L Odeur du foin coupé
192 pages
Français

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L'Odeur du foin coupé , livre ebook

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Description

Des meurtres, des enlèvements ont lieu à quelques semaines d'intervalle en Suisse, en Valais et à Fribourg, et à Chiavari en Italie. Qui est tué ou kidnappé et pourquoi ? Quel est le lien entre ces trois événements ? Comment les personnes enlevées vivent-elles, au quotidien, leur séquestration ? Comment vont collaborer les trois policiers chargés de ces affaires qui ont un mystérieux message comme seul point commun ? Comment se situent les protagonistes face au contexte mondial actuel fait de terrorisme aveugle, de crise économique, de racisme rampant ou déclaré, de guerres et d'émigration ? Dans quelles circonstances les protagonistes sont-ils confrontés à l'odeur entêtante et puissamment évocatrice du foin coupé ? Pour connaître les réponses à ces questions, il ne reste qu'à lire ce récit en espérant qu'il apporte à ses lecteurs, plaisir, angoisse, évasion et réflexion...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 juin 2016
Nombre de lectures 2
EAN13 9782342052282
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'Odeur du foin coupé
Hervé Mosquit
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
L'Odeur du foin coupé
 
 
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet : http://herve-mosquit.monpetitediteur.com
 
 
 
 
À mon épouse, à mes enfants, qui illuminent chaque jour que la vie me donne, à mes amis d’ici et d’ailleurs.
 
À chaque lecteur de ce livre en espérant que sa lecture lui apportera plaisir, évasion et questionnements.
 
 
 
« Si la vie te donne une centaine de raisons de pleurer, montre à la vie que tu as un millier de raisons de sourire. »
 
 
 
« La solidarité, la gentillesse, l’amour et le partage sont facilement à la portée de chacun. Malheureusement, ainsi en est-il de la méchanceté, de la cruauté et de la connerie ordinaire et dévastatrice. »
 
 
 
 
Chapitre 1. Alicia
 
 
 
On était vendredi soir.
 
La maison était posée comme en suspens, tout au bout du village, la façade nord en balcon sur la vallée du Rhône. Il faisait très froid pour la saison. Le vent soufflait en rafales, produisant un sifflement qui, avec un peu d’imagination, vous transportait en des lieux qui ressemblaient aux forêts canadiennes ou à la Sibérie. Pour peu, s’y serait ajouté le hurlement des loups. Les arbres alentour se pliaient avec des craquements sinistres. On était presque à fin mars et pourtant la neige tombait abondamment, le vent la guidant presque à l’horizontale.
 
Alicia colla son visage à la vitre, tentant de distinguer quelque chose dans la nuit noire striée de zébrures blanches. Elle n’apercevait même pas la petite route qui, après avoir serpenté dans les vignes puis les vergers, traversait le hameau avant d’aboutir chez eux. Elle tendit l’oreille, essayant de capter le bruit de moteur qui lui annoncerait l’arrivée de Matteo.
 
La journée s’était avérée déjà assez pénible sans en rajouter une couche. Enceinte de cinq mois, après plusieurs années de vaines tentatives, en congé médical depuis une semaine, Alicia avait dû subir toute la journée la présence de sa belle-mère dont les remarques en matière de tenue du ménage et d’hygiène de vie tenaient plus des reproches déguisés que des conseils bienveillants.
 
Elle avait poussé un soupir de soulagement et béni le dieu des pannes mécaniques quand sa belle-mère, momentanément privée de voiture, avait enfin quitté leur domicile pour attraper le dernier bus de la journée qui descendait en plaine.
 
La plaine, la ville… Parfois Alicia y pensait. Fille d’un ouvrier brasseur fribourgeois et d’une coiffeuse d’origine espagnole, elle avait grandi à Fribourg, une ville d’environ 40 000 habitants et s’y était beaucoup plu : les copains du quartier, les places de jeu, l’accès à des magasins et des centres commerciaux riches en tentations pour des enfants et des ados, les cinémas, la troupe de scouts. Elle y serait peut-être encore s’il n’y avait eu ce beau valaisan, ce montagnard pour lequel elle avait craqué, rencontré alors qu’il terminait un stage à la bibliothèque universitaire de Fribourg. Il l’avait séduite, convaincue, emballée et ramenée dans ses bagages à Sion. Mais après quelques années, Matteo avait senti le besoin de vivre plus près de la nature, de s’endormir en écoutant le bruit du vent, des torrents et le cri des rapaces nocturnes. Il n’avait eu de cesse de trouver un logis correspondant à la fois à leur budget et à ses aspirations de calme et de sérénité montagnarde.
 
Parfois elle regrettait d’avoir quitté leur appartement de Sion pour cette maison de Sapinhaut qu’ils avaient acquise voici bientôt six ans. Certes, ils possédaient maintenant leur maison dont le prix avait été bien inférieur à ce qui se pratiquait en plaine ou de l’autre côté de la vallée à l’ensoleillement beaucoup plus généreux. Mais de temps en temps, Alicia jugeait que cette tranquillité se payait, comme aujourd’hui, en longues minutes d’inquiétudes de savoir son homme devoir emprunter quotidiennement cette interminable route en lacets.
 
Avant, elle n’avait jamais pris garde à l’isolement dans lequel ils vivaient. Quand elle travaillait encore, comme vendeuse dans un commerce de Martigny, ils descendaient ensemble jusqu’à Saxon où elle prenait le train alors que Matteo continuait en voiture jusqu’à Sion. Mais depuis que le médecin lui avait ordonné de rester tranquille en raison d’un risque de fausse couche, elle découvrait aussi que l’éloignement de la ville avec ses commodités et le sentiment de sécurité qu’elle en retirait, pouvait parfois être pesant.
 
Après le départ de sa belle-mère, elle avait pourtant savouré ces quelques heures de solitude, de silence et de paix, avant de s’activer à la préparation du repas et de se réjouir de l’arrivée imminente de Matteo.
 
Il avait près d’une heure de retard. Ce n’était pas inhabituel mais en général, il avertissait toujours. Elle avait bien essayé de l’atteindre sur son portable mais, à chaque fois, elle avait eu droit à la sempiternelle annonce « l’abonné désiré ne peut être atteint pour l’instant, veuillez rappeler plus tard ». De la contrariété et l’énervement, elle était passée à l’inquiétude. Une angoisse sourde montait en elle, provoquant une crampe diffuse au creux du ventre et la rendant incapable de poursuivre une activité suivie. Elle tournait en rond dans leur logement, passant du potager sur lequel mijotait une soupe aux légumes à la fenêtre sur laquelle elle plaquait avec force son visage en écarquillant les yeux, comme si cela eût pu accélérer le retour de son homme.
 
Une heure plus tard, Alicia s’était presque assoupie. Elle était assise à califourchon sur l’une des chaises de la cuisine, la tête reposant sur ses bras croisés sur le dossier. Elle sursauta. Elle reconnut le bruit caractéristique de la vieille Ford de son homme. Elle enfila une veste et se précipita à l’extérieur, se dirigeant vers l’abri à voitures qui jouxtait leur maison. Matteo ne sortait pas de son véhicule. Elle s’approcha, ouvrit la portière et ne put réprimer un cri d’effroi : Matteo avait le visage en sang. Une grosse coupure à l’arcade sourcilière gauche faisait comme une césure sur les sourcils.
— Matteo, ça va ? Qu’est-ce qui s’est passé ?
— Ils m’ont bien arrangé, hein ?
— Qui ça, ils ? Tu t’es battu ?
— Battu non, mais défendu, oui. Mais je ne faisais pas le poids. Ils étaient deux et plus baraqués que moi. En plus, ils avaient des manches de pioches.
— Mais qui ?
— Je n’en sais rien. Des sales types sortis de nulle part. Ils faisaient des signes au bord de la route, juste avant l’embranchement. J’ai pensé qu’ils avaient manqué le bus et qu’ils montaient au village…
— Et alors… ?
— Alors, ça m’apprendra à vouloir rendre service. Avant que j’aie eu le temps de réaliser ce qui se passait, ils me sont tombés dessus : Ils m’ont tiré dehors de la voiture et roué de coups de poing, de pieds, de bâtons. Ils m’ont même frappé avec une chaîne ou un antivol à vélo, je n’ai pas bien pu voir. J’ai essayé de me défendre mais j’étais déjà à terre et n’ai rien pu faire. J’ai pensé qu’ils voulaient me voler la voiture et je n’attendais plus qu’une chose : qu’ils la prennent et disparaissent. Mais ils continuaient. Une voiture est arrivée avec quatre cantonniers qui rentraient au village. Tu sais, les deux fils Carron du café et deux Portugais qui logent chez Romaine. Ils se sont arrêtés et les deux mecs se sont tirés en courant. Je ne sais même pas s’ils avaient une voiture. Un des Portugais m’a conduit la voiture jusqu’au village. Après, j’ai repris le volant jusqu’ici.
— Ils disaient quelque chose pendant qu’ils tapaient ?
— Oui, ils criaient « tu vas le payer ! ».
— Payer pour quoi ?
— Je n’en sais foutre rien !
— Tu les reconnaîtrais ?
— Peut-être, je ne sais pas.
— Ils avaient un accent ?
— Pas vraiment, peut-être un peu français mais Lyon ou Paris. Tu sais, ce parler un peu pointu qui nous donne l’impression qu’ils se la pètent. Pas des gens du midi en tout cas et pas des Savoyards d’à côté non plus.
— Mais alors pourquoi toi ?
— Je n’en sais rien mon amour. Ils se sont peut-être trompés. Mais là, je veux juste me poser, me soigner, me laver, boire un verre. Après on verra.
— Mais il faut appeler la police !
— Oui ma belle, on va le faire, mais pas tout de suite. Je veux me changer et mettre un pansement sur cette coupure pour éviter de saloper nos draps.
— Pourquoi attendre ? Le plus vite sera le mieux. Et tu devrais appeler le médecin aussi.
— Non, je t’assure, ça va. Je ne vais pas appeler le médecin pour une coupure aux sourcils et quelques bleus. Quant à la police, que veux-tu qu’ils fassent ?
— Je ne sais pas. Mais ces types pourraient recommencer ou même venir jusqu’ici.
— Je ne pense pas. Ils ont dû me confondre avec quelqu’un d’autre. Je m’entends bien avec tout le monde au boulot et dans le village. Je n’ai jamais eu d’ennemis, je n’ai aucune fonction publique. Qui pourrait en vouloir à un obscur bibliothécaire de Sion ?
— Obscur bibliothécaire peut-être mais aussi grand écolo devant l’éternel, pourfendeur des bétonneurs de nos Alpes et dénonciateur en chef des magouilles immobilières, de la corruption des édiles et autres délits d’initiés. Sans compter les caricatures des intégristes d’Écône que tu as publiées dans le journal de Carnaval. Et en Valais, les petits soldats de feu Mgr Lefèvre et les tenants de l’Occident chrétien avec un grand C, comme Grands Cons, ont bien quelques adeptes. Tu n’as pas que des amis, Matteo, et même parmi tes copains guid

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