L Ombre de l assassin - Saison 1
252 pages
Français

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L'Ombre de l'assassin - Saison 1 , livre ebook

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Description

Edjor, un jeune adolescent de 16 ans, mène une vie bien singulière. Détesté d'une bonne partie de sa famille, et en particulier de son frère pour des raisons qui lui échappent complètement, ce garçon cache un lourd secret dont il ne peut en aucun cas parler à quiconque, à savoir les pulsions meurtrières auxquelles il est sujet. Mais un jour, manquant totalement de prudence, Edjor va s'en prendre, sans le savoir, à l'homme de main d'un très dangereux malfaiteur, amenant sa famille à subir d'inévitables représailles. Edjor devra faire tout ce qui est en son pouvoir pour sortir sa famille de cette situation, tout en se méfiant d'un lieutenant de police qui semble déterminé à démontrer sa culpabilité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 février 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334033268
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-03324-4

© Edilivre, 2016
Épisode 101 Psychose
A
Quatre fois par semaine, l’artère principale de la ville de Bundsk était monopolisée par le marché, l’un des plus grands de toute la région. Et rien n’aurait pu empêcher une bonne partie des habitants de venir y faire leurs emplettes, ni le bruit assourdissant des conversations, ni l’air empuanti par la présence des chevaux, auxquels ils étaient tous accoutumés depuis bien longtemps.
Au milieu de tous ces étals, dont certains dégageaient tout de même d’agréables odeurs, se trouvait celui des Amicar, un père et son fils qui vendaient des fruits et légumes. Enfin, pour être tout à fait juste, seul le père était là pour travailler. Âgé d’une cinquantaine d’années, pratiquement chauve, ses mains calleuses aussi ridées que son visage, Djivin Amicar avait travaillé toute sa vie pour nourrir sa famille composée de trois enfants, deux fils et une fille – sa femme étant morte depuis près de huit ans. Mais l’aîné des trois, Erzatz, ainsi que Djana, la seule fille de Djivin, avaient quitté le domicile de leur père depuis quelques années déjà – le premier vivait avec sa femme et ses deux enfants et la deuxième avait choisi de parcourir le monde et envoyait de temps à autre de ses nouvelles à son père pour l’informer de l’endroit où elle se trouvait. En ce qui concerne le dernier, Edjor, les choses n’avaient pas toujours, pour ne pas dire jamais, été simples. Âgé d’à peine seize ans, Edjor Amicar était à l’origine d’un nombre incalculable de problèmes – Djivin avait même la nette impression de ne pas être au courant de tout – et avait toujours, pour des raisons plus ou moins confuses, été détesté par la famille ; d’où une volonté de son père de couper les ponts avec la quasi-totalité de leur entourage. C’était son fils avant tout.
Mais il fallait bien admettre qu’Edjor n’avait jamais fait aucun effort pour changer l’opinion que les autres avaient de lui. Aux yeux de tous, il apparaissait comme quelqu’un de fainéant et semblait très heureux de cette situation. À son âge, son frère travaillait déjà activement aux côtés de son père dans la vente de fruits et légumes et allait même donner un coup de main au fleuriste près de chez eux pour gagner un peu plus d’argent – ce que Djivin aimait rappeler à Edjor au moins trois fois par jour.
— Quand vas-tu te décider à te lever de cette chaise et me filer un coup de main, espèce de paresseux ? ne cessait de répéter le père à chaque fois qu’un client s’arrêtait devant leur étal.
Ce à quoi Edjor répondait systématiquement quelque chose d’assez confus, prétendant qu’il l’aiderait quand ce serait vraiment nécessaire. Autrement dit, il ne fallait pas que Djivin s’attende à voir son fils se lever ; il resterait assis sur sa chaise, les yeux fermés, l’air endormi, et paresserait jusqu’au moment de tout remballer.
Mais c’était sans compter sur un événement qui allait venir perturber le quotidien du marchand et de son fils.
Edjor était tranquillement en train de réfléchir à ce qu’il allait faire de son après-midi lorsqu’une voix rauque et sérieuse le fit redescendre sur terre.
— Vous êtes Monsieur Amicar ?
Edjor rouvrit les yeux et observa les deux hommes qui se tenaient devant l’étal. L’un d’eux, extrêmement trapu, était vêtu d’une loque qui n’avait rien à envier aux frusques des mendiants que l’on pouvait rencontrer dans les quartiers pauvres de la ville, et sa mine patibulaire indiquait très clairement qu’il n’était pas envisageable de lui chercher des noises. L’autre homme, habillé tel un haut fonctionnaire avec un élégant chapeau, essayait de se montrer imposant malgré sa petite taille et regardait Djivin d’un air hautain. Quelque chose disait à Edjor qu’ils ne s’étaient pas arrêtés ici pour acheter des pommes de terre ou des asperges, et son inquiétude s’accrut lorsqu’il aperçut, à la taille de l’homme au couvre-chef, la crosse d’un pistolet à silex qui dépassait de sa veste.
— Je vous ai posé une question, fit l’homme au chapeau. Êtes-vous bien Djivin Amicar ?
Djivin hésita encore quelques secondes avant de se décider à répondre qu’il était bien ledit Djivin Amicar.
— Je m’appelle Eerlendé, Cétair Eerlendé, continua l’homme. Je suis envoyé par… qui vous savez…
Il tourna la tête dans tous les sens pour s’assurer que personne n’écoutait leur conversation. Puis il reprit à l’adresse de Djivin :
— Comme vous n’avez pas répondu à ses précédents courriers, mon employeur aimerait savoir quand est-ce que vous avez l’intention de le rembourser.
Et, pour montrer qu’ils n’étaient pas là pour plaisanter, l’homme posa délicatement sa main gauche sur la crosse de son arme en esquissant un petit sourire. Djivin n’eut même pas le temps de leur répondre qu’il entendit un bruit sourd derrière lui ; et il n’eut pas besoin de se retourner pour comprendre qu’il s’agissait de la chaise sur laquelle son fils était assis qui était tombée à la renverse lorsque celui-ci s’était brusquement levé pour se rapprocher de son père.
— Il y a un problème ? lança Edjor en fusillant les deux hommes du regard.
— Edjor, ne te mêle pas de ça, s’il te plaît, le supplia son père.
— Mais, Papa, tu ne vas quand même pas…
— S’il te plaît, répéta-t-il. Fais-moi plaisir et rentre à la maison.
Edjor regarda alternativement son père et les deux hommes, ne sachant trop ce qu’il devait faire. Devait-il obéir à son père et le laisser régler ses histoires dont il ne connaissait absolument pas la nature ? Ou devait-il rester à ses côtés pour tenir tête aux deux types qui ne lui inspiraient que du mépris ? Il repensa au pistolet et se demanda si l’homme oserait s’en servir en pleine foule. Il ignorait pourquoi, mais Edjor avait le sentiment qu’il en était capable. Et puis, le fait qu’il se ballade avec cet engin sans crainte d’être vu par les gardes ne disait rien qui vaille à Edjor. C’est pourquoi il préféra jouer la carte de la prudence ; il acquiesça d’un signe de tête en regardant son père droit dans les yeux, tourna les talons et s’éloigna de l’étal.
— Votre fils, je suppose, fit Eerlendé quand Edjor eut disparu de leur champ de vision. Ce serait dommage qu’il lui arrive quelque chose, vous ne trouvez pas ?
— Je vous interdis…
— Vous ne m’interdisez rien du tout, fit Eerlendé en élevant la voix. C’est compris ?
Djivin ne répondit pas. Eerlendé poursuivit :
— Bon ! Comme vous ne m’avez pas l’air très coopératif, nous allons nous servir dans ce que vous avez. Commencez par nous donner la caisse.
— Pardon ?
— Vous avez très bien compris. Maintenant, dépêchez-vous, nous n’avons pas toute la journée.
Et comme Djivin se refusait à leur tendre la recette, Eerlendé fit signe au tas de muscles d’aller chercher l’argent. Ce dernier rejoignit Djivin de l’autre côté de l’étal, farfouilla et trouva une petite pochette qui contenait une somme plutôt intéressante.
— Eh bien ! Dites-moi, ça rapporte, les quatre-saisons !
— C’était un bon jour, c’est tout, se défendit Djivin. La plupart du temps, on fait moitié moins.
— Oui, mais quand même ! Je crois qu’on va vous prendre quelques cageots en plus.
Et de faire signe à son homme de main d’empiler cageots et cagettes sur la charrette de Djivin.
— Soyez sans crainte, le rassura Eerlendé, nous viendrons vous la rendre sous peu ; c’est juste que c’est plus pratique pour les déplacements.
Et avant de s’en aller, il ajouta :
— On se reverra très, très bientôt, et vous aurez intérêt à avoir trouvé une solution pour éponger vos dettes.
B
Edjor n’avait pas pu s’en empêcher : tapi derrière la fontaine, à quelques mètres de là, il avait assisté à toute la scène et se demandait comment il avait fait pour se retenir d’intervenir. Et il se dégoûtait même de n’avoir rien fait pour empêcher son père de se faire dépouiller.
Les gens autour de l’étal de fruits et légumes ne cessaient de jeter des regards en coin à Djivin qui, complètement dévasté, ne s’apercevait de rien. Pendant un court instant, Edjor songea à rejoindre son père pour tenter de le réconforter. Mais rien qu’à l’idée d’être le centre d’attention de tous, d’être le sujet de conversation des passants et de les entendre murmurer des choses plus ou moins agréables à leur égard, il renonça aussitôt. Edjor le reconnaissait parfaitement : il avait honte de la situation, honte de son père qui apparaissait comme un faible aux yeux de tous. L’homme avait une arme à feu, certes, mais de là à se laisser faire !
Fatigué de l’ambiance pesante que cette scène avait créée sur le marché, Edjor se décida finalement à quitter les lieux en hâtant le pas. Il passa par une petite ruelle déserte, à l’exception de deux chats de gouttière trop occupés à dénicher des restes dans les ordures pour s’intéresser à lui, et rejoignit une grande rue qu’il emprunta en direction de chez son père. Mais avait-il seulement envie de rentrer chez lui ? Il ralentit l’allure sans qu’il en eût réellement conscience et finit par s’arrêter tout en réfléchissant à la question. Edjor connaissait bien son père et savait pertinemment que, quand il aurait recouvré ses esprits, Djivin déciderait de quitter l’endroit à son tour pour ne plus avoir à faire face au voyeurisme malsain dont tous les passants faisaient preuve en observant et en se délectant des malheurs du pauvre marchand qu’il était. Il n’aurait alors plus qu’à rentrer chez lui, sans doute dans l’espoir d’y retrouver son fils, ce qu’Edjor voulait justement éviter à tout prix.
Une chose était sûre : il ne pouvait pas passer le restant de la journée dehors. D’autant qu’une irrésistible envie de raconter tout ce qui venait de se passer grandissait de plus en plus en lui ; dans son for int

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