d’elle-même : nous arrivions en gare de Dormans. J’allais avoir maintenant d’autres chats à fouetter.
Les freins ont gémi sur les rails.
Le train s’est arrêté dans un dernier crissement, une dernière secousse.
Les voyageurs en sont descendus, c’est-à-dire surtout les dix personnes concernées avec moi par cet arrêt.
Nous sommes arrivés sur le quai.
Une bonne odeur de goudron, et de métal chaud montait des rails.
J’ai récupéré ma mobylette et y ai attaché, tant bien que mal, ma valise sur le porte-bagage avec des tendeurs de vélo que j’avais amenés avec moi, sous un soleil de plomb (en 1966, on avait encore de vrais étés).
Nous étions donc sur le quai, en rang d’oignon.
Nous nous regardions les uns les autres.
Et nous regardions le train qui faisait sa diva, qui tardait à redémarrer.
Dormans est une toute petite gare, située au bas d’une mauvaise route en cul-de-sac. C’est une gare à l’ancienne. Il n’y a pas de souterrain pour passer d’un quai à l’autre, vers la sortie. Nous avons donc attendu sagement que le train reparte, qu’il dégage la voie pour pouvoir traverser. Bien sûr, il y a eu un suicidaire qui a poussé son vélo, pour contourner le train, mais tout à coup, le train a eu un soubresaut, et le voyageur impatient s’est figé.
Enfin, il y a eu un coup de sifflet, les portières ont claqué, et le train s’est ébranlé, dans un crissement métallique de roues.
La voie libérée, j’ai traversé les rails, avec les autres voyageurs, mais en poussant ma bécane, via le tapis de planches de bois incurvées, jusqu’au quai d’en face.
Le bois sentait bon le goudron chaud. Son odeur montait vers moi, à nouveau. Ça avait, pour moi, une odeur de vacances, une promesse de bons moments futurs.
Au loin, au bout de la voie ferrée, j’ai eu un regard fugitif pour le train qui s’éloignait maintenant vers Reims. Son image tremblotait dans le lointain, dans les frémissements de l’air chaud qui montait du ballast, entre les traverses.
J’ai poussé mon vaisseau du désert (n’importe quoi) jusqu’à la sortie de la gare, puis jusqu’à la rue rapiécée et gravillonnée qui remontait en centre-ville.
J’ai minutieusement installé les attaches. J’ai ouvert le robinet d’essence, et enfin, j’ai démarré. Le temps de faire tout ça, les autres voyageurs avaient déjà disparu. J’ai pris à gauche, et à moi la route jusqu’à Vézilly.
***
Je connais par cœur les quinze kilomètres de route. Ici, rien ne change jamais. La Champagne est une région hors du temps.
Les petits villages sont bordés de bosquets de pruniers sauvages et d’arbres épanouis (principalement des saules). De petits ruisseaux serpentent paresseusement dans la prairie verte, entre les maisons. Parfois, l’un d’eux passe brièvement sous la route, toujours sous un joli petit pont, comme pour s’en excuser. Les paysages défilent autour du long ruban d’asphalte ensoleillé. Des noms déjà chargés de souvenirs pour moi

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